« Ligués contre les États-Unis »

Lining up against the U.S.
The Washington Times (États-Unis)

[AUTEUR] Frank J. Gaffney Jr. est président du Center for Security Policy, le think tank qui rassemble les principaux "faucons" états-uniens.

[RESUME] George W. Bush a été clair à l’égard du monde, soit un État est avec nous, soit il est avec les terroristes. Malheureusement, de nombreux pays ont considéré cette mise en garde comme de la simple rhétorique.
Ainsi, la Chine, la Russie et la France bloquent les résolutions que veulent faire passer les États-Unis au Conseil de sécurité, espérant conserver à la fois leurs relations commerciales avec les États-Unis et avec l’Irak. À la première occasion, ces États tenteront de lever les sanctions contre le régime de Saddam Hussein pour commercer de nouveau avec lui. Nos "amis" sud-coréen et japonais ont la même approche avec la Corée du Nord.
Simultanément, le Brésil a élu un socialiste extrémiste à la présidence. Lula va peut-être bientôt transformer cette région, composée de démocraties amies des Etats-Unis, en une zone hostile et former un "Axe du Mal américain" avec le Venezuela et Cuba.
Au Proche-Orient, les pays arabes "modérés", tels l’Egypte et l’Arabie saoudite, développent un prosélytisme anti-israélien et anti-occidental, tout en profitant des milliards donnés par les contribuables américains.
Heureusement, il reste des États amis partageant les valeurs des États-Unis : la Turquie, Israël, le Royaume-Uni, l’Australie et l’Inde. Avec eux, le gouvernement Bush doit mettre fin aux agissements de Saddam Hussein et de ses amis terroristes. Il doit définir clairement qui est avec nous et qui est contre nous.

« Maintenant, remettons les choses au point »

Now patch things up
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] F. Stephen Larrabee détient la chaire d’étude de la sécurité européenne de la Rand Corporation. Il a été membre du National Security Council dans l’administration Carter.

[RESUME] Les relations germano-américaines, qui ont été la pierre angulaire de la défense de l’Europe de l’Ouest pendant la guerre froide, sont à leur plus bas niveau depuis cinquante ans. Si l’opposition entre les deux pays s’est cristallisée sur la question irakienne, les sources en sont nombreuses et anciennes. Il faut relancer le dialogue entre les deux pays avant de régler la question d’une intervention au Proche-Orient.
Les États-Unis devraient ouvrir plus largement leur marché intérieur à l’Allemagne et lui accorder un rôle plus important au sein de l’OTAN. L’Allemagne pour sa part devra mériter ce nouveau rôle dans l’Alliance Atlantique en accroissant ses dépenses militaires pour devenir un partenaire crédible en matière de défense.

« La place du Japon dans le monde : les armes nucléaires de la Corée du Nord touchent aux fondements mêmes de la sécurité du Japon »

Japan’s place in the world : North’s nukes affect root of Japan’s security
Asahi Shimbun (Japon)

[AUTEUR] Yoichi Funabashi est rédacteur et analyste des relations internationales pour le Asahi Shimbun.

[RESUME] Le Japon est pour l’instant exclu du dialogue international sur les armes nucléaires nord-coréenne. Pyongyang, ne veut pour l’instant discuter qu’avec les États-Unis et utilise l’arme nucléaire pour être en position de force dans des négociations qui lui permettront peut-être de normaliser ses relations avec Washington.
La Corée du Nord joue un jeu dangereux et les États-Unis veulent gagner du temps tant qu’ils n’ont pas réglé la question irakienne et que le gouvernement sud-coréen sera dirigé par Kim Dae Jung.
Le Japon ne doit plus attendre et entrer dans les négociations sur le désarmement de la Corée du Nord. Il n’agira pas comme remplaçant des États-Unis, trop occupés ailleurs, mais pour défendre sa position, car il est en première ligne face à la menace nord-coréenne.

« Pas de prince charmant ici »

No Prince Charming here
The Washington Times (États-Unis)

[AUTEUR] Jed Babbin a été assistant au sous-secrétaire à la Défense dans la première administration Bush.

[RESUME] Les inspecteurs de l’ONU qui iront en Irak doivent avoir accès à tous les sites irakiens, y compris les palais présidentiels. Saddam Hussein tente de les soustraire aux inspections au nom de la souveraineté nationale irakienne.
Pourtant, d’après l’Iraqi National Congress, ce sont dans ces palais, couvrant des surfaces gigantesques, que se cachent les centre de recherches en armement. Dans les tunnels souterrains se trouvent des laboratoires travaillant sur des armes bactériologiques, tel le virus Ebola, et sur un programme d’armement nucléaire.
Si les inspecteurs n’ont pas accès à ces sites ou si les Irakiens sont prévenus de leur arrivée, les inspections seront inutiles et, dès lors, autant ne pas en faire.
Saddam delendus est.

[CONTEXTE] Contrairement à ce que pourrait laisser entendre Jed Babbin, les sites présidentiels irakiens sont accessibles sans restriction aux inspecteurs de l’ONU, depuis 1998.

« Les Irakiens peuvent changer de régime »

Le Monde (France)

[AUTEURS] Peter Ackerman préside la commission de contrôle de la Fletcher School of Law and Diplomacy de la Tufts University, à Medford (Massachusetts). Jack DuVall dirige l’International Center on Nonviolent Conflict à Washington.

[RESUME] La guerre en Irak voulue par George W. Bush et Tony Blair ne fait pas l’unanimité sur la scène internationale. Ainsi, Gerhard Schröder, Jacques Chirac ou encore Jean Chrétien ont exprimé de sérieuses réserves sur les conséquences d’une intervention américaine au Proche-Orient.
Ce débat international occulte malheureusement le fait que le renversement du régime meurtrier et illégitime de Saddam Hussein est souhaitable et que l’on peut l’atteindre par d’autres moyens que la guerre. Cette méthode alternative a été expérimentée aux Philippines, au Chili et en Yougoslavie avec succès, il s’agit de la désobéissance civile.
Cela est il possible en Irak ? Il semble que la population irakienne soit opposée à Saddam Hussein et elle pourrait commencer à s’exprimer pacifiquement contre son dictateur. Si une telle opposition avait lieu, elle pourrait faciliter grandement l’avancée des troupes alliées en Irak et cela limiterait le nombre de morts, civils et militaires. D’ores et déjà, des Irakiens courageux se préparent à ces actions. Ils seront le fer de lance du changement de régime.

[CONTEXTE] En 1992, les États-Unis avaient encouragé un soulèvement et un mouvement de désobéissance face au régime. Ils n’étaient pas intervenus lorsque cette opposition avait été brutalement réprimée.

« Nous devons reconstruire l’Afghanistan »

We Must Rebuild Afghanistan
Washington Post (États-Unis)

[AUTEUR] A. Abdullah est le ministre des Affaires étrangères de l’Afghanistan.

[RESUME] Les donateurs internationaux et les Afghans doivent reconstruire l’Afghanistan ensemble. Le pays n’a plus de routes, plus d’infrastructures et a encore des mines attendant d’exploser sur une grande partie de son territoire.
Les sommes qui ont été allouées par la communauté internationale n’ont pour l’instant pu servir qu’à assurer les besoins humanitaires les plus urgents et la sécurité de la population.
Il faut que les donateurs internationaux accordent à l’Afghanistan les moyens qui permettront au pays de se développer seul par la suite. Reconstruire cet État est le plus sûr moyen de le voir lutter contre le terrorisme et l’extrémisme.

« Les députés arabes n’ont pas les mêmes droits »

Arab legislators aren’t equal
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] Jonathan Cook est co-auteur de Silencing Dissent un rapport sur la violation des droits politiques de la minorité palestinienne en Israël (ce rapport est disponible sur le site de The Arab Association for Human Rights).

[RESUME] Israël se présente lui-même comme la seule démocratie au Proche-Orient, mais cela n’est vrai, dans ce pays, que si vous êtes juifs.
Depuis les années 90, les Arabes israéliens, un cinquième de la population, demandent des réformes pour que le système soit plus juste. L’establishment juif israélien s’y est toujours opposé. Pis encore, lors des trois dernières années, huit des neuf élus arabes à la Knesset ont été tabassés par des membres des forces de l’ordre, sept d’entre eux ont dû être hospitalisés.
Les responsables n’ont jamais été poursuivis et ont été publiquement défendus par les députés des partis de droite, alors que les victimes étaient accusées d’outrages aux forces de l’ordre.
Ces attaques ont pour but d’intimider les Arabes vivant en Israël, que certains parlementaires israéliens n’hésitent pas à qualifier en public de "cancer", et de les empêcher de parler. Bientôt, de telles méthodes ne seront même plus nécessaires. En effet, une nouvelle loi, adoptée cet été, permet de dissoudre tout parti niant le caractère juif et démocratique de l’État d’Israël.