« Le moment de vérité de Bagdad »
Baghdad’s Moment of Truth
Washington Post (États-Unis)
[AUTEUR] Colin L. Powell est secrétaire d’État des États-Unis. Il a été assistant aux affaires de sécurité nationale du président Reagan de 1987 à 1989 et chef d’état-major de l’armée états-unienne de 1989 à 1993.
[RESUME] La résolution 1441 du Conseil de Sécurité nous montre que désormais la crise irakienne n’est plus un problème entre Bagdad et Washington mais entre l’Irak et le reste du monde. La communauté internationale a donné à Saddam Hussein et à son régime une dernière chance d’éviter la guerre, à lui de la saisir.
Les termes de la résolution sont clairs et affirment que l’ONU ne veut plus se laisser berner par le dictateur irakien. Les inspecteurs devront mentionner toutes les entraves à leurs recherches exercées par le pouvoir irakien et les États-Unis adopteront la tolérance zéro à l’égard de Saddam Hussein. S’il ne collabore pas, il en subira les conséquences.
Les États-Unis ne recherchent pas la guerre et souhaitent que l’Irak soit désarmée pacifiquement, toutefois, nous n’avons pas peur de le guerre et si l’Irak ne se soumet pas entièrement aux demandes de l’ONU, nous frapperons.
« La dernière limite pour Hussein »
Deadline for Hussein
Washington Post (États-Unis)
[AUTEUR] Dennis Ross a été directeur de la planification politique au département d’État sous la présidence de Bush père. Il a été coordinateur pour le Proche-Orient sous l’administration Clinton. Il est conseiller au Washington Institute for Near East Policy, une organisation qui mène campagne contre les personnalités pro-Arabes aux USA.
[RESUME] Saddam Hussein a démontré depuis longtemps qu’il voulait acquérir des armes de destruction massive et il a bafoué les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU depuis onze ans. Avec la nouvelle résolution, il pense qu’il pourra encore berner les inspecteurs et que leurs recherches n’auront pas plus d’impact que celles qu’ils ont menées par le passé. Il compte sur Hans Blix, le responsable des inspections, et sur Mohammed El Baradeï, le directeur de l’International Atomic Energy Agency, pour ne pas se plaindre des entraves aux inspections qu’il commettra et sur la France et la Russie pour freiner l’usage de la force.
Il faut pourtant que Saddam Hussein comprenne que c’est sa dernière chance de ne pas être renversé par une attaque américaine et qu’à moins que le programme d’armement irakien ne soit complètement démantelé, il y aura la guerre. Le moment de vérité n’aura pas lieu maintenant, mais au moment où les inspecteurs arriveront en Irak. Les États-Unis doivent le faire comprendre à la Russie et à la France.
« La dangereuse métamorphose d’Al Quaïda »
Al Qaeda’s Dangerous Metamorphosis
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEURS] Daniel Benjamin est associé au Center for Strategic and International Studies. Lui et Steven Simon sont co-auteurs de The Age of Sacred Terror. Ils ont été membres du National Security Council (1994-1999) sous l’administration Clinton.
[RESUME] L’opinion publique aux États-Unis a souvent sous-estimé Al Quaïda.
Son éviction de l’Afghanistan lui a sans conteste porté un coup mais ne l’a pas fait disparaître pour autant. Ce groupe terroriste a sans doute perdu la capacité de frapper directement par lui-même, mais il reste le principal bailleur de fonds des réseaux terroristes internationaux et n’a pas changé ses objectifs : la prise de contrôle d’un État qui, selon les partisans de Ben Laden, aura un effet domino et fera tomber les régimes musulmans modérés jusqu’à créer un super-État théocratique.
Al Quaïda soutient les mouvements tchétchènes extrémistes, qu’il a formé en Afghanistan, et qui ont relancé la guerre contre la Russie depuis 1999 contre l’avis des groupes tchétchènes modérés. On a pu reconnaître d’ailleurs la marque d’Al Quaïda dans la prise d’otages de Moscou, dans l’utilisation de martyrs et le caractère médiatique de cette entreprise.
Ce sont également les réseaux de Ben Laden qui ont créé la Jemaah Islamiyah en Indonésie. Ce groupe a organisé l’attentat de Bali qui visait, outre le gouvernement indonésien, des occidentaux perçus comme des alliés des États-Unis.
La stratégie d’Al Quaïda reste inchangée et ce groupe est aussi dangereux, si ce n’est plus, que lorsqu’il était basé en Afghanistan.
« Tuer des chrétiens »
Killing Christians
The Weekly Standard
L’article n’étant pas disponible sur le site du Weekly Standard, nous indiquons la version publiée sur la page personnelle de l’auteur.
[AUTEUR] Amitai Etzioni est professeur de sociologie à la George Washington University. Il est membre de la Task Force on National Security in the Information Age, groupe financé par la Markle Foundation, qui regroupe les principales sociétés de hautes technologies et des représentants des agences de renseignement des États-Unis.
[RESUME] Il est rare que les médias parlent des nombreuses attaques terroristes que subissent les chrétiens dans des pays à majorité musulmane. De même, il est rare que l’aspect religieux et anti-chrétiens de nombreux conflits dans le monde soit souligné par la presse. Ainsi, les guerres entre l’Ethiopie et l’Erythrée, au Timor, au Soudan, au Nigeria et en Cote d’Ivoire sont connues, mais pas leur caractère religieux. Dans ces endroits, et ailleurs, ce sont des musulmans qui attaquent les chrétiens. Face à ces conflits, qui peut encore dire que l’Islam est une religion pacifique ?
Les chrétiens et les juifs sont mieux vus par les musulmans que les autres religions. Ils sont tout de même perçus comme des groupes religieux ayant une vision corrompue des révélations divines, ce qui est déjà une lourde charge quand on sait que dans certains pays musulmans le fait d’être apostat est puni de mort.
Les religieux musulmans, tel l’imam sud-africain Ebrahim Moosa, qui affirment que leur religion devrait se transformer et laisser plus de place à l’égalité homme-femme, au capitalisme et au respect des droits des non-croyants sont rares. Si la Maison-Blanche a raison d’affirmer qu’elle fait la guerre au terrorisme et pas à l’Islam, il ne faut pas oublier que la plupart des musulmans soutiennent les terroristes et sont anti-occidentaux.
On ne peut nier que toutes les religions sont passées par des phases violentes dans leur histoire. Toutefois l’Islam, contrairement au christianisme et au judaïsme, n’en est pas encore sorti.
« Une attitude plus humble ferait des États-Unis une cible moins visée »
A Lower Profile Would Make the United States a Smaller Target
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEURS] Christopher Layne est chercheur en politique internationale au Cato Institute à Washington. Benjamin Schwarz est rédacteur littéraire de l’Atlantic Monthly.
[RESUME] La nouvelle stratégie de sécurité nationale vise à accroître la prépondérance militaire, économique et politique des États-Unis sur le monde. Ironiquement, c’est cette domination qui en fait une cible et donc l’expose à une attaque. L’hégémonie est un but séduisant, mais historiquement les empires font toujours naître contre eux des résistances puissantes et c’est le risque qu’encourent les États-Unis.
Au contraire, si ce pays ouvre la voix à un monde multipolaire, il n’aura pas autant d’ennemi. Les États-Unis peuvent devenir un stabilisateur régional ayant un dialogue sur les problèmes mondiaux avec d’autres puissance. Il faut abandonner la doctrine géopolitique extravagante de l’administration Bush qui ne fait qu’accroître le risque de guerre.
« Construire une guerre : pendant que certains discutent, des bases supplémentaires se construisent »
Building a War : As Some Argue, Supply Lines Fill Up
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] William M. Arkin est analyste en questions militaires, rédacteur du site internet The U.S. Military Online.
[RESUME] Le général Kenneth Privratsky est un quasi inconnu en dehors du cercle restreint des officiers de l’état-major des États-Unis. Observer son travail en dit, pourtant, plus long sur les intentions de l’administration Bush en Irak que tous les discours diplomatiques au Conseil de sécurité. Kenneth Privratsky est en charge du transport de milliers de tonnes de matériels militaires en Asie centrale et au Proche-Orient dans les bases états-uniennes nouvellement créées.
Beaucoup ont vu les négociations au Nations Unies comme un moyen d’éviter la guerre. Pourtant, c’était surtout un moyen pour les États-Unis de gagner du temps et de mettre en place l’énorme infrastructure nécessaire à l’attaque contre l’Irak en employant les bases créées pour la guerre en Afghanistan.
Kenneth Privratsky a utilisé les anciens chemins de fers soviétiques, qu’il a modernisés et rendus plus rentables pour l’occasion, pour acheminer plus vite le matériel aux différentes bases en Asie centrale. En effet, si l’offensive américaine partira bien d’Oman, du Koweït, du Qatar, du Bahreïn et de la Turquie, les bases dans les anciennes républiques soviétiques seront également centrales dans la stratégie militaire contre Saddam Hussein. D’ailleurs, la plupart des bases dans ces pays n’ont été opérationnelles qu’après la fin de la guerre en Afghanistan et serviront donc pour la première fois contre Bagdad.
Pour comprendre les actions de Washington, il ne faut pas se baser sur les discours, mais sur les faits. À ce titre, il est important de noter que le mois prochain, le commandement central de l’armée américaine s’installera au Qatar. Tout sera en place au début de l’hiver.
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