« Bon, salut, Henry »
Well, Hello, Henry
New York Times (États-Unis)
[AUTEUR] Ancien collaborateur du président Richard Nixon, dont il écrivait les discours, William Safire est chroniqueur du New York Times.
[RESUME] Je n’ai pas toujours eu de bons rapports avec Henry Kissinger lorsque je travaillais avec lui à la Maison-Blanche, mais je ne peux soutenir les libéraux qui hurlent après sa nomination par l’administration Bush à la tête de la commission d’enquête sur le 11 septembre.
Le Kissinger d’aujourd’hui n’est plus le défenseur de Nixon dans le Watergate ou l’adepte de la realpolitik. Il est un homme qui a gardé un fort niveau d’influence économique et diplomatique, d’une grande qualité intellectuelle et qui a tiré les enseignements de ses erreurs passées. On a parlé de conflit d’intérêt au vu de ses activités économiques mais c’est un homme qui travaille désormais pour sa réputation historique, pas pour ses clients.
Il est l’homme qu’il nous faut pour faire les recommandations nécessaires pour mener à bien la guerre au terrorisme et il est l’un des rares à disposer de la confiance suffisante chez les gardiens du secret de l’administration pour recueillir les informations nécessaires. C’est lui qui peut guider efficacement la création d’un département de la sécurité de la patrie.
Bienvenue à la maison, Henry.
[CONTEXTE] Le Réseau Voltaire a consacré un article à la nomination d’Henry Kissinger à la tête de la commission d’enquête sur le 11 septembre : « Le retour d’Henry Kissinger ».
« Vous voulez un expert en dissimulation ? Kissinger est votre homme »
Want a Cover-Up Expert ? Kissinger’s Your Man
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] Robert Scheer est un chroniqueur régulier du Los Angeles Times.
[RESUME] Le président ne veut pas connaître la vérité sur le 11 septembre et en nommant Henry Kissinger à la tête de la commission d’enquête, il a nommé la dernière personne qui pourra répondre à la question posée au gouvernement : que saviez-vous et quand l’avez-vous su ?
Kissinger a menti à l’opinion sur un tas de sujet, du bombardement du Cambodge au Watergate, en passant par le coup d’État au Chili. Il a par ailleurs de nombreux intérêts financiers au Proche-Orient par le biais de Kissinger Associates, sa firme de consulting économique ultra connectée. Il a fait l’objet d’une enquête du Congrès pour le financement de 4 milliards de dollars qu’a reçu Saddam Hussein par le bureau d’Atlanta de la banque italienne BNL Bank. De plus, Kissinger Associates a dans son conseil d’administration, Brent Scowcroft et Lawrence Eagleburger, respectivement conseiller à la sécurité intérieure et secrétaire d’Etat de George H. Bush, aujourd’hui consultant du Carlyle Group, ce qui le lie indirectement aux finances saoudiennes et koweitiennes.
L’administration Bush ne veut pas la vérité sur ses propres dysfonctionnement et son exploitation de la tragédie pour détourner l’opinion des problèmes économiques intérieurs et de son implications dans des scandales financiers comme l’affaire Enron. L’administration Bush préfère maintenir l’attention de l’opinion sur le terrorisme, sa monstrueuse et inutile bureaucratie de la sécurité nationale et sur une guerre en Irak qui n’a rien à voir avec le 11 septembre. L’administration Bush a résisté plus d’un an à la création d’une commission d’enquête et, ne pouvant plus résister à la pression de l’opinion, elle l’a confiée à un homme infâme.
« La vie secrète d’Henry Kissinger »
The Secret Life of Henry Kissinger
New York Times (États-Unis)
[AUTEUR] Neal Pollack est l’auteur de Beneath the Axis of Evil.
[RESUME] On a beaucoup critiqué la nomination d’Henry Kissinger à la tête de la commission d’enquête sur le 11 septembre. En tant qu’auteur du livre « Henry Kissinger, Murderous Corporate Toady », je devrais être d’accord mais c’est une nouvelle époque et s’il faut que je change d’avis pour gagner la guerre au terrorisme, je suis prêt à le faire et même à le soutenir. Voici donc ce que je suis seul à connaître de Kissinger :
– il est régulièrement consulté par Scotland Yard quand ils ne savent plus quoi faire et ils vont le chercher alors qu’il joue du violon ou pratique la chimie.
– il peut tirer des rayons lasers avec ses yeux et ne peut pas mourir, hormis de causes naturelles
– les femmes ne peuvent résister à son charme depuis 1967 et son pouvoir de séduction est reconnu
– il est l’élu et il peut tuer les vampires en faisant du karaté
– il vit dans un château secret où le président le contacte pour mater les rebelles du Proche-Orient et même si un homme apparaît dans ses rêves pour le pousser à utiliser ses pouvoirs pour faire le mal, il est sauvé par son amour pour les enfants
– c’est un mathématicien génial, capable de décoder les cryptage d’Al Qaïda, mais dont le propre génie l’a rendu fou.
« Faire grincer « les portes de l’enfer » au Proche-Orient »
Rattling ’Doors of Hell’ in Mideast
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] Bouthaina Shaaban est directeur des relations avec les médias étrangers au ministère des affaires étrangères de Syrie.
[RESUME] Les Arabes sont toujours surpris de la façon dont ils sont présentés dans les médias occidentaux. Pourtant, c’est sur la foi de ces présentations que se base la politique états-unienne au Proche-Orient.
Aujourd’hui, les États-Unis s’apprêtent à mener une guerre en Irak avec ou sans l’accord de l’ONU et attaquent ou tuent toutes personnes suspectées d’avoir eut l’intention de faire quelque chose contre eux. Cette attitude pourrait, en raison de la colère, de la frustration et de l’humiliation ressentie par la population arabe, déclencher des catastrophes au Proche-Orient.
L’extrémisme musulman est pourtant condamné et combattu par les régimes séculiers que ce courant attaque depuis longtemps. Cet extrémisme, qui est une conséquence de l’influence étrangère pendant la guerre froide, n’est combattu que depuis peu de temps par les occidentaux, qui auparavant leur trouvaient assez facilement des excuses. Désormais l’Ouest les désigne comme des terroristes et étend ce label à la culture arabe et musulmane tout entière.
Parallèlement à son activité au Proche-Orient, afin d’éviter une trop forte poussée de l’anti-américanisme dans cette région, les États-Unis dépensent des millions de dollars dans des campagnes présentant le bien-être des Arabes et musulmans vivant dans leur pays. Toutefois, si Washington veut vraiment améliorer son image, l’administration Bush devrait cesser de soutenir aveuglément la politique d’Ariel Sharon en Israël qui a détruit le processus de paix.
Les États-Unis doivent adopter une nouvelle stratégie au Proche-orient, fondée sur le droit de tous les peuples à vivre dans la paix et la prospérité, et cesser de soutenir et d’armer l’un des camps tout en humiliant l’autre.
« La Turquie, Chypre et l’Union européenne »
Turkey, Cyprus and the European Union
International Herald Tribune (États-Unis)
[AUTEUR] Richard C. Holbrooke est ancien ambassadeur états-unien à l’ONU et ancien sous-secrétaire d’Etat aux affaires européennes et canadiennes sous l’administration Clinton. Il a été l’envoyé spécial du président Bill Clinton à Chypre (1997-1999).
[RESUME] Trois questions majeures seront traitées lors du sommet de Copenhague : l’adhésion de Chypre à l’Union européenne, la volonté de la Turquie d’entamer les négociations sur son adhésion et le règlement de la division chypriote sur le long terme. Ces trois questions sont centrales pour les États-Unis en raison du lien qui unit la perception du monde occidental par les 70 millions de musulmans turcs à l’approche d’une guerre en Irak.
Il est d’ores et déjà acquis que Chypre va entrer dans l’UE, ce que Washington et Athènes réclamaient depuis longtemps. Les États-Unis souhaitaient également que cette entrée soit accompagnée d’une négociation sur l’adhésion turque et d’un règlement de la question chypriote, Ankara faisant pression sur les dirigeants chypriotes turcs pour parvenir à un accord. En outre, l’entrée de la Turquie dans l’UE devrait favoriser les efforts turcs en faveur des droits de l’homme.
Malheureusement, il existe de fortes réticences pour régler la question chypriote ou pour faire entrer la Turquie dans l’Union européenne comme l’ont prouvé les déclarations de Rauf Denkatsh, le dirigeant chypriote turc, et de Valéry Giscard d’Estaing, l’ancien président français et actuel président de la Convention sur l’avenir de l’Europe. L’administration Clinton avait bien compris ces tensions et avait fait de gros efforts pour persuader l’UE d’ouvrir la porte à la Turquie.
Après des débuts hésitants, l’administration Bush s’engage sur la même voie que son prédécesseur sur cette question et a profité du sommet de l’OTAN à Prague pour tenter de convaincre les uns et les autres. Il serait souhaitable que le sommet de Copenhague marque le début des négociations sur l’entrée de la Turquie dans l’UE, mais pour cela il faudrait que les dirigeants européens surmontent les peurs exprimées publiquement par Valéry Giscard d’Estaing.
[CONTEXTE] Cette tribune de Richard C. Holbrooke prend place dans une vaste campagne de lobbying lancée par Washington. La Turquie a négocié son soutien à l’invasion de l’Irak en échange de pressions états-uniennes sur l’Union européenne pour obtenir à la fois son entrée à Bruxelles et la reconnaissance de son occupation militaire de Chypre. Paul Wolfowitz a affiché cet engagement du Pentagone aux côtés d’Ankara lors d’une conférence
prononcée à Londres devant l’International Institute for Strategic Studies.
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