« Baptisé par le feu pour sauver la France »

Baptized under fire to save France
New York Post (États-Unis)

[AUTEUR] Steve Dunleavy est l’éditorialiste vedette du New York Post.

[RESUME] Les arrogants dirigeants français ont complètement oublié les sacrifices que les Américains ont consentis à Sainte Mère l’Église. Ils devraient faire une pause dans leur passe-temps favori, poignarder l’Amérique dans le dos alors qu’elle veut sauver le monde de Saddam Hussein, et discuter avec Howard Manoian, l’un des hommes qui, avec ses amis, a été heureux de sauver la France de Hitler.
Howard se souvient, lui, de Jack Steele, resté accroché au clocher de Sainte Mère Église sous les balles allemandes. Les pacifistes de Paris pensent-ils aux jeunes hommes comme Steele quand ils frappent Washington ? Les hommes qui ont sauvé la France étaient des hommes d’honneur, les traîtres de Paris et Berlin ne connaissent même pas ce mot.
Howard vit aujourd’hui à Sainte Mère Église et il ne comprend pas cet antiaméricanisme en France. Ceux qui font l’apologie du terrorisme et de l’apaisement feraient mieux de prendre exemple sur lui.

« La France a toujours été égoïste, mais quel est le problème de l’Allemagne ? »

France has always been selfish, but what’s Germany’s problem ?
Daily Telegraph (Royaume-Uni)

[AUTEUR] Andrew Roberts est un historien et biographe britannique. Son dernier livre est Hitler & Churchill : Secrets of Leadership.

[RESUME] On peut se demander ce que la France et l’Allemagne, avec le soi-disant soutien de la Russie et de la Belgique, espèrent en s’opposant à l’Amérique.
Ils ne peuvent pas empêcher la guerre car les 150 000 hommes envoyés par les États-Unis et le Royaume-Uni sont déjà en place. Ils ne font pas cela pour ressusciter la crédibilité de l’ONU car après la démonstration de Colin Powell, les preuves de la tromperie de l’Irak sont évidentes. Le seul objectif est de redéfinir l’équilibre des pouvoirs internationalement et de restreindre la liberté d’action de Washington et Londres au Proche-Orient et dans le monde. C’est ce qui explique que la France, l’Allemagne et la Belgique aient refusé à la Turquie le droit de pouvoir bénéficier de l’aide de l’OTAN pour se protéger d’une attaque irakienne.
Donald Rumsfeld a qualifié cette attitude « d’inexcusable » et « honteuse ». Il aurait pu simplement la qualifier de « française », tant elle est typique de l’égoïsme de ce pays et de son désintérêt pour le système de défense collective de l’OTAN. L’attitude de l’Allemagne, loyal membre de l’alliance depuis 1955, est plus surprenante. L’Allemagne est peut-être en train d’abandonner cinquante-huit ans de quasi-pacifisme et de silence diplomatique pour chercher, aux côtés de la France, un statut de superpuissance en rapport avec son poids économique.
Malheureusement pour eux, la France et l’Allemagne n’ont pas les moyens militaires de leur politique et sont isolés en Europe. Les dix nouveaux membres de l’Union Européenne sont pro-Anglophones et au cœur même de l’UE, huit États ont signé le texte Aznar-Blair ce mois ci. La politique franco-allemande a surtout pour objectif de gagner des contrats au Proche-Orient au détriment des firmes américaines et anglaises. On peut cependant penser que quand Amhed Chalabi de l’Iraqi National Congress arrivera au pouvoir à Bagdad cette année, il n’oubliera pas l’attitude de Paris et de Berlin. Sans moyens et sans alliés, la position diplomatique franco-allemande n’est qu’une fanfaronnade.
Toutefois, le veto franco-allemand hier à l’OTAN pourrait permettre une attaque chimique ou biologique sur Istanbul. L’histoire ne pardonnerait pas aux dirigeants français et allemands leur erreur. Ne parlons même pas de la Belgique, qui avait déjà refusé que l’OTAN s’implique dans la Guerre du Golfe en 1991 : nous aurions dû la laisser au Kaiser en 1914.
L’Allemagne, unie, pacifique et décente, devrait abandonner les tactiques françaises.

« Le pote de Saddam, Chirac le rat »

Saddam’s pal, Chirac the rat
The Age (Australie)

[AUTEUR] Christopher Hitchens est éditorialiste pour Vanity Fair et auteur d’essais politiques. Il y a peu, très marqué à gauche, il a claqué la porte de The Nation, dont il était le journaliste vedette, pour passer dans le camp Bush et devenir un thuriféraire de la guerre en Irak. Son dernier livre est Why Orwell Matters.

[RESUME] Il existe une France qui défend historiquement les libertés et « Les Droits de l’Homme », alliée traditionnelle des États-Unis, mais il y a aussi une France de Pétain, Poujade, Vichy et des colonies.
Jacques Chirac est un homme corrompu qui s’est présenté à l’élection présidentielle pour ne pas être jugé. Un homme qui a aidé Saddam Hussein à construire un réacteur nucléaire. Un homme qui déclare que « la force est toujours le dernier recours », mais qui n’a jamais protesté contre l’envoi de troupes française pour protéger les auteurs de l’ethnocide du Rwanda, contre la domination des militaires français sur la Côte d’Ivoire et contre la destruction du Rainbow Warrior. En réalité, la France est le vrai pays unilatéraliste du Conseil de sécurité.
Saddam Hussein doit beaucoup d’argent aux entreprises française et a offert de nombreux cadeaux aux hommes politiques français. Un nouveau gouvernement en Irak ferait tout perde à Paris. La position française n’est cependant pas qu’une question d’argent, la France a pour habitude de chercher des avantages et du prestige dans les difficultés de ses alliés, comme le montre l’invitation faite à Robert Mugabe à Paris. La politique de la France doit être différenciée de celle de l’Allemagne qui a toujours été réticente face à une intervention militaire hors de ses frontières, ce qui est une position beaucoup plus respectable que l’opportunisme français.
Jacques Chirac se dit « gaulliste » mais malgré son ego colossal, De Gaulle avait un sens de l’histoire, contrairement à son pygmée de successeur qui est tel un rat qui essaye de rugir.

« Vivre et mourir dans le désespoir »

Living and dying in despair
The Washington Times (États-Unis)

[AUTEUR] Kathryn Cameron Porter est présidente d’Human Rights Alliance, association états-unienne dont le rapport sur les droits de l’homme en Irak a été cité par Colin Powell lors de son discours devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Human Rights Alliance est une association britannique liée au Parti de la Lumière, un groupe New Age californien.

[RESUME] Que Dieu bénisse Colin Powell qui a prononcé une intervention courageuse et claire aux Nations Unies en osant, même brièvement, rappeler la situation des droits de l’homme en Irak à une communauté internationale qui préfère l’ignorer.
J’ai honte de voir mes frères humains justifier les atrocités du régime de Saddam Hussein. Les gouvernements et la bureaucratie internationale, manipulés par les proches de Saddam ont laissé peu de place à la discussion sur ce qui se passe sur le terrain. Moi je me suis rendu au Kurdistan irakien. J’étais à Halabja en juillet dernier et j’ai assisté à la naissance d’un petite fille dans les yeux de qui brillait la lueur de la vie et de Dieu, mais dont le corps était atrocement déformé. Car nous n’avons pas combattu le mal suffisamment tôt et nous l’avons laissé s’étendre et muter. Toute la région continue de dépérir et même les serpents sont devenus agressifs.
Au Kurdistan, dans un camp de réfugiés, fruit du nettoyage ethnique de Saddam Hussein, j’ai vu un homme, chassé de chez lui et dont les hommes de Saddam ont pris le fils, se tourner vers le Ciel pour demander de l’aide. Sa voix n’a pas été entendue à l’ONU alors que tout un peuple saigne, pleure et prie pour que nous l’aidions.
Je prie pour que cet espoir ne disparaisse pas à cause de notre indifférence et pour que Dieu entende le message de Colin Powell.

« La France ne doit pas exercer son droit de veto »

La France ne doit pas exercer son droit de veto
Le Figaro (France)

[AUTEUR] Alain Besançon est soviétologue. Il est membre de l’Institut d’histoire sociale et de la Nouvelle Initiative Atlantique.

[RESUME] La France ne doit pas exercer son droit de veto à l’ONU.
L’Amérique se considère en guerre depuis le 11 septembre. Avant même que les opérations militaires aient commencé, elle en mesure le coût considérable : l’encouragement de la politique risquée d’Ariel Sharon, le blanc-seing donné à des régimes autoritaires pour mener des opérations de répression et l’amnistie accordée au président Poutine pour sa politique en Tchétchénie, en Géorgie, en Ukraine et contre les libertés des Russes.
L’Amérique a également facilité la candidature de la Turquie à l’Union Européenne qui l’a rejetée, décision très grave dont la responsabilité incombe à l’Europe. Les États-Unis ont déclenché un antiaméricanisme souvent odieux en Europe et en France, qui, en retour, à suscité en Amérique des attaques violentes contre la France, accusée à tort d’antisémitisme. Washington a également déclenché une division au cœur de l’Europe.
Face à cette situation, la France doit agir avec prudence et un sens aigu de ses vrais intérêts. La France a sommé son vieil allié de légaliser son action devant l’ONU. Elle ne peut pas le trahir alors qu’il a accepté cette condition. La France ne doit surtout pas monnayer le soutien de Poutine, qui la pousserait à la faute avant de se mettre aux côtés des Américains. Les États-Unis se souviendraient de cette trahison et concluraient de façon simple mais correcte que Paris préfère Saddam Hussein à Bush et le monde arabe à Israël.
L’Amérique a les moyens de nous faire payer cher notre trahison. Jacques Chirac doit donc agir dans l’intérêt de la France sans écouter les appels des démagogues de gauche.

« Pour la guerre »

Pour la guerre
Le Monde (France)

[AUTEUR] Arno Klarsfeld est avocat et ancien animateur de télévision.

[RESUME] Je suis pour la guerre contre l’Irak parce qu’on m’a appris au lycée que la France aurait pu empêcher la Seconde Guerre mondiale en s’opposant à la remilitarisation de la Rhénanie, en 1936, et parce que la France s’est humiliée, en 1938, en signant les accords de Munich.
Je suis pour la guerre contre l’Irak parce que si Saddam Hussein détient l’arme atomique, il frappera Tel-Aviv et la donnera à des terroristes pour frapper New York.
Je suis pour la guerre contre l’Irak parce qu’il faut imposer la démocratisation du monde arabe par la force, car c’est de là qu’émergera la paix entre Israéliens et Palestiniens.
Je suis pour la guerre contre l’Irak parce qu’on ne peut pas négocier avec Saddam Hussein.
Je suis pour la guerre contre l’Irak parce que la France doit être derrière une nation qui lui a permis de gagner la Première Guerre mondiale, de ne pas devenir nazie, d’être dans le camps des vainqueurs et de na pas être sous la coupe de l’impérialisme soviétique.
Je suis pour la guerre contre l’Irak parce que Saddam Hussein est le bourreau de son peuple et que sans la guerre un renversement populaire n’est pas possible.

« Un dossier pour l’endiguement »

A Case for Containment
Washington Post (États-Unis)

[AUTEUR] Morton H. Halperin est directeur du bureau de Washington de l’Open Society Institute de George Soros. Membre du Council on Foreign Relations, il a été directeur pour la démocratie au National Security Council.

[RESUME] La guerre n’est pas nécessaire en Irak car notre politique d’endiguement y fonctionne. Saddam Hussein n’a pas utilisé d’armes de destruction massive depuis que nous pratiquons l’endiguement. Il n’en a d’ailleurs plus utilisé depuis qu’il sent que nous ne le soutenons plus et depuis que nous avons cessé de l’approvisionner. Il ne menace pas non plus ses voisins.
La CIA affirme que Saddam Hussein n’utilisera pas ses armes de destruction massive car il sait que cela causerait sa perte et qu’il ne le ferait que s’il était attaqué. Une guerre en Irak augmente les risques d’utilisation des armes chimiques ou biologiques. C’est pourquoi nous devons plutôt renforcer notre politique d’endiguement et l’embargo, garanti par des forces de l’ONU autour de l’Irak et en payant une compensation aux pays qui ne pourraient plus faire de commerce avec Bagdad.
Pour isoler encore plus Saddam Hussein, nous devons créer un tribunal sur les crimes de guerre et l’inculper. Dans le même temps nous devrons soutenir les groupes d’opposition irakiens afin de favoriser un changement de régime indigène.

« Marcher en rythme à Gaza »

Walking the Beat in Gaza
New York Times (États-Unis)

[AUTEUR] David Kimche a été directeur de cabinet du ministère des Affaires étrangères israélien (1980-1987). Il est membre du Conseil d’administration de l’Israel Policy Forum. Il a été membre de la délégation israélienne qui a négocié les accords de Camp David en 1978 et des services de renseignements.

[RESUME] Ariel Sharon est en train de construire sa majorité à la Knesset alors que les Israéliens ne croient plus en la paix. Le seul plan viable est le plan du quatuor diplomatique dont Washington ne se préoccupe plus depuis qu’il est concentré sur l’Irak et dont Sharon ne veut pas.
Dans cette situation, la plus grande aide que peut apporter l’Amérique à Israël est d’accepter une requête palestinienne et d’envoyer une délégation d’observateurs dans les territoires pour s’assurer que l’Autorité Palestinienne mène des actions contre les terroristes et pour empêcher les violations des droits de l’homme par Israël.
Ce plan permettrait aux États-Unis d’accroître le soutien des pays arabes à sa politique en Irak et aiderait les modérés au sein de l’Autorité Palestinienne. Israël serait le grand gagnant de l’arrivée des observateurs en améliorant sa sécurité. C’est pourquoi Sharon doit imiter l’exemple de Begin. Les observateurs aideront également à la reconstruction des services de sécurité palestiniens, très efficaces contre les terroristes quand on leur en donne l’ordre.
L’arrivée d’une force d’interposition neutre est une condition indispensable à la bonne marche du plan de paix.