« Une guerre de stratégie subtile »
A War of Subtle Strategy
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] William M. Arkin est analyste en questions militaires, rédacteur du site The U.S. Military Online. Il est chroniqueur du Los Angeles Times.
[RESUME] En dehors du cercle intérieur de l’administration Bush, personne ne pouvait prévoir que la guerre commencerait ainsi tant les officiels états-uniens s’étaient répandus sur le sujet du « Shock and Awe ».
La stratégie utilisée s’est concentrée sur des objectifs ciblés plutôt que d’essayer d’écraser l’adversaire sous les bombes. Les déclarations préalables avaient vraisemblablement pour objectif de faire peur et visaient à vaincre Saddam Hussein psychologiquement. De même, les cibles visées étaient autant psychologiques que militaires, préparant le terrain à l’invasion tout en montrant aux troupes irakiennes à quel point elles étaient vulnérables.
Cette stratégie est illustrée par le bombardement du terrain d’aviation de Ruweished. En 1991, ce terrain avait été largement bombardé en raison de sa proximité avec la Jordanie et donc de la possibilité qu’il puisse servir à viser Israël. Les bombardements successifs de la première Guerre du Golfe l’avaient rendu inutilisable. En 2003, ce terrain a été bombardé le 14 mars et à nouveau le mercredi 19, avant même les tirs sur Bagdad. Cependant, cette fois ci, ce sont les défenses de Ruweished qui ont été frappées et pas le terrain d’aviation car il est considéré comme important dans la prise de Bagdad. Cela souligne que l’ennemi est vu comme faible et la destruction de Ruweished n’est donc plus nécessaire.
La dimension psychologique est très poussée et c’est pourquoi, mercredi 19, deux millions de prospectus menaçant les troupes irakiennes et leur donnant des instructions pour se rendre ont été largués. Le bombardement de Bagdad accompagnant ce largage de tracts tend à prouver que les frappes n’étaient pas une attaque d’opportunité, mais faisait partie d’un plan. Celui-ci prévoit une victoire de la stratégie du « Shock and Awe » qui épargnerait au maximum la population irakienne.
L’administration Bush a rejeté la diplomatie et les inspections, mais est en train de mettre en pratique un plan qui limite le coût humain afin de surprendre ceux qui les critiquent.
« L’Irak, combien de divisions ? »
L’Irak, combien de divisions ?
Le Figaro (France)
Ce texte est également publié aujourd’hui dans le Taipei Times (Taiwan) sous le titre « Saddam’s Stalingrad ».
[AUTEUR] Concepteur d’une théorie originale des relations internationales qui affirme la prééminence de la géo-économie sur la géopolitique, Edward N. Luttwak est membre du National Security Study Group du département de la Défense états-unien. Il est également membre du Center for Strategic and International Studies.
[RESUME] Saddam Hussein, expert en répression policière, mais incompétent en stratégie militaire, pense qu’il peut gagner la guerre en transformant Bagdad en nouveau Stalingrad. Il est pourtant illusoire de croire que les habitants de la capitale irakienne se battront pour défendre son régime. Il ne peut compter que sur ses troupes d’élite, cibles des bombardements.
Le scénario à Bagdad dépendra des résultats des bombardements. Or, si les troupes peuvent se cacher dans la population, ce n’est pas le cas de l’artillerie et des blindés. Il est difficile de faire des estimations sur le nombre de combattants dont disposera Saddam à Bagdad. Le gros de ces troupes devrait cependant être assez mal préparé au combat urbain et si la garde républicaine spéciale de 16 000 hommes est bien préparée et équipée, sa fidélité n’est pas à toute épreuve. En outre, il est possible que la population bagdadie se soulève à l’approche des troupes américano-britanniques.
Il ne sera pas facile toutefois de renverser Saddam Hussein. Il y a quand même 500 km entre le Koweït, d’où part l’offensive, et Bagdad. La prise de Bassora ne sera pas facile non plus car les troupes américano-britanniques, qui veulent empêcher les Iraniens d’en profiter et de prendre la ville, seront en infériorité numérique même s’ils peuvent compter sur l’artillerie. Dans ces conditions, les frappes aériennes seront décisives.
« Irak : le jour d’après »
Irak : le jour d’après
Le Monde (France)
[AUTEURS] Thomas Pickering a été sous-secrétaire d’État dans l’administration Clinton et ambassadeur à l’ONU. James Schlesinger a été directeur de la CIA et secrétaire à la Défense, puis à l’Énergie. Ce texte est tiré du rapport d’un groupe de travail indépendant sur l’Irak de l’après-guerre qu’ils ont présidé et qui était patronné par le Council on Foreign Relations.
[RESUME] La reconstruction de l’Irak va nécessiter un engagement exceptionnel des ressources financières et personnelles américaines. Il faudra éliminer les armes de destruction massive et les contacts irakiens avec les organisations terroristes et démocratiser le pays. Cela demandera beaucoup d’efforts, efforts qui n’ont pas encore été présentés à la population, ni au Congrès.
Il faut agir dans quatre domaines clés :
– Engagement politique américain dans l’avenir de l’Irak : Il est temps d’annoncer un programme de reconstruction sur plusieurs années. Il sera potentiellement de 20 milliards de dollars par an. Si les besoins en homme dépassent les 75 000, cette somme sera plus élevée.
– Protection des civils : Il faut éviter l’anarchie par des missions de sécurité et l’aide humanitaire avant même la fin des combats. Cela rassurera également l’opinion publique sur nos préoccupations humanitaires.
– Partage du poids de la transition : Il faut impliquer les organisations internationales pour nous libérer de ce fardeau. Il faut que le Conseil de sécurité approuve une résolution donnant un rôle directeur des États-Unis concernant la sécurité et l’administration civile de l’Irak tout en envisageant une participation internationale.
– Faire des Irakiens les dépositaires des enjeux durant le processus de transition : Il faut que les fonctionnaires continuent leur travail et mettent en place rapidement des mécanismes consultatifs irakiens sur les questions politiques dans un cadre fédéral. Concernant le pétrole, il faudra également trouver un équilibre entre la nécessité de garantir que les revenus du pétrole profitent au peuple irakien et l’importance de respecter le droit des Irakiens à prendre les décisions pour leurs propres ressources. Il faudra également redéfinir le programme « pétrole contre nourriture ».
« Occupation : il n’existe pas de modèle pour celle là »
Occupation : No Model for This One
Washington Post (États-Unis)
[AUTEUR] Le Général Wesley Clark a été commandant suprême des forces de l’OTAN en Europe (1997-2000). À ce titre, il a dirigé les troupes de l’alliance pendant la guerre du Kosovo. Il songe aujourd’hui à porter les couleurs démocrates lors de la prochaine élection présidentielle.
[RESUME] Sous la tutelle de Douglas McArthur, le Japon est passé du statut de pays dominé par un complexe militaro-industriel belliqueux à celui de démocratie pacifique utilisant ses ressources pour soutenir les institutions internationales et la diplomatie dans le monde. On pourrait donc penser qu’il faut chercher un nouveau McArthur pour l’Irak, mais les deux pays n’ont rien à voir.
En 1945, le Japon avait été battu militairement, culturellement et économiquement. Il était en ruine, mais il conservait le potentiel pour se reconstruire grâce à une population hautement qualifiée, quelques infrastructures encore fonctionnelles, une expérience industrielle moderne et aucun problème ethnique. McArthur organisa la démilitarisation et la démocratisation du Japon, et les procès pour crimes de guerre. Il réforma en profondeur la société japonaise. Pour y parvenir, il s’appuya sur le respect de la population pour la figure de l’empereur et il utilisa la mystique qui entoure les détenteurs du pouvoir dans la culture japonaise pour se faire respecter. Enfin, pour la reconstruction proprement dite, le travail fut largement réalisé par les Japonais eux-mêmes.
Aucune de ces conditions ne se retrouve en Irak. Le pays n’a pas d’unité nationale et est divisé ethniquement et religieusement. Ces tensions peuvent être utilisées par les nations voisines : l’Iran et l’Arabie saoudite. L’Irak n’a pas d’empereur qui pourrait valider les décisions d’un régent américain. L’installation des libertés démocratiques suscitera une contestation politique à la présence américaine. Il existe également le danger que les États-Unis s’appuient sur d’anciens membres du régime irakien pour réussir une transition rapide pour plaire à l’opinion publique. En effet, les États-Unis voudraient en terminer en deux ans, alors que McArthur avait bénéficié de cinq ans et demi.
Aucun de nos généraux ne devrait tenter de « faire le McArthur » . Il est préférable que l’après-guerre soit gérée par des institutions comme l’ONU et l’OTAN. Après tout, nous n’envahissons pas l’Irak par désir impérial ou auto-glorification et cela peut être une opportunité pour renforcer les institutions internationales.
« Un combat pour la liberté »
A Fight for Freedom
Washington Post (États-Unis)
[AUTEUR] John McCain est sénateur républicain de l’Arizona et membre de la Commission du commerce, des sciences et des transports et de la Commission des forces armées du Sénat états-unien. Il était en 2000, le principal rival de George W. Bush à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle.
[RESUME] Ceux qui critiquent notre guerre contre le régime de Saddam Hussein en la présentant comme une violation de la tradition internationaliste de l’Amérique oublient notre histoire et notre engagement pour défendre notre sécurité tout en favorisant les révolutions démocratiques. Ainsi, en Irak, nous allons aider la population à construire un avenir démocratique. C’est ce qui nous différencie des constructeurs d’empire : nous libérons les peuples, nous ne les soumettons pas.
Les « experts » qui présentent les espoirs d’une démocratisation comme naïfs et la campagne pour libérer l’Irak comme dangereuse et déstabilisatrice pour toute la région ne parviennent pas à expliquer pourquoi ils pensent que les Arabes ne peuvent avoir un gouvernement représentatif. Ils oublient que, pour l’instant, la stabilité au Proche-Orient profite surtout à Al Qaïda.
Nous resterons en Irak tant que nous ne serons pas sûrs que l’Irak ne menace plus notre sécurité et tant que nous n’aurons pas assuré un avenir démocratique à ce pays. Il faudra transmettre le pouvoir à des dirigeants irakiens dès que possible afin qu’ils représentent la souveraineté irakienne et pas les généraux américains ou les bureaucrates internationaux. Il faudra également « déba’assiser » le pays.
La transformation de l’Irak sera un exemple pour les autres pays arabes, qui se démocratiseront et abandonneront leurs fantaisies pan arabes. La Syrie sera isolée, les révolutionnaires démocrates en Iran seront renforcés et les terroristes palestiniens perdront leur mécène de Bagdad. Cela démontrera aussi aux dirigeants de Téhéran et de Pyongyang qu’oppresser leur peuple et posséder des armes de destruction massive ne les met pas plus à l’abri, mais au contraire les expose.
Les Américains ne se battent pas pour un empire, du pétrole, une religion ou pour se faire craindre dans le monde [1], ils se battent par amour de la liberté.
« L’action des États-Unis est cruciale pour maintenir l’ordre mondial »
U.S. action is crucial to maintaining world order
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] Gary Schmitt est directeur exécutif du Project for the New American Century, le think-tank qui a rédigé le programme militaire de George W. Bush pour l’élection présidentielle et organisé la campagne contre l’Irak. Il a été directeur exécutif du Foreign Intelligence Advisory Board sous la seconde présidence de Ronald Reagan (1984-1988).
[RESUME] La démonstration de force des États-Unis en Irak a été perçue par les critiques de l’Amérique comme une preuve supplémentaire du danger que représenterait la puissance de ce pays pour l’ordre du monde.
Jacques Chirac a été prompt à dénoncer les dangers d’un monde unipolaire, mais beaucoup plus lent pour proposer une alternative. En outre, ni Paris, ni Pékin, ne sont particulièrement prêts à mettre leurs propres questions de sécurité nationale en débat à l’ONU.
L’ONU ne peut fonctionner que dans le consensus. Or, chaque membre vient représenter ses intérêts nationaux et non ceux de la communauté internationale. C’est pourquoi l’ONU n’a pas réagi face au Rwanda et au Kosovo et c’est pourquoi on ne peut pas lui faire confiance pour être le seul arbitre sur ces questions. En effet, sans les États-Unis, qui empêcherait Pyongyang d’avoir l’arme nucléaire ? Qui empêcherait la Chine d’annexer Taiwan ? Qui empêcherait l’Iran, la Syrie, la Libye et les terroristes d’acquérir des armes de destruction massive ? Qui empêcherait Saddam Hussein de dominer le Proche-Orient ? Qui empêcherait les Balkans de sombrer dans le chaos ?
Comme l’a noté Robert Kagan, les États-Unis sont aujourd’hui comparables à Gary Cooper dans le western Le train sifflera trois fois, à la fois appréciés et craints par les habitants. La population est nerveuse, car elle sait que le rétablissement de l’ordre va entraîner de grands changements, mais elle ne se rend pas compte que ne rien faire est encore plus dangereux.
Le changement de régime en Irak ouvre la perspective d’une démocratisation de cette région et tout spécialement en Iran, en Arabie saoudite, en Palestine et en Égypte où des changements se font déjà sentir. Cela sera dur, mais nous nous battons pour libérer un peuple et nous avons fait naître un espoir que seule notre puissance pouvait engendrer.
« Puissance : le ressentiment vient avec le territoire »
Power : Resentment Comes With the Territory
Washington Post (États-Unis)
[AUTEUR] Max Boot est membre du Council on Foreign Relations. Journaliste réputé dans les milieux économiques, il dirige la page éditoriale du Wall Street Journal. Il a publié The Savage Wars of Peace : Small Wars and the Rise of American Power. Il est expert du cabinet de relations publiques Benador Associates.
[RESUME] Il existe une condamnation quasi unanime, même chez les partisans du renversement de Saddam Hussein, sur la façon dont l’administration Bush a géré diplomatiquement l’avant-guerre.
Ceux qui la critiquent lui reprochent d’avoir froissé des alliés traditionnels, affaiblis l’OTAN et l’ONU et rendu l’Amérique plus impopulaire que jamais, la mettant ainsi en danger. Toutefois, si l’invasion et l’occupation se déroulent bien, les alliés comme Tony Blair et John Howard seront renforcés et les opposants comme Jacques Chirac et Gerhard Schroeder seront affaiblis. Même si le scénario le plus pessimiste se déroulait, rien ne prouve que George W. Bush a endommagé définitivement les relations avec les autres pays et les institutions internationales. Il a plutôt mis en lumière des tensions déjà existantes.
Si Bush a échoué à faire accepter le changement de régime au Conseil de sécurité, c’est parce que la fin de la Guerre froide n’a pas mis fin aux rivalités internationales et que la France, la Russie et la Chine continuent de se méfier des actions états-uniennes. Quoi qu’il en soit, l’ONU est utile comme organisation humanitaire et lieu de débat, mais pas comme gendarme du monde. De même, la crise à l’OTAN a révélé les tensions anciennes, mais elle ne les a pas créées. Washington sait aujourd’hui qu’il ne peut pas compter sur l’alliance pour protéger ses intérêts vitaux, mais il peut compter sur le soutien de 18 pays européens. C’est Paris qui est isolé, pas Washington.
Peut-être que la principale erreur de l’administration est de ne pas avoir réussi à rallier la Turquie à la coalition, mais cette erreur est nuancée par le ralliement de nombreux États arabes. Les critiques prétendent certes que les soutiens des gouvernements ne comptent pas sans le soutien des populations, mais les opinions sont changeantes comme le prouve le revirement au Royaume-Uni.
Certains suggèrent que nous devrions subordonner notre politique aux institutions internationales. Cette suggestion est judicieuse dans le cadre de l’OMC, qui sert nos intérêt, ou dans le cadre d’une future alliance qui regrouperait les démocraties libérales, mais cela ne doit pas nous détourner d’un danger immédiat comme Saddam Hussein. En outre, la politique de Bush n’empêche pas le partenariat avec les autres pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ou le développement du libre-échange. Par ailleurs, seule la Chine fait des efforts pour concurrencer les États-Unis, et encore, dans une seule région. Cela montre que les autres pays acceptent implicitement que l’action des États-Unis est bénéfique et ne les menace pas.
« Aller de l’avant »
Marching Forward
New York Times (Royaume-Uni)
[AUTEUR] David Callahan est directeur de recherche de Demos, une organisation d’analyse des politiques publiques.
[RESUME] Les États-Unis ont vu l’émergence du plus grand mouvement anti-guerre depuis le Vietnam, mais pour l’instant ce mouvement ne semble pas avoir d’influence sur les projets de l’administration Bush. Pourtant, il pourrait influencer la direction à long terme de la politique étrangère du pays, en montrant le malaise qu’éprouvent de nombreux Américains vis-à-vis de l’approche militariste et unilatérale.
En effet, historiquement, les mouvements anti-guerre ont toujours lié la lutte pacifiste à une remise en cause de la société dans laquelle se manifestait leur combat. Aujourd’hui, la lutte contre la guerre en Irak se confond avec la dénonciation de la société de consommation et une critique des dérives anti-démocratiques aux États-Unis. Ainsi, la guerre a entraîné une réflexion sur la surconsommation de pétrole dans le mode de vie américain, thème récurrent de l’activisme environnementaliste. De même, en s’interrogeant sur le peu d’écho fait à leur message dans la classe politique et dans les médias, les opposants à la guerre posent plus largement la question de la santé de la démocratie aux États-Unis, des manipulations de l’opinion et de l’apathie du Congrès.
Ces deux aspects de la protestation risquent d’avoir un poids de plus en plus important.
« L’Europe a-t-elle abandonné les Kurdes ? »
L’Europe a-t-elle abandonné les Kurdes ?
Le Figaro (France)
[AUTEUR] Kendal Nezan est président de l’Institut kurde de Paris.
[RESUME] Le spectacle peu reluisant des divisions européennes ne doit pas faire oublier que l’Europe a autrefois su être unie pour faire accepter à une administration américaine conservatrice des initiatives bousculant les convenances et les jurisprudences de l’ONU.
En effet, après la Guerre du Golfe en 1991, les États-Unis, sous la pression de la Turquie et de l’Arabie saoudite avaient laissé Saddam réprimer l’insurrection pourtant suscitée au Sud et au Nord par Washington. Après avoir fait 150 000 morts chez les Chiites, la Garde républicaine mena la contre-offensive au Kurdistan contre une population à peine remise de la campagne génocidaire des années 87-88, poussant ainsi la population à l’exode.
Le président Mitterrand se fit alors le porte parole d’une opinion internationale choquée, contre George Herbert Walker Bush qui prônait l’inaction. C’est ainsi que l’administration Bush fut contrainte à soutenir la résolution 688, dite d’ingérence humanitaire. Trois jours plus tard, John Major lançait l’idée d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du 36ème parallèle. À l’époque, l’Europe voulait que Saddam Hussein soit jugé pour génocide, mais butait sur l’obstacle américain. Aujourd’hui, George W. Bush veut renverser Saddam Hussein, mais l’Europe est divisée.
Le seul pays à ne pas avoir changé de politique est la Grande-Bretagne, qui donne une fois de plus une leçon de démocratie à la France par la qualité de ses débats parlementaire et médiatique alors que dans l’hexagone tous s’alignent sur la position officielle de l’extrême gauche à l’extrême droite. L’Europe se divise à cause de ses hommes politiques qui ne sont pas à la hauteur des événements et se marginalisent dans une région stratégique.
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