L’Organisation mondiale de la Santé estime à US $325 millions le montant de l’aide sanitaire d’urgence à fournir à l’Iraq
GENEVE/NEW YORK/AMMAN — L’amélioration des soins est une urgence pour le peuple iraquien dont la situation s’aggrave de jour en jour. L’Organisation des Nations Unies a lancé aujourd’hui un appel pour mobiliser un fonds d’urgence d’au moins US $325 millions afin de satisfaire les besoins les plus immédiats des populations vulnérables : santé, nutrition, eau et assainissement. Sur cette somme, l’Organisation mondiale de la Santé demande de recevoir dans les plus brefs délais US $185 millions.
Cette demande entre dans le cadre de l’appel humanitaire de l’Organisation des Nations Unies d’un montant de US $2,1 milliards pour venir en aide au peuple iraquien dans les six prochains mois. Toutes les institutions humanitaires des Nations Unies à New York et Genève se sont jointes à cet appel.
L’OMS travaille déjà en Iraq pour fournir une assistance médicale dont le besoin se fait cruellement sentir. La situation sanitaire du peuple iraquien a déjà pâti sérieusement de plus de vingt ans de guerre et de sanctions économiques. Le taux de mortalité infantile a plus que doublé depuis 1990 : un enfant sur huit meurt avant l’âge de 5 ans, un sur trois souffre de malnutrition et un sur quatre a un poids insuffisant à la naissance.
« D’une manière générale, la situation sanitaire n’est pas bonne en Iraq et elle va probablement se détériorer, rappelle le docteur Gro Harlem Brundtland, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé. Répondre à cet appel n’est pas une option facultative : c’est le seul moyen de stabiliser la situation et de l’améliorer. »
Les trois principales causes de mortalité infantile en Iraq sont les infections respiratoires aiguës, les affections diarrhéiques et la rougeole. Les enfants représentent près de la moitié des 24,5 millions d’habitants et leur avenir dépend d’une amélioration générale et rapide de la santé et des infrastructures du pays.
La guerre s’ajoute aux épreuves déjà endurées par la population au niveau de sa santé et affaiblit encore les infrastructures. Par exemple, les dommages infligés à l’alimentation en électricité et en eau dans la ville de Bassora devraient entraîner des problèmes sanitaires supplémentaires, notamment pour les enfants et les groupes vulnérables. Ailleurs, les populations pourraient rapidement se retrouver dans des situations d’urgence équivalentes ou même pires.
Il faut donc consacrer des moyens importants pour assurer les soins essentiels aux victimes du conflit comme à ceux qui connaissent des problèmes de santé du fait de la destruction des infrastructures. Dans les mois à venir, il faudra encore en faire plus pour entreprendre la reconstruction des services de santé les plus essentiels et les plus touchés.
Cela signifie de rétablir les capacités des hôpitaux et des centres de santé. Cela implique de fournir environ US $60 millions de médicaments, de matériel et d’équipement médical. Cela veut dire la réparation et la remise en état des principaux hôpitaux et centres de santé.
Il faut consacrer des moyens importants à la détection et à la riposte aux flambées épidémiques, à la formation et à l’équipement des personnels de santé et à l’information sanitaire, cruciale pour déterminer les priorités de l’action sanitaire.
L’OMS a aujourd’hui en Iraq plus de 300 personnes qui s’efforcent de venir en aide au système sanitaire et d’apporter une assistance médicale qui fait cruellement défaut dans tout le pays. Depuis le début de cette guerre, l’OMS a réussi à envoyer des équipes pour aider à maîtriser une épidémie de diarrhées dans le nord de l’Iraq et pour évaluer les besoins sanitaires des populations qui ont fui leur domicile. L’Organisation est prête à en faire beaucoup plus dans tout le pays pour aider le système de santé.
Dans les semaines et les mois à venir, le système de santé iraquien devra inévitablement faire face à des pressions sans précédent. La santé joue un rôle essentiel dans tout système économique et social.
Source : OMS
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