Nous sommes réunis pour examiner les questions courantes de la politique intérieure et extérieure. Et, bien entendu, les événements autour de l’Irak constitueront le principal thème de notre rencontre. Il n’est pas exagéré de dire que le monde entier à actuellement les yeux rivés sur ce problème.

Et, bien entendu, l’évolution des opérations militaires et leurs conséquences éventuelles sont largement débattues dans la société russe.

Je voudrais, à ce propos, commencer par vous remercier, vous tous qui êtes rassemblés aujourd’hui, ainsi que l’Assemblée fédérale dans son ensemble, pour le soutien constructif apporté à notre position sur l’Irak. Je suppose qu’à l’avenir également il nous faudra agir de façon aussi organisée, pragmatique, et sans émotions superflues.

Comme vous le savez, la Russie s’est battue jusqu’au dernier moment pour une solution politique du problème. Pratiquement chaque jour, nous étions en contact avec les dirigeants des grands pays du monde, nous travaillions dans le cadre du Conseil de sécurité de l’ONU.

J’aimerais tout particulièrement souligner, ce faisant, que nous avons, bien entendu, nos propres intérêts économiques en Irak, mais que nous n’avons pas fait dépendre directement notre position sur l’Irak des facteurs économiques ou des avantages économiques. Parce que, et je pense que vous en serez d’accord, les avantages économiques sont naturellement une composante importante de notre politique mais, si nous nous permettons des maladresses importantes et des erreurs dans l’appréciation politique de la situation, si nous ratons notre coup, cela se traduira aussi en fin de compte pour nous par des pertes en économie.

Aujourd’hui, les efforts internationaux en vue d’une solution pacifique du problème ont malheureusement été réduits à néant. Les opérations militaires revêtent un caractère acharné et durable. Les victimes et les ruines se multiplient d’heure en heure, des civils, enfants, vieillards, femmes, trouvent la mort. Des soldats américains, britanniques, des militaires irakiens périssent.

Comme nous l’avions prévu, la guerre en Irak déborde, de par ses conséquences, le cadre d’un conflit local. C’est sans doute la première fois depuis la fin de la guerre froide que la communauté internationale est confrontée à une crise aussi grave. Au risque, en fait, de voir se disloquer les bases de la stabilité globale et du droit international.

Il nous faut maintenant rechercher en commun une issue à cette situation. Nous sommes toujours convaincus que la seule solution juste serait d’arrêter immédiatement les opérations militaires. Et de reprendre le processus de règlement politique dans le cadre du Conseil de sécurité de l’ONU.

Dans cette recherche d’une solution, nous sommes ouverts à une coopération constructive avec la communauté internationale, avec toutes les parties engagées dans ce conflit, dont les États-Unis d’Amérique naturellement. Je veux souligner ceci : le niveau atteint ces dernières années ainsi que le caractère des relations avec nos collègues américains nous donnent toutes les raisons de poursuivre un dialogue franc.

Et, naturellement, la tâche essentielle qui incombe à la communauté internationale consiste à éviter la catastrophe humanitaire qui se profile en Irak. Comme vous le savez, la Russie s’est déjà préparée à aider les éventuels réfugiés irakiens à la frontière entre l’Irak et l’Iran, avec la collaboration de la partie iranienne. Voilà ce que je voulais commencer par vous dire.