Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

Conscient de la responsabilité qui lui incombe pour la paix et la sécurité, le gouvernement fédéral a orienté son action en fonction des principes suivants : nous nous engageons en faveur de la primauté et du respect du droit ; nous plaidons pour une politique de paix par la prévention des crises et le règlement des conflits de manière coopérative ; nous poursuivons l’objectif de la sécurité globale, grâce à une coopération multilatérale, à la protection contre les risques et la lutte contre les origines de la violence, grâce au désarmement et au développement durables et, là où cela s’avère inéluctable, par l’emploi de moyens policiers et militaires ; et surútout : nous misons dans les conflits internationaux sur le monopole que détiennent les Nations Unies en termes d’emploi de la force.

Mesdames, Messieurs,

C’est en se basant sur ces principes que l’Allemagne a assumé sa responsabilité, au sein de l’Union européenne, au sein de la coalition internationale contre le terrorisme, en Afghanistan et dans les Balkans.

Au début de cette semaine, l’Union européenne a succédé à l’OTAN à la tête de la mission "Concordia", l’opération de paix déployée en Macédoine. Le fait que l’Union européenne démontre sa capacité d’action militaire en Macédoine précisément mérite d’être souligné. En effet, c’est dans cette région que nous avons réussi, avec nos partenaires, à endiguer un conflit latent et à étouffer dans l’œuf la menace de guerre civile. L’exemple de la Macédoine symboúlise une politique de sécurité européenne qui se réserve l’emploi de moyens militaires pour empêcher la guerre. Nous continuerons à l’avenir d’agir en fonction de ce principe.

Mesdames, Messieurs,

Nous avons assumé activement notre responsabilité au sein du Conseil de sécurité. Jusqu’au dernier moment, nous avons, conjointement avec la majorité des membres du Conseil de sécurité - la France, la Russie, la Chine mais aussi le Mexique et le Chili -, fait le maximum pour résoudre le conflit iraquien par la voie pacifique dans le cadre des Nations Unies. Nous étions convaincus et nous le sommes toujours, qu’il y avait une alternative à la guerre, qu’il y avait une solution permettant le désarmement pacifique de l’Iraq sous le contrôle de la communauté internationale. Le gouvernement fédéral continue de penser que l’on s’est trompé en refusant d’exploiter jusqu’au bout cette solution. C’est vrai : nous n’avons pas réussi à empêcher la guerre.

Ces jours-ci, nos pensées et notre sympathie vont vers les victimes de cette guerre et leurs familles. Vers les civils tout comme vers les soldats. Nous espérons tous que cette guerre se terminera le plus rapidement possible afin de faire le moins de victimes possible. Et nous souúhaitons que l’élimination de la dictature permette au peuple iraquien de réaliser dans les plus brefs délais son espoir de vivre dans la paix et la liberté tout en décidant lui-même de son destin.

Mais chaque crise renferme également une chance. Si nous voulons empêcher les développeúments qui ont engendré cette crise, nous devons améliorer les mécanismes permettant de réaliser notre politique. Cette tâche concerne en premier lieu l’Union européenne. Nous avons réussi en Europe à surmonter la guerre et les rivalités. Mettre cette expérience à profit pour élaborer et mettre en œuvre des perspectives à long terme en vue de construire un monde vivant dans la sécurité et la coopération : tel est notre devoir à l’échelle européenne.

Mesdames, Messieurs,

Dès la première heure et pour de multiples raisons, le gouvernement fédéral a déclaré que l’Allemagne ne participerait pas à cette guerre. Nous n’avons pas changé d’avis. Et cela veut dire que les soldats allemands ne participeront pas à des actions militaires se déroulant en Iraq ou dirigées contre ce pays.

Mais une chose est claire également : l’Allemagne respectera les obligations qui découlent de son appartenance à l’Alliance. En effet, nous ne devons pas oublier que les États actuellement en guerre contre l’Iraq sont aussi nos partenaires au sein de l’Alliance et des pays amis. C’est pourquoi nous tenons les promesses que nous leur avons faites. Cela concerne l’octroi des droits de survol et d’utilisation des installations militaires et la protection des bases militaires en Allemagne aussi bien que les mesures destinées à protéger la Turquie.

Dans sa décision du 25 mars, la Cour constitutionnelle fédérale a confirmé le point de vue du gouvernement fédéral selon lequel la participation de soldats allemands à des missions de reconnaissance AWACS ne requiert aucun mandat du Bundestag. Toutefois, le gouvernement fédéral, au même titre d’ailleurs que d’autres partenaires de l’OTAN et l’Union européenne, a mis en garde la Turquie contre les conséquences d’une intervention militaire dans le Nord de l’Iraq. Nous avons souligné que, si la Turquie devait entrer dans la guerre, cela entraînerait obligatoirement le retrait des soldats allemands des avions AWACS. La Turquie a assuré à de nombreuses reprises qu’elle n’avait pas l’intention à l’heure actuelle de déployer des troupes dans le Nord de l’Iraq pour des missions autres qu’humanitaires et de pure protection. Nous n’avons aucune raison de mettre en doute ces déclarations du gouvernement turc.

Mesdames, Messieurs,

Le gouvernement fédéral est unanime avec la communauté internationale pour dire que l’obújectif consiste à mettre tout en œuvre pour que la guerre en Iraq fasse le moins de vicútimes possible. La priorité absolue consiste à empêcher une catastrophe humanitaire en Iraq.

Le gouvernement fédéral appuie les Nations Unies dans leurs préparatifs pour apporter des secours humanitaires partout où cela s’avère possible à l’heure actuelle. La semaine dernière, le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé à l’unanimité la reprise du programme "Pétrole contre nourriture". Cet accord, obtenu d’ailleurs grâce à l’engagement énergique de l’Allemagne, permet au secrétaire général de l’ONU de poursuivre le programme humanitaire sur place, pendant une période de 45 jours, sous sa propre responsabilité et en étroite coordination avec les responsables. Le gouvernement fédéral espère que cela permettra également l’acheminement rapide vers leurs destinataires des livraisons de vivres et de secours déjà approuvées par le comité des sanctions des Nations Unies.

Néanmoins, cela ne suffira pas et de loin à faire face à la détresse humaine engendrée par la guerre. Le secrétaire général Kofi Annan a lancé un appel aux pays membres de l’ONU pour qu’ils apportent une aide rapide et généreuse. L’Allemagne est prête, sous l’égide des Nations Unies, à participer à l’aide humanitaire en Iraq en débloquant des fonds supplémentaires. Nous avons donc décidé d’augmenter les fonds prévus pour l’aide humanitaire qui passeront de 40 à 80 millions d’euros. 10 millions d’euros supplémentaires seront fournis pour l’aide aux réfugiés et les secours d’urgence au titre du budget du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement.

Mesdames, Messieurs,

L’Organisation des Nations Unies doit jouer le rôle central dans la gestion de l’avenir de l’Iraq et la réorganisation politique du pays, une fois la guerre terminée. Néanmoins, je voudrais prononcer une mise en garde et déconseiller de se livrer dès maintenant à des spéculations détaillées sur les possibilités de la nécessaire reconstruction de l’Iraq. En effet, la "reconstruction" ne consiste pas seulement à remettre en état des bâtiments, des installations pétrolières et des infrastructures. Il ne suffit pas d’attribuer les contrats à des entreprises pour reconstruire vraiment la société. C’est pour cette raison qu’il sera important, indépendamment de la responsabilité financière, de mobiliser l’engagement de toute la communauté internationale. De plus, ils est absolument nécessaire que tout processus de reconstruction soit organisé sous la resúponsabilité des Nations Unies.

À mon avis, l’instauration d’un ordre équitable et démocratique pour l’après-guerre en Iraq et dans la région tout entière exige le respect de plusieurs principes :

Premièrement : l’intégrité territoriale de l’Iraq doit être sauvegardée. Son indépendance et sa souveraineté politique doivent être complètement restaurées.

Deuxièmement : le peuple iraquien doit avoir le droit de déterminer lui-même son avenir poliútique. Les droits des minorités vivant dans le pays doivent être respectés.

Troisièmement : les gisements de pétrole et les ressources naturelles du pays doivent rester la propriété du peuple iraquien qui doit en détenir le contrôle et en bénéficier.

Quatrièmement : un processus de stabilisation politique doit se développer au Proche et au Moyen-Orient qui ouvre à tous les peuples vivant dans la région une perspective de vie dans la paix et la prospérité.

Cela implique surtout un règlement du conflit au Proche-Orient dans le cadre d’un ordre de paix solide garantissant le droit d’Israël à l’existence et permettant aux Palestiniens de construire un État indépendant, viable et démocratique. La condition sine qua non réside dans la publication rapide de la feuille de route pour la paix élaborée par le Quartette et dans son adoption par les parties au conflit. Cela signifie dans l’immédiat qu’il faut endiguer efficacement la violence, encourager les réformes au sein de l’Autorité palestinienne et arrêter les implantations du côté israélien.

Mesdames, Messieurs,

J’ai déjà dit que notre responsabilité va bien au-delà du conflit qui sévit actuellement. Lors de la réunion extraordinaire qu’il avait tenue le 21 septembre 2001 au lendemain des attaques terroristes de New York et de Washington, le Conseil européen avait décidé notamment de développer la Politique étrangère et de sécurité commune et de rendre la Politique européenne de sécurité et de défense opérationnelle au plus vite. Les chefs d’État et de gouvernement européens avaient déclaré que l’intégration de tous les pays dans un système mondial équitable de sécurité, de prospérité et de meilleur développement était l’objectif à atteindre, un objectif auquel nous restons attachés.

Mais nous devons reconnaître qu’il ne suffit pas de proclamer des objectifs. Les risques mondiaux et transnationaux ne diminuent pas, ils augmentent. Le développement et la prolifération des armes de destruction massive revêtent une dimension plus grande que même à l’époque de la guerre froide. Nous ne pourrons affronter ces risques qu’en appliquant une stratégie multilatérale, en traitant à tous les niveaux la question de la sécurité, non seulement au sens politique et social ou militaire, mais aussi au sens culturel et écologique.

Parallèlement, nous devons perdre l’habitude de réagir uniquement de manière ponctuelle à la menace émanant par exemple des armes de destruction massive. La communauté internationale doit tirer les leçons du conflit au sujet de l’Iraq et de son éventuel potentiel d’armement afin d’élaborer de nouvelles approches pour renforcer les règlements multilatéraux existant en matière de non-prolifération et de maîtrise des armements ainsi que les mécanismes de vérifiúcation qui en font partie.

Personne ne doit chercher des excuses quand il s’agit de la diffusion de matériel permettant la production d’armes de destruction massive : si on ne les exporte pas soi-même, le voisin s’en chargera. C’est pourquoi nous avons besoin dès à présent d’approfondir l’importante uniformisation du système d’exportation au sein de l’Union européenne. Cela serait un début important ainsi qu’un signal clair pour les autres acteurs dans le monde, en particulier pour ceux qui seraient potentiellement acheteurs.

Et ce n’est pas avec des arguments moraux, aussi importants soient-ils, que nous réussirons à résoudre le problème de la prolifération. Au contraire, nous avons besoin d’une politique gloúbale et multilatérale pour plus de sécurité et de justice dans le monde. Qu’il s’agisse du libre échange, de la protection du climat ou de la lutte contre le terrorisme, le multilatéralisme n’est pas épuisé. Nous devons clairement prouver que les problèmes du XXIe siècle ne peuvent être résolus que sur un plan multilatéral.

Mesdames, Messieurs,

Pour imposer la paix et la sécurité, la place de l’Allemagne est auprès de la communauté internationale, dans nos alliances et surtout en Europe.

Les Nations Unies ne sont pas devenues "secondaires". Au contraire, elles joueront un rôle important, après les hostilités, au niveau de l’aide humanitaire et de la reconstruction de l’Iraq. Notre politique est de renforcer les Nations Unies, notamment par des réformes supplémentaires et profondes, et d’affirmer son monopole en termes d’emploi de la force dans les conflits internationaux.

Nous sommes fidèles à notre engagement dans l’Alliance transatlantique. L’OTAN est loin d’avoir épuisé toutes ses ressources en tant qu’alliance de défense commune et d’assistance mutuelle. Il s’agit toutefois d’adapter cette alliance aux nouvelles menaces et aux nouveaux conflits dans le monde, si possible davantage que nous ne l’avons déjà fait. Dans tous les cas, l’OTAN doit redevenir un lieu de consultation mutuelle intense, d’analyse commune et de prévention constructive.

Néanmoins, si nous voulons que nos intérêts et nos propositions aient un écho plus important, entre autres au sein de l’OTAN, nous devons avant tout en donner les moyens à l’Europe : une Europe qui parle d’une seule voix. À terme, nous ne pourrons pas faire la différence entre nos efforts communs en faveur de la sécurité et notre volonté de croissance, de prospérité et d’emploi. Nous voyons dès aujourd’hui dans quelle mesure l’insécurité liée à la guerre réduit à néant les espoirs de croissance partout en Europe.

Et nous savons naturellement que l’Europe, dans le contexte de la crise internationale actuelle, n’a pas fait su faire preuve de l’unité qui aurait été souhaitable. Je remarquerais toutefois que si les gouvernements ne sont pas toujours du même avis, les sociétés européennes sont largement unies en ce qui concerne leur refus de la guerre.

Mesdames, Messieurs,

Le développement d’une politique étrangère et de sécurité commune n’en est qu’à ses débuts. Si nous voulons que la voix de l’Europe dans le monde soit plus intelligible et plus efficace, nous devons nous préparer à un processus de longue haleine ainsi qu’à des défaites ponctuelles. Ce qui ne change rien au fait qu’il n’existe aucune alternative raisonnable à cette politique commune.

L’intégration européenne a été la réponse à la guerre et à la destruction de notre continent. Il serait fatal que cette Europe intégrée, notamment au vu des nouveaux déséquilibres dans le monde, ne soit pas à la hauteur de sa responsabilité. C’est pourquoi nous devons mettre au point une politique étrangère de sécurité réellement efficace qui donne à l’Europe les moyens concrets d’assumer plus de responsabilité. Cela risque d’être encore plus difficile lorsque le nombre d’États membres passera de 15 à 25. Cela ne peut toutefois pas faire l’objet d’un argument qui remettrait en doute la chance historique que constitue l’unité de l’Europe tout entière.

C’est dans ce contexte que le président Chirac et moi-même avons proposé à la Convention européenne de créer la fonction d’un ministre européen des Affaires étrangères, c’est-à-dire de fusionner les tâches qui sont aujourd’hui assumées par Javier Solana et Chris Patten. Le ministre européen des Affaires étrangères devra dégager les intérêts européens communs et prendre les initiatives pour une action commune. Nous sommes d’avis que dans la plupart des domaines, les décisions doivent être prises à la majorité qualifiée. Cette proposition franco-allemande a reçu bon accueil à la Convention.

Dans le cadre des tâches qui découlent de la politique étrangère de sécurité commune, nous devons également nous pencher sérieusement sur nos capacités militaires. Il ne s’agit pas ici d’apporter une réponse unilatérale à la crise actuelle, c’est-à-dire en procédant à une simple augmentation de nos budgets d’armement. Et il ne s’agit pas non plus de faire en sorte que nos dépenses militaires égalent celles des États-Unis. L’Europe ne devrait pas envisager de s’équiper pour jouer un rôle de "policier du monde". Mais elle doit développer ses capacités miliútaires de sorte que celles-ci soient à la hauteur de notre engagement et de notre responsabilité en matière de prévention des conflits et de sauvegarde de la paix.

Le premier ministre belge a convoqué une rencontre afin de faire progresser la politique européenne de sécurité et de défense. Dans ce domaine également, l’Allemagne et la France ont présenté une proposition commune à la Convention européenne. Nous suggérons une coopération plus étroite dans le développement des capacités militaires, au niveau des structures de planification et de décision ainsi que dans l’industrie de l’armement.

Dans cette perspective, nous voulons développer la politique européenne de sécurité et de défense pour en faire une union européenne de sécurité et de défense. Pour commencer, des troupes européennes et non nationales pourraient, à l’avenir, participer aux interventions des casques bleus des Nations Unies.

Dans ce débat, les deux points suivants me paraissent importants :

Premièrement, personne ne peut ni ne doit être exclu. Plus le nombre d’États membres qui participent aux progrès de la politique européenne de sécurité et de défense est grand, plus cela profitera à l’ensemble. Il est à mes yeux fondamental que la Grande-Bretagne, qui par le passé a régulièrement donné des impulsions importantes à la politique européenne de sécurité et de défense, soit étroitement associée à ce processus.

Deuxièmement, le renforcement de la politique européenne de sécurité et de défense n’est pas dirigé contre l’OTAN ; il bénéficie à l’Alliance et ainsi aux relations transatlantiques qui restent fondamentales pour nous en tant qu’Allemands et Européens. Une Europe forte est dans l’intérêt réciproque, de même que dans celui des valeurs que nous défendons ensemble dans le monde.

Mesdames, Messieurs,

Il est certainement vrai que la consolidation de notre politique étrangère et de sécurité commune dépend notamment d’une étroite coopération franco-allemande. L’Allemagne et la France restent le moteur de l’intégration européenne. Dans la situation actuelle, le degré que nos deux pays ont atteint dans leur coopération compte parmi les rares développements réjouissants.

Mais il est tout aussi certain que sans coopération généralisée avec la Grande-Bretagne ainsi qu’avec les autres membres de l’Europe commune, nous ne pourrons pas assumer la responsabilité internationale que l’on attend, à juste titre, de notre part. De même, la crise actuelle a montré clairement que la recherche d’une coopération étroite avec la Russie sur la base de principes communs était juste et prometteuse.

Mesdames, Messieurs,

L’Europe doit également faire en sorte que les risques liés à la guerre ne déstabilisent pas l’ensemble de l’économie mondiale. Il y a deux semaines, le Conseil européen a donné le bon signal au bon moment. Nous avons clairement montré, avec les pays candidats, que l’Union européenne, dans le cadre de la stratégie dite de Lisbonne, continuera d’augmenter ses capacités de croissance pour créer prospérité et emploi malgré les conditions-cadres économiques difficiles. Il s’agit ici de continuer de progresser dans le domaine du marché intérieur, dans la recherche et le développement, dans la réforme des marchés du travail ; il s’agit de formation et d’une protection de l’environnement plus efficace.

Cette stratégie rejoint notre réforme nationale intitulée Agenda 2010. C’est précisément dans une situation difficile que nous avons besoin de ces réformes. Nous les appliquerons rapidement afin de pouvoir conserver notre modèle social basé sur la participation et l’équité.

Je vous remercie.

Traduction officielle de la Chancellerie fédérale