Amman/Nairobi, 6 avril — Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a recommandé qu’une analyse scientifique soit menée en Iraq, dès que les conditions le permettront, afin d’évaluer les conséquences de l’utilisation d’armes contenant de l’uranium appauvri sur certains sites. Les études faites par le PNUE dans les Balkans durant les conflits en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo, dans les années 1990, ont été les premières à évaluer l’impact de l’uranium appauvri sur l’environnement.
« Bien que les évaluations faites à ce jour, notamment dans les Balkans, aient prouvé que la contamination à l’uranium appauvri ne pose pas de danger immédiat pour la santé humaine et l’environnement, il n’en demeure pas moins que l’uranium appauvri demeure une source de préoccupation dans l’opinion publique », expliquait récemment M. Klaus Toepfer, Directeur exécutif du PNUE. « Aussi, une évaluation rapide de la situation en Iraq permettrait de dissiper de telles inquiétudes ou de confirmer un risque potentiel et de prendre des mesures immédiates pour y faire face », ajoutait-il. M. Toepfer a précisé que cette évaluation pourrait être menée par le PNUE, conjointement avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
La Division des évaluations post-conflits du PNUE a publié des études sur l’impact de l’uranium appauvri au Kosovo (2001), en Serbie et Monténégro (2002) et en Bosnie-Herzégovine (2003). Ces trois études, menées en collaboration avec des experts, des laboratoires, l’AIEA et l’OMS, et grâce à la pleine coopération de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), ont conclu que les niveaux de contamination à l’uranium appauvri étaient trop faibles pour constituer une menace à la santé humaine et à l’environnement.
Dans le même temps, ces études ont révélé quelques incertitudes au niveau scientifique qui doivent encore être levées, notamment concernant le risque d’infiltration de l’uranium appauvri dans le sol et de contamination de la nappe phréatique, ou encore de pollution de l’air par les poussières résultant de la contamination à l’uranium appauvri. Rappelant que les études dans les Balkans ont été menées de deux à sept ans après l’utilisation d’uranium appauvri, M. Toepfer a estimé qu’une évaluation rapide de la situation en Iraq permettrait d’anticiper sur les risques et, éventuellement, de détecter certains risques datant de la Guerre du Golfe en 1991. D’ici la fin avril, le PNUE publiera une étude documentaire sur l’environnement en Iraq qui fournira les informations nécessaires à la conduite de recherches sur le terrain.
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