L’UNICEF s’inquiète de la détérioration de la situation des enfants Iraquiens
L’UNICEF a affirmé aujourd’hui qu’en dépit des progrès enregistrés dans le transport par camions de l’aide humanitaire, les premières tentatives qu’il a menées pour atteindre les enfants et les femmes iraquiens étaient entravées par ce qu’il a appelé « un résidus de peur et de chaos ».
Saluant le courage des chauffeurs civils qui acheminent l’aide dans des villes et villages qui furent le théâtre de combats, la Directrice générale de l’UNICEF Carol Bellamy a rappelé que toutes les forces qui contrôlent un territoire doivent permettre l’accès, en toute sécurité, aux populations civiles.
« Lorsque l’UNICEF parle d’accès, cela veut dire qu’il faut veiller à ce que l’aide humanitaire parvienne aux enfants et aux femmes qui en ont le plus besoin », a déclaré Mme Bellamy. « Cela signifie que nous devons pouvoir nous déplacer jusqu’au cœur des villes, pour venir en aide à celles et ceux qui ont besoin d’être immédiatement secourus, et leur livrer les fournitures alimentaires en s’assurant que les bénéficiaires sont les personnes affaiblies par la soif, la faim et la peur. Nous commençons certes à intervenir en bien des endroits mais nous nous heurtons encore à un résidus de peur et de chaos ».
Au cours des mois qui ont précédé la guerre en Iraq, l’UNICEF a préparé des milliers de tonnes de fournitures d’urgence dans le pays lui-même et dans les pays voisins, de façon à pouvoir les distribuer de toute urgence aux Iraquiens. Ces fournitures comprennent entre autres des biscuits à haute teneur énergétique pour les enfants souffrant de malnutrition, du lait enrichi, des tablettes de purification de l’eau et des médicaments de base.
Ces derniers jours, alors que les opérations d’approvisionnement en eau avec les camions citernes se sont stabilisées et renforcées dans le sud de l’Iraq, les chauffeurs de l’UNICEF ont affirmé avoir été témoins de nombreuses scènes de pillage dans des écoles ou des bâtiments administratifs, dans des zones où les forces des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie sont intervenues.
"Même les conflits doivent obéir à des règles et aux conventions humanitaires, a rappelé Mme Bellamy. Il incombe à tous ceux qui contrôlent un territoire de veiller à ce que l’ordre y règne et à ce que l’on puisse y acheminer, en toute sécurité, l’aide humanitaire vitale ».
Le Représentant de l’UNICEF en Iraq Carel de Rooy a déclaré que « la situation humanitaire telle qu’elle apparaissait sur les écrans télévisés était extrêmement préoccupante ».
« Avant le conflit, l’UNICEF disposait de réseaux et de systèmes à l’intérieur du pays qui nous ont aidés à réussir nos campagnes de vaccination et de nutrition et à travailler pour l’éducation, a dit M.De Rooy. Ce que ces scènes de pillage et ce chaos ont de particulièrement inquiétant, c’est qu’elles montrent que ces réseaux sur lesquels nous nous appuyions risquent de disparaître ou de s’effondrer complètement ».
M. De Rooy a ajouté qu’en début de semaine l’appel de fonds lancé par l’UNICEF pour l’Iraq n’avait permis de recueillir que le cinquième de ce qui avait été demandé.
"Il est évident que cela est insuffisant, a-t-il dit. Nous sommes dans une situation d’urgence. Ce que nous ferons au cours des quelques semaines à venir aura de grandes répercussions sur le bien-être physique et mental de toute une génération d’enfants iraquiens ».
Source : UNICEF
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