"Il s’agit pour nous de rendre l’Irak à son peuple, en partenariat avec les nouveaux leaders politiques qui font leur percée. Ce projet de résolution appelle les Nations unies à jouer un rôle crucial dans l’aide humanitaire, dans la reconstruction et dans la mise en place d’une Autorité intérimaire. (…)

Il était fatal que le retour à l’ordre et aux libertés prenne du temps dans un pays sorti de 25 ans de dictature violente. Un mois seulement s’est écoulé depuis la chute du régime. Il y a trop de violences et de situations de non-droit. Rétablir la sécurité et l’état de droit est la priorité première de la coalition. (…)

Sur le plan humanitaire, les approvisionnements en nourriture sont assurés jusqu’en septembre. L’accès à l’eau potable n’est pas un problème nouveau. Quant à l’acheminement du matériel médical voulu, nous nous en occupons instamment. On sait que le choléra est endémique dans le pays. Le ministère du Développement international a mis à la disposition de l’O.M.S. au Koweït des nécessaires de traitement pour 11.000 cas. (…)

Sur le plan politique, nous voyons déjà se manifester le retour aux libertés d’opinion et de religion. (…) La réunion d’une conférence nationale susceptible de réunir toutes les composantes ethniques et religieuses dans l’idée de constituer une Autorité intérimaire est en bonne voie. C’est à cette instance que reviendra progressivement l’administration des affaires publiques de l’Irak. (…)

Pour en revenir au projet de résolution que nous allons soumettre au Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis et nous reconnaissons pleinement les responsabilités que nous donnent la convention de Genève et les déclarations de La Haye. (…)

Ce projet de texte confie à l’ONU un rôle crucial. Il ne détaille pas tous les points mais s’en tient à quelques principes qui seront déterminants pour l’avenir du pays, en l’occurrence l’intégrité de son territoire, le démantèlement des armes de destruction massive et l’interdiction du commerce des objets culturels issus du pillage.

Il fixe en particulier trois grands axes :

1. La nomination d’un émissaire des Nations unies dans le rôle de "coordinateurs spécial".

2. La levée des sanctions et la création d’un fonds d’assistance appelé à affecter les ressources consacrées à la reconstruction.

3. Le régime à mettre en place pour les ventes de pétrole et l’utilisation des recettes pétrolières. (…)

Ce projet de texte donne autorité au Secrétaire général des Nations unies pour veiller à ce que les marchandises civiles prioritaires soient bien livrées sur place aux termes de contrats déjà entérinés, et ce pendant une période de quatre mois.

Quant aux recettes pétrolières, il est stipulé que les ventes de pétrole devront être conformes aux pratiques du marché et qu’elles donneront lieu à des vérifications par des commissaires aux comptes indépendants. (…)

S’agissant enfin des armes de destruction massive, même Hans Blix reconnaît que le moment n’est pas venu de renvoyer sur place les inspecteurs en désarmement de la COCOVINU.

C’est dans l’intérêt des Irakiens que nous nous efforcerons de faire adopter cette résolution dans les plus brefs délais. La volonté politique est là de ramener l’ONU au cœur de la question. C’est ce que fait cette résolution."

Traduction officielle de l’ambassade du Royaume-Uni en France