Merci, Monsieur le Président et Monsieur le Secrétaire général. La
levée des sanctions constitue un événement capital pour le peuple
d’Irak. C’est l’ouverture d’une page historique qui devrait améliorer
l’avenir d’un peuple et d’une région.

Les actes de menace et de défi du régime brutal de Saddam Hussein ont
prolongé pendant près de 13 ans l’application des sanctions. Ces
sanctions sont maintenant levées. La libération de l’Irak a ouvert la
voie aux décisions d’aujourd’hui. Nous avons tous été les témoins sous
Saddam Hussein d’un Etat irakien nullement disposé à nourrir
convenablement son peuple, d’un Etat où les projets cruciaux
d’infrastructure languissaient tandis que s’élevaient de luxueux
palais, d’un Etat qui réprimait et punissait cruellement la libre
expression de l’opinion politique. Aujourd’hui, le Conseil de sécurité
a pris des mesures décisives en vue d’aider le peuple irakien.

Mon gouvernement a réclamé ce vote ce matin, persuadé que toute
journée supplémentaire de débat sur le libellé de ce texte important
gênerait encore davantage l’oeuvre de redressement. Les queues devant
les stations-service sont longues, en dépit du fait que
l’infrastructure irakienne dégradée n’ait subi, providentiellement,
que peu de dommages. Isolé pendant plus de dix ans de l’économie
mondiale, il est temps que le peuple irakien tire profit des
ressources naturelles de son pays.

Le président Bush et le premier ministre britannique, M. Blair, ont
affirmé, le mois dernier, à Hillsborough, que les Nations unies
devaient jouer un rôle vital dans la reconstruction de l’Irak.

En adoptant cette résolution, nous faisons beaucoup pour le peuple
irakien. En reconnaissant la fluidité de la situation politique et le
fait que les décisions se feront sur le terrain, le Conseil de
sécurité a établi un cadre souple en vertu du Chapitre VII permettant
à l’Autorité provisoire de la Coalition, aux Etats membres, aux
Nations unies et à d’autres membres de la communauté internationale de
participer à l’administration et à la reconstruction de l’Irak et
d’aider le peuple irakien à déterminer son avenir politique, à créer
de nouvelles institutions et à rétablir la prospérité économique dans
tout le pays.

La résolution nous engage à favoriser la mise en place d’un
gouvernement irakien internationalement reconnu et représentatif. Elle
établit pour le représentant spécial du secrétaire général un solide
mandat consistant notamment à collaborer avec les Irakiens, avec
l’Autorité et avec d’autres entités intéressées - dont les Etats
voisins - en faveur de la réalisation de cet objectif.

La résolution établit le cadre d’une élimination ordonnée du programme
"pétrole contre nourriture". Ainsi se trouve maintenu pendant une
période de transition ce dispositif qui était devenu un important
filet de sécurité pour le peuple irakien.

La résolution établit la transparence pour tous les processus et la
participation des Nations unies au contrôle de la vente des ressources
pétrolières irakiennes ainsi que des affectations de ces revenus
pétroliers. A cet égard, je suis heureux d’annoncer la création du
Fonds de développement pour l’Irak au sein de la Banque centrale
irakienne. Comme le souligne la résolution, l’Autorité ne décaissera
de fonds que pour des motifs dont il sera prouvé qu’ils serviront le
peuple irakien.

La résolution lève les restrictions appliquées aux exportations vers
l’Irak, exception faite des ventes d’armements et de matériel connexe
non commandés par l’Autorité provisoire de la Coalition. Sont
également levées les restrictions visant l’aviation, mais les
obligations de désarmement de l’Irak demeurent et il est encore
interdit aux Etats membres d’aider l’Irak à acquérir des armes de
destruction massive et des systèmes de missiles prohibés et à
poursuivre des activités nucléaires civiles, tant que ces
restrictions-là resteront en vigueur.

La résolution accorde à l’Irak le temps nécessaire pour recouvrer sa
capacité qui s’était érodée pendant les années de sanctions, cependant
elle maintient les obligations envers le Koweït et d’autres qui ont
pâti des agressions de Saddam Hussein à partir de 1990. Elle prend des
mesures de redressement à l’égard de la dette souveraine de l’Irak,
ainsi qu’à l’égard des violations des droits de l’homme et du droit
humanitaire international par l’ancien régime. Elle demande en outre
aux Etats membres d’agir rapidement en vue de saisir et de restituer
au peuple irakien les fonds subtilisés par le régime de Saddam
Hussein.

Ceci étant, Monsieur le Président, ce n’est pas le moment de se
reposer. Maintenant que nous avons adopté cette résolution, il faut se
mettre au travail en vue de l’appliquer. Le Secrétariat et le nouveau
représentant spécial du secrétaire général doivent s’atteler à leurs
préparatifs pour les travaux urgents d’aide humanitaire et politique
et de reconstruction auxquels ils vont prendre part. Les Etats membres
doivent s’atteler à exécuter les obligations et les dispositions
prévues par la résolution. Pour notre part, outre les responsabilités
qui sont les nôtres en Irak en tant que chefs de l’Autorité, nous nous
engageons à informer le Conseil trimestriellement des progrès
accomplis en vue de l’application de la résolution, dans l’esprit du
paragraphe 24 de cette dernière.

Les Etats-Unis apprécient l’attitude constructive avec laquelle le
Conseil a examiné et renforcé les dispositions du texte que nous et
d’autres Etats avons présenté. Nous nous ferons fort de collaborer
étroitement avec chacun d’entre vous à l’application de cette décision
importante.

Traduction officielle du département d’État