1. A l’aimable invitation du gouvernement de la République islamique d’Iran, la 30ème session de la Conférence Islamique des Ministres des Affaires Etrangères (session de l’unité et de la dignité), s’est tenue du 27 au 29 Rabi’ Al Awwal 1424 H (28-30 mai 2003) à Téhéran, République islamique d’Iran.

 2. Les travaux ont été ouverts par une récitation de versets du Saint Coran.

 3. Son Excellence le Président Syed Mouhammad Khatami, Président de la République d’Iran a prononcé une allocution dans laquelle il a souhaité la bienvenue aux ministres et autres membres de délégations présents à la conférence. Notre monde contemporain, a-t-il dit, en dépit de ses acquis, est plein de dangers et de craintes suscités par les actes de violence, le racisme, le terrorisme, l’insécurité et la multiplication des conflits. Aussi ressent-on le besoin de la force de l’Islam en tant que religion de la connaissance et de la morale et de la justice pour sauver le monde de cette situation dangereuse.

Son Excellence a souligné que le monde est confronté, à l’heure actuelle, à de nouveaux défis, ouverts par les partisans de la violence et des agressions, d’une part, et les apôtres de l’expansionnisme et de l’hégémonie, d’autre part. il a ajouté que le terrorisme et le fanatisme ont terni le visage humain et libéral de la région et de l’humanité tout comme ils ont nui aux concepts de liberté et de démocratie et faire la part belle à la force, à l’hégémonie et à l’unilatéralisme .

Notre voie pour donner corps à ces concepts est l’Islam qui s’attache à réaliser la liberté, la justice et la suprématie de la morale et de la démocratie. Toute pensée ou toute appartenance qui autorise le recours, à la violence et l’extermination est, a-t-il affirmé, étrangère à l’esprit et à l’essence de l’Islam ; et toute force qui anéantit les volontés, aliène l’indépendance et les droits souverains des peuples est une force contraire à la liberté et à la civilisation”.

Son Excellence le Président Khatami a réaffirmé l’importance d’une alliance pour la paix mondiale, basée sur la justice plutôt que sur les conflits et les guerres. Il a ajouté, à ce propos, que toute politique fondée sur la violence, l’oppression et la dictature ne peut déboucher que sur la guerre, un fléau dont on ne saurait se débarrasser qu’en en extirpant les racines.

Le Président Khatami a relevé qu’une large part des richesses humaines et économiques dans le monde se situe dans les pays islamiques. Par ailleurs, le monde musulman contrôle les voies d’eau stratégiques les plus importantes, ce qui donne aux musulmans la possibilité de constituer une force agissante dans notre monde contemporain. De ce point de vue, l’OCI peut offrir le cadre adéquat pour une coordination et un renforcement de la coopération entre l’ensemble des pays islamiques, et jouer un rôle efficient, à la mesure des nouvelles responsabilités qui lui sont désormais dévolues.

 4. La conférence a décidé de considérer le discours de S.E le Président de la République islamique d’Iran comme document officiel de référence et d’orientation.

 5. Ont successivement pris la parole pour répondre au discours du Président Khatami les représentants des trois groupes régionaux de l’Organisation de la Conférence Islamique, à savoir, S.E le Ministre des Affaires étrangères de Gambie pour le groupe africain, S.E le Ministre des Affaires étrangères du Bahrain pour le groupe arabe et S.E. le Ministre des Affaires étrangères de Malaisie pour le groupe asiatique. Ils ont adressé leurs sincères remerciements au gouvernement et au peuple de la République islamique d’Iran pour l’accueil chaleureux et la généreuse hospitalité ainsi que pour les efforts déployés en vue d’assurer le succès de la conférence. Ils ont également salué la sagesse, le courage, le sens de l’initiative et la clairvoyance de S.E le Président Khatami.

 6. Ont également pris la parole à la séance d’ouverture, S.E le Ministre d’Etat aux Affaires étrangères de l’Etat du Qatar en sa qualité de représentant du Président de la 9ème Conférence islamique au Sommet, S.E le Secrétaire général de la Ligue des Etats Arabes, Son Excellence la Ministre des Affaires étrangères d’Afrique du Sud et représentante de la présidence de l’Union africaine et le Secrétaire général du Conseil de Coopération du Golfe, qui se sont félicités de l’action de l’Organisation de la Conférence Islamique et ont réaffirmé l’engagement de leurs Organisations respectives à renforcer et à promouvoir la coopération avec elle.

 7. Lors de la première séance de travail, S.E. le Dr. Mustapha Osman Ismaël, ministre des Affaires étrangères de la République du Soudan et Président de la 29ème session de la Conférence islamique des ministres des Affaires étrangères a prononcé une allocution dans laquelle il a adressé ses vifs remerciement à S.E.le Président Seyyed Mohammad Khatami pour avoir honoré de sa présence la cérémonie d’ouverture de la conférence. Le ministre soudanais des Affaires étrangères a noté que la précédente session avait été marquée par les efforts fructueux de l’OCI dans la défense des causes de la Oummah islamique, il a ensuite énuméré les efforts déployés par l’Organisation au cours de la présidence de la 29ème session de la Conférence islamique. Il a tenu à cet égard à rendre hommage au Secrétaire général et à ses collaborateurs ainsi qu’à tout l’appareil du Secrétariat général pour les efforts qu’ils ont investis dans la mise en œuvre des résolutions de la conférence islamique.

 8. Son Excellence le Secrétaire général de l’Organisation de la Conférence Islamique a prononcé un discours à l’ouverture de la première séance de travail dans lequel il a souhaité la bienvenue aux Ministres et aux membres des délégations participantes et adressé ses vifs remerciements à S.E. le Président Seyyed Mohammad Khatami, Président de la République islamique d’Iran, pour avoir aimablement accepté d’inaugurer la 30ème session de la Conférence islamique des ministres des Affaires étrangères. Le Secrétaire général a également remercié le gouvernement iranien pour avoir accueilli cette importante conférence ministérielle sur laquelle la Oummah islamique fonde de grandes espérances. Il a noté que le monde musulman est en train de traverser des crises aiguës et de faire face à des défis d’une ampleur exceptionnelle qui engagent son destin et qui sont probablement les plus graves qu’il n’ait jamais eu à relever depuis plusieurs décades. Il a souligné que les évènements actuels ne sont pas fortuits mais sont la résultante de revers historiques qui se sont accumulés depuis longtemps et dans lesquels les musulmans ont, pour certains, leur part de responsabilité, tandis que d’autres sont dus à des complots extérieurs. Le Secrétaire général a cependant estimé que les facteurs qui permettront au monde musulman de sortir de sa léthargie existent et qu’il ne leur manque que la volonté politique de se mettre d’accord, de faire preuve d’un minimum d’unité et de cohésion et de se fixer des objectifs réalistes et réalisables.

Le Dr. Belkeziz, a mis l’accent sur l’importance de l’action islamique commune et la nécessité de combler le fossé numérique qui sépare la plupart des Etats membres des pays avancés, soulignant que la science et la technologie sont la base et le soutien du progrès et le fondement de l’économie de demain qui repose sur le savoir.

Evoquant le problème du terrorisme, le Secrétaire général a rappelé que le monde musulman a été et est toujours victime de ce fléau, soulignant que les actes terroristes perpétrés récemment à Riyad et Casablanca, qui avaient été immédiatement condamnés par l’OCI, ont entaché la réputation de l’Islam et des Musulmans et leur ont causé un tort irréparable. Dans ce contexte, il a plaidé pour l’adoption de mesures plus efficaces afin d’éviter la répétition des tels actes et prôné des approches novatrices pour traiter ce problème dans le cadre des Nations Unies qui sont ainsi appelées à jouer un rôle central dans le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde et à œuvrer à la propagation de la culture de la paix préconisée par l’Assemblée générale.

 9. La conférence a élu à l’unanimité Son Excellence le Dr. Kamal Kharrazi, Ministre des Affaires Etrangères de la République islamique d’Iran, comme Président de la 30ème session de la Conférence islamique des Ministres des Affaires étrangères. Le Dr Kharrazi a prononcé une allocution dans laquelle il a souhaité la bienvenue aux participants et réaffirmé l’importance cruciale que revêtent la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale des pays islamiques, soulignant qu’aucune raison ne saurait donner le droit à d’autres de violer et d’agresser les territoires des pays islamiques, surtout lorsqu’il s’agit d’agressions militaires foulant aux pieds toutes les chartes et règles internationales. Il a souligné, en outre, que l’Islam ne saurait être accusé de terrorisme comme certains médias hostiles essayent de le faire à notre religion, qui est une religion de liberté et de tolérance, et que les musulmans rejettent les lectures falsificatrices de l’Islam par des mouvements comme ceux des Talibans et d’alqaedaa.

Il a mis l’accent sur l’importance du dialogue comme moyen privilégié de compréhension et de coopération entre les peuples et les nations, se déclarant convaincu que la poursuite du dialogue entre l’OCI et l’Union européenne aboutira à des résultats probants et fructueux.

Le Dr. Kharrazi a appelé l’OCI à continuer d’assurer le suivi des évolutions politiques, économiques, sociales et culturelles de manière rationnelle. D’un autre côté, Son Excellence a demandé à veiller à ce que son action soit maîtrisée grâce à une réduction du volume des documents est en multipliant les initiatives constructives.

 10. La conférence a élu à l’unanimité les autres membres du Bureau comme suit : la République du Yémen, la République du Cameroun et l’Etat de Palestine comme Vice-présidents, et le Soudan comme Rapporteur général.

 11. La conférence a approuvé à l’unanimité le rapport de la réunion des Hauts Fonctionnaires, préparatoire à la présente session, qui s’est tenue du 25 au 28 Safar 1424 H (27-30 avril 2003) à Djeddah.

 12. La conférence a adopté les projets d’ordre du jour et de programme de travail préparés par la Réunion des Hauts Fonctionnaires et a réparti les tâches entre la plénière et les quatre commissions suivantes : la Commission des Affaires politiques, la Commission des Affaires économiques et sociales, la Commission des Affaires culturelles et islamiques et la Commission des Affaires administratives et financières. Le Comité des Huit sur la situation des Musulmans au Sud des Philippines, le Groupe de contact sur le Jammu et Cachemire, le Groupe de contact sur la Sierra Léone et le Groupe de contact sur la Somalie se sont réunis en marge de la conférence.

 13. La conférence et les commissions ont pris connaissance avec appréciation des rapports présentés par le Secrétariat général sur les questions soumises à la session et ont pu ainsi évaluer le travail accompli dans la mise en œuvre des tâches assignées au Secrétariat général et les développements que le monde a connus entre la 29ème et la 30ème sessions de la Conférence Islamique des Ministres des Affaires étrangères.

A la lumière des allocutions et des débats fructueux qui ont eu lieu entre les Ministres et Chefs de délégation, tant au niveau de la plénière que dans le cadre des commissions, la conférence a adopté un ensemble de résolutions qui visent à renforcer la solidarité islamique et à exhorter la Oummah islamique à faire face aux défis qui se posent actuellement, à réaliser les aspirations des musulmans et à préserver les valeurs fondamentales, religieuses et culturelles de l’Islam.

Questions politiques

La question de la Palestine, d’Al-Qods Al-Charif et du conflit arabo-israélien :

 14. La conférence a réaffirmé la nécessité de la création d’un Etat palestinien indépendant, avec Al-Qods Al-Charif pour capitale, et la nécessité également de mettre en œuvre toutes les résolutions internationales relatives à la cause palestinienne, en particulier, les résolutions n° 242 (1967) et 338 (1973) ; du Conseil de Sécurité, la résolution n° 194 de l’Assemblée générale des Nations Unies relative au retour des réfugiés palestiniens dans leur patrie et les résolutions du Conseil de Sécurité relatives à la cause de Al-Qods Al-Charif en, particulier les résolutions numéros 252 (1968), 267 (1969), 465(1980), 476 (1980), 478 (1980) 1073 (1996) et 1397 (2002).

 15. La conférence a rendu un vibrant hommage à la résistance du peuple palestinien et de sa direction nationale sous la conduite du président Yasser Arafat, face à l’agression israélienne. Elle a réitéré son soutien politique moral et matériel, au peuple palestinien en vue de recouvrer ses droits nationaux inaliénables et imprescriptibles y compris son droit au retour dans sa patrie, à l’autodétermination et à la création d’un Etat indépendant sur son sol national, avec comme capitale Al- Qods Al-Charif.

 16. La conférence a renouvelé son soutien à l’initiative arabe de paix pour le règlement de la question de la Palestine et du Moyen-Orient, qui a été adoptée par la 14ème Conférence arabe au Sommet réunie le 28 mars 2002 à Beyrouth, République du Liban. Elle a décidé d’user de toutes les voies et moyens possibles pour expliciter cette initiative, en expliquer la portée et mobiliser le soutien international pour en assurer la mise en œuvre.

 17. La conférence a réitéré le soutien des Etats membres au processus de paix conformément aux principes arrêtés par la Conférence de Madrid et fondés sur la charte et les résolutions des Nations Unies, en particulier les résolutions numéros 242 (1967), 338 (1973) et 425 (1978) du Conseil de Sécurité et le principe de la terre en échange de paix ; appelant au retrait d’Israël de tous les territoires palestiniens et arabes occupés y compris la ville de Al-Qods Al-Charif, au rétablissement du peuple palestinien dans ses droits nationaux inaliénables et à l’évacuation totale du Golan syrien occupé jusqu’aux lignes du 4 juin 1967 et de tous les territoires libanais jusqu’aux frontières internationalement reconnues.

 18. La conférence a demandé au Comité international des quatre (Etats Unis, Fédération de Russie, Union Européenne et Nations Unies) d’œuvrer à la réalisation d’une paix juste et globale au Moyen-Orient en exécution des résolutions pertinentes de la légalité internationale, des textes de référence de Madrid et de l’initiative arabe de paix et en application de la feuille de route telle qu’adoptée et à contraindre Israël à :

a) Mettre fin à son agression contre le peuple palestinien et à stopper les attentats, les arrestations, les opérations de démolition des habitations et des infrastructures ainsi que les actes de profanation des lieux saints islamiques et chrétiens.

b) Lever immédiatement toutes les mesures agressives israéliennes contre la ville d’Al-Qods et le reste des agglomérations palestiniennes, notamment la politique de judaïsation, de colonisation, de démolition des maisons des Palestiniens et de confiscation de leurs terres et de modification des caractéristiques de leurs villes ainsi que la politique d’isolement de la ville d’Al-Qods de son environnement palestinien, d’établissement de barrages autour de la cité et d’interdiction aux Palestiniens d’y pénétrer et d’accéder à leurs lieux saints intra-muros.

c) Suspendre la construction du “ mur raciste ” qui dévore les terres palestiniennes, crée des faits accomplis iniques au détriment des frontières internationales de l’Etat palestinien et aggrave la situation dans la région.

d) Retirer les forces israéliennes d’occupation, lever le bouclage imposé au peuple palestinien et à sa direction et démanteler tous les barrages établis sur les voies d’accès aux villes, villages et camps de réfugiés palestiniens.

e) Suspendre toutes les activités de colonisation des territoires palestiniens occupés, y compris la ville d’Al-Qods.

f) Remettre en liberté tous les détenus palestiniens incarcérés dans les geôles israéliennes.

g) Permettre le déploiement d’observateurs internationaux afin de garantir la protection nécessaire au peuple palestinien.

h) Permettre l’acheminement des denrées alimentaires et des produits pharmaceutiques dans les territoires palestiniens et débloquer les fonds appartenant à l’Autorité palestinienne et saisis par Israël.

19. La conférence a condamné la politique expansionniste israélienne de colonisation et a souligné la nécessité de mettre fin à l’implantation de colonies de peuplement ainsi qu’aux mesures et agissements israéliens qui sont contraires aux résolutions internationales et aux accords conclus entre les deux parties palestinienne et israélienne. Elle a demandé au Conseil de Sécurité de l’ONU d’empêcher l’adoption de telles mesures et d’exiger le démantèlement des colonies de peuplement conformément à la résolution 465 du Conseil de Sécurité. Elle a demandé au Conseil de Sécurité de réactiver le Comité international de Supervision et de Surveillance chargé d’empêcher la colonisation à Al-Qods et dans les territoires arabes occupés et ce, conformément à la résolution 446 du Conseil de Sécurité.

 20. La conférence a énergiquement condamné Israël pour ses tentatives constantes visant à imposer sa domination au Haram Al-Qods Al-Charif et ses tentatives répétées visant à s’ingérer dans les affaires des waqfs islamiques. Elle a également condamné les plans d’Israël qui visent à imposer le fait accompli par l’usage de la force armée et l’autorisation donnée aux groupes juifs extrémistes de profaner la Mosquée Al-Aqsa bénie et d’occuper les bâtiments avoisinants. Elle a considéré que ces mesures constituent des actes de provocation délibérés qui ouvrent la voie aux organisations juives extrémistes pour continuer de violer la Mosquée bénie d’Al- Aqsa, marquer leur présence dans son enceinte et poursuivre le pillage des monuments religieux, historiques et culturels dans la ville de Al-Qods Al-Charif et les territoires palestiniens occupés.

 21. La conférence a salué la résistance et la détermination manifestées par le gouvernement, le peuple et le mouvement de la résistance du Liban et s’est félicitée des succès enregistrés dans la libération des territoires libanais et de la défaite de l’occupant israélien. Elle a exprimé son soutien aux efforts déployés par le Liban pour libérer tous ses territoires jusqu’aux frontières internationalement reconnues. Elle a, en outre, demandé aux Nations Unies de contraindre Israël à verser des compensations pour tous les préjudices entraînés ou causés par ses agressions répétées contre le Liban et a apporté tout son appui aux revendications du Liban concernant l’enlèvement des mines plantées sur son territoire par l’occupant israélien et dont Israël assume toute la responsabilité. Elle a également appuyé les droits légitimes et inaliénables du Liban sur ses eaux conformément au droit international et a stigmatisé les convoitises israéliennes sur ces eaux. Elle a tenu Israël pour responsable de tout acte qui serait de nature à porter atteinte à la souveraineté, à l’indépendance politique et à l’intégrité territoriale du Liban.

 22. La conférence a énergiquement condamné Israël pour avoir refusé de se plier aux dispositions de la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité et pour avoir imposé ses lois, sa tutelle et son administration au Golan syrien occupé ainsi que pour ses politiques d’annexion, d’implantation de colonies, de confiscation des terres, de détournement des eaux et d’imposition de la nationalité israélienne aux citoyens syriens. Elle a considéré que toutes ces mesures sont nulles et non avenues et qu’elles constituent une atteinte flagrante aux normes et principes du droit international et des droits de l’homme, en particulier, la 4ème Convention de Genève de 1949. Elle a exigé le retrait total d’Israël de tout le Golan syrien occupé jusqu’aux lignes du 4 juin 1967.

Boycottage islamique d’Israël

 23. La conférence a invité les Etats membres à redynamiser le boycottage islamique d’Israël et à prendre les mesures nécessaires pour que les législations, statuts et règlements régissant le boycottage soient intégrés dans leurs législations nationales en vigueur.

 24. La Conférence a réaffirmé son engagement à appliquer les principes et lois du boycottage islamique contre Israël.

 25. La conférence s’est félicitée de la coopération fructueuse et de la coordination permanente qui existent entre le Bureau islamique de boycottage d’Israël au Secrétariat général de l’OCI et le Bureau arabe de boycottage d’Israël au Secrétariat général de la Ligue des Etats arabes et qui visent à réaliser une plus grande efficacité dans la mise en œuvre des dispositions en vigueur dans les Etats islamiques concernant le boycottage d’Israël.

 26. La conférence a approuvé les recommandations formulées par la réunion des officiers chargés du boycottage d’Israël au sein de pays islamiques, tenue à Djeddah, Royaume d’Arabie saoudite les 15 et 16 mars 2003.

Affaires politiques

 27. La conférence a exprimé ses remerciements et sa considération à Son Altesse Cheikh Hamad Ibn Khalifa Al Thani, Emir du Qatar, pour son initiative relative à la création d’un Fonds de Soutien en faveur du peuple afghan et s’est félicitée de l’entrée de ce Fonds dans sa phase opérationnelle.

 28. La conférence a invité les Etats membres ayant fait des dons au profit du Fonds de Soutien en faveur du peuple afghan à en virer le montant au compte prévu à cet effet. Elle a exhorté tous les Etats membres à faire des dons à ce Fonds.

 29. La conférence a exhorté la Communauté internationale à fournir rapidement à l’Afghanistan l’assistance qu’elle s’est engagée à lui accorder lors de la conférence des bailleurs de fonds tenue à Tokyo en janvier 2002.

 30. La conférence s’est félicitée de l’entrée en fonction du Fonds de Crédit destiné à accélérer le retour en Bosnie-Herzégovine des réfugiés et personnes déplacées. Elle a salué les Etats membres qui ont viré sur les comptes du Fonds, les donations qu’ils ont bien voulu consentir en sa faveur. Elle a exhorté les Etats membres à continuer d’accorder des donations à ce Fonds.

 31. La conférence a invité l’ensemble des factions somaliennes à mettre fin à la guerre et à la violence, à répondre favorablement à l’appel de la paix et à participer activement au dialogue national en cours pour la réunification et la reconstruction du pays. Elle a exhorté tous les Etats, et en particulier les Etats voisins, à respecter la souveraineté de la Somalie et à s’abstenir de s’ingérer dans ses affaires intérieures.

 32. La conférence a salué la visite effectuée dans la province de Azad-Jammu-Cachemire, par la mission d’enquête dépêchée en avril 2003 par le Secrétaire général, et ce en application des résolutions islamiques pertinentes. Elle a adopté ses recommandations relatives à l’octroi d’assistances humanitaires aux citoyens du Jammu-Cachemire. Elle a exprimé sa considération aux gouvernements du Pakistan et de Azad-Jammu-Cachemire pour leur parfaite coopération avec la mission et formé le vœu que celle-ci puisse se rendre très prochainement dans le Jammu-Cachemire sous domination indienne.

 33. La conférence a appelé à un règlement pacifique de la question de Jammu-Cachemire, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies qui garantissent au peuple Cachemiri son droit légitime à l’autodétermination. Elle a estimé qu’un règlement pacifique serait de nature à mettre fin aux violations des droits de l’homme du peuple Cachemiri.

 34. La conférence a fait siennes les recommandations du groupe de contact de l’OCI sur le Jammu et Cachemire et a pris note du mémorandum présenté au groupe de contact par les représentants authentiques du peuple cachemiri.

 35. La Conférence a exprimé son espoir d’assister à la mise en place en Irak d’un gouvernement à base élargie qui soit pleinement représentatif, conformément à une constitution qui soit agréée par le peuple irakien, dans un climat de coexistence pacifique avec ses voisins et dans le respect des résolutions internationales et des principes de l’ONU et de l’OCI

 36. La Conférence a décidé de faire sienne et d’appuyer la déclaration conjointe de l’initiative régionale sur l’Irak tenue le 28 mai 2003 à Téhéran qui énonce ce qui suit : “ Au cours de la 30ème session de la conférence islamique des Ministres des Affaires étrangères et en réponse à l’initiative de la République islamique d’Iran d’examiner les derniers développements en Irak, les Ministres des Affaires étrangères et les Chefs des délégations du Royaume Hachémite de Jordanie, de l’Etat du Koweït, du Royaume d’Arabie Saoudite, de la République Arabe Syrienne, de la République de Turquie, ont tenu une réunion le 26 Rabiul Awwal 1424 H (28 mai 2003). Au cours de cette réunion, les ministres et chefs de délégations ont rappelé les réunions qu’ils avaient tenues, respectivement, le 23 janvier 2003 à Istanbul et le 18 avril 2003 à Riyad et ont discuté de la situation prévalant en Irak. Sur la base de ces discussions et tenant compte de la situation naturelle en Irak, les ministres et chefs de délégation ont :

· exprimé leur solidarité avec le peuple irakien dans un esprit de fraternité islamique,
· réaffirmé leur respect de la souveraineté, de l’indépendance politique, de l’unité nationale, de l’intégralité territoriale et de la stabilité de l’Irak de même que leur attachement à ces principes,
· mis l’accent sur le droit du peuple irakien à décider librement de son avenir politique et à mettre en place un gouvernement représentatif élargi dans un environnement sûr et pacifique,
· souligné également le droit inaliénable du peuple irakien de jouir d’une vie prospère et décente sur la base de la loi, de l’égalité, des droits fondamentaux de l’homme et des libertés publiques,
· souligné le droit du peuple irakien à exercer pleinement un contrôle et à disposer librement de ses ressources naturelles à travers un gouvernement légitime et représentatif,
· souligné le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de l’Irak ainsi que la nécessité impérative pour l’Irak de maintenir de bonnes relations avec ses voisins et de respecter les traités et accords existants et notamment les frontières internationalement reconnues,
· pris note de la résolution 1438 du Conseil de Sécurité et se félicite, dans ce contexte, de la levée des sanctions économiques, tout en exprimant l’espoir qu’il sera mis fin aux souffrances inhumaines endurées par le peuple irakien et en soulignant la nécessité de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de Sécurité,
· mis l’accent sur le rôle central des Nations Unies durant l’après-guerre en Irak, notamment pour ce qui est de la mise en place d’un gouvernement représentatif, du rétablissement des institutions locales, des secours humanitaires et de la reconstruction,
· salué la nomination d’un représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et exprimé sa détermination à coopérer pleinement avec lui,
· appelé au prompt rétablissement de la souveraineté pleine et entière de l’Irak à travers la mise en place d’un gouvernement légitime et à la cessation de l’occupation,
· souligné également les obligations des forces occupantes, aux termes du droit international, et notamment les conventions de Genève de 1949, dans le maintien de la sécurité et de la stabilité, y compris la protection des libertés civiques et des droits du peuple irakien, ainsi que la sauvegarde du patrimoine religieux, historique, archéologique et culturel de l’Irak, et insisté sur la nécessité pour ces forces occupantes d’agir de manière à garantir le respect de la souveraineté et de l’intégrité des Etats voisins,
· s’est félicité de l’initiative prise par la Syrie au Conseil de Sécurité en vue de la création au Moyen-Orient d’une zone libre de tout armement de destruction massive,

Les Ministres et chefs de délégations sont convenus que le but de ce processus, amorcé initialement à Istanbul et poursuivi par la suite à Riyad, et maintenant à Téhéran, par les pays de la région, est de contribuer à rétablir la paix, la stabilité et la sécurité en Irak. Ils sont également convenus de continuer à soutenir les initiatives visant à consolider encore plus ces objectifs dans le futur. Les ministres et chefs de délégations ont décidé, en conséquence, de tenir de nouvelles réunions jusqu’à ce que la situation soit complètement normalisée et que la sécurité et la stabilité soient rétablies en Irak”.

 37. La conférence a en outre décidé que les représentants permanents de l’OCI auprès des Nations Unies à New York, veilleront au suivi des développements de la situation ainsi qu’à la coordination des positions au sein des Nations Unies et en feront rapport à l’OCI.

 38. La conférence a appelé le peuple irakien, les forces occupantes et les Nations Unies à user de tous les moyens pour connaître le sort réservé aux prisonniers koweïtiens et ressortissants d’autres pays par l’ancien régime irakien, et ce dans le souci de hâter le règlement de cette question humanitaire en application des résolutions internationales pertinentes.

 39. La conférence a rejeté les menaces visant des pays membres de l’Organisation de la Conférence Islamique, en particulier la République Arabe Syrienne et exprimé sa solidarité avec ces pays. Elle a appelé au règlement des différends entre Etats conformément au droit international et par la voie du dialogue.

 40. La conférence a préconisé la recherche d’une solution pacifique et équitable au confit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, sur la base des principes du bon voisinage et de l’intangibilité des frontières internationalement reconnues. Elle a demandé à l’Arménie de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité et de retirer ses forces des territoires d’Azerbaïdjan qu’elle occupe.

 41. La conférence s’est félicitée des efforts déployés par le Secrétaire général des Nations Unies dans le cadre de ses bons offices pour parvenir à un règlement négocié qui soit acceptable pour les deux parties à Chypre. Elle a exprimé son soutien à la cause des chypriotes musulmans turcs jusqu’à ce qu’une solution juste soit trouvée à la question chypriote, sur la base du principe de l’égalité entre les deux communautés de Chypre.

 42. La conférence a réitéré la demande adressée au Conseil de Sécurité l’invitant à lever définitivement les sanctions imposées à la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste, maintenant que la Jamahiriya s’est pleinement conformée aux résolutions du Conseil de Sécurité. Elle a, à nouveau, demandé la libération de l’otage politique, le citoyen libyen Abdel Bassit Al-Meghrahi.

 43. La conférence a exprimé son soutien au Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) qu’elle a considéré comme un projet africain prometteur susceptible de régler les problèmes du sous-développement et de la pauvreté et de renforcer le processus de développement de ce continent. Elle a invité la communauté internationale à apporter l’assistance nécessaire aux pays africains, en particulier dans le domaine du financement, afin qu’ils puissent exécuter ce plan ambitieux.

 44. La conférence s’est félicitée de la stabilité qui règne dans la région du fleuve Manu et du rapprochement politique entre les Etats de la région. Elle a salué la création d’un Fonds pour la Reconstruction de la Sierra Leone et l’octroi de l’assistance humanitaire à ce pays. A cet égard, elle a réaffirmé son soutien au gouvernement de la République de Guinée pour faire face aux problèmes de l’instabilité et pour consolider le développement de son pays. Elle s’est également félicitée des résultats des élections présidentielles organisées en Union des Comores et a exhorté les Etats membres et la communauté internationale à accroître leur assistance à ce pays afin qu’il puisse surmonter les séquelles de la phase précédente.

 45. La conférence a réitéré sa solidarité avec le Soudan face aux complots qui le menacent, pour la préservation de son unité et de son intégrité territoriale et pour l’exploitation de ses richesses et ressources naturelles pour le bien-être de son peuple. Elle a salué les efforts déployés par le gouvernement du Soudan pour parvenir à un règlement pacifique du problème du Sud du pays, à travers des négociations impliquant les différentes parties soudanaises. A ce propos, elle a appelé à fournir l’aide requise au Soudan pour la reconstruction du Sud-Soudan afin que le choix de l’unité paraisse attrayant aux populations sudistes, à l’expiration de la phase transitoire.

 46. La conférence a réaffirmé la nécessité de parvenir à l’élimination totale des armes nucléaires et a invité les Etats membres à se joindre à toutes les initiatives internationales pertinentes, en particulier, à la conférence sur le réexamen du Traité de Non-Prolifération Nucléaire qui se tiendra en 2005. Elle a invité tous les Etats à œuvrer pour la conclusion de conventions internationales équitables et non discriminatoires et pour la création de zones dénucléarisées en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Elle a stigmatisé la position d’Israël qui fait fi de toutes les conventions internationales sur les armes nucléaires, continue à développer des armes nucléaires et refuse de placer ses installations sous le régime de contrôle de l’AIEA. La conférence a réitéré à cet égard son rejet de principe des frappes miliaires préventives contre des Etats et ce sous quelque prétexte que ce soit.

 47. La conférence a fait état de son inquiétude face au phénomène de prolifération des armes légères et des armes de petit calibre et face à la fabrication, à l’utilisation et au trafic des mines anti-personnelles ; sachant que ces deux phénomènes entravent le développement économique et provoquent l’instabilité, l’insécurité et les conflits civils dans les Etats membres.

 48. La conférence a réaffirmé que les Etats islamiques ont un intérêt direct dans la réforme des Nations Unies, y compris l’élargissement de la composition du Conseil de sécurité. Elle a invité les Etats membres à contribuer activement et de façon efficiente au processus de réforme des Nations Unies et ce, en se fondant sur les déclarations et communiqués pertinents adoptés par l’Organisation de la Conférence Islamique.

 49. La conférence a souligné, de nouveau, la nécessité de renforcer la confiance entre les Etats membres, de promouvoir les valeurs islamiques et de s’abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures des Etats. Elle a appelé à développer la coopération, à accroître la coordination et la concertation et à prendre des positions communes dans les instances internationales.

 50. La conférence a rejeté de nouveau les mesures unilatérales et les tentatives d’imposer des sanctions économiques contre les états membres de l’Organisation de la Conférence Islamique. Elle a réitéré sa solidarité avec la République Islamique d’Iran, la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste et la République du Soudan face à ces mesures.

 51. La conférence a décidé de charger le Secrétaire général d’élaborer une étude sur les voies et moyens nécessaires en vue d’établir un dialogue entre l’Organisation de la Conférence Islamique et l’Union européenne, dont l’ouverture d’un Bureau de l’OCI à Bruxelles.

La protection des droits des communautés et minorités musulmanes dans les États non membres de l’OCI

 52. La conférence a pris note avec satisfaction des efforts déployés par le Secrétaire général pour la mise en œuvre des résolutions relatives aux musulmans dans les Etats non-membres, de l’intérêt constant qu’il leur accorde, du suivi de leur situation et de la recherche de solutions aux problèmes qu’elles affrontent, en coopération avec les instances locales, régionales et internationales, en vue de garantir leurs intérêts et de faire respecter leurs droits et leur identité.

 53. La conférence a réaffirmé que la préservation des droits des musulmans dans les Etats non-membres relève fondamentalement de la responsabilité des gouvernements desdits Etats et ce, dans le respect des principes du droit international, des droits de l’homme, de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale.

 54. La conférence a réaffirmé la nécessité d’œuvrer en vue de permettre aux communautés et minorités musulmanes vivant dans les Etats non membres, de préserver leur identité religieuse et culturelle et de jouir d’un traitement égal en ce qui concerne les droits et obligations, sans ségrégation ni discrimination.

 55. La conférence a exhorté les Etats membres, les organes subsidiaires, les organes affiliés et les institutions spécialisées de l’Organisation de la Conférence Islamique à accorder un intérêt accru aux communautés et minorités musulmanes, en particulier à celles qui sont exposées à la répression et à l’oppression en raison de leurs croyances religieuses, à leur fournir l’assistance, les moyens financiers et l’aide humanitaire nécessaires, afin qu’elles puissent faire face à leurs difficultés et contribuer au développement de leurs sociétés.

 56. La conférence a demandé au Secrétariat général de poursuivre ses contacts avec les gouvernements des Etats non-membres, en particulier avec ceux des pays où les communautés et minorités musulmanes sont confrontées à des problèmes graves et de concevoir des formules et des mécanismes de coopération fructueuse et constructive avec eux, dans le but d’apporter la contribution nécessaire à l’amélioration de la situation des musulmans qui y vivent et à la préservation de leur identité religieuse et culturelle.

 57. La conférence a réitéré l’engagement des Etats membres à respecter les droits des communautés et minorités non musulmanes vivant sur leur sol et ce, conformément aux enseignements sublimes de l’Islam. Elle a dénoncé les allégations véhiculées par certains milieux concernant le traitement réservé à ces minorités ainsi que les mesures prises comme prétexte pour s’ingérer dans les affaires internes des Etats membres.

 58. La conférence a apprécié les efforts déployés par le Secrétariat général en vue d’organiser des conférences et des symposiums consacrés à l’étude des affaires des minorités musulmanes en Europe, en Afrique et en Amérique latine et les recommandations que ces rencontres ont formulées dans le but de consolider la position de ces communautés, de raffermir leur présence et leur identité et de les aider à jouer un rôle positif et efficace dans leur pays, dans le respect de sa souveraineté et de ses lois. Elle a invité les états membres et les institutions islamiques à mettre ces recommandations en œuvre.

 59. La conférence a exprimé sa profonde préoccupation des persécutions subies par les musulmans dans l’Etat indien de Gujarat, à travers les actes de violence dirigés contre eux. Elle a demandé au gouvernement indien de prendre les mesures nécessaires pour préserver la vie et les biens de la minorité musulmane en Inde.

 60. La conférence a invité le gouvernement de la République des Philippines et le Front National de Libération Moro à préserver les acquis réalisés grâce à l’accord de paix de 1996, à poursuivre leurs efforts en vue de son application intégrale et à fixer un calendrier pour parachever la mise en œuvre de toutes ses clauses.

 61. La conférence a approuvé les recommandations de la réunion tenue, à Téhéran, Iran, du 29 mai 2003, en marge de la 30è session de la Conférence islamique des ministres des affaires étrangères, par le Comité ministériel des Huit pour examiner les développements liés à la mise en œuvre de l’accord de paix conclu en 1996 entre le Front National de Libération Moro et le gouvernement des Philippines.

 62. La réunion à laquelle ont pris part les représentants du Front National de Libération Moro et du gouvernement des Philippines a été présidée par le ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, président du Comité ministériel des Huit, le Dr N. Hassan Ouiragouda. Au terme de ses travaux, le Comité a recommandé de prendre les dispositions nécessaires pour suivre l’évolution de la mise en œuvre de l’accord de paix de 1996, évaluer les résultats obtenus et arrêter les voies et moyens de parachever son application intégrale.

 63. La conférence a réaffirmé son engagement à l’égard des musulmans vivant dans les Etats non-membres de l’Organisation. Tenant compte du fait que la communauté musulmane turque de Thrace occidentale fait partie intégrante du monde islamique, elle a demandé l’annulation du verdict sévère rendu contre le Mufti élu de Xanthie. Elle a exhorté le gouvernement de la Grèce à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour garantir le respect des intérêts, des droits et de l’identité de la minorité musulmane de Thrace occidentale.

 64. La conférence a exprimé son regret de voir perdurer les souffrances qu’endurent les musulmans de la province d’Arakan (Myanmar). Elle a exhorté le gouvernement du Myanmar à réviser sa politique à l’égard de ses citoyens musulmans et à promulguer les lois nécessaires, fondées sur la dignité humaine et l’égalité entre tous, sans ségrégation ni discrimination.

 65. La conférence a examiné le projet de résolution 5/30MM sur le changement de la dénomination de “ minorités ” pour désigner les musulmans vivant sur le sol des Etats non-membres. Faute de consensus à ce sujet, la conférence a décidé d’en référer au 10ème sommet islamique pour se prononcer sur la question.

Affaires juridiques

 66. La conférence a exhorté les Etats membres qui n’ont pas encore ratifié les statuts de la Cour internationale islamique de Justice à compléter les procédures de ratification afin de permettre à la Cour d’entrer en fonction. Elle a lancé un appel en faveur de la promotion de la coopération dans le domaine judiciaire et dans celui des recherches et études y afférentes.

 67. La conférence a souligné l’importance du suivi de la Déclaration du Caire sur les droits de l’Homme en Islam et a, de nouveau, invité le groupe d’experts gouvernementaux concerné à poursuivre son travail et à entreprendre la rédaction de chartes islamiques relatives aux droits de l’Homme sous forme de covenants et dont chacune aborderait en détail un ou plusieurs sujets en se basant sur les termes de la Déclaration. Elle a invité le Sous-comité chargé de rédiger des covenants internationaux sur les droits de l’Homme en Islam à poursuivre ses travaux.

 68. La conférence a invité les Etats membres à poursuivre la coordination positive et la coopération entre eux dans le domaine des droits de l’homme, en particulier, lors des conférences et réunions internationales sur la question et ce, dans le but de renforcer la solidarité islamique de manière à pouvoir faire face à toute initiative visant à se servir des droits de l’homme comme moyen de pression sur quelque Etat membre que ce soit, et à faire connaître aux organes et agences spécialisées des Nations unies, la position de l’Organisation sur les questions des droits de l’homme, y compris les droits des minorités musulmanes. Elle a exprimé son appui aux efforts déployés par les Etats membres à Genève et qui ont permis d’unifier leurs positions en ce qui concerne les questions qui les intéressent et de faire échec aux tentatives visant à déformer l’image de l’Islam et qui ont été dénoncées dans la résolution pertinente de la Commission des droits de l’homme.

 69. La conférence a fait état de sa profonde préoccupation de l’amalgame fait de manière répétitive et erronée entre Islam et la violation des droits de l’homme. Elle dénonce l’exploitation de la presse écrite et audiovisuelle pour propager ces idées fausses et a appelé à mettre fin aux campagnes injustifiées lancées par certaines organisations non gouvernementales contre un certain nombre d’Etats membres pour leur demander d’abroger les peines et sanctions prévues par la Charia, sous le prétexte de la protection des droits de l’homme. Elle a réaffirmé le droit des Etats à préserver leur spécificité religieuse, sociale et culturelle qui constitue un patrimoine pouvant enrichir les concepts universels communs des droits de l’homme. Elle a appelé à s’abstenir de toute utilisation de l’universalité des droits de l’homme comme prétexte pour s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats et porter atteinte à leur souveraineté nationale. Elle a, en outre, dénoncé la décision de l’Union européenne concernant la condamnation de la peine de lapidation et des autres peines qu’elle a qualifiées d’inhumaines et qui sont appliquées dans certains Etats membres en vertu des dispositions de la Charia.

 70. La conférence a, de nouveau, exhorté les Etats membres à signer ou à ratifier, dans les meilleurs délais, les diverses conventions conclues dans le cadre de l’Organisation de la Conférence Islamique.

 71. La conférence a réaffirmé la détermination des Etats membres à respecter les dispositions de la Convention de l’Organisation de la Conférence Islamique pour combattre le terrorisme international et leur volonté de coordonner leurs efforts pour lutter contre toutes les formes et manifestations du terrorisme, y compris le terrorisme d’Etat. Elle a, en outre, appelé au renforcement de la coopération entre les Etats membres dans la lutte contre les actes terroristes.

 72. La conférence a, de nouveau, soutenu l’idée de la convocation d’une conférence internationale sous les auspices des Nations Unies pour définir le concept de terrorisme et faire la distinction entre le terrorisme et la lutte de libération nationale que mènent les peuples. Elle a appelé à tenir au courant de l’année 2003, une conférence au niveau ministériel de la commission de l’OCI qui a été créée conformément à la déclaration de Kuala Lumpur, et ce, afin de permettre à ladite commission de s’atteler à la tâche qui lui est confiée.

 73. La conférence a condamné toutes les formes de terrorisme international, y compris les crimes de détournement d’avions et les actes illégaux qui portent atteinte à la sécurité des avions civils. Elle a invité les Etats membres à ratifier sans délai les accords internationaux sur les sanctions à appliquer aux cas de détournement d’aéronefs et sur la sécurité de l’aviation civile.

Information et communication

 74. La Conférence a pris note avec satisfaction des efforts louables déployés par Son Excellence le Président Abdoulaye WADE, Président de la République du Sénégal, Président du Comité permanent pour l’Information et les Affaires culturelles (COMIAC), pour promouvoir l’action islamique commune dans le domaine de l’information et mettre en œuvre ses différents programmes et activités.

Elle a exprimé ses remerciements sincères au gouvernement sénégalais pur avoir abrité les travaux de la 7ème session du COMIAC les 17 et 18 décembre 2002 à Dakar. La conférence a également exprimé son appréciation de l’initiative de S.E. le Président Abdoulaye WADE visant à consacrer l’une des séances de la 10ème conférence islamique au sommet à la mobilisation des fonds nécessaires pour financer la mise en œuvre des programmes annuels tirés du plan d’information, à la mise en place des mécanismes d’exécution de la stratégie de l’information nouvellement créés, et à la réalisation des projets inscrits au programme islamique de développement de l’information et de la communication (PIDIC).

 75. La conférence a exprimé sa satisfaction des résultats auxquels a abouti la 6ème session de la Conférence islamique des ministres de l’Information réunie au Caire du 8 au 11 mars 2003, ainsi que des résolutions constructives adoptées à cette session et qui sont de nature à contribuer à cristalliser les approches et les prospectives de l’action islamique commune dans le domaine de l’information.

 76. La conférence s’est félicitée des mesures proposées par le Secrétaire général pour promouvoir le secteur de l’information et de la communication de manière à lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la défense des justes causes islamiques, et de montrer le véritable visage de l’Islam. Elle a invité les Etats membres à contribuer à matérialiser ces mesures et à les enrichir de l’expérience de leurs institutions et organes d’information respectifs.

 77. La conférence a dénoncé l’obstination avec laquelle certains médias de la presse écrite, audiovisuelle et électronique en occident s’évertuent à entretenir l’amalgame entre l’Islam et le terrorisme. Elle a appelé les Etats membres à lancer des activités d’information destinées à contrer et à réfuter ces allégations.

 78. La conférence s’est félicitée des efforts déployés pour mettre à jour les mécanismes de la stratégie d’information afin d’évoluer au diapason des progrès de l’information et de la communication. Elle s’est également félicitée du lancement du Programme islamique de développement de l’information et de la communication (PIDIC). La conférence a en outre exprimé son appréciation des résultats des contacts que le Secrétaire général a entrepris à ce propos avec les Etats membres et avec les organisations internationales concernées, en particulier l’UNESCO (cf programme international de développement de la communication (PIDIC). Elle a invité les Etats membres qui n’ont pas encore contribué à ce programme à s’empresser de le faire en apportant l’assistance technique nécessaire pour le financement des programmes proposés par ceux parmi les Etats, dont les organes et institutions ont besoin de soutien et qui sont pris en charge par le PIDIC.

 79. La conférence a exhorté les Etats membres à apporter toutes les formes d’assistance matérielle, technique et en ressources humaines possibles aux deux institutions spécialisées de l’OCI opérant dans le domaine de l’information, à savoir l’Agence islamique internationale de Presse (IINA) et l’Organisation des radiodiffusions des Etats islamiques (ISBO) pour leur permettre de réaliser les objectifs qui leurs sont assignés.

 80. La conférence a souligné toute l’importance que revêt le sommet mondial de la société de l’information. Elle a demandé aux Etats membres de contribuer activement aux préparatifs des deux phases de ce sommet ; la première à Genève fin 2003 et la deuxième à Tunis fin 2005. Elle a invité le Secrétariat général à préparer la participation des Etats membres à ce sommet, notamment à travers les réunions et conférences islamiques pertinentes et ce dans le but de dégager une convergence de vues sur tous les dossiers en souffrance.

Les affaires économiques

 81. La conférence a souligné la nécessité d’identifier les voies et moyens d’atténuer les incidences négatives de la mondialisation sur les économies des Etats membres de l’Organisation de la Conférence Islamique et a appelé à l’adoption de mesures appropriées de sorte que tous les pays puissent profiter des avantages découlant de la mondialisation. Elle a mis l’accent sur la nécessité, pour tous les pays, de participer au processus international de prise de décision concernant les politiques économiques et financières.

 82. La conférence a noté que la libéralisation du commerce international n’a pas été bénéfique aux pays en développement et a souligné la nécessité d’accroître davantage cette libéralisation et ce, en offrant de plus grandes opportunités d’échange avec les pays en développement.

 83. La conférence a appelé à diligenter l’adhésion des pays en développement, y compris les Etats membres de l’Organisation de la Conférence islamique, à l’Organisation Mondiale du Commerce, et a insisté sur le fait que les considérations politiques ne doivent pas faire obstacle à cette adhésion et que la spécificité des autres communautés doit être respectée. Elle a proclamé son rejet de toutes les tentatives visant à intégrer les questions non commerciales, telles que les normes du travail et de l’environnement, au programme d’action de l’OMC, ou à lier ces questions aux transactions commerciales ; une telle approche pouvant être préjudiciable à l’instauration d’un espace commercial juste, libre, équitable et multilatéral. A ce propos, elle a appelé à œuvrer pour l’intensification des efforts visant à coordonner les politiques économiques des Etats membres.

 84. La conférence s’est félicitée de la tenue, en 2001 à Doha, de la 4ème Conférence ministérielle de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui a ouvert la voie pour d’autres négociations sur un ensemble de questions et a demandé à l’OMC de consolider l’aspect développement dans toutes les conventions multilatérales sur le commerce et ce, à travers de multiples mesures dont le renforcement des dispositions relatives au traitement préférentiel des pays en développement.

 85. La conférence a souligné la nécessité de promouvoir un système financier international cohérent et solide pour remédier aux faiblesses et aux dysfonctionnements de l’actuel système financier international de manière à éviter les flux nuisibles des capitaux et à limiter les effets contagieux de toute crise financière à l’avenir.

 86. La conférence a invité les Etats membres à accroître leur part dans le commerce mondial en améliorant constamment leur compétitivité au niveau international. Elle a réaffirmé l’importance primordiale d’élargir le champ des échanges commerciaux entre les Etats membres de l’OCI et a exhorté ces derniers à participer aux divers projets de la Banque Islamique de Développement qui visent à élargir le cadre de ce commerce de manière à consolider les ensembles économiques régionaux et sous-régionaux opérant dans le cadre de l’OCI et à redynamiser les projets en cours et qui ont pour but de réaliser une certaine forme d’intégration.

 87. La conférence a réaffirme la nécessité de consolider la coopération économique et commerciale entre les Etats membres en vue de diligenter la mise en œuvre du plan d’action pour le renforcement de la coopération économique et commerciale entre les Etats membres. Elle a souligné la nécessité d’appliquer les recommandations de la réunion du groupe d’experts tenue au mois de mai 2001 à Istanbul pour accélérer la mise en œuvre du plan d’action.

 88. La conférence s’est dite convaincue que la réalisation d’un niveau de coopération économique et commerciale plus élevée entre les Etats membres, constitue la base essentielle du progrès vers une plus grande intégration économique pouvant déboucher sur l’établissement d’un marché commun islamique, dans la mesure où ce projet est une œuvre de longue haleine à dimensions multiples et qu’il doit passer par plusieurs étapes.

 89. La conférence s’est félicitée de l’entrée en vigueur de la convention - cadre du système des préférences commerciales entre les Etats membres de l’OCI après avoir été ratifiée par plus de dix Etats membres ce qui a ouvert la voie à des tours de négociations commerciales entre les Etats signataires. Elle a exprimé son appréciation de la proposition faite par la République de Turquie pour abriter le premier tour de ces négociations prévu au début de l’année 2004. La conférence a aussi invité les Etats membres qui n’ont pas encore ratifié les différents accords et statuts conclus dans le cadre de l’OCI à s’empresser de le faire en vue d’assurer le cadre approprié pour la coopération économique et commerciale entre les Etats membres.

 90. La conférence a réitéré son appel à la communauté internationale pour l’exécution du programme d’action 2001-2010 adopté par la 3ème Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancés (PMA), tenue à Bruxelles en mai 2001. Elle a fait état de sa préoccupation face à la diminution du volume de l’aide publique au développement en faveur des pays les moins avancés, et a invité les pays développés qui n’ont pas encore atteint l’objectif convenu de consacrer 0.7 % de leur PNB à l’aide publique au développement en général et d’augmenter de 0.15 % à 0.20 % de leur PNB la part consacrée aux pays les moins avancés, à bien vouloir réaliser cet objectif dans la mesure du possible. Elle a pris note avec satisfaction de la tenue, du 18 au 22 mars 2002 à Monterrey (Mexique) de la Conférence internationale sur le financement du développement.

 91. La conférence a fait état de son inquiétude face à l’aggravation du phénomène de la pauvreté extrême dans les pays les moins avancés qui conduit à la marginalisation de ces pays dans l’économie mondiale. Elle a réaffirmé l’objectif commun des Etats membres qui est d’éradiquer la pauvreté avant la fin de la prochaine décennie et a souligné la nécessité d’intégrer, dans la stratégie de lutte contre la pauvreté, les programmes de micro crédits qui permettent d’obtenir de petits capitaux pour les emplois privés productifs dans la stratégie de l’éradication de la pauvreté.

 92. La conférence a réitéré son appel à la communauté internationale pour un allègement substantiel de la dette des pays africains, la réduction du service de la dette et la garantie d’importants flux financiers importants à des conditions avantageuses en faveur des pays africains. Elle a exhorté la communauté internationale à venir en aide aux Etats membres affectés par la sécheresse et les catastrophes naturelles et à apporter son assistance aux Etats membres de l’OCI qui font partie de l’Agence intergouvernementale de développement (IGAD) et du Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS).

 93. La conférence s’est félicitée de ce que cinq ans après sa dernière session, le Sommet mondial sur l’alimentation s’est tenue du 8 au 13 juin 2002 à Rome, et a souligné l’importance des résolutions adoptées par ce Sommet dans le but d’alléger la faim et de réaliser la sécurité alimentaire.

 94. La conférence a souligné l’importance du rôle du secteur privé dans la promotion des relations économiques entre les Etats membres et a appelé ces derniers à appuyer les diverses activités de développement entreprises par la Chambre Islamique de Commerce et d’Industrie. Elle a insisté sur la nécessité de consolider le rôle des petites et moyennes entreprises, en tant qu’élément déterminant du processus de développement industriel des Etats membres.

 95. La conférence a salué le rôle de la Banque Islamique de Développement dans le soutien aux programmes de développement des Etats membres et a invité les Etats membres qui n’ont pas encore adhéré à l’institution islamique de garantie de l’investissement de crédit à l’exportation et l’institution islamique de développement du secteur privé à le faire et à bénéficier de tous les services offerts par la Banque.

 96. La conférence a exprimé son appréciation au Royaume d’Arabie Saoudite pour avoir abrité la 3ème Conférence islamique des ministres du tourisme à Riyad du 6 au 9 octobre 2002 et s’est félicitée de la proposition faite par la République du Sénégal pour accueillir la 4ème conférence islamique des ministres du Tourisme en 2004.

 97. La conférence a dénoncé les actes de destruction auxquels sont exposées les maisons des Palestiniens, leurs institutions et leurs terres et qui ont causé de lourdes pertes à l’économie palestinienne. La conférence a exprimé sa profonde préoccupation face aux conséquences économiques désastreuses des politiques et agissements belliqueux du gouvernement israélien. Elle a appelé à œuvrer sans tarder pour faire cesser les agressions israéliennes et assurer une protection internationale au peuple palestinien. Elle a appelé à soutenir le peuple palestinien pour lui permettre de construire son économie nationale, de renforcer ses institutions nationales et d’établir un Etat indépendant avec Al-Qods Al-Charif pour capitale. A cet égard, elle a salué l’initiative du Royaume d’Arabie Saoudite concernant la création de deux Fonds en faveur de la Palestine et la donation d’un montant de 250 millions de dollars américains qu’elle a consentie en faveur de ces Fonds.

Science et technologie

 98. La conférence a fermement condamné les pratiques israéliennes et leur impact sur l’environnement dans les territoires palestiniens et syriens occupés et dans les territoires libanais anciennement occupés.

 99. La conférence a insisté sur la nécessité de coopérer et d’adopter des mesures efficaces pour protéger l’environnement et promouvoir le développement durable des Etats membres. Concernant la santé, la lutte contre les maladies endémiques et l’usage abusif des stupéfiants, la conférence a exhorté au renforcement de la coopération internationale pour enrayer toute expansion de ces fléaux.

 100. La conférence a appelé à la tenue dans un proche avenir d’une réunion des ministres de la santé des Etats membres sur les maladies épidémiques transmissibles à l’homme par la voie du système respiratoire humain, les animaux, les végétaux et l’environnement. Elle a salué la généreuse proposition de la République islamique d’Iran d’abriter cette réunion à Téhéran. La conférence a décidé que ladite conférence supervise l’instauration d’une coopération entre les Etats islamiques, en matière de santé en général, y compris les produits pharmaceutiques.

 101. La conférence a pris note des programmes et débats qui se sont déroulés au cours de la 2ème réunion du Conseil consultatif pour la mise en œuvre de la stratégie du développement des sciences et de la technologie dans les pays islamiques.

 102. La conférence a réaffirmé la nécessité pour les Etats membres de partager les fruits des sciences et de la technologie et d’utiliser celles-ci à des fins pacifiques, pour le plus grand bien de l’humanité et pour le développement socio-économique des Etats membres.

 103. La conférence s’est félicitée des activités du Comité permanent pour la coopération scientifique et technologique, de l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture et de l’Université islamique de technologie de Dhaka qui déploient des efforts louables au service de la Oummah islamique. Elle a appelé à soutenir ces efforts.

 104. La conférence a salué les activités accomplies par l’Université islamique de technologie à Dhaka et a exhorté cette dernière à poursuivre ses efforts en matière de motivation des ressources humaines dont auraient besoin les Etats membres dans le domaine des sciences et de la technologie, elle a appelé les Etats membres à apporter leur aide financière à l’université.

 105. La conférence a adopté la résolution de la 26ème session de la Commission islamique des Affaires économiques et sociales, tenue à Jeddah, Royaume d’Arabie Saoudite, relative à l’élection des Etats membres ci-après au conseil d’administration de l’université islamique de technologie de Dhaka : République Populaire du Bangladesh, Royaume d’Arabie Saoudite, Malaisie, République islamique du Pakistan, Etat des Emirats Arabes Unis, Etat du Koweït, Royaume du Maroc, République du Cameroun, République Fédérale de Nigeria.

 106. La conférence a pris note de la proposition de la République islamique de Pakistan de créer un fonds pour le développement des sciences et de la technologie dans le monde musulman et a demandé au gouvernement pakistanais de mener des consultations supplémentaires à ce sujet avec les Etats membres.

Affaires culturelles

 107. La conférence a souligné l’importance capitale d’approfondir le concept de l’unité culturelle et civilisationnelle de la Oummah et d’œuvrer à l’investir dans l’édification de l’identité culturelle du monde islamique en tant que noyau dur qui résistant aux défis de la mondialisation qui balaie les spécificités des peuples et menacent leurs identités culturelles.

 108. La conférence a invité les Etats membres à accroître leurs contributions au budget de l’ISESCO pour soutenir la réalisation des projets stratégiques culturels du monde islamique et ce, en raison des difficultés d’obtenir le financement nécessaire à la mise en œuvre des projets adoptés par les sessions précédentes du Conseil consultatif de l’ISESCO. Elle a invité la prochaine conférence générale de l’ISESCO (Téhéran décembre 2003) à approuver et exécuter cette augmentation.

 109. La conférence a souligné l’intérêt de la redynamisation du rôle du Conseil supérieur de l’éducation et de la culture en occident qui œuvre dans le cadre de la stratégie de l’action culturelle islamique en occident. Elle a invité les Etats membres de l’OCI à accorder leur soutien financier et moral à ce Conseil à travers l’ISESCO.

 110. La Conférence s’est félicitée du haut niveau et des résultats importants des symposiums internationaux organisés par l’ISESCO en coordination avec le Secrétariat général de l’OCI dans le cadre de la mise en œuvre du programme de dialogue dont ils sont en charge lors de l’année des Nations Unies du dialogue des civilisations. La conférence les a invités à poursuivre leurs efforts pour organiser le maximum de conférences et de symposiums dans ce domaine. Elle a également invité les Etats membres et les institutions islamiques à accorder davantage de soutien à l’ISESCO pour lui permettre de poursuivre son action en matière d’exécution des programmes de dialogue que nécessite la phase actuelle.

 111. La conférence s’est félicitée de la coopération existant entre l’ISESCO et le Secrétariat général des waqfs et l’institution caritative islamique mondiale à Koweït pour développer ses waqfs, organiser des colloques scientifiques spécialisés et publier des recherches et études à ce sujet en langues arabe, française et anglaise.

 112. La conférence a invité le Secrétariat général à entreprendre des démarches nécessaires auprès des Etats membres pour tenir une conférence ministérielle sur la femme devant aboutir à la proposition d’un plan d’action pour renforcer le rôle de la femme dans le développement de la société islamique et lui offrir davantage d’opportunités dans les différents domaines de la vie publique.

 113. La conférence a invité les Etats membres, les organisations et les personnalités islamiques à contribuer au waqf de l’université islamique du Niger dont le statut a été adopté par la 26ème session de la conférence islamique des ministres des Affaires étrangères, tenue au Burkina Faso, et a exhorté les donateurs à multiplier leurs efforts pour réaliser cet objectif.

 114. La conférence a exprimé ses remerciements au Royaume d’Arabie Saoudite pour avoir bien voulu procéder à la restauration de la Mosquée Roi Fayçal à Njamena, République du Tchad et ses institutions d’enseignement ainsi que pour l’aide financière qu’il a octroyée pour la construction d’un centre commercial près de ladite mosquée.

 115. La conférence a exprimé sa satisfaction de la supervision par la commission des musulmans d’Afrique du parachèvement de la construction du Centre islamique en Guinée Bissau. Elle a invité le Fonds de solidarité islamique à accorder le financement nécessaire à cet effet et pour la construction d’une clinique au sein du centre.

 116. La Conférence a invité les Etats membres à octroyer des bourses d’études aux étudiants palestiniens blessés pendant l’Intifadha d’Al-Aqsa ainsi qu’aux autres étudiants des familles des martyrs de l’intifadha. Elle a également invité les universités des Etats membres à accorder des bourses d’études portant les noms d’enfants martyrs de l’intifadha et à donner à l’une de ces bourses le nom du martyr, Mohamed al-Durra. La conférence s’est félicitée de l’octroi par certains Etats membres de bourses d’études à ces étudiants et les invite à le faire bénéficier de réduction des frais de scolarité.

 117. La conférence a exprimé son appréciation pour les efforts déployés par le Centre de recherches sur l’histoire, l’art et la culture islamique (IRCICA), en vue de préserver le patrimoine culturel et l’identité islamique des communautés musulmanes des Etats non-membres de l’OCI. Elle l’a invité à poursuivre ses efforts et demandé aux Etats membres, institutions et personnalités islamiques de lui apporter le soutien nécessaire pour réaliser ce noble objectif.

 118. La conférence s’est félicitée des réalisations scientifiques de l’Académie islamique du Fiqh et de son effort d’interprétation des questions soulevées actuellement par la vie sociale et économique, en prenant en considération les mutations de notre époque conformément à l’esprit de la charia.

 119. La conférence a exprimé son souci de préserver le Fonds de solidarité islamique en tant qu’organe islamique important qui honore la solidarité islamique. Elle a exhorté les Etats membres à poursuivre l’octroi de donations à son budget et à contribuer au capital du waqf du Fonds.

 120. La conférence s’est félicitée de l’initiative de l’ISESCO d’organiser une série de symposiums internationaux sur le dialogue des civilisations au cours de l’année 2002, qui ont traité des thèmes suivants : l’Occident et l’Islam dans les médias (Londres, juin 2002), le dialogue des cultures et des civilisations “ la compréhension et l’entente ” (Liechtenstein, octobre 2002), le dialogue interculturel (Singapour, octobre 2002), la conception de la paix en Islam (Washington, novembre 2002).

 121. La conférence a exhorté les Etats membres qui n’ont pas encore signé ou ratifié l’accord d’établissement du comité islamique du Croissant international à le faire dans les meilleurs délais afin de permettre au comité d’entreprendre sa mission et de réaliser ses nobles objectifs. Elle a invité tous les Etats membres et institutions islamiques à apporter leur soutien matériel et moral au comité.

 122. La conférence a exprimé ses remerciements à la Fédération sportive pour la solidarité islamique pour avoir abrité la réunion des experts gouvernementaux en vue d’élaborer un document de travail préparatoire à la première conférence islamique des ministres de la jeunesse et des sports.

 123. La conférence a salué l’initiative prise par la Malaisie pour organiser à Kuala Lumpur en 2004 les jeux des handicapés des Etats islamiques et a demandé à la Fédération sportive pour la solidarité islamique de coopérer pour l’organisation et la réussite de cet évènement.

Les affaires de la Dawa et la redynamisation du comité de coordination de l’action islamique

 124. La conférence s’est félicitée du rôle assumé par le comité de coordination de l’action islamique commune en matière de coordination des différentes activités des organisations et institutions islamiques officielles et populaires. Elle a exprimé sa satisfaction des résultats positifs auxquels a abouti le comité de coordination de l’action islamique en vue de mettre en plan une plateforme commune et d’élaborer une conception cohérente de l’action islamique au service des musulmans à travers le monde et pour la préservation du patrimoine et de l’image rayonnante de l’Islam.

 125. La conférence a adopté les résolutions de la 13ème session du comité de coordination de l’action islamique commune en matière de dawa à l’OCI, tenue à Makkah du 19 au 21 mai 2003.

 126. La conférence s’est félicitée des résultats et résolutions des conférences et symposiums internationaux organisés par le Secrétariat général sur la culture, la dawa et la civilisation islamique pour corriger l’image civilisatrice de l’Islam à l’étranger.

 127. La conférence a souligné la nécessité de relever les défis auxquels fait face la Oummah dans les divers domaines économiques, sociaux et scientifiques et a insisté sur l’intérêt d’aboutir à une conception intégrée de l’action du comité d’experts chargé de l’examen des défis que confronte la Oummah au 21ème siècle pour pouvoir accomplir ses missions dans tous les domaines. Elle a exhorté les membres du comité d’experts à mettre en place une méthodologie de travail et des plans d’action pour confronter ces défis qui comportent chaque jour des éléments nouveaux, ce qui implique davantage de souplesse et de conscience et une présence permanente sur la scène de la confrontation.

 128. La conférence a souligné l’importance d’insérer la stratégie de l’action islamique commune en matière de dawa dans les politiques nationales adoptées par les Etats membres dans les différents domaines de l’enseignement, de l’éducation et de l’information ainsi qu’en matière de dawa, et ce, en tant qu’approche pouvant les éclaircir en ce qui concerne l’action islamique commune.

Affaires administratives et financières

 129. La conférence a approuvé les budgets du Secrétariat général et de ses organes subsidiaires pour l’exercice 2003/2004 au même plafond que le budget précédent.

 130. La conférence a exhorté les Etats membres à s’acquitter régulièrement de leurs contributions statutaires afin de permettre à l’OCI d’accomplir les missions qui lui sont assignées par les conférences islamiques des ministres des Affaires étrangères et les conférences islamiques au sommet.

 131. La conférence a invité le Secrétaire général à prendre contact avec les chefs d’Etat et de gouvernement ainsi qu’avec les ministres des Affaires étrangères des Etats membres pour assurer le versement à l’échéance des contributions statutaires et le règlement des arriérés.

 132. La conférence a décidé d’accorder aux Etats membres une exonération de 50% de leurs arriérés à condition de régler leurs contributions statutaires pour deux années consécutives à compter de 2003 et 2004. S’ils continuent à payer leurs contributions pour deux autres années, une autre exonération de 25% pourrait être envisagée en leur faveur. De même, les Etats concernés peuvent bénéficier de traitement préférentiel lors de l’octroi de prêts et d’aides par les organes affiliés et spécialisés de l’OCI. Les Etats qui n’observent pas ces dispositions pourraient ne pas bénéficier des avantages des prêts ou de l’aide des organes affiliés et spécialisés de l’OCI et ce, jusqu’à ce qu’ils s’acquittent de leurs arriérés.

 133. La conférence s’est félicitée du rapport du Secrétaire général sur les démarches qui ont été entreprises pour l’élaboration de l’étude finale de la restructuration du Secrétariat général pour faire face aux défis du nouveau millénaire. Elle a adressé ses remerciements à la Banque islamique du développement pour avoir financé l’étude relative à la restructuration de l’Organisation.

Questions organiques, statutaires et générales

 134. La conférence a décidé que l’ordre du jour de la réunion annuelle de coordination des ministres des Affaires étrangères des Etats membres, qui se tient en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York soit limité à la concertation et la coordination des positions des Etats membres de l’OCI sur les questions suscitant l’intérêt de l’OCI et inscrites à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations Unies et que les résultats des travaux de la réunion soient sous forme d’un communiqué sur lequel se sont mis l’accord les ministres des Affaires étrangères des Etats membres ou leurs représentants.

 135. La conférence a décidé la création d’un groupe de travail intergouvernemental à participation libre pour procéder à une étude d’ensemble des résolutions de l’Organisation, en tant que moyen d’affermir les capacités et l’efficience de l’Organisation et d’éviter la répétition et l’interpénétration. Elle a invité le Secrétariat général à élaborer une étude préliminaire à soumettre au groupe d’experts en tenant compte des expériences des grandes organisations internationales en matière de développement et de rationalisation de travail.

 136. La conférence a demandé au Secrétaire général de poursuivre ses efforts et d’intensifier ses contacts avec les Organisations internationales et régionales en vue d’instaurer, de préserver et d’affermir les liens d’amitié et de coopération avec ces organisations. Elle a également invité le Secrétaire général à élaborer une étude sur l’exploitation des domaines d’intérêt commun et la soumettre à la prochaine session de la conférence islamique des ministres des Affaires étrangères pour décision appropriée.

Cérémonie de clôture

 137. Son Excellence ………………………….. s’est félicité de l’esprit de fraternité qui a marqué les délibérations de la Conférence et des résolutions qu’elle a adoptées. Il a appelé à soutenir l’Organisation de la Conférence islamique afin qu’elle puisse accomplir sa mission de renforcement de l’action islamique commune.

 138. Son Excellence ………………….., au nom du groupe africain, Son Excellence ………………………… au nom du groupe asiatique et Son Excellence ……………. au nom du groupe arabe, ont tour à tour, pris la parole pour adresser leurs remerciements au gouvernement et au peuple de l’Iran pour l’accueil chaleureux réservé aux participants et pour les facilités mises à leur disposition. Ils ont adressé leurs félicitations à Son Excellence le Docteur Kamal Kharazi pour la sagesse et la compétence avec lesquelles il a dirigé les travaux de la conférence.

 139. Au nom de tous les participants, Son Excellence, le Dr Abdoulouahed Belkéziz, Secrétaire général de l’Organisation de la Conférence Islamique, a adressé un télégramme de gratitude et de remerciements à Son Excellence, Seyyed Mohamed Khatami, Président de la République islamique d’Iran, pour avoir bien voulu accueillir cette session et pour le discours d’orientation qu’il a prononcé et qui a eu un impact positif sur les travaux de la conférence et a permis d’identifier les voies et moyens d’action les plus efficaces et d’adopter les résolutions les plus appropriées pour aller de l’avant dans la réalisation des aspirations de la Oummah islamique.

 140. Dans son allocution de clôture, Son Excellence, le Docteur Kamal Kharrazi, Ministre des Affaires Etrangères de la République islamique d’Iran, Président de la 30ème session de la Conférence Islamique des Ministres des Affaires Etrangères, s’est félicité de l’esprit de solidarité et de fraternité islamique dont ont fait preuve Leurs Excellences les Ministres et les chefs des délégations et qui a facilité, dans une large mesure, l’adoption des résolutions de cette session.

Source : Organisation des conférences islamiques