Les déclarations de Mahmoud Abbas, le Premier ministre palestinien, au terme du sommet d’Aqaba ont provoqué la circonspection d’importantes figures du Fatah, qui se demandent ce que les Palestiniens vont réellement obtenir. Ahmed Abed Rahman, proche d’Arafat, se demande ainsi : « De quel type d’État palestinien parlons nous, de quelle taille est-il et quelles sont ses frontières ? » Un membre du Conseil Législatif Palestinien a lui déclaré à Ha’arets : « Nous n’avons pas le droit d’abandonner le droit de retour, et le statut de Jérusalem n’est pas entre nos mains - c’est une question qui concerne les Arabes et les Musulmans. Abu Mazen peut dire des choses gentilles à Bush et Sharon, mais il ne convainc pas les réfugiés au Liban ou en Jordanie. »
Du côté du Hamas, le haut-responsable Abdel Aziz Rantisi a expliqué que son organisation était disposé à faire cesser ses attaques contre des civils israéliens, mais que la lutte armée contre les colons et les soldats ne s’arrêterait pas, car « la lutte armée pour le droit de retour et la terre conquise en 1948 ne s’arrêtera jamais »
Mohammed al-Hindi, l’un des leaders du Jihad islamique a, de son côté, déclaré qu’il n’avait rien retenu du sommet d’Aqaba qui puisse le persuader d’abandonner la lutte armée. Mahmoud Abbas prévoit néanmoins de maintenir un dialogue de coopération avec ces deux mouvements pour mettre en place un cessez-le-feu dans les prochaines semaines. Certains membres du Hamas pourraient à cette occasion être intégrés aux forces de sécurité palestiniennes.
D’après des informations de Reuters, citées par Ha’aretz, le Hezbollah et le Hamas se seraient rencontrés hier à Beyrouth afin de mener des consultations politiques, avant l’ouverture du sommet d’Aqaba. Khaled Mashal, leader du Hamas, aurait déclaré, selon le communiqué du Hezbollah : « Nous, dans la résistance, bien que nous soyons visés dans de tels sommets […], ne sommes pas inquiets car nous pensons que de tels projets ne peuvent qu’échouer ».

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Abbas’ speech draws fire from hard-liners », par Zvi Bar’el, Ha’aretz, 5 juin 2003.