Andreï Ilarionov, conseiller économique du président russe Vladimir Poutine, a déclaré hier que la Russie reprendra une « coopération normale » dans le domaine nucléaire civil avec Téhéran, lorsque l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) aura constaté qu’il n’y a pas de programmes d’armes nucléaires en Iran. Une information confirmée par le Premier ministre britannique, Tony Blair, qui a affirmé, de retour du sommet du G8 à Évian, que Vladimir Poutine s’était engagé à faire cesser les exportations russes de combustible nucléaire vers l’Iran tant que ce pays n’aurait pas signé le protocole additionnel de l’AIEA. Ce protocole additionnel prévoit la possibilité pour l’AIEA d’opérer des contrôles inopinés sur les sites nucléaires. Téhéran se dit prêt à le signer, en échange d’un accès à certaines technologies nucléaires qui lui sont jusqu’ici interdites.
Ces propos contredisent les déclarations faites plus tôt par le ministre russe de l’Énergie atomique, Alexandre Roumiantsev. Ce dernier avait en effet affirmé que la coopération avec l’Iran continuerait comme prévu dans le domaine du nucléaire civil, que Téhéran accepte ou non les inspections.
Pourtant, un retard dans la livraison de combustible nucléaire à la centrale iranienne de Bouchehr a été retardé. Selon Alexandre Roumiantsev, ce retard n’est lié qu’à une formalisation des accords concerant une expertise écologie. Un quotidien moscovite a, de son côté, publié un article selon lequel la Russie aurait accepté de ne pas livrer de combustible nucléaire à l’Iran tant que le protocole additionnel ne sera pas signé.

Source
L&8217;Orient Le Jour (Liban)

« Dissonances à Moscou sur les modalités de la coopération atomique avec Téhéran », L’Orient Le Jour, 5 juin 2003.