Les pays occidentaux durcissent leur politique vis-à-vis des organisations militantes armées du Proche-Orient. Lundi 16 mai, l’Australie a ainsi placé le Hezbollah libanais sur la liste des organisations terroristes. L’Union européenne, qui a déjà recensé Izz a Din al-Kassam, le bras armé du Hamas en tant qu’organisation terroriste, menace de faire de même pour sa branche politique si le Hamas ne soutient pas le processus de paix et n’abandonne pas les attentats-suicides. C’est ce qu’a déclaré le ministre grec des Affaires étrangères, George Papandreou, qui présidait la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.
Les ministres ont rencontré leur homologue palestinien, qui a dit espérer que le Hamas accepterait de signer un cessez-le-feu d’ici quelques jours, afin de sauver les espoirs de paix au Proche-Orient.
Au cours de cette réunion, le ministre français, Dominique de Villepin, a évoqué la possibilité d’envoyer une force d’interposition internationale, sans rencontrer un grand soutien. George Papandreou a même clairement marqué son opposition en indiquant aux journalistes que « ce n’est pas quelque chose [qu’il] voit sur la table actuellement. ».
En Australie, la décision de placer le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes a suscité de vives réactions de la communauté libanaise australienne. Des spécialistes australiens de la question du terrorisme ont indiqué à Ha’aretz que cette décision avait plus à voir avec des considérations internationales qu’intérieures, le Hezbollah ne représentant pas une menace pour l’Australie. En revanche, ce texte va dans le sens de la conception états-unienne du mouvement libanais que Washington cherche à désarmer et à marginaliser.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Hamas, Hezbollah at focus of mounting blacklist bids », Ha’aretz, 17 juin 2003.