L’enquête sur l’attentat qui a frappé les locaux de Future TV, la chaîne du Premier ministre libanais, Rafic Hariri, dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 juin, commence dans une certaine confusion. Une source judiciaire citée par l’Agence nationale d’information (Ani-officielle) indique que l’enquête « menée dans plusieurs directions, n’en est qu’à ses débuts », alors que le commissaire du gouvernement auprès du Tribunal militaire, Maroun Zakhour, annonçait lundi 16 juin qu’elle aboutirait rapidement.
Rafic Hariri a déclaré qu’il « ne croit pas à la piste islamiste » et privilégie l’hypothèse d’une tentative d’intimidation. L’attentat avait été initialement revendiqué par un groupuscule inconnu jusque là, « Ansar Allah » (partisans de Dieu), mais un autre communiqué manuscrit, portant la même signature, a été diffusé tard, dimanche soir, pour démentir l’implication de Ansar Allah. Dans tous les cas, selon les experts, cette attaque est l’œuvre de professionnels.
Selon le ministre des Affaires étrangères libanais, Jean Obeid, cet attentat vise à « déstabiliser » le Liban. Il s’agit d’une « menace contre la sécurité [qui] sert les projets étrangers visant à déstabiliser le Liban ». L’ancien ministre de la Culture, Michel Eddé, a dénoncé une agression « qui vise moins le Premier ministre que le Liban ».
La France a réagi, lundi 16 juin, par la voix d’une porte-parole du Quai d’Orsay, Cécile Pozzo di Borgo. « Cet attentat suscite notre vive préoccupation. Nous condamnons le recours à la violence au Liban [...] et rien ne doit venir compromettre les efforts de pacification et de réconciliation nationale accomplis dans ce pays depuis plus de dix ans », a-t-elle déclaré.
« Justice - L’attentat contre la Future TV vise à déstabiliser le Liban, selon Jean Obeid », L’Orient Le Jour, 17 juin 2003.
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