Alfredo Jalife-Rahme
Professeur de Sciences politiques et sociales à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM). Il publie des chroniques de politique internationale dans le quotidien La Jornada. Dernier ouvrage publié : China irrumpe en Latinoamérica : ¿dragón o panda ? (Orfila, 2012).
214 articles

Rothschild et Goldman Sachs pratiquent la fraude et le blanchiment en Malaisie et ailleurs
par
Alfredo Jalife-Rahme

La guerre en Syrie a montré que les Forces armées US ont perdu leur supériorité en matière conventionnelle au profit de la Russie. La mise au point par Moscou d’une nouvelle génération de vecteurs nucléaires hypersoniques devrait également attester le dépassement des États-Unis en matière nucléaire. Cherchant à rattraper son retard, le Pentagone entend profiter —tant qu’il en est encore temps— de sa supériorité quantitative nucléaire pour imposer ses choix à la Russie et à la Chine.
Epidémie
La corruption au Parti Populaire espagnol et la défenestration du président Rajoypar
Alfredo Jalife-Rahme

Contrairement à une idée reçue hors d’Espagne, la démission du gouvernement de Mariano Rajoy ne sanctionne pas sa politique, mais la corruption généralisée de son parti. Le Royaume se trouve dans la même situation que l’Italie et la France des années 90. De même, contrairement à la rhétorique occidentale, la corruption n’est pas un mal des anciens pays colonisés, mais des anciennes puissances colonisatrices.

Le président Donald Trump avait promis de nettoyer les écuries d’Augias. C’est bien ce qui a débuté à Hollywood avec l’affaire Weinstein. À son initiative ou simplement avec son appui, les principaux magnats d’Hollywood sont en train de tomber emportant dans leur chute les puritains du Parti démocrate. Replacé dans le contexte politique des États-Unis, cette affaire précède une opération similaire qui sera engagée contre la Silicon Valley et débouchera sur le Calexit.

Alors que la presse occidentale s’est moquée de la grand-messe du Congrès du Parti communiste chinois, Alfredo Jalife prend très au sérieux les annonces du président Xi. Loin de le comparer à un empereur, il voit en lui un des hauts fonctionnaires qui ont fait la Chine millénaire. Il observe la poursuite du projet de la route de la soie et la volonté affichée d’y associer des investisseurs occidentaux via une souscription en dollars. Il note également la réforme de la structure de commandement des armées en vue de leur développement.

Pour le professeur Alfredo Jalife-Rahme, le principal géopoliticien latino-américain, la concomitance de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et de l’entrée de l’Inde et du Pakistan dans l’Organisation de coopération de Shanghai marque le basculement du monde. Désormais, la déglobalisation est en marche.

Pékin recule quant à son projet d’ouverture d’une bourse pétrolière, pourtant prévue depuis 20 ans. C’est que la Chine ne souhaite pas répondre tout de suite à la guerre financière que lui livrent les États-Unis. Discrètement, le président Xi avance d’autres pions, notamment le développement exponentiel de sa propre production de pétrole.

Il est d’usage dans la presse occidentale de prendre un air savant et d’expliquer la rivalité entre l’Arabie saoudite et l’Iran sur la base de rivalités religieuses (sunnites contre chiites) ou ethniques (arabes contre perses). Pourtant l’Histoire contredit cette interprétation, tandis qu’un coup d’œil sur la carte des hydrocarbures rend ce conflit limpide.

Dans cet article, qui a fait beaucoup de bruit en Amérique latine, Alfredo Jalife-Rahme assure que la hausse d’un quart de point des taux d’intérêt de la Fed n’est pas liée à l’économie états-unienne, mais correspond à une stratégie internationale. Parmi les conséquences qu’il anticipe, de très graves problèmes économiques en Amérique latine et dans les Brics. Si aucun État latino-américain ne semble en mesure de réagir, Moscou pourrait prendre une initiative dans les prochains jours.
Il n’y aura pas de Troisième Guerre mondiale
Obama et Poutine coopèrent contre le djihadisme globalpar
Alfredo Jalife-Rahme

Le professeur Alfredo Jalife-Rahme, l’un des principaux géopoliticiens actuels et conférencier dans de nombreuses académies militaires et diplomatiques aussi bien occidentales que russes ou chinoises, consacre sa chronique dans le principal quotidien d’Amérique latine à la nouvelle donne en Syrie. Il observe que la plupart des journalistes se sont trompés aussi bien sur la guerre que sur l’entrée en scène de la Russie et de l’OTSC. Il rend hommage à notre travail précurseur.
Les États-Unis évaluent leur nouvelle stratégie face à la Russie et à la Chine
par
Alfredo Jalife-Rahme

Alors que l’autorité à Washington n’a jamais été aussi fracturée et incohérente, Alfredo Jalife observe les positions d’Henry Kissinger et de la Rand Corporation. Le stratège mythique des États-Unis déplore un monde qui n’est plus gouverné par des États souverains, tandis que le groupe de réflexion du complexe militaro-industriel envisage comment Washington peut dominer le chaos global.

« Qui trop embrasse mal étreint », dit-on. À vouloir à la fois négocier avec l’Iran, détruire le « Moyen-Orient élargi » et l’Ukraine, ruiner la Russie, encercler et menacer la Chine tout en préparant de nouvelles guerres en Amérique latine, les États-Unis ont dû se résoudre à faire quelques pas en arrière. Pour calmer ses vassaux européens, l’Empereur Obama a dépêché son fidèle Kerry à Sotchi reprendre langue avec le chef rebelle Poutine auquel il refusait d’adresser un regard depuis un an. Il fut convenu de reprendre les affaires (et d’abroger les sanctions européennes lorsque les multinationales US auront été servies), de laisser la Novorossia tranquille, et de former un gouvernement de transition en Syrie.

Jadis, le Conseil de sécurité des Nations unies pouvait prendre des sanctions à l’encontre de personnes, de groupes ou d’États qui menaçaient la paix mondiale. Mais aujourd’hui, Washington utilise le vocable de « sanctions » pour masquer ses agressions économiques contre ceux qui lui résistent. Bien sûr, les « sanctions » unilatérales des États-Unis sont illégales en droit international. Il ne s’agit en réalité que d’embargos, forme moderne des sièges militaires.

Les débats sur l’avenir de l’euro doivent être révisés au regard du projet nord-américain d’améro. En détruisant eux-mêmes le dollar, les États-Unis pourraient en priver certains détenteurs actuels. Ils pourraient aussi officialiser une vaste zone monétaire et proposer sa fusion avec celle de l’euro. S’il devait voir le jour, le projet d’améro signifierait un profond changement de la politique états-unienne qui privilégierait désormais sa base continentale dans sa conquête du monde.

Pour le géopoliticien mexicain Alfredo Jalife-Rahme, le conflit entre les États-Unis et la Russie ne se joue pas au niveau de leurs présidents. En témoigne le fait que la propagande anti-Russe est principalement due aux publications liées aux financiers anglo-saxons. La guerre mondiale est déjà là, s’exprimant d’abord sur des théâtres d’opération périphériques et par des cyber-attaques. Si, dans les prochaines années, rien n’est fait par la Maison-Blanche pour contenir le lobby financier, la guerre nucléaire deviendra inévitable.

Pour Alfredo Jalife, le G20 de Brisbane n’a pas été le théâtre d’un isolement de la Russie, mais d’une fracture toujours plus prononcée entre les membres des BRICS d’un côté, et les alliés de Washington de l’autre. Les premiers ont d’abord pris acte de la mauvaise foi des Occidentaux qui s’étaient engagés, en 2010 à Séoul, à une réforme du FMI jamais terminée. Puis, ils ont réaffirmé leurs intérêts communs et leur décision de créer un système international alternatif. Par ailleurs, il semble que l’acharnement des médias atlantistes à tourner en dérision le départ anticipé du président Poutine vise à masquer les rumeurs sur un possible attentat contre lui.
L’expansionnisme israélien et la balkanisation du Levant
Du « plan Yinon » à la « stratégie Yaalon »par
Alfredo Jalife-Rahme

Alors que les États-Unis d’une part, la France et la Turquie de l’autre, tentent de remodeler à leur façon le Levant, Alfredo Jalife-Rahme observe la continuité entre le plan d’Oded Yinon en 1982 et celui de Moshe Yaalon en 2014. Tout en soutenant les visions de l’un et des autres, Israël poursuit son propre projet de balkanisation de la région. Historiquement, Israël a toujours œuvré pour le démembrement des pays voisins.
Qu’ont en commun les guerres en Ukraine, à Gaza, en Irak, en Syrie et en Libye ?
par
Alfredo Jalife-Rahme

Pour le géopoliticien mexicain Alfredo Jalife-Rahme, la simultanéité des événements éclaire leur signification : après avoir annoncé la création d’une alternative au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, donc au dollar, la Russie doit faire face en même temps à l’accusation d’avoir détruit le vol de la Malaysian Airlines, à l’attaque de Gaza par Israël soutenu par les renseignements militaires US et britanniques, au chaos en Libye et à l’offensive de l’Émirat islamique au Levant. En outre, sur chacun de ces théâtres d’opération, les combats tournent autour du contrôle des hydrocarbures, dont le marché était jusqu’ici exclusivement opéré en dollars.

Loin d’être une alliance levantine au service des ambitions occidentales, le nouveau « califat » du XXIe siècle reprend les objectifs de l’impérialisme global : pour Washington, l’Émirat islamique constitue une arme de destruction massive des pays émergents, Russie, Inde et Chine. Alfredo Jalife analyse l’usage qu’il peut en être fait, bien au-delà de la Syrie et de l’Irak.

Malgré les pressions états-uniennes, l’Irak a refusé d’inscrire ses réserves pétrolières dans son bilan, c’est-à-dire de les céder aux compagnies étrangères par une simple voie comptable. Le Mexique, par contre, l’a fait. Conclusion : il est peu probable que le Mexique soit envahi par une armée privée comme l’Irak l’est aujourd’hui.

Alors que la campagne médiatique en faveur de l’exploitation des gaz de schistes se poursuit dans le monde anglo-saxon et ses alliés, un rapport parlementaire états-unien de 2011, tenu secret jusqu’à aujourd’hui, révèle les prétendus « secrets commerciaux » et autres « produits exclusifs » de la fracturation hydraulique. Il s’agit en réalité de substances cancérigènes ou polluantes, presque toutes interdites.

Une conférence du chef d’état-major US atteste que ses armées refusent d’entrer en guerre contre la Russie et admettent qu’elles peuvent être dépassées d’ici dix ans. Le général Martin Dempsey entend utiliser la prochaine décennie pour ne pas perdre sa supériorité sur le reste du monde. Cependant, ses propos montrent l’extraordinaire décalage entre d’un côté la politique de provocation néo-conservatrice —qui tente d’entraîner la Russie dans une guerre en Ukraine— et, de l’autre, la réalité des forces armées états-uniennes.
« Le monde au microscope »
L’Allemagne et la Chine fondent la nouvelle route de la soie à travers la Russiepar
Alfredo Jalife-Rahme

Le gigantesque projet de Nouvelle route de la soie, adopté en mars 2013, scelle l’alliance entre Beijing et Moscou. Le président Xi est venu à Berlin proposer de le poursuivre en Europe occidentale jusqu’en Allemagne. S’il devait être réalisé, il marquerait la fin de la supériorité états-unienne et la dislocation de l’Union européenne.
Blackstone et Jacob Rothschild, bénéficiaires de la disparition de l’avion de Malaysia Airlines ?
par
Alfredo Jalife-Rahme

Les recherches internationales de l’avion disparu MH 370 ont montré que Washington était en mesure de suivre l’appareil bien au-delà de ce qu’il prétendait jusqu’ici et qu’il a mis une semaine pour révéler ce qu’il savait. Elles ont aussi montré que la Chine n’avait pas de ports de ravitaillement pour déployer sa marine dans une zone aussi vaste. Mais au-delà du fait divers et de ce qu’il révèle des capacités stratégiques de chacun, force est de constater que cette énigmatique disparition fait des heureux : Blackstone et Jacob Rothschild.

La polémique sur le gaz de schiste ne cesse de se développer. Officiellement aux États-Unis, ce type de combustible est en voie d’assurer l’indépendance énergétique du pays. Par contre, en Russie, il ne s’agirait que d’une vieille technique remise au goût du jour. Elle permettrait de réaliser quelques belles opérations avant de sombrer. Alfredo Jalife observe les similitudes entre ce débat et celui qui l’a précédé sur le pic pétrolier.
Le projet de Zone de libre-échange transatlantique
Otan économique et/ou G-2 géopolique ?par
Alfredo Jalife-Rahme

Le projet de Barack Obama de créer une Zone de libre-échange transatlantique ne doit pas être envisagé du seul point de vue économique. Il s’agit de donner une identité capitaliste et de souder les Etats membres de l’OTAN. De ce point de vue, ce projet est un moyen de prolonger la prééminence des États-Unis en leur arrimant l’UE. A contrario, c’est une déclaration de guerre au reste du monde en général et aux BRICS en particulier.

Un peu partout dans le monde, des voix s’élèvent pour dénoncer le mythe du gaz de schiste. Outre la bulle spéculative qu’elle est en train de produire, cette escroquerie ne sera pas sans lourdes conséquences pour les États-Unis. En effet, l’Administration Obama s’est auto-persuadée que le pays se dirigeait vers une indépendance énergétique durable.

Après avoir racheté l’essentiel de Yukos, puis avoir conclu une joint-venture avec Exxon-Mobil pour exploiter le pétrole de la Mer Noire, Rosneft vient d’absorber TNK-BP. Ce faisant, la Russie —qui dispose déjà avec Gazprom de la première entreprise gazière mondiale— se dote de la première entreprise pétrolière mondiale. L’analyste Alfredo Jalife-Rahme compare la stratégie nationale de Vladimir Poutine à la logique mercantile libérale qui prévaut dans son pays, le Mexique ; un parallèle qui a valeur d’exemple.

Les Occidentaux ont sous-estimé le retour de l’Égypte sur la scène internationale. Ils n’ont pas vu non plus l’échec du « containement » de l’Iran et l’habile diplomatie de Téhéran pour ôter les Frères musulmans de l’influence saoudienne. Alfredo Jalife décrit cette évolution rapide qui change en partie la donne proche-orientale.

Les réunions s’enchainent à cadence élevée pour les dirigeants mondiaux. Après le sommet de l’Otan et le G8 à Chicago et juste avant le sommet de la terre à Rio, puis le Sommet européen à la fin du mois à Bruxelles, Alfredo Jalife analyse la réunion du G20 qui vient d’avoir lieu au Mexique. Selon lui, 2012 est une année de transition et les contradictions qui traversent ce gouvernement économique mondial sont trop importantes pour espérer des décisions spectaculaires. À l’ombre des pyramides mexicaines, c’est du côté des rencontres bilatérales qu’il nous invite diriger notre regard.
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