Jean Bricmont
Figure du mouvement anti-impérialiste, Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a publié Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ? (Éditions Aden, 2005).

Incapable de se reconstruire idéologiquement depuis la disparition de son grand frère soviétique, la gauche européenne s’est abîmée dans les combats sociétaux à l’intérieur et l’interventionnisme humanitaire à l’extérieur. En pleine incohérence, elle appelle à la protection des peuples par l’impérialisme états-unien. Mais comment peut-on souhaiter protéger qui que ce soit quand on a soi-même renoncé à sa liberté ?
A propos de l’affaire Balme, du Front de Gauche et de « qui est pris qui croyait prendre »
par
Jean Bricmont

Une offensive coordonnée, impliquant Terra Nova, le think tank sur lequel s’appuie le président François Hollande, et une officine stipendiée par l’ambassade des Etats-Unis à Paris, vise à censurer certains sujets à gauche et à exclure des formations de gauche les personnalités qui les portent. Des consignes ont été données en mai au sein du Parti socialiste et, en juin, le Parti de gauche a choisi de les suivre. Première victime de cette épuration, le maire de Grigny, René Balme, a été contraint à la démission. Réagissant à cette cabale, l’universitaire belge Jean Bricmont s’interroge sur les dérives de la gauche française et les méthodes indignes qu’elle emploie.

L’universitaire Jean Bricmont dénonce le fait que les médias mainstream en Europe réduisent le débat d’idée à des questions d’image, et limitent le spectre de l’expression et de la pensée à un politiquement correct qu’ils auraient eux-mêmes préalablement défini. Tels les sophistes de l’antiquité, les journalistes occidentaux ne s’embarrassent plus de considérations quant à l’éthique, la justice ou la véracité des faits. Ils font le choix de se mettre au service d’un système de communication militaire, et développent des raisonnements dont le but est uniquement l’efficacité persuasive, et non la vérité.

Alors que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, milite pour la mise en œuvre du nouveau concept juridique de « responsabilité de protéger », le président de l’Assemblée générale, MIguel d’Escoto, invitait quatre intellectuels à éclairer les délégations en présentant leurs analyses. La table ronde réunissait Gareth Evans (un des auteurs du concept), Noam Chomsky, Ngugi wa Thiong’o et Jean Bricmont, dont nous reproduisons l’intervention.
Une stratégie citoyenne contre l’apartheid et la guerre
Trois idées simples pour mettre fin au soutien politique aux crimes israélienspar
Jean Bricmont

Alors qu’Israël poursuit ses bombardements contre la population palestinienne et que les paramilitaires du général Mohamed Dahlan attendent à la frontière égyptienne l’ordre d’entrer à Gaza pour y massacrer les familles du Hamas, les opinions publiques européennes se sentent impuissantes à agir. Malgré leur ampleur, les manifestations se succèdent, sans impact sur les responsables politiques. Le professeur Jean Bricmont propose une stratégie simple pour changer les rapports de force en Europe et, à terme, mettre fin au soutien dont dispose le régime d’apartheid israélien.

Figure du mouvement anti-impérialiste, Jean Bricmont a ouvert la table ronde sur l’ingérence humanitaire à la conférence Axis for Peace 2005. Dans ce texte extrait de son dernier livre, « Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ? », il explique que la paix ne peut s’appuyer que sur le droit international et que le droit d’ingérence, comme l’instrumentalisation des droits de l’homme, ne sont que des masques derrière lesquels se cache le droit du plus fort.

Ouvrant la table ronde sur l’ingérence humanitaire à la conférence Axis for Peace 2005, le professeur Jean Bricmont a souligné que l’impératif moral auquel les opinions publiques ouest-européennes se soumettent n’est qu’une injonction de communication pour leur faire accepter l’expansion de l’hégémonie. Pour une compréhension lucide de ces conflits, il convient de faire abstraction des présupposés moraux et de revenir à une analyse politique des faits.

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