Guerres de basse intensité
Si la guerre oppose classiquement des États entre eux, les « conflits de basse intensité » opposent un État à des acteurs non-étatiques. L’expression, créée par le chef d’état-major privé de la reine Elizabeth II, Sir Frank Kitson, s’applique aux contre-insurrections dans les colonies, à la lutte contre la subversion durant la Guerre froide, et à certaines opérations de « maintien de la paix ».
Alors que les résistants, rebelles ou autres guérilleros cherchent à se mouvoir dans la population « comme un poisson dans l’eau », selon la formule de Mao Zedong, la guerre de basse intensité vise d’abord à séparer les combattants du reste de la population, au besoin en déplaçant de force les populations isolées dans des zones surveillés, puis à « neutraliser » les individus suspectés d’être des combattants.
Le développement récent d’opérations de « maintien de la paix » par l’ONU illustre la dérive de l’Organisation au service des grandes puissances. Ce qui devait être exceptionnel est devenu routinier : les Nations Unies déploient des forces militaires non pour surveiller l’application d’accords de paix, mais pour imposer ces accords à des parties récalcitrantes, devenant ainsi elles mêmes parties du conflit. Ce phénomène s’est accentué avec la réforme Brahimi en totale contradiction avec les principes de la Charte de San Francisco.
Depuis la disparition de l’Union soviétique, l’OTAN abandonne son caractère d’armada conventionnelle et se spécialise dans les guerres de basse intensité. En Afghanistan, elle entraîne les armées alliées à ce type de combat.


L’Institut français des relations internationales (IFRI) publie en fascicule la version française d’une étude sur les théories françaises de la contre-insurrection et leur recyclage dans la pensée stratégique états-unienne.
L’auteur s’efforce d’aborder de manière objective un sujet généralement très passionnel. Il décrit d’abord la genèse de cette doctrine, depuis la pacification de l’Algérie par Bugeaud. Puis il souligne la contradiction entre la justesse de l’analyse militaire durant la décolonisation de (...)

Le secrétaire à la Défense Robert Gates s’apprêterait à nommer un nouvel assistant pour les Opérations spéciales, les Conflits de basse intensité et les Moyens interdépendants : le Michael A. Sheehan.
Le colonel Sheehan est un spécialiste de longue date des assassinats ciblés. Il s’est notamment illustré dans l’armée de terre au Panama et au Salvador sous uniforme US, puis en Somalie et à Haïti sous casque bleu. Il passa au civil et fut nommé ambassadeur itinérant pour le contre-terrorisme, puis directeur (...)

Formidables vecteurs de diffusion des idées, mais aussi redoutables moyens de manipulation des masses pour atteindre des objectifs de politique intérieure et extérieure, les médias ont toujours été une arme à double tranchant. Avec l’arrivée des nouvelles technologies qui permettent, outre la mobilisation de l’opinion à plus grande échelle, l’intrusion des pouvoirs économique et politique dans la vie privée, les visées géostratégiques ont trouvé un nouveau vecteur leur permettant plus que jamais d’avancer masquées. Revenant sur quelques cas médiatiques illustrant bien le phénomène, Domenico Losurdo conclut son étude par une note d’espoir : les mouvements de résistance à l’Empire s’approprient de mieux en mieux les nouvelles technologies de communication.

La femme d’affaire et journaliste néconservatrice Ann Marlowe vient de publier la première étude sur la vie et l’oeuvre du théoricien français de la contre-insurrection David Galula. Cette étude est d’autant plus importante que Mme Marlowe est proche du général David Petraeus dont la stratégie en Afghanistan est principalement inspirée par les théories de Galula.
Né en 1919 en Tunisie, dans une famille de marchands juifs, David Galula fut naturalisé français en 1929 et élevé au Maroc. Se destinant à la (...)

Loin d’avoir rompu avec la pratique des exécutions extra-judiciaires (dites aussi « assassinats ciblés ») dont l’administration Bush avait fait un grand usage, l’administration Obama en a fait un outil prioritaire d’intervention.
Selon le Washington Post, la Maison-Blanche a réservé 9,8 milliards de dollars pour les Opérations spéciales en 2011 (6,3 milliards imputés sur le budget général et 3,5 milliards de dépenses exceptionnelles) .
Sous l’autorité de l’amiral Eric T. Olson, des interventions (...)

Les vieilles méthodes de contre-insurrection sont de retour. Après avoir réactivé son réseau d’enlèvement et de séquestration dans 66 pays, Washington a réactivé la formation à la répression des régimes amis. Dans la plus grande discrétion, des « Académies de police » ont été ouvertes aux Etats-Unis, en Hongrie, en Thailande et au Bostwana. Une autre est en construction au Salvador. Le contenu de certains programmes est si peu avouable qu’il a été classifié.

C’est dans le plus grand silence de la presse internationale que l’armée pakistanaise, encadrée par ses instructeurs US en contre-insurrection, mène depuis mars « l’Opération Tremblement de terre » (« Zalzada » en ourdou). L’action est supervisée par le général Michael Hyden, directeur de la CIA, venu spécialement sur place pour l’occasion, en mars.
La 14e division de l’armée pakistanaise a entrepris de « nettoyer » le Waziristan (zone tribale) des éléments soutenant l’insurrection contre l’OTAN en (...)

Dans un entretien au Los Angeles Times du 15 avril 2008, Osman Öcalan (frère du dirigeant emprisonné Abdullah Öcalan) atteste que les États-Unis fournissent un soutien logistique au PKK, alors même que l’organisation kurde est considérée comme « terroriste » par le département d’État. Depuis 2003, ils livrent des camions de matériels au PKK tous les deux ou trois mois.
Comme nous l’indiquions dans ces colonnes, la main droite du Pentagone ignore ce que fait sa main gauche. D’un côté, Washington a planifié (...)

Selon le président équatorien, Rafael Correa, son homologue colombien, Alvaro Uribe, aurait plusieurs fois fait échouer la libération des otages des FARC, en tentant de profiter de ces moments pour lancer des opérations militaires au mépris de la parole donnée.
Selon la sénatrice colombienne Piedad Cordoba, la France avait offert aux FARC un téléphone satellitaire pour conserver un contact permanent lors des négociations pour la libération d’Ingrid Betancourt. Mais lors d’une opération conjointe (...)

Les 20 États latino-américains du Groupe de Rio, réunis le 7 mars à Saint-Domingue, ont adopté une déclaration commune soulignant l’inviolabilité de leurs frontières. Devant ses homologues, le président colombien a présenté les excuses de son pays à l’Équateur, pour avoir lancé une opération militaire sur son territoire : l’assassinat pendant leur sommeil de membres des FARC lors d’un bombardement avec des munitions guidées. Cette réconciliation marque l’échec provisoire de la tentative états-unienne d’internationaliser le conflit intérieur colombien pour déstabiliser la région et mettre un terme à la révolution bolivarienne en cours au Venezuela, en Bolivie et en Équateur.

Début août —c’est-à-dire bien avant que le sujet ne soit abordé par les médias dominants—, Thierry Meyssan révélait dans nos colonnes le projet d’intervention militaire conjointe états-uno-turque contre le PKK. Cependant, la main droite du Pentagone ignorant ce que fait sa main gauche, ce plan n’a pas tardé à se heurter à une autre réalité qu’analyse ici Justin Raimondo : le PKK est lui-même armé par le Pentagone !

Le Pentagone a planifié une opération conjointe de ses forces spéciales et de ses homologues turques contre les séparatistes du PKK en territoire irakien. Cette attaque aurait des objectifs bien plus large que ceux annoncés : renforcer le pouvoir militaire turc face aux Démocrates-musulmans de l’AKP et éliminer les dirigeants kurdes irakiens qui refusent le pillage de leur pétrole par les Anglo-Saxons. Sous la menace, les Kurdes irakiens se sont engagés hier à mettre fin aux activités du PKK dans leur région et ont adopté une loi régionale sur le pétrole.

Alors que le président Bush met en garde ses concitoyens contre le danger « d’Al-Qaïda en Irak » qui formerait des cellules pour attaquer les États-Unis, des officiers supérieurs états-uniens ont admis que cette organisation n’existait pas. Les généraux Casey et Kimmitt ont reconnu qu’Al-Zarkaoui était une fabrication de leurs services de guerre psychologique et le général Bergner a déclaré que son successeur, Al-Baghdadi, était un acteur.

Deutsche Presse-Agentur et Agenzia Giornalistica Italia rapportaient jeudi 7 juin 2007 que la police allemande avait surpris des « hommes des services de sécurité US […] tentant de dissimuler des explosifs militaires C4 à travers un point de contrôle à Heiligendamm » où se tenait le sommet du G8. Après que la valise contenant la charge explosive a été détectée par les appareils de contrôle, précisent les agences, les agents états-uniens, habillés en civil, se sont immédiatement identifiés. La police (...)


Terrorisme et manipulation de la société civile