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Après le rappel par le gouvernement français de son ambassadeur [jeudi 7 février], la première chose que je voudrais répéter avec force, c’est que l’Italie et le gouvernement italien considèrent la France comme un pays ami et son peuple, avec sa tradition démocratique millénaire, comme un point de référence, au niveau mondial, dans les conquêtes des droits civils et sociaux. En tant que ministre du développement économique, du travail et des politiques sociales, j’ai toujours regardé la France et son (...)

Depuis Silvio Berlusconi, l’Italie tente de se rapprocher de la Russie avec laquelle elle a de nombreux intérêts communs. Cependant, jamais les fiançailles ne débouchent sur d’importantes mesures concrètes, l’Italie étant membre de l’Otan et, à ce titre, contrainte à être une ennemie de la Russie.

Contrairement à la communication officielle et aux commentaires des différents partis politiques, personne ne s’oppose aux dépenses du nouveau gouvernement italien. La totalité des formations politiques soutient au contraire l’accroissement des dépenses militaires même si elle n’est aucunement exigée par la situation.

Depuis la réorganisation de 2012, la base US de Camp Darby en Italie n’abrite plus des hôpitaux de campagne pour le Moyen-Orient. C’est devenu à la fois une vaste réserve pour les épiceries des autres bases américaines occidentales et un gigantesque arsenal. Loin d’être réduit comme cela avait été annoncé, le camp ne cesse de s’agrandir.

A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, les troupes alliées occupèrent le continent européen. Si la France et la Russie s’en sont retirées aujourd’hui, les États-Unis et le Royaume-Uni y conservent une partie de leurs troupes. Depuis un an, le Pentagone, prévoyant une guerre mondiale contre la Chine et la Russie, utilise ses nombreuses bases en Italie pour augmenter de manière massive le stockage de ses armes en Europe, y compris des bombes atomiques.

Recevant le Premier ministre italien Guiseppe Conte, le 21 juillet 2018, le président Donald Trump a publiquement confirmé qu’il reconnaissait la prééminence de l’Italie en Libye.
Ce faisant, la Maison-Blanche sapait les efforts de l’Élysée pour s’approprier le pétrole libyen.
Durant la guerre de l’administration Obama contre la Libye, le Premier ministre italien de l’époque, Silvio Berlusconi, fut la seule personnalité occidentale à tenter de défendre le Guide Mouammar Kadhafi. Il avait été rappelé à (...)

Les dirigeants de la République italienne n’ont pas organisé de grand défilé militaire pour célébrer le 72ème anniversaire du régime. Ce n’était pas souhaitable, puisque l’Italie —en violation de sa Constitution— est discrètement engagée sur 20 théâtres d’opération dans le monde et ne cesse d’étendre ses missions au profit de l’Otan, c’est-à-dire des États-Unis.
« L’art de la guerre »
Pour l’Italie nouveau gouvernement, même « allié privilégié »par
Manlio Dinucci

Contrairement à la manière dont il se présente, le nouveau « gouvernement du changement » italien n’est aucunement « anti-système » : il remet certes en cause le fonctionnement de l’Union européenne, mais surtout pas sa vassalité aux États-Unis via l’Otan. Les structures restant en place, les proclamations sur le rapprochement avec la Russie, par exemple, resteront lettres mortes.

Manlio Dinucci dresse le bilan de soixante-dix ans de relations entre l’Italie d’une part, les États-Unis et l’Otan de l’autre. Laissant de côté la question du terrorisme sous faux drapeau organisé par l’Alliance sur le sol italien lors des années de plomb, il relève uniquement l’engagement des armées italiennes pour le compte de son « allié » ; une Histoire qui parle d’elle-même.
« L’art de la guerre »
L’Otan et les bombes nucléaires ne sont pas des thèmes électorauxpar
Manlio Dinucci

Si les débats de la campagne électorale législative italienne abordent la question du rôle de l’Union européenne, aucun ne s’intéresse à celui de l’Otan. Pourtant les deux institutions sont les deux faces, civile et militaire, d’une seule et même institution. Tant mieux pour le Pentagone qui peut ainsi faire avancer son agenda sans être remarqué.

Le Pentagone a déployé des F-35, à Ghedi (Italie), capables de porter des bombes nucléaires, lesquelles sont stockées sur place en violation du Traité de non prolifération (TNP). De fait, la participation de l’industrie italienne à l’assemblage des nouveaux avions l’intègre au gigantesque complexe militaro-industriel US dirigé par Lockheed Martin

Alors que les armées françaises sont déjà installées dans leur nouveau Pentagone, l’Italie commence juste la construction du sien. Partout, les États-membres de l’Otan s’organisent selon le modèle de leur supérieur états-unien. Ce changement de locaux correspond à une autre évolution : celle des moyens et des objectifs.
« L’art de la guerre »
Grandes manœuvres nucléaires à la Chambre des députés italiennepar
Manlio Dinucci

Le parlement italien vient de ratifier de facto le rejet par l’Otan du désarmement nucléaire en s’appuyant sur la fable d’une alliance atlantique où chaque voix compte. En réalité, en 2011, l’Otan n’a pas simplement outrepassé une résolution de l’Onu en attaquant la Libye pour en changer le régime, elle a aussi violé ses propres statuts en ne réunissant pas le Conseil de l’Atlantique-Nord pour en obtenir le feu vert. L’idée que ce Conseil pourrait prévenir une dérive impérialiste de l’Alliance est donc un leurre connu de tous ses membres.

Le relevé annuel du commerce international des armes par le Sipri (Stockholm International Peace Research Institute) fait apparaître une forte croissance des exportations italiennes au cours de l’année 2016. Ce résultat est à mettre en perspective avec la demande répétée de Washington aux membres de l’Otan d’augmenter leurs dépenses militaires ; demande à nouveau formulée avec insistance par le président Trump.

Après la France, l’Italie va regrouper l’ensemble de ses services de direction militaire au sein d’un Pentagone local. Petit à petit, chaque membre de l’Otan est prié de s’organiser sur le modèle de son grand-frère, les États-Unis. Cette évolution transforme en profondeur les missions des armées, en violation de la Constitution italienne.

C’est l’aboutissement d’une longue dérive. Le nouveau Livre blanc de la Défense italienne consacre le choix de la guerre. Alors que la Constitution italienne répudie la guerre en tant qu’instrument d’atteinte à la liberté des autres peuples et comme mode de solution des conflits internationaux, la classe politique consacre l’allégeance à l’Otan et à l’impérialisme états-unien. Ceci, alors même qu’un anti-impérialiste vient d’accéder à la Maison-Blanche.
« L’art de la guerre »
Non à la « réforme » belliciste de la Constitution italiennepar
Manlio Dinucci

La réforme constitutionnelle proposée aux Italiens et rejetée par eux visait avant tout à centraliser le pays ; donc à augmenter les pouvoirs du Premier ministre au détriment de ceux des régions. Elle faisait aussi l’impasse sur la démolition de l’actuel article 11 qui proscrit la guerre.

Les États-Unis viennent de faire rejeter —par leurs alliés au sein du Premier comité de l’Assemblée générale de l’Onu— une proposition visant à l’élimination totale des armes nucléaires. Cependant, il est possible pour les États abritant illégalement des bombes atomiques états-uniennes d’en exiger leur retrait de leur territoire en application de l’article 2 du Traité de non-prolifération.

Manlio Dinucci revient sur l’indécence consistant à afficher sa solidarité avec les victimes du tremblement de terre qui vient de frapper le centre de l’Italie, tout en ne manifestant que du mépris pour les victimes des guerres engagées secrètement, avec l’Otan, par la même Italie.

L’Italie vient de constituer une Commission d’enquête parlementaire sur le désastre du Moby Prince qui coûta la vie à 140 personnes, en 1991. En effet, bien que jusqu’à présent, la Justice italienne ait imputé au capitaine du navire la responsabilité de l’accident, de nombreux éléments attestent au contraire de celle des soldats états-uniens.

La police italienne a arrêté à Naples un Irakien de 46 ans, Aziz Ehsan, qui faisait office d’officier de liaison entre Daesh et la “Camorra” (organisation mafieuse de Campanie).
Les officiels évoquent également des liens de Daesh avec “Cosa Nostra” en Sicile et la “Ndrangheta” en Calabre.
Depuis septembre 2014, Daesh contrôle le trafic d’héroïne afghane. Cependant, jusqu’à présent cette information n’avait été publiée que par le Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants, jamais par des autorités (...)

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, c’est-à-dire après l’épisode fasciste, la République italienne —comme le Japon et l’Allemagne fédérale— s’interdisait d’avoir recours à la guerre. Bien que toujours présent dans sa Constitution, cette prohibition a volé en éclats lors de la guerre du Golfe sans provoquer la moindre réaction des grands partis politiques.

Selon sa Constitution, l’Italie s’interdit de faire la guerre, mais selon son gouvernement, il en va autrement. La ministre de la Défense, Roberta Pinotti, a ainsi fait l’apologie des bombardements US tout en dotant son pays de missiles tueurs. Bientôt Rome lancera ses propres opérations militaires.

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