Torture
Lorsqu’il fait passer son intérêt avant celui de ses mandants, l’État se transforme en Léviathan et institutionnalise la torture. Celle-ci peut avoir trois fonctions : l’obtention de renseignements, l’inculcation d’aveux, ou la sanction dissuasive. L’ONU a mis en place une série d’instruments internationaux pour mettre fin à ces pratiques, incluant la « Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » (1984), dont l’application est vérifiée par le Comité contre la torture.
Pourtant, durant la Guerre froide, les États-Unis ont généralisé cette pratique dans le tiers-monde, créant même deux écoles de torture à Panama (École des Amériques) et à Taiwan (Political Warfare Cadres Academy ). Cependant, cette pratique restait illégale et était principalement sous-traitée à des milices ou à des États alliés. En déclarant la « guerre globale au terrorisme », l’administration Bush a restauré l’usage de la torture, d’abord en la rendant publique hors du territoire US, puis en la légalisant aux États-Unis mêmes. Adaptant les techniques nord-coréennes étudiées par le professeur Albert D. Biderman, la torture pratiquée à Guantánamo, Bagram et dans les nombreuses prisons secrètes de la CIA et de la Navy visait à transformer des innocents en coupables en leur inculquant des aveux. Le régime Bush fabriquait ainsi les « témoignages » de repentis justifiant sa version des attentats du 11-Septembre et sa guerre au terrorisme.
L’administration Obama a officiellement interdit le recours à la torture. En réalité, rien n’a changé car la CIA et de la Navy ont multiplié les centres d’interrogatoires off shore.


Une Syrienne de 22 ans a avoué sur une chaîne de la télévision nationale avoir collaboré avec des groupes de terroristes armés à Duma, localité de la province de Damas, et avoir été complice dans l’enlèvement de femmes ainsi que des tortures dont elles faisaient l’objet au cours d’interrogatoires avant d’être assassinées.
Les aveux de Sabah Othman, une Syrienne de 22 ans née à Duma, ont été diffusés ce week-end par la télévision syrienne. Au début de ses déclarations, elle a dit s’être mariée à 14 ans et (...)

À l’approche de l’ouverture des primaires, les sept candidats en lice pour l’investiture républicaine se livrent à une surenchère néoconservatrice en matière de politique internationale. État des lieux.
Mitt Romney, numéro deux selon les sondages et considéré comme l’un des plus modérés des candidats, a appelé à « passer aux actions secrètes à l’intérieur de la Syrie pour obtenir un changement de régime ».
Rick Santorum, ancien sénateur de Pensylvanie, a estimé que la récente explosion d’un dépôt de missiles (...)

La revue scientifique PLOS Medecine publie une étude du Dr Vincent Iacopino (conseiller de l’association Physicians for Human Rights / Medecins pour les Droits de l’homme) et du général de brigade Stephen Xenakis sur le rôle des médecins au centre de torture de Guantanamo.
Le Centre de Guatanamo est composé de blocs distincts. L’étude porte sur neuf cas de personnes séquestrées dans la prison la moins dure du Centre. Elle montre que les médecins ont couvert les abus pratiqués et ont préparés les (...)

La Commission parlementaire canadienne sur la mission en Afghanistan a auditionné le Canadien Malgarai Ahmadshah, dit Pasha, le 14 avril 2010.
M. Ahmadshah, fut traducteur des forces armées canadienne à Kandahar de juin 2007 à juin 2008. Il a témoigné de ce que les militaires canadiens avaient maquillé, arrêtaient n’importe qui, et transféraient leurs prisonniers au NDS afghan pour qu’il les torture.
Malgarai Ahmadshah a admis ne pas avoir été témoin oculaire de ce qu’il rapportait, mais se fonder (...)

L’audition de l’Attorney General des Etats-Unis, Eric Holder, par la Commission sénatoriale de la Justice a tourné au vinaigre, le 14 avril 2010.
Interrogé sur la fermeture, toujours promise et maintes fois différée, de la prison de Guantánamo, M. Holder a été incapable non seulement de donner une date, mais d’indiquer ses intentions. Quinze mois après sa nomination, le secrétaire à la Justice n’a toujours aucune idée des détenus qui doivent être libérés et de ceux qui doivent être jugés par des (...)

La Commission canadienne d’examen des plaintes contre la police militaire (CEPPM) a en définitive auditionné Richard Colvin, six heures durant, le 13 avril 2010. Le Parti conservateur a vainement multiplié les embuches pour empêcher le diplomate de sortir de la réserve exigée par son statut.
M. Colvin, qui fut 18 mois en poste à Kandahar en 2006-07, a confirmé le témoignage qu’il avait livré à la Commission parlementaire sur la mission en Afghanistan, le 5 octobre 2009. Selon lui, tous les prisonniers (...)

Dans un témoignage écrit au cours d’un procès relatif à un prisonnier de Guantánamo et transmis au Times de Londres, le colonel Lawrence Wilkerson affirme que le président George W. Bush savait que la plupart des individus détenus dans ce centre n’étaient aucunement lié au terrorisme.
Wilkerson fut chef de cabinet du secrétaire d’Etat Colin Powell. Il s’est fait connaître en critiquant les manipulations qui ont conduit à la guerre contre l’Irak. Il avait déjà abordé la question des détenus de Guantánamo (...)

Alors que le déploiement de plus de 10 000 soldats états-uniens en Haïti a été qualifié par de nombreux leaders latino-américains d’invasion et d’occupation sous couvert d’aide humanitaire, on ne peut que s’interroger sur l’arrivée de l’USS Bataan.
Ce bâtiment de la Navy a été transformé au cours des dernières années en prison secrète flottante. Ses cales à fond plat, conçues pour abriter des troupes en vue d’un débarquement, ont été aménagées avec des cages. Les détenus y sont soumis aux mêmes expériences qu’à (...)

Maître Greg Craig, conseiller juridique de la Maison-Blanche, a une nouvelle fois présenté sa démission au président Obama qui l’a acceptée.
Avocat médiatique, Gregory Craig s’est illustré dans de nombreuses causes célèbres. Il défend en 1977 l’ancien directeur de la CIA Richard Helms accusé de faux témoignage devant le Sénat auquel il avait caché la responsabilité de l’Agence dans le coup d’État au Chili. Il n’écopera que d’une peine de prison avec sursis et 2 000 dollars d’amende.
En 1981, il défend John (...)

Vous pensez être informé sur ce qui s’est passé à Guantánamo et vous vous étonnez que le président Obama n’arrive pas à fermer ce centre de torture. Vous avez tort. Vous ignorez la véritable finalité de ce dispositif et ce qui le rend indispensable à l’administration actuelle.
Attention : si vous souhaitez continuer à penser que nous avons des valeurs communes avec les États-Unis et que nous devons être alliés avec eux, abstenez-vous de lire cet article.

Nous avons eu le privilège de rencontrer, le 29 juillet 2009, Sami al-Haj, ce journaliste et cameraman d’Al Jazeera emprisonné durant plus de 6 ans à Guantánamo, qui était de passage à Genève. Il a annoncé, à cette occasion, la création de l’Organisation humanitaire « Centre Guantánamo pour la justice », (Guantánamo Justice Centre) qu’il préside, et dont le siège sera basé à Londres, comme il le dira dans la conférence de presse qu’il tiendra le 30 juillet dans cette capitale. Cette ONG sera dirigée par l’ancien détenu britannique Moazzam Begg en qualité de Secrétaire général et aura une représentation à Genève et à Paris.

Dans un geste sans précédent, le président de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, Silvestre Reyes, a adressé une lettre aux personnels de la CIA, le 29 avril 2009 (document téléchargeable au bas de cette page).
Avant toutes choses, il y indique partager la politique du président Obama. Il condamne les ordres qui ont légalisé la torture, mais s’abstient de condamner les officiers qui ont appliqué ces ordres.
Puis, il affirme nécessaire de renforcer le contrôle parlementaire (...)

Violette Daguerre, née au Liban en 1955, docteur en psychologie, préside la « Commission arabe des droits humains » qu’elle a contribué à fonder. Elle s’est particulièrement engagée depuis 2001 pour exiger la fermeture du camp de torture de Guantánamo Bay. Elle évoque dans cet entretien les difficultés à faire réagir les médias, les ONG, les politiciens, quand il s’agit de ces victimes arabes et musulmanes, déshumanisées par la propagande de guerre et désignées comme « terroristes ».

Sami El-Haj, journaliste soudanais de la chaîne Al-Jazira, a été libéré après six ans et demi de détention à Guantánamo Bay. Silvia Cattori l’a rencontré lors de son passage à Genève où il est venu saisir les organes des droits de l’homme des Nations Unies. Elle ne s’est pas contentée de retranscrire ses propos car elle n’est pas sortie indemne de cet entretien. Elle les a donc accompagnés de ses commentaires. Au demeurant, personne ne peut rester insensible à ce qui n’est pas seulement une histoire individuelle, mais un témoignage vécu sur le système de terreur des États-unis.
