A M. George Bush,
Président des Etats-Unis d’Amérique
Depuis quelque temps, je me demande comment quiconque pourrait-il justifier
les contradictions flagrantes qui existent dans l’arène internationale - et
qui font l’objet de débats constants, en particulier dans les fora
politiques et entre étudiants de nos universités ?
Beaucoup de questions demeurent sans réponse.
C’est ce qui m’amène à discuter certaines de ces contradictions et de ces
questions, dans l’espoir que cela puisse apporter une opportunité d’y
trouver une solution.
Comment un adepte de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), le grand
Messager de Dieu, peut-il se sentir obligé de respecter les droits de l’
homme, de présenter le libéralisme comme s’il s’agissait d’un modèle de
civilisation, annoncer son opposition à la prolifération des armes
nucléaires et des armes de destruction massive, de faire de la « guerre
contre le terrorisme » son slogan et finalement d’œvrer à l’instauration d’
une communauté internationale unifiée - une communauté que le Christ et les
vertueux sur la Terre dirigeront un jour - tout en faisant que des pays sont
agressés, les vies, les réputations et les biens des gens détruits, et cela,
alors qu’il n’y avait qu’une chance minime d’attendre les. les «
criminels », dans un village, dans une ville, ou dans un convoi. Avec
malheureusement - les exemples existent - un village, une ville, ou un
convoi (sur une route) entièrement transformés en brasiers. ?
Ou bien, à cause de la possibilité qu’il y ait des armes de destruction
massive dans un pays, ce pays est occupé, près de 100 000 personnes
tuées, ses sources d’eau, son agriculture et son industrie détruites, près
de 180 000 soldats étrangers déployés sur son territoire, le sanctuaire des
domiciles privés de ses citoyens violé, et ce pays ramené au bas mot
cinquante ans en arrière ?
A quel prix ? Des centaines de milliards de dollars dépensés, ponctionnés
dans le trésor d’un pays et de certains autres, et des dizaines de milliers
de jeunes hommes et de jeunes femmes - constituant les troupes d’
occupation - exposés au danger, tenus éloignés de leur famille et de leurs
êtres chers, leurs mains tachées du sang d’autrui, soumis à une telle
pression psychologique que, tous les jours, certains d’entre eux se
suicident et que ceux qui retournent chez eux souffrent de dépression, sont
maladifs et aux prises de toutes sortes d’affections ; tandis que d’autres
se font tuer et qu’on remet leur dépouille à leurs proches.
Au prétexte de l’existence alléguée d’armes de destruction massive, cette
immense tragédie en est venue à englober les deux peuples : celui du pays
occupé, et celui du pays occupant.
Puis il fut révélé qu’aucune arme de destruction massive ne s’y trouvait,
pour commencer. Bien sûr, Saddam était un dictateur criminel. Mais
la guerre n’a pas été menée, qui aurait pu le renverser. Le but déclaré de
la guerre, c’était de trouver et de détruire des armes de destruction
massive introuvables ! Saddam a été renversé au passage, sur la voie d’une
autre objectif de guerre. Mais qu’importe : les habitants de la région s’en
réjouissent. Je fais observer que tout au long des nombreuses années de sa
guerre contre l’Iran, Saddam a été continûment soutenu par l’Occident.
Monsieur le Président, vous le savez sans doute : je suis enseignant. Mes
étudiants me demandent comment de tels actes pourraient-ils être mis en
cohérence avec les valeurs soulignées au début de cette lettre et se
conformer à la tradition de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), ce
Messager de paix et de pardon.
Il y a des prisonniers, à Guantanamo Bay, qui n’ont toujours pas été jugés,
qui n’ont pas d’avocat, que leurs familles ne peuvent pas voir et qui sont à
l’évidence maintenus en détention dans une terre étrangère, loin de leur
propre pays.
Aucune mission de surveillance de leurs conditions (de détention) et de leur
sort n’est en place.
Personne ne sait quel est leur statut : prisonniers (de droit commun),
prisonniers de guerre, prévenus ou condamnés ?
Des enquêteurs européens ont confirmé l’existence de prisons secrètes en
Europe, aussi.
J’ai eu beau chercher : je n’ai trouvé aucun texte, dans un quelconque
système juridique, qui autoriserait l’enlèvement d’une personne, ni que
cette personne - homme ou femme - soit retenue dans quelque prison secrète.
A ce sujet, je ne parviens pas à comprendre comment ce genre d’agissement
pourrait correspondre aux valeurs soulignées au début de cette lettre, à
savoir : les enseignements de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui), les
droits de l’Homme et les valeurs humaines.
Les jeunes gens, les étudiants et beaucoup de gens ordinaires se posent
beaucoup de questions à propos du phénomène que représente Israël.
Je suis certain que vous êtes familiarisé avec certaines d’entre elles.
Tout au long de l’Histoire, beaucoup de pays ont été occupés, mais je pense
que la création d’un nouveau pays, dans lequel on a amené un autre peuple,
est un phénomène sans aucun précédent historique.
Mes étudiants me disent que voici soixante ans seulement, ce pays n’existait
pas.
Ils me montrent de vieux documents et d’anciens globes terrestres et ils me
disent qu’ils ont eu beau chercher, ils n’ont pas trouvé de pays appelé «
Israël ».
Je leur conseille d’étudier l’histoire des Première et Seconde Guerres
mondiales.
Un de mes étudiants m’a dit qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, qui a
causé la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes, les
informations relatives au conflit étaient rapidement diffusées par les
protagonistes.
Chaque pays en conflit vantait ses victoires et célébrait les dernières
défaites de ses ennemis sur la ligne de front.
Après la guerre, ces pays prétendirent que six millions de Juifs avaient été
tués.
Ces six millions de personnes devaient avoir un lien de parenté avec au
minimum deux millions de familles.
Là encore, supposons que ces événements soient authentiques.
Doivent-ils se traduire logiquement par la création de l’Etat d’Israël en
plein Moyen-Orient, ou par un soutien à un Etat de ce genre ? Comment ce
phénomène peut-il être rationalisé, ou expliqué ? Monsieur le Président, je
suis convaincu que vous savez de quelle manière - et à quel prix - Israël a
été créé : plusieurs milliers de personnes ont perdu la vie, au cours de ce
processus ;
Des millions d’indigènes ont été transformés en réfugiés ;
Des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles, d’oliveraies,
des villes et des villages ont été détruits ;
Cette tragédie ne se limite pas exclusivement à l’époque de la création d’
Israël ; malheureusement, elle s’est poursuivie, et elle entre actuellement
dans sa soixantième année.
Un régime a été instauré, qui ne démontre pas la moindre pitié, même envers
des enfants, qui détruit des maisons alors que leurs habitants sont encore à
l’intérieur, qui annonce par avance sa liste de personnalités palestiniennes
à abattre, ainsi que ses plans à cette fin, et qui détient des milliers de
Palestiniens prisonniers dans ses geôles.
Un phénomène tel celui-ci est unique - ou en tous les cas extrêmement rare -
dans l’histoire récente.
Une autre grande question que posent les gens, c’est celle de savoir
pourquoi ce régime bénéficie-t-il d’un quelconque soutien ? Soutenir un tel
régime, est-ce conforme avec les enseignements de Jésus-Christ (Que la Paix
soit sur Lui), ou de Moïse (Que la Paix soit sur Lui), ou encore les valeurs
humanistes ? Ou bien devons-nous comprendre que le fait de permettre aux
habitants originels de ces terres - à l’intérieur et à l’extérieur de la
Palestine (dans la diaspora) - qu’ils soient chrétiens, musulmans ou juifs,
de déterminer leur sort irait à l’encontre de la démocratie, des droits de l
’homme et des enseignements des prophètes ? Sinon, pourquoi cette opposition
acharnée à tout référendum ? Le gouvernement palestinien, nouvellement élu,
vient de prendre ses fonctions.
Tous les observateurs indépendants ont confirmé que ce gouvernement est
représentatif de l’électorat.
Mais voilà : d’une manière totalement incroyable, on a placé ce gouvernement élu sous pression, et on lui a fortement « conseillé » de
reconnaître le régime israélien, d’abandonner la lutte et de suivre le
programme du gouvernement précédent.
Si le gouvernement palestinien actuel s’était présenté sur la plate-forme
électorale en question, le peuple palestinien aurait-il voté pour lui ?
Encore une fois, une position telle celle-là, prise en opposition au
gouvernement palestinien, peut-elle être considérée en adéquation avec les
valeurs que j’ai souligné plus haut ? Les gens disent aussi : « Pourquoi
toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu condamnant Israël
ont-elles fait l’objet d’un veto ? » Monsieur le Président, comme vous le
savez certainement, je vis parmi les gens de mon peuple, et je suis
constamment en contact avec eux - beaucoup de gens, dans l’ensemble du
Moyen-Orient, tiennent à me contacter, également.
Eux non plus, ils ne croient pas à ces politiques douteuses.
Il est de plus en plus évident que les peuples de notre région du monde sont
de plus en plus en colère contre ces politiques.
Il n’est pas dans mon intention de multiplier les questions, mais je tiens à
faire référence, également, à d’autres points.
Pourquoi toute réalisation technique et scientifique aboutie, au
Moyen-Orient, est-elle immédiatement transformée et dépeinte en menace pour
l’entité sioniste ? La recherche et développement, en matière scientifique,
n’est-elle pas un droit fondamental pour tout pays ?
Vous connaissez bien l’Histoire.
Mis à part le Moyen Âge, à quelle autre époque, dans l’Histoire, le progrès
scientifique et technique a-t-il été considéré comme un crime ? La
possibilité que des réalisations scientifiques soient utilisées à des fins
militaires est-elle une raison suffisante pour s’opposer carrément à la
science et à la technologie ? Si une telle assertion est vérifiée, alors
toutes les disciplines scientifiques, y compris la physique, la chimie, les
mathématiques, la médecine, l’ingénierie, etc. doivent être contrées.
Au sujet de l’Irak, on a raconté des mensonges
Quel en a été le résultat ? Je suis persuadé que dire des mensonges est
répréhensible dans n’importe quelle culture, et que vous n’aimeriez pas que
l’on vous mente.
Monsieur le Président, les Latino-Américains n’ont-ils pas le droit de se
poser la question de savoir pourquoi leurs gouvernements démocratiquement
élus sont contrés et les leaders golpistes soutenus ? Ou bien alors, doivent-ils constamment être menacés et vivre dans
la peur ? Les peuples d’Afrique sont des gens créatifs et talentueux, qui
travaillent très dur.
Ils peuvent un rôle important et précieux dans la satisfaction des besoins
de l’humanité, et contribuer à son progrès tant matériel que spirituel.
Mais la pauvreté et les dictatures violentes, dans la majorité des pays
africains, empêchent qu’il en soit bien ainsi.
Les Africains ne sont-ils pas fondés à demander pourquoi leurs énormes
ressources - notamment minières - sont en train d’être pillées, en dépit du
fait qu’ils en ont besoin plus que tout autre peuple ? Là encore, ces
agissements correspondent-ils en quoi que ce soit aux enseignements du
Christ et aux préceptes des droits de l’homme ? Le peuple courageux et
croyant d’Iran se pose lui aussi beaucoup de questions, et il a beaucoup de
griefs, dont le coup d’Etat de 1953, qui a entraîné le renversement du
gouvernement légal de l’époque, l’opposition à la révolution islamique, la
transformation d’une ambassade en un quartier général pour soutenir les
activités des contre-révolutionnaires opposés à la Révolution islamique, le soutien apporté à Saddam Hussein durant la guerre qu’il
a déclenchée contre l’Iran, un avion civil iranien abattu, tuant tous ses
passagers, le gel des avoirs de l’Iran, des menaces croissantes et l’
opposition aux progrès scientifiques et nucléaires de la nation iranienne, et beaucoup d’autres griefs
que je n’énoncerai pas ici de manière exhaustive.
Monsieur le Président,
Les événements du 11 septembre furent une horrible catastrophe.
L’assassinat d’innocents est déplorable et horrible, où que ce soit dans le monde.
Notre gouvernement a immédiatement fait connaître son dégoût pour les assassins, et il a offert ses condoléances aux familles endeuillées et exprimé sa commisération et sa sympathie pour les victimes.
Tous les gouvernements ont pour devoir de protéger la vie, les biens et le bien-être de leurs citoyens.
On dit un peu partout que votre gouvernement recourt à des systèmes extensifs de sécurité, de protection et d’espionnage - et même qu’il pourchasse ses opposants à l’étranger.
Le 11 septembre n’a pas été une opération [militaire] comme n’importe quelle autre.
Aurait-elle pu être planifiée et exécutée sans une coordination avec des services de renseignement et de sécurité - ou sans leur infiltration extensive ? Bien entendu, ce n’est là que timide hypothèse, en tout bien tout honneur.
Pourquoi les différents aspects de cette attaque ont-ils été gardés secrets ? Pourquoi ne nous dit-on pas quels sont les responsables qui ont négligé leurs responsabilités ? Et pourquoi les responsables et les coupables ne sont-ils pas identifiés, ni présentés devant un tribunal ? Tous les
gouvernement ont le devoir d’assurer à leurs citoyens sécurité et tranquillité d’esprit.
Or, depuis plusieurs années, le peuple de votre pays et les peuples riverains des points troublés de la planète n’ont plus de tranquillité d’esprit.
Après le 11 septembre, au lieu de cicatriser et de soigner les blessures émotionnelles des survivants et du peuple états-unien, immensément traumatisé par les attentats - certains médias occidentaux n’ont fait au contraire qu’intensifier le climat de peur et d’insécurité - certains parlant constamment de la possibilité de nouvelles attaques terroristes, afin de maintenir le peuple dans une peur incessante.
Est-ce rendre là un service au peuple états-unien ? Est-il possible d’estimer les dommages ainsi causés par la peur et la panique ? Les citoyens états-uniens vivent dans la peur constante de nouveaux attentats qui pourraient se produire à tout instant, n’importe où.
Ils se sentent profondément en insécurité dans les rues, sur leur lieu de travail, et même chez eux.
Qui pourrait vivre heureux, dans une telle situation ? Pourquoi les médias, au lieu de donner un sentiment de réconfort et de sécurité, et d’assurer au maximum la tranquillité d’esprit, ont au contraire renforcé le sentiment d’insécurité ? D’aucun pensent que cette paranoïa a pavé la voie - et a été la justification - en vue de l’attaque contre l’Afghanistan.
Encore une fois, le rôle des médias
Dans les chartes déontologiques des professions médiatiques, une diffusion
correcte de l’information et une relation honnête des événements sont des
préceptes fondamentaux.
J’exprime mon profond regret au sujet du mépris manifesté par certains
médias occidentaux pour ces principes.
Le principal prétexte pour attaquer l’Irak fut l’existence, dans
ce pays, d’armes de destruction massive.
Cela a été rabâché sans relâche - afin que le public finisse, de guerre
lasse, par le croire - et voilà : le terrain était préparé en vue de l’
attaque contre l’Irak.
La vérité ne finira-t-elle pas par être complètement perdue de vue, dans un
climat controuvé et entièrement trompeur ? Encore une fois, si on permet que
la vérité soit perdue de vue, comment cela peut-il être concilié avec les
valeurs rappelées plus haut ? La vérité est-elle perdue dans les sables, y
compris pour le Tout-Puissant ? Monsieur le Président, dans la plupart des
pays, dans le monde entier, les citoyens pourvoient aux dépenses des
gouvernements afin que leurs gouvernements, en retour, soient en mesure de
les servir.
La question, ici, est la suivante : « qu’est-ce que les centaines de
milliards de dollars, dépensés chaque année afin de financer la campagne
guerrière en Irak, a produit pour les citoyens états-uniens ? » Comme le sait
parfaitement votre Excellence, dans certains Etats de votre pays, il y a des
États-uniens qui vivent dans l’indigence.
Ces milliers de sans-abri et de sans-emploi représentent un énorme problème
Bien entendu, ce genre de problème existe - à plus ou moins grande échelle -
dans bien d’autres pays, également.
En ayant ces conditions déplorables à l’esprit, les dépenses gargantuesques
de la campagne militaire - imputées sur le budget public - peuvent-elles
être justifiées et tenues pour conformes aux principes rappelés en début de
cette lettre ? Que dit-on, quels sont les griefs des gens, dans le monde
entier, dans notre région, et dans votre pays ?
Mais mon principal souci - dont j’espère que vous le partagerez, au moins
pour partie - est le suivant : Les gens au pouvoir ont un temps défini à
passer aux affaires, ils ne sont pas appelés à gouverner indéfiniment, mais
leur nom sera enregistré dans l’histoire et ils sera constamment jugé dans
le futur immédiat, et aussi dans un futur plus éloigné.
Les gens vont passer notre présidence au peigne fin.
Aurons-nous réussi à apporter la paix, la sécurité et la prospérité aux
gens, ou au contraire l’insécurité et le chômage ? Aurons-nous cherché à
instaurer la justice, ou nous sommes-nous contenté de soutenir des groupes d
’intérêts particuliers, poussant beaucoup de gens dans une vie de pauvreté
et de difficulté, rendu une poignée de personnes riches et puissantes - tout
en acquérant leur soutien au prix de l’approbation du peuple et du
Tout-Puissant ? Aurons-nous défendu les droits des gens défavorisés, ou les
aurons-nous ignorés ? Aurons-nous défendu les droits de tous les hommes,
partout sur la planète, ou leur aurons-nous imposé des guerres, aurons-nous
interféré illégalement dans leurs affaires intérieures, aurons-nous créé des
prisons infernales et emprisonnés certains d’entre eux ? Aurons-nous dit la
vérité à notre peuple et aux autres, dans le monde entier, ou leur en
aurons-nous présenté une version controuvée ? Aurons-nous été aux côtés de
notre peuple, ou du côté des occupants et des oppresseurs ? Notre
administration aura-t-elle agi afin de promouvoir un comportement rationnel,
logique, l’éthique, la paix, en satisfaisant aux obligations morales, à la
justice, au service du peuple, de la prospérité, du progrès et du respect de
la dignité humaine, ou bien n’aura-t-elle servi que la force des canons ?
L’intimidation, l’insécurité, le mépris du peuple, le renvoi aux calendes
grecques du progrès et de l’excellence d’autres pays, et le piétinement des
droits du peuple ? Enfin, nous serons jugés sur la question de savoir si
nous sommes restés fidèles au serment propre à notre fonction, de servir le
peuple - ce qui est notre tâche primordiale - et fidèles aussi aux
traditions des prophètes - ou non ? Monsieur le Président, combien de temps
le monde continuera-t-il à tolérer cette situation ? Vers quoi cette pente
fatale conduit-elle le monde ?
Jusqu’à quand les peuples du monde entier devront-ils payer pour les
décisions incorrectes d’une poignée de dirigeants ? Combien de temps encore
le spectre de l’insécurité - qui émane des énormes stocks d’armes de
destruction massive - va-t-il hanter les peuples du monde entier ? Combien
de temps encore le sang des hommes, des femmes et des enfants innocents
va-t-il continuer à être répandu dans les rues, et les maisons des braves
gens à être démolies sur leurs têtes ?
La situation qui règne actuellement dans le monde vous satisfait-elle ?
Pensez-vous que la politique actuelle peut-être poursuivie ? Si les
milliards de dollars dépensés pour la sécurité, les campagnes militaires et
les mouvements de troupes étaient consacrés aux investissements et à l’aide
aux pays pauvres, à la promotion de la santé, à la lutte contre diverses
maladies, à l’éducation et à l’amélioration de la santé mentale et physique
des gens, à l’aide aux victimes de catastrophes naturelles, à la création d’
emplois et à la production, à des projets de développement et de lutte
contre la pauvreté, à l’instauration de la paix, à la médiation entre états
en conflit et à l’extinction des flammes de conflits ethniques, raciaux et
autres, où en serait aujourd’hui le monde ? Votre gouvernement et votre
peuple ne seraient-ils pas particulièrement fiers, et à juste titre ?
La situation politique et économique de votre économie ne serait-elle pas
meilleure ? Et, je suis désolé de vous le dire, aurait-on assisté à cette
haine mondiale, de plus en plus forte, envers les gouvernements américains
quels qu’ils soient ? Monsieur le Président, il n’est nullement dans mes
intentions de mettre qui que ce soit dans l’embarras.
Si les prophètes Abraham, Isaac, Jacob, Ishmael, Joseph ou Jésus-Christ (Que
la Paix soit sur Eux) étaient aujourd’hui parmi nous, comment jugeraient-ils
un tel comportement ? Aurions-nous un rôle à jouer dans le monde de la
Promesse, un monde dans lequel la justice sera universelle et Jésus-Christ
(Que la Paix soit sur Lui) sera présent. Et même : nous accepterons-t-ils ?
Ma question, fondamentale, est celle-ci : n’y a-t-il pas une meilleure façon
d’interagir avec le reste du monde ? Aujourd’hui, il y a des centaines de
millions de chrétiens, des centaines de millions de musulmans, et de
millions de personnes qui suivent les enseignements de Moïse (Que la Paix
soit sur Lui).
Toutes les religions célestes ont en partage un concept, qu’elles respectent
: le monothéïsme, ou la croyance en un seul Dieu, exclusivement.
Le saint Coran met l’accent sur ce mot commun, et il exhorte les croyants
des religions divines en ces termes : «
Dis ! Ô vous qui respectez le Livre ! Convenez avec nous d’une proposition
équitable entre nous et vous, aux termes de laquelle nous ne servirons
personne sauf Allah, auquel nous ne donnerons aucun associé.
Avec Lui, et quelques croyants de notre communauté ne prendrons personne
comme Seigneur, si ce n’est Allah, mais s’ils reviennent, alors ils diront :
« Soyez témoins du fait que nous sommes Musulmans.
Monsieur le Président,
D’après les versets divins, nous avons tous été appelés à adorer un seul
Dieu et à suivre les enseignements des divins prophètes
« A adorer un Dieu qui est supérieur à tous les pouvoirs de ce bas-monde, et
qui peut se rendre là où bon Lui semble ;
« Le Seigneur, qui sait ce qui est caché et ce qui est visible, le passé et
l’avenir, sait ce qui se passe dans le cour de Ses serviteurs, et enregistre
leurs faits et gestes.
« Le Seigneur, à qui appartiennent les cieux et la terre et tous l’univers
est Son tribunal », « la planification de l’univers est faite par Ses mains,
et il donne à ses Serviteurs les bienfaits béatifiques de la miséricorde et
de la rémission des péchés. »
« Il est le compagnon de l’opprimé et l’ennemi des oppresseurs » ;
« Il est plein de compassion et de miséricorde
« Il est le recours des croyants et ils les guide vers la lumière, en les
tirant de l’obscurité » ;
« Il est le témoin des actions de Ses serviteurs », « Il exhorte ses
serviteurs à être fidèles et à faire de bonnes actions, et il leur demande
de demeurer sur le sentier étroit de la rectitude et de demeurer
confiants. »
« Il exhorte ses serviteurs à respecter Ses prophètes et Il est un témoin de
leurs agissements.
« Une triste fin attend seulement ceux qui ont choisi la vie d’ici-bas et de
Lui désobéir et d’opprimer ceux qui Le servent. »
Et « Un délicieux et éternel paradis appartient à ces croyants qui redoutent
Sa majesté et ne se laissent pas entraîner par leur propre lascivité.
« Nous croyons que le retour aux enseignements des divins prophètes est la
seule voie salvifique.
Je me suis laissé dire que votre Excellence suit les enseignements de Jésus,
et qu’elle croît en les divines promesses de son règne des justes sur la
Terre.
Nous pensons également que Jésus-Christ fut un des grands prophètes du
Tout-Puissant.
Il est à plusieurs reprises louangé, dans le Coran.
Jésus est cité, également, dans le Coran [19,36] « Et, certainement, Allah
est mon Seigneur et ton Seigneur, par conséquent, sers-Le ; c’est là le bon
chemin, Myriam. »
Le service du Tout-Puissant et l’obéissance envers Lui, tel est le credo de
tous les messagers divins.
Le Dieu de tous les peuples d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique, du
Pacifique et de tout le reste du monde est un seul et même Dieu.
« Il est le Tout-Puissant qui veut guider et donner leur dignité à tous Ses
serviteurs.
Il a donné la grandeur à tous les Humains.
Nous lisons, toujours dans le Saint Coran : « Dieu, Tout-Puissant, a envoyé
Ses prophètes qui ont fait des miracles et donné des signes évidents afin de
guider le peuple et de leur montrer des preuves divines et de les purifier
des péchés et des souillures.
Et Il a envoyé le Livre et la balance afin que le peuple puisse faire preuve
de justice et évite les irrespectueux. »
Tous les versets cités ci-dessus sont apparents, sous une forme ou sous une
autre, dans la Bible, également.
Les prophètes divins l’ont promis : le jour viendra où tous les hommes se
rassembleront devant le tribunal du Tout-Puissant, afin que leurs actes
soient examinés.
Le bienfaisant sera dirigé vers le Ciel, et les méchants trouveront leur
châtiment divin.
Je pense que nous croyons tous deux en un tel jour, mais il ne sera pas
facile d’estimer l’action des dirigeants, parce que nous devons être
redevables à nos nations et à tous les autres, tous ceux dont la vie a été
directement ou indirectement affectée par nos actions. Tous les prophètes
parlent de paix et de tranquillité pour l’homme - fondées sur le
monothéisme, la justice et le respect de la dignité humaine.
Ne pensez-vous pas que si nous nous mettions tous d’accord pour croire et
respecter ces principes - à savoir : le monothéisme, l’adoration de Dieu, la
justice, le respect pour la dignité de l’homme, la croyance dans le Jugement
Dernier - nous pourrions surmonter les problèmes actuels du monde, qui
résultent de la désobéissance au Tout-Puissant et aux enseignements des
prophètes, et améliorer nos performances ? Ne pensez-vous pas que les
principes mentionnés, écrits ou non-écrits, sont universellement respectés ?
N’accepterez-vous pas cette invitation ? C’est-à-dire l’invitation à faire
un retour sincère vers les enseignements des prophètes, le monothéisme et la
justice, afin de préserver la dignité humaine et l’obéissance envers le
Tout-Puissant et ses prophètes ? Monsieur le Président, l’Histoire nous
enseigne que les gouvernements répressifs et cruels ne sauraient survivre
très longtemps.
Dieu a chargé les hommes de leur propre sort
Le Tout-Puissant n’a pas abandonné l’univers et l’humanité à leurs propres
inerties.
Beaucoup de choses se sont produites, qui allaient à l’encontre des souhaits
et des projets des gouvernements.
Cela nous dit qu’il y a une puissance supérieure, qui agit, et que tous les
événements sont déterminés par Lui.
Y a-t-il quelqu’un qui puisse nier les signes de changement, dans le monde,
aujourd’hui ? La situation régnant aujourd’hui dans le monde est-elle
comparable en quoi que ce soit à celle qui existait voici seulement dix ans
? Les changements se produisent rapidement, et s’enchaînent sur un rythme
impétueux.
Les peuples du monde ne sont pas satisfaits du statu quo, et ils ne prêtent
que très peu d’attention aux promesses et aux commentaires d’un petit nombre
de dirigeants influents au niveau mondial
Beaucoup de personnes, dans le monde, se sentent en insécurité et s’opposent
à l’extension de l’insécurité et de la guerre : elles n’approuvent pas ni n’
acceptent certaines politiques douteuses.
Les gens protestent contre le gouffre qui va sans cesse s’élargissant entre
les possédants et les indigents, entre les pays riches et les pays pauvres.
Les gens sont dégoûtés par la corruption qui ne fait qu’empirer.
Les habitants de plusieurs pays sont en colère en raison des agressions
contre leurs fondements culturels et de la désintégration des familles.
Ils sont également désappointés par le recul de l’attention et de la
compassion.
Les peuples du monde ne croient plus aux organisations internationales,
parce que leurs droits ne sont plus défendus par ces organisations.
Le libéralisme et la démocratie de style occidental n’ont pas été capables
de contribuer à la réalisation des idéaux de l’humanité.
Aujourd’hui, l’échec de ces deux concepts est patent.
Les personnes clairvoyantes peuvent d’ores et déjà entendre les craquements
avertissant de l’écroulement de l’idéologie et de la pensée des systèmes
démocratiques libéraux.
Nous voyons de plus en plus de personnes, dans le monde entier, en train de
se mettre en route vers un point focal fondamental - à savoir : Dieu
Tout-Puissant.
Nul doute qu’à travers la foi en Dieu et les enseignements des prophètes,
les hommes pourront surmonter leurs problèmes.
La question qu’il me brûle de vous poser est celle-ci : « Ne voulez-vous pas
vous joindre à eux ? »
Monsieur le Président, que le vouliez ou non, le monde est en train de
graviter en direction de la foi en le Tout-Puissant et la justice, et la
volonté de Dieu prévaudra sur toute chose.
Wa-s-salâm ’alâ man ittaba’-l-hudâ
[Que la paix soit sur celui qui suivra la voie droite]
Mahmûd Ahmadi-Najad
Président de la République islamique d’Iran
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