Affaire de Mantes-la-Jolie
(Source : Le Figaro, 31-05-97)
Venu soutenir sa fille dans les Yvelines
MANTES-LA-JOLIE : LE PEN FAIT LE COUP DE POING
De violents incidents ont marqué hier le déplacement à Mantes-La- Jolie de Jean-Marie Le Pen, venu soutenir sa fille Marie-Caroline, candidate dans la 8e circonscription des Yvelines.
La candidate socialiste Annette Peulvast-Bergeal a accusé le leader d’extrême droite de l’avoir bousculée et d’avoir tenté de lui arracher son écharpe tricolore. Vers 10 heures 30 Le Pen est arrivé devant la collégiale de Mantes-la-Jolie où l’attendaient une cinquantaine de ses militants. Une trentaine de contremanifestants s’étaient rassemblés face à eux, mais à bonne distance. Quelques minutes auparavant, la candidate socialiste, maire de Mantes-la-Ville, avait rejoint la petit groupe. " Je voulais leur faire passer un mot d’ordre de calme et de paix pour qu’il n’y ait pas de provocations ", a-elle déclaré,
C’est à ce moment queue a vu arriver vers elle M. Le Pen, accompagné de ses gardes du corps. Selon elle, le président du FN a tenté de lui arracher son écharpe, tandis que des coups pleuvaient de toute part. La secouant fortement, il lui a dit : " On en a marre de vous ". Deux policiers se sont alors interposés pour dégager la candidate, coincée contre un mur. Elle a été examinée par un médecin qui a prescrit trois jours d’intermption de travail.
20 gardes du corps
M. Le Pen a alors entrepris de remonter l’une des artères commerçantes de la ville, entrant dans des boutiques et se trouvant en contact direct avec des manifestant. Selon plusieurs témoins, le président du FN a fait lui-même le coup de poing à trois occasions. Il s’est finalement réfugié dans un café du centre ville Au bout d’un quart d’heure, M. Le Pen a quitté l’établissement, sous une pluie de projectiles. La candidate socialiste a porté plainte contre M. Le Pen pour "violences volontaires ". Quatre autres élus de gauche, blessés dans ces incidents, ont indiqué qu’ils avaient aussi l’intention de porter plainte.
Kouchner : " Scandaleux et insupportable "
Evoquant cet incident, ainsi que l’épisode au cours duquel M. Le Pen avait brandi une tête en carton à l’effigie de Mme Trautmann devant ses partisans, Bernard Kouchner a notamment déclaré hier soir à Besançon : " Ce qui s’est passé aujourd’hui, hier, et les années précédentes avec M. Le Pen est insupportable, scandaleux, honteux " Il y a " un degré franchi aujourd’hui, sur lequel j’attire votre vigilance de citoyen ", a t-il poursuivi.
Affaire de Mantes-la-Jolie
(Source : Libération, 31-05-97)
A MANTES, LE PEN FAIT LE COUP DE POING
Quarante ans après l’étudiant de de la corpo de droit qui allait à la bagarre dans les bistrots du Quartier latin a remis les gants. Et soigne toujours son (extrême) droite. Depuis quelques jours, le FN annonçait une "surprise médiatique" pour animer la fin de la campagne de Marie-Caroline Le Pen, arrivée en tête du premier tour dans la 8 ecirconsctiption des Yvelines. La "surprise" a déboulé vendredi en fin de matinée sur le marché de Mantes-la-Jolie sous la forme du "Chef", venu soutenir son aînée, en compagnie de gros bras. Environ 200 manifestants anti-FN l’attendaient. Le leader d’extrême droite et ses troupes du département protection sécurité (DPS), Le service d’ordre du FN, gantés de cuir et matraque à la main,se sont ruéés vrs leurs adversaires. Plus prompt à décocher qu’à se présenter aux législatives, Le Pen a fait le coup de poing. La candidate PS, Annette Peulvast-Bergeal, qui se trouvait parmi les manifestants, a eu son écharpe tricolore arrachée. Mollestée et projetées à terre, elle a été "secourue par deux policiers. Légèrement blessée, elle s’est vu prescrire un arrêt de travail de trois jours avant de de porter plainte contre Le Pen. Courant après les voix de l’électorat FN pour tenter de sauver son siège, le député sortant Pierre Bédier (RPR) a jugé l’attitude de la candidate PS : "scandaleuse, inacceptable et irresponsable".
R. D.
Affaire de Mantes-la-Jolie
(Source : Présent, 04-06-97)
APRES LA PROVOCATION SOCIALO-TROTKYSTE DE MANTES-LA-JOLIE
OUVERTURE D’UNE ENQUETE JUDICIAIRE
Le procureur de la Répubbauqe du TGI de Versailles, Yves Colleu, a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire à la suite des incidents qui ont émaillé, vendredi, la visite de soutien de Jean-Marie Le Pen à Mantes-la Jolie (Yvelines) où se présentait sa fille Marie-Caroline Le Pen Pen (voir dans Présent hier l’article de Caroline Parmentier).
Le président du Front national a par ailleurs porté plainte contre le sous- préfet de Mantes-la-Jolie, en diffamation. Celui-ci avant toute enquête, s’était lancé, sur France-Info, dans un véritable réquisitoire public contre Jean-Marie Le Pen et sa fille. Ainsi, se substituant au juge, anticipant même sur le travail des enquêteurs, a-t-il donné sa version des faits. Reprenant aussi les accusations d’Annette Peulvast-Bergeal, l’élue socialiste qui, selon elle, se trouvait " par hasard " sur le chemin du leader du Front national. Et celui-ci l’aurait agrippée et blessée volontairement. La vérité, c’est qu’Annette Peulvast-Bergeal s’est jetée elle-même dans le comité d’accueil constitué par les nervis du Scalp et de Ras l’Front, et qu’elle s’est-blessée dans la mêlée. Elle en sortira avec des " blessures " qui lui vaudront trois longues journées d’interruption de travail..
Le geste n’est évidemment pas gratuit. Parce que, comme pour chaque élection, il leur faut un scandale. Et cette fois, le scandale est arrivé à point nommé. La version du sous-préfet, aussi mensongère soit-elle, a d’ailleurs été reprise allégrement par la foule journalistes de la grosse presse. Contre ce procédé scandaleux, Le Pen a donc porté plainte. Mais, pour l’heure, l’enquête judiciaire, confiée à la Direction régionale de la police judiciaire de Versailles, a été ouverte en flagrance pour " coups et blessures volontaires ", suite a la plainte déposée par la dite Peulvast-Bergeal.
Prudence Tan
DES PHOTOGRAPHES DE PRESSE PAS VRAIMENT... OBJECTIFS
Il paraît que certains photographes de presse, l’un de l’AFP-Lyon, l’autre de Gamma notamment, ne seraient pas satisfait de la manière dont ils sont traités par le DPS (le service de sécurité) du Front national.
Qui a assisté à une conférence de presse de Jean-Marie Le Pen ou à l’un de des meetings en tant que journaliste, garde dans la memoire - et parfois dans sa chair - le spectacle chienlitesque de ces grappes de photographes qui se montent dessus, qui se poussent, se bousculent et même - comme tout récemment au défilé du ler Mai et de jeanne d’Arc - se tapent dessus a coups de trépieds...
Ce sont eux qui sont demandeurs. Pas le Front national. Ce sont eux qui veulent des photos de Le Pen parce que des photos de Le Pen, ça se vend bien. Pas Le Pen.
A la limite, s’ils ne sont pas capables de se plier à un minimum de discipline- " quand tu vois un type habillé en voyou, avec un appareil photo, et qui bouscule, y a des chances que ce soit un photographe ", dit une sorte de vieil adage-, ils ne sont pas obligés de faire des photos. Il a un tas de reportages plud pépères : la fête des fleurs à Rumilly -les Bruyères ou l’activité cérébrale de Raymond Barre sur les bancs de l’Assemblée nationale par exemple.
Un certain François Demange, correspondant de l’agence Gamma à Nancy, " s’insurge " : " Les hommes du DPS fouillent, exigent une carte de presse. " Et alors ? Il ne tiendrait qu’à nous, non seulement le DPS demanderait - et vérifierait - les cartes de presse, ce qui est un minimum, mais il devrait demander à certains de leurs détenteurs d’aller se faire voir chez les Grecs.
Un certain Pascal George, photographe de l’AFP-Lyon, lui, couine : " La presse est d’emblée considérée comme ennemie. " Et alors, coco, tu ne la lis pas la presse dans son écrasante majorité ? Tu ne trouves pas que le Front national a de quoi s’en méfier, s’en méfier encore, s’en méfier toujours, s’en méfier plus ?
Ajoutons, in fine, qu’il y a quelques chose de dérisoire et d’indécent dans ces piailleries de preneurs de photo hexagonauxquand on a connu, quand on connît encore, sur tous les théâtre de conflits et de guerre, des photographes de presse admirable d’intelligence, de courage et d’audace. Loin ; très loin de ces petits êtres délicats qui n’aiment pas qu’on leur écrase les arpions quand eux même se conduisent souvent comme des gros rustres.
A.S.
Contre-enquête
(Source : Libération 13-11-97)
COMMENT S’EST PASSEE L’AGRESSION DE LE PEN SUR LA CANDIDATE DE MANTES-LA-JOLIE ?
Le Pen s’est contenté de choper l’élue par son écharpe. Il était protégé par des DPS en costume-cravate. Mais, comme à chaque fois, il y en avait d’autres. Une vingtaine en civil, jeans, baskets, qui faisaient leur marché. Ils ont pris les manifestants à revers et ont cogné, notamment avec des matraques télescopiques.
Affaire de Mantes-la-Jolie
(Source : Français d’abord, La Lettre de Jean-Marie Le Pen, 15-06-97)
QUAND L’AGRESSEUR DEVIENT L’AGRESSE
A entendre entendre France Info et à lire France Soir, Jean-Marie Pen aurait été convoqué jeudi 5 juin, par la police judiciaire de Versailles pour répondre de "son agression contre la candidate socialiste à Mantes-la-Jolie". Si le président du Front National s’est bien rendi locaux de la PJ, c’est en tant que témoin et de victime du guetapens tendu par les nervis d’extrême-gauche et la candidate socialiste, Annette Peulvast-Bergeal le 29 mai à Mantes-la-Jolie.
Venu ce jour là soutenir sa fille Marie-Caroline dans le cadre de la campagne électorale, Jean-Marie Le Pen est violemment pris à partie comme ce fut d’ailleurs le cas à chaque déplacement en province - par un commando de militants de Ras l’Front et de gauchistes rameutés par la candidate socialiste !
"UNE BALLE POUR LE PEN, UNE RAFALE POUR LE FN"
Agressé verbalement à sa descente de voiture, encerclé par des manifestants vociférant "une balle pour Le Pen, une rafale pour le FN", lynchés à coups de cailloux et de boulons, le président du Front National et les militants n’ont eu d’autre recours face à la passivité des forces de l’ordre, que de forcer le blocus. Contrairement à ce qui a été affirmé de manière péremptoire par certains commentateurs, les images télé démentent formellement les assertions selon lesquelles. "la député socialiste aurait été frappé, son corsage déchiré et son écharpe enlevée". Prise dans la bousculade, Mme Peulvalst est en fait tombée, et Jean-Marie Le Pen n’a fait que l’apostropher quelques instants plus tôt en tant que meneuse du guetapens. Mme Peuvalst, interrogée par les journalistes affirmera avec culot "s’être trouvée là par hasard" alors qu’elle avait rameuté depuis le début de la matinée ces émeutiers à l’endroit même où Jean-Marie Le Pen était attendu. Important dans le dispositif de désinformation, le sous-préfet de Mantes Michel Schmitt de Brélie, qui, sur France - Info, mettra ouvertement en cause le DPS, responsable à ses yeux des échauffourées ! S 0 S Racisme renchérira dans un communiqué à l’AFP, exhortant les pouvoirs publics " à mettre fin à la terreur politique que fait régner le Front National dans cette campagne électorale" ! La provocation est tellement évidente que Pierre Bédier, maire RPR, dénoncera quelques heures après les incidents, "l’attitude irresponsable et dangereuse d’Annette Peuvalst qui n’avait rien à faire sur les lieux". Face à cette embuscade médiatico-politique, Jean-Marie Le Pen a déposé plainte contre le sous-préfet de Mantes-laJolie et les manifestants anti-FN, pour " voies de fait et entrave à la liberté de circulation". Reste qu’on est en droit de s’interroger sur cette manipulation et le battage médiatique qui en a été fait le jour même où l’on apprenait la mise en examen de trois anciens ministres du gouvernement d’Alain Juppé. la condamnation à 18 mois de prison avec sursis d’Henri Emmanuelli dans le cadre du financement occulte du Parti socialiste et l’incarcération du Conseiller général RPR des Hauts de Seine. Georges Tranchant......
E. Domard
Dossier du Réseau Voltaire
"Le DPS : une milice contre le République"
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