Des informations parues mercredi 7 janvier 2004 dans la presse israélienne, et notamment dans le Jerusalem Post et Ha’aretz, faisaient état de négociations secrètes entamées depuis dix jours entre la Libye et Israël.
Selon Ha’aretz cette initiative faisait suite à l’annonce par le président libyen, Muammar Khadafi, de l’abandon par son pays de son arsenal d’armes de destruction massive. Le fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, Ron Posor, serait parti à Paris à la fin du mois de décembre pour y rencontrer un responsable arabe et évoquer avec lui la possibilité d’un rapprochement avec la Libye. Il s’agissait non pas de reprendre des liens diplomatiques formels, mais plutôt d’ouvrir un canal diplomatique permettant un dialogue avec Tripoli.
D’après des informations parues le même jour dans le journal koweïtien Al-Siyasa, des hauts fonctionnaires libyens et israéliens se seraient également rencontrés le 2 janvier 2004 à Vienne, à l’ambassade états-unienne. La venue en Libye d’une délégation israélienne, composée d’officiels israéliens et de membres du Mossad, y aurait été évoquée.
Ces informations ont été démenties par le secrétaire d’État aux Affaires étrangères libyen, Hassuna el Shawash. Il a affirmé que ceux qui les ont diffusées devraient les prouver. La « politique étrangère libyenne n’est pas fondée sur des rumeurs ». D’après lui, « celui qui a fait fuiter ces informations doit avoir un intérêt à le faire, mais leur publication a occasionné des dégâts ». Des fonctionnaires israéliens ont également indiqué que la publication de ces informations avaient causé des « dégâts diplomatiques à Israël ». Le ministre des Affaires étrangères israélien, Silvan Shalom, actuellement en visite en Ethiopie, a déclaré que le renforcement des liens avec les pays arabes restait sa première priorité et que les discussions se poursuivraient à la fois publiquement et secrètement. Il a également souligné que le Premier ministre Ariel Sharon était pleinement informé de la tenue de ces réunions. Si la Libye cesse de soutenir le terrorisme et renonce à ses armes de destruction massive, a-t-il ajouté, Israël sera prêt à négocier avec elle.
Le Premier ministre israélien a déclaré, mercredi 7, qu’« il n’y a aucune raison de courir » vers des relations avec la Libye. « Après tout, nous savons qui est Khadafi. Pourquoi nous précipiter ? J’ai entendu que le président Bush a déclaré qu’il ne lèverait pas les sanctions tant que la Libye n’a pas mis en application ses déclarations ».

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.
Jerusalem Post (Israël)

« Libya denies contact ; Israel regrets leak », par Herb Keinon, Jerusalem Post, 7 janvier 2004. « Israel seeks Libyan ties », par Aluf Benn, Gideon Alon et Yoav Stern, Ha’aretz, 7 janvier 2004.