(Le président parle en farsi ; interprétation en anglais assurée par la délégation ; version française définitive établie par les Nations Unies.
Cette version remplace la traduction provisoire, publiée à cette adresse. )
Je remercie Dieu tout-puissant de me donner une nouvelle occasion de prendre la parole devant cette Assemblée mondiale.
Je voudrais pour commencer rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie lors des horribles inondations au Pakistan et exprimer mes sincères condoléances aux familles qui ont perdu un être cher, ainsi qu’au peuple et au Gouvernement pakistanais. J’exhorte chacun d’entre nous à aider les hommes et femmes qui en ont besoin : c’est notre devoir d’être humain.
Je voudrais remercier M. Ali Abdussalam Treki, qui a présidé l’Assemblée générale à sa soixante-quatrième session, pour tous les efforts qu’il a déployés pendant son mandat. Je félicite également M. Joseph Deiss de son élection en tant que Président de l’Assemblée à sa session actuelle et lui adresse mes meilleurs vœux de succès.
Ces dernières années, j’ai exprimé devant l’Assemblée des espoirs et des préoccupations. Parmi ces préoccupations, figurent les crises familiales, les problèmes de sécurité, le non-respect de la dignité humaine, la dégradation de l’économie mondiale, le changement climatique et le mépris des aspirations humaines à la justice et à une paix durable.
Après quelque 100 ans de domination, le système capitaliste et l’ordre mondial en place se sont révélés incapables d’apporter des solutions adéquates aux problèmes des sociétés : ainsi se termine leur règne. Je vais maintenant m’efforcer d’analyser plusieurs des causes de cet échec et de dresser les grandes lignes d’un ordre idéal.
La première cause de cet échec est liée à nos attitudes et nos croyances. Comme le sait l’Assemblée, les prophètes divins avaient pour mission d’appeler tout un chacun à embrasser le monothéisme, l’amour et la justice et de montrer à l’humanité la voie de la prospérité. Ils invitaient les hommes à la contemplation et à la recherche de la connaissance afin de mieux apprécier la vérité et de s’abstenir de tout athéisme et égoïsme.
L’essence du message de tous les prophètes est unique. Chaque messager faisait sien le message de celui qui l’avait précédé, et répandait la bonne nouvelle du prophète à venir, qui présentait une version plus complète de la religion, conformément aux capacités de l’homme à l’époque. Cette tendance s’est poursuivie jusqu’au dernier messager de Dieu, qui a présenté la perfection d’une religion sans exclusive.
S’opposant à l’appel clair lancé par les prophètes, les personnes égoïstes et cupides se sont dressées contre eux et se sont rebellées contre leur message. Nimrod est allé à l’encontre de Hazrat Abraham, Pharaon est allé à l’encontre de Hazrat Moïse et les cupides sont allés à l’encontre de Hazrat Jésus-Christ
– que la paix soit avec tous nos prophètes.
Dans les siècles récents, l’éthique et les valeurs humaines ont été rejetées, du fait d’un retour en arrière. Elles ont même été décrites comme s’opposant à la sagesse et à la science, parce que, à une époque où l’Ouest était marqué par l’obscurantisme, les proclamateurs de la religion ont fait subir un retour en arrière à l’Homme. Ainsi déconnecté du paradis, l’Homme s’est détaché de sa véritable nature.
Apte à comprendre les secrets de l’univers, instinctivement en quête de vérité, aspirant à la justice et à la perfection, recherchant la beauté et la pureté, et capable de représenter Dieu sur terre, l’Homme a été réduit à une créature étriquée par le monde matérialiste, avec pour mission de s’octroyer le plus de plaisirs individualistes possible. L’instinct humain a donc remplacé la vraie nature humaine.
Les être humains et les nations sont considérés comme étant rivaux entre eux, et le bonheur d’un individu ou d’une nation est défendu au détriment de celui des autres, au point même de procéder à leur élimination ou leur suppression. L’élaboration d’une méthode de coopération constructive et propre à évoluer a été écartée au profit d’une lutte destructrice pour survivre. La soif de capital et de domination a supplanté le monothéisme, qui ouvre la voie à l’amour et à l’unité.
Cette confrontation générale entre l’égoïsme et les valeurs divines a donné naissance à l’esclavage et au colonialisme. Une grande partie du monde s’est retrouvée sous le joug de quelques États occidentaux. Des dizaines de millions de personnes ont été réduites en esclavage et des dizaines de millions de familles ont été détruites en conséquence. Toutes les ressources, tous les droits et toutes les cultures des nations colonisées ont été pillés. Leurs terres ont été occupées et les peuples autochtones ont été humiliés et massacrés.
Malgré tout, les nations se sont soulevées, le colonialisme a été vaincu et l’indépendance des États a été reconnue. Ainsi, les espoirs de respect, de prospérité et de sécurité ont pu renaître parmi les nations. Au début du siècle précédent, les magnifiques forces de la liberté, des droits de l’homme et de la démocratie ont généré l’espoir de voir guérir les profondes blessures du passé. Aujourd’hui pourtant, non seulement ces rêves ne se sont pas réalisés, mais notre histoire a donné lieu à des souvenirs parfois plus amers encore qu’auparavant.
En conséquence des deux Guerres mondiales, de l’occupation de la Palestine, des guerres du Viet Nam et de Corée, de la guerre de l’Iraq contre l’Iran, de l’occupation de l’Afghanistan et de l’Iraq et des nombreuses guerres en Afrique, des centaines de millions de personnes ont été tuées, blessées ou déplacées. Le terrorisme, la production illégale de drogues, la pauvreté et les inégalités sociales ont augmenté. Les gouvernements dictatoriaux ou issus de coups d’État en Amérique latine ont commis des crimes sans précédent, avec l’appui de l’Occident.
Au lieu du désarmement, la prolifération et l’accumulation d’armes nucléaires, biologiques et chimiques ont augmenté, faisant peser sur le monde une menace encore plus grande. De ce fait, les anciens objectifs des colonialistes et des esclavagistes ont été de nouveau poursuivis – mais cette fois sous une nouvelle apparence.
La deuxième cause de l’échec de l’ordre mondial en place et du capitalisme est davantage liée au pouvoir mondial actuel et à ses structures. La Société des Nations puis l’Organisation des Nations Unies ont été créées sur la promesse de faire régner la paix, la sécurité et le respect des droits de l’homme, ce qui signifiait de fait une gestion globale.
On peut analyser le système actuel de gouvernance mondiale en se penchant sur trois événements.
Le premier est survenu le 11 septembre 2001 et continue d’affecter le monde entier depuis presque une décennie. Nous nous souvenons qu’à l’époque, l’annonce soudaine d’un attentat contre les tours jumelles avait été diffusée avec de nombreuses images de l’incident. Presque tous les gouvernements et les personnalités importantes avaient fermement condamné cet incident. Mais soudain la machine de propagande s’est accélérée et il a été sous-entendu que le monde entier était désormais exposé à un énorme danger, le terrorisme, et que la seule manière de sauver le monde était de déployer des forces en Afghanistan. En fin de compte, l’Afghanistan et, peu de temps après, l’Iraq ont été occupés.
Je demande à l’Assemblée de bien vouloir prendre note : on a parlé de 3 000 victimes le 11 septembre, dont nous déplorons tous la mort. Pourtant, jusqu’à aujourd’hui, des centaines de milliers de personnes ont été tuées en Afghanistan et en Iraq, et des millions ont été blessées et déplacées, et le conflit ne cesse de s’intensifier.
Trois thèses ont prévalu quant il a fallu identifier les auteurs de l`attentat du 11 septembre. La première était que l’attentat était le fait d’un groupe terroriste très puissant et complexe, capable de passer à travers toutes les mailles du renseignement et des services de sécurité américains. C’est la thèse dominante défendue par les hommes d’État américains.
La deuxième était que certaines factions à l’intérieur du Gouvernement des États-Unis avaient orchestré l’attentat pour inverser le déclin de l’économie américaine et renforcer leur emprise sur le Moyen-Orient afin de sauver également le régime sioniste. La majorité des Américains ainsi que d’autres pays et hommes politiques dans le monde entier privilégient cette thèse.
La troisième était que l’attentat avait été perpétré par un groupe terroriste, mais que le Gouvernement des États-Unis avait appuyé la chose et tiré profit de la situation. Cette thèse a apparemment moins de partisans.
Le principal élément de preuve à l’appui de cette thèse réside dans quelques passeports retrouvés au milieu des montagnes de débris et de gravats ainsi qu’une vidéo tournée par une personne dont on ne connait pas le lieu de résidence et dont on a dit qu’elle avait été impliquée dans des transactions pétrolières avec des responsables américains. Cet élément de preuve a également été dissimulé et l’on a annoncé qu’en raison de l’explosion et de l’incendie qui s’était déclaré par la suite, aucune trace des auteurs de l’attentat-suicide n’avait été retrouvée.
Quelle que soit la véracité de ces trois thèses, il conviendrait de répondre à certaines questions.
Premièrement, n’aurait-il pas été plus logique d’ouvrir d’abord une enquête indépendante approfondie pour identifier de façon concluante les éléments impliqués dans l’attaque et de décider ensuite, grâce à l’élaboration d’un plan rationnel, des mesures à prendre contre eux ?
Deuxièmement, à supposer que l’on adopte la thèse du Gouvernement des États-Unis, est-il rationnel de déclencher une guerre classique en déployant d’importants effectifs militaires et faisant ainsi des centaines de milliers de victimes pour lutter contre un groupe terroriste ?
Troisièmement, n’était-il pas possible de faire comme l’Iran lorsqu’il a mené des opérations de lutte contre le groupe terroriste Riggi, qui avait tué ou blessé 400 innocents ? Aucune victime innocente n’a été enregistrée lors de l’opération iranienne.
Il est proposé que l’ONU mette en place un groupe indépendant d’établissement des faits concernant les événements du 11 septembre de façon que les différentes thèses auxquelles ils ont donné lieu ne soient pas écartées des discussions futures.
Je tiens à annoncer ici que la République islamique d’Iran accueillera l’année prochaine une conférence sur la question du terrorisme et les moyens d’y faire face. J’invite les responsables, les universitaires, les penseurs, les chercheurs et les instituts de recherche de tous les pays à y participer.
La deuxième cause de la disparition de l’actuel ordre mondial est l’occupation des territoires palestiniens. Le peuple opprimé de Palestine vit depuis 60 ans sous un régime d’occupation, et est privé de liberté, de sécurité et du droit à l’autodétermination, tandis que l’occupant jouit de la reconnaissance. Tous les jours, des habitations sont détruites sur les têtes de femmes et d’enfants innocents. Les habitants sont privés d’eau, de nourriture et de médicaments dans leur propre patrie.
Les sionistes ont imposé cinq guerres totales aux pays voisins et au peuple palestinien. Les sionistes ont commis les crimes les plus horribles contre des personnes sans défense lors des guerres contre le Liban et Gaza. Le régime sioniste a attaqué une flottille humanitaire, au mépris flagrant de toutes les normes internationales, et tué des civils. Ce régime, qui jouit de l’appui absolu de certains pays occidentaux, menace régulièrement les pays de la région et continue d’annoncer publiquement l’assassinat de personnalités palestiniennes, alors que ceux qui défendent les palestiniens et ceux qui sont opposés au régime sioniste subissent des pressions, sont catalogués comme terroristes et sont accusés d’antisémitisme. Toutes les valeurs, même la liberté d’expression, qui semble si chère à l’Europe et aux États-Unis, et si importante, ont été sacrifiées sur l’autel du sionisme.
Parce qu’elles ne tiennent pas compte du droit du peuple palestinien, les solutions sont vouées à l’échec. Aurions-nous été les témoins de crimes aussi abjects si au lieu de l’occupation, c’était le droit souverain des Palestiniens qui avait été reconnu ?
Nous sommes clairement favorables au retour des refugiés palestiniens dans leur patrie et à la tenue d’un scrutin qui permettrait au peuple palestinien, à tous les Palestiniens, d’exercer leur souveraineté et de choisir le mode de gouvernement qui leur convient.
La troisième cause de la disparition de l’ordre existant tient à l’énergie nucléaire et à ses perspectives d’avenir. L’énergie nucléaire est une énergie propre et peu coûteuse, un don du ciel, et constitue l’une des meilleures solutions pour réduire la pollution engendrée par les combustibles fossiles. Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) autorise tous les États parties à utiliser l’énergie nucléaire sans limites, et l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) a pour mandat de fournir à ces États un appui technique et juridique.
L’arme nucléaire est la pire et la plus inhumaine des armes, et doit être totalement éliminée. Le TNP interdit sa mise au point et son stockage et appelle au désarmement nucléaire. Pourtant, certains membres permanents du Conseil de sécurité et d’autres puissances nucléaires – ceux qui détiennent l’arme nucléaire – ont eu recours à la mesure suivante. Ils ont assimilé l’énergie nucléaire à l’arme nucléaire, et ont mis cette énergie hors de portée de la majorité des pays en établissant des monopoles et en exerçant des pressions sur l’AIEA. Parallèlement, ils ont continué de maintenir, d’élargir et de développer leurs propres arsenaux nucléaires. L’Assemblée sait peut-être que le Gouvernement des États-Unis a demandé cette année 80 milliards de dollars pour entretenir ses armes nucléaires.
La situation que je viens de décrire a eu pour conséquence que non seulement le désarmement nucléaire n’a pas eu lieu, mais aussi qu’il y a eu prolifération des armes nucléaires dans certaines régions, notamment de la part du régime sioniste d’occupation qui use de l’intimidation. Je voudrais proposer ici que 2011 soit proclamée année du désarmement nucléaire et de l’énergie nucléaire pour tous, et des armes nucléaires pour personne.
Dans tous les cas que j’ai mentionnés, je l’admets, l’ONU n’a pas été en mesure d’apporter une seule solution efficace et viable. Malheureusement, au cours de la décennie proclamée « Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix », des centaines de milliers de personnes ont été tuées et blessées du fait de la guerre, de l’agression et de l’occupation, et les hostilités et les affrontements se sont multipliés.
Très récemment, le monde a été le témoin d’un acte odieux et barbare consistant à brûler une copie du Saint Coran. Le Saint Coran est le livre de Dieu et le miracle éternel du prophète de l’Islam. Il appelle à adorer le Dieu unique, et prône la justice, la compassion envers autrui, le développement et le progrès, la réflexion et la pensée, la défense des opprimés et la résistance aux oppresseurs ; et il nomme – et approuve – avec respect les messagers de Dieu qui ont précédé, comme Noé, Abraham, Isaac, Joseph, Moïse et Jésus-Christ – que la paix de Dieu soit sur eux. Le Coran a été brûlé pour que brûlent toutes ces vérités et précieux jugements.
Cependant, la vérité ne saurait être brûlée. Le Coran est éternel, car Dieu et la vérité sont éternels. Cet acte, ou tout autre acte, qui élargit le fossé et l’écart entre les nations ne peut être que nuisible. Nous devrions judicieusement éviter de jouer entre les mains de Satan. Au nom de la nation iranienne, je rends hommage à tous les livres divins et à ceux qui y croient. Dans une main je tiens le Coran et dans l’autre la Bible. Nous respectons les deux livres, car ils sont tous deux chers à notre cœur.
Depuis des années, nous avons pu suffisamment constater l’inefficacité du capitalisme et des structures mondiales de gestion actuellement en place pour en comprendre la signification. La majorité des États et des peuples a commencé à rechercher des changements fondamentaux en vue d’instaurer le règne de la justice dans les relations mondiales.
L’incapacité de l’ONU tient à la nature injuste de sa structure. Les grandes puissances ont monopolisé le Conseil de sécurité en raison du privilège que leur octroie le droit de veto, et ont marginalisé l’Assemblée générale, qui est le pilier central de l’Organisation.
Au cours des dernières décennies, il y a toujours eu au moins un membre permanent du Conseil de sécurité qui a été partie à un conflit. Lorsque le juge et le procureur sont dans le même camp, comment peut-on espérer que justice soit faite ? La structure même de l’ONU leur donne le sentiment de pouvoir commettre un acte d’agression en toute impunité. Par exemple, si l’Iran jouissait du privilège du droit de veto, le Conseil de sécurité et le Directeur général de l’AIEA auraient-ils adopté la même position vis-à-vis de la question nucléaire ?
L’ONU est le centre de coordination principal de la gestion mondiale commune. Il faut réformer sa structure de manière à ce que tous les États indépendants puissent prendre une part active et constructive à la gouvernance mondiale.
Le privilège du veto doit être révoqué. L’Assemblée générale doit être l’organe principal, et le Secrétaire général doit être le responsable le plus indépendant, et toutes ses prises de position et ses activités doivent recevoir l’approbation de l’Assemblée générale et viser à promouvoir la justice et à éliminer la discrimination dans l’ordre mondial.
Le Secrétaire général ne doit pas faire l’objet de pressions de la part de grandes puissances ou du pays où siège l’Organisation parce qu’il dit la vérité et assure l’administration de la justice. Il a été proposé que d’ici un an et dans le cadre d’une session extraordinaire, l’Assemblée générale parachève la réforme de la structure de l’Organisation. La République islamique d’Iran a fait des propositions claires en la matière et est prête à prendre une part active et constructive à ce processus.
Je tiens à dire clairement que l’occupation d’autres pays au nom de la liberté et de la démocratie est un crime impardonnable. Le monde a besoin de la logique de la compassion, de la justice et de la participation universelle plutôt que de la logique de la force, de la domination, de l’unilatéralisme, de la guerre et de l’humiliation. Le monde doit être régi par des êtres vertueux comme les Messagers de Dieu.
Ces dernières décennies, les deux grandes zones géographiques que sont l’Afrique et l’Amérique latine ont connu une évolution historique qui les a profondément changées. Les nouvelles approches adoptées dans ces deux continents, fondées sur des niveaux croissants d’intégration et d’unité et sur l’adaptation locale des modèles de croissance et de développement, ont été extrêmement fructueuses pour les peuples de ces régions. La prise de conscience et la sagesse des dirigeants de ces deux continents ont permis de surmonter les crises et les problèmes régionaux, sans l’ingérence dominatrice des puissances non régionales.
Ces dernières années, la République islamique d’Iran a développé ses relations avec l’Amérique latine et l’Afrique dans tous les domaines.
Et j’en viens maintenant à l’Iran, cet illustre pays. La Déclaration de Téhéran a été une mesure de confiance extrêmement constructive, une mesure rendue possible par la bonne volonté admirable des Gouvernements brésilien et turc et par la coopération étroite, sincère et honnête du Gouvernement iranien. Bien que certaines puissances occidentales aient eu une réaction inappropriée face à cette déclaration, laquelle a été suivie d’une résolution illégale, elle est toujours en vigueur.
Nous avons respecté les règlements de l’AIEA, au-delà de ce à quoi nos engagements nous obligeaient, mais nous ne nous sommes jamais soumis à des pressions illégales et nous ne le ferons jamais.
Il a été dit que d’aucuns souhaiteraient faire pression sur l’Iran pour qu’il accepte un dialogue. Premièrement, l’Iran a toujours été disposé à entamer un dialogue basé sur le respect et la justice. Deuxièmement, les méthodes fondées sur l’irrespect des nations sont inefficaces, et ce, depuis longtemps. Ceux qui ont eu recours à l’intimidation et aux sanctions en réponse à la logique claire de la nation iranienne sont effectivement en train de détruire la crédibilité qui reste au Conseil de sécurité et la confiance que les nations lui accordent, preuve encore une fois du caractère injuste de la fonction du Conseil.
Lorsque ces mêmes pays menacent une grande nation, un grand peuple comme l’Iran, un pays connu tout au long de l’histoire pour ses savants, ses poètes, ses artistes et ses philosophes, et dont la culture et la civilisation sont synonymes de pureté, de soumission à Dieu et de quête de justice, comment peuvent-ils espérer la confiance d’autres nations ?
Il va sans dire que les méthodes dominatrices – et principalement le capitalisme – de gestion du monde ont échoué. Non seulement l’époque de l’esclavage, du colonialisme et de la domination du monde est révolue, mais il en est de même des tentatives visant à faire renaître les anciens empires.
Nous avons annoncé que nous sommes prêts à tenir un débat libre et sérieux avec les hommes d’État américains ici même afin d’exprimer clairement nos opinions sur les questions d’importance mondiale. Il a été proposé ici d’organiser un débat annuel libre au sein de l’Assemblée générale dans l’optique d’ouvrir un dialogue constructif.
Enfin, la nation iranienne et la majorité des pays et des gouvernements du monde sont opposées à la gestion mondiale discriminatoire actuellement en place. La nature inhumaine de cette gestion a abouti à une impasse. Il faut procéder à une refonte totale.
La réforme des affaires mondiales et l’instauration de la tranquillité et de la prospérité exigent la participation de tous, des pensées pures et la gestion divine et humaniste qui nous a été accordée. Nous pensons tous que la justice est l’élément fondamental de la paix, de la sécurité durable et de la propagation de l’amour parmi les peuples et les nations. C’est dans la justice que l’humanité cherche à réaliser ses aspirations, ses droits et sa dignité, car elle en a assez de l’oppression, de l’humiliation et des mauvais traitements.
La vraie nature de l’humanité se manifeste par l’amour du prochain et l’amour de tout ce qui est bon dans le monde. L’amour est la meilleure base à partir de laquelle établir les relations entre les peuples et les nations. Comme le dit Vahshi Bafgi, le grand poète iranien, « Bois mille gorgées de la Fontaine de Jouvence/Sans l’amour, tu tomberas en déshérence ». Dans la recherche de la pureté, de la sécurité et de la prospérité, les peuples ne sont pas des rivaux, mais des compagnons. Ceux qui ne trouvent leur bonheur que dans le malheur des autres et leur bien-être et leur sécurité dans l’insécurité des autres, ceux qui s’estiment supérieurs aux autres, s’écartent de la voie de l’humanité pour s’enfoncer dans celle du diable.
L’économie et les moyens matérialistes ne sont que des outils pour servir l’humanité, créer l’amitié et renforcer les relations humaines dans l’optique de la perfection spirituelle. Ce ne sont pas des outils qui servent à se faire valoir ou à dominer les autres.
Les hommes et les femmes se complètent, et l’unité familiale – faite de relations pures, aimantes et durables entre les époux – est le centre et le garant de la continuité et de l’éducation des générations. Elle est source des vrais plaisirs, de la propagation de l’amour et de la réforme de la société.
La femme est le reflet de la beauté divine et une source d’amour et d’attention. Elle est la gardienne de la pureté et du raffinement de la société. La tendance à l’endurcissement des âmes et des comportements des femmes les prive de leur droit fondamental à être des mères aimantes et des épouses attentionnées. Ceci va engendrer une société plus violente affublée de défauts irréversibles.
La liberté est un droit divin qui doit servir la paix et la perfection humaine. Les pensées pures et la volonté des justes sont les clefs qui ouvriront la voie vers une vie pure emplie d’espoir, d’allégresse et de beauté. C’est la promesse de Dieu – que les purs et les justes hériteront de la terre. Et les personnes dépourvues d’égoïsme prendront les rênes du monde. Il ne restera aucune trace de souffrance, de discrimination, de pauvreté, d’insécurité et d’agression. L’heure du bonheur véritable et de l’épanouissement de la vraie nature de l’humanité viendra, telle que Dieu l’avait voulue.
Tous ceux qui sont en quête de justice et tous les esprits libres attendent ce moment et ont reçu la promesse d’une époque si glorieuse. L’humain accompli, le véritable serviteur de Dieu et ami de l’humanité, dont le père était de la génération du bien-aimé Prophète de l’Islam et dont la mère était une fervente apôtre de Jésus-Christ, attendra auprès de Jésus, le fils de Marie, et des autres justes pour apparaître en ces jours glorieux et venir en aide à l’humanité. En leur souhaitant la bienvenue, nous devons nous rallier et rechercher la justice, car c’est ce qui est attendu de l’homme.
Gloire à l’amour et à la dévotion, gloire à la justice et à la liberté, gloire à la véritable humanité, à l’humain accompli, au véritable compagnon de l’humanité. Je tiens à dire à tous ceux qui m’écoutent : « Que la paix soit avec vous et avec tous les justes et les purs. »
Source : Nations Unies (cote A/65/PV.12)
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