Ma génération a longtemps cru que l’Europe resterait divisée à jamais entre Est et Ouest, entre tyrannie et démocratie. Or, quand le bloc soviétique s’est effondré, il est vite devenu clair que les pays d’Europe centrale et orientale envisageaient leur avenir dans l’Union européenne. Cela n’aurait pas été le cas si l’Union européenne avait été une autre tyrannie, comme le suggère pourtant le Daily Telepgraph en écrivant que l’Europe met en danger nos libertés acquises depuis 1945.
Les Européens ont des libertés garanties et la ratification du traité constitutionnel donnera de plus grands pouvoirs aux gouvernements et aux Parlements. Ce n’est pas une constitution d’État fédéral, ce à quoi je me serai opposé. Nous devons débattre du traité et non de mythes. Cela passe par un certain nombre d’explication.
Nous devons rejeter le mythe selon lequel nous sommes en train de négocier notre souveraineté. Les opposants au texte reprochent à l’article I-15-2 d’exiger un soutien des États membres à la politique étrangère commune alors que cet article est une citation du traité de Maastricht et qu’il est donc appliqué par le Royaume-Uni depuis plus de dix ans. Cela ne nous a pas empêché de conserver une politique étrangère. On accuse l’Union européenne de devenir un super-État, mais la constitution l’en empêche en réalité car elle ne reconnaît pas le principe de subsidiarité.
Ce texte est négocié par 25 pays démocratiques et le gouvernement britannique a toujours des réserves qui empêchent l’instauration de toute tyrannie ou super-État.

Source
Daily Telegraph (Royaume-Uni)

« This is not about tyranny, it’s about freedom and security », par Jack Straw, Daily Telegraph, 4 mai 2004.