La tendance générale

Bachar al-Assad, personnalité arabe de l’année

Si les Arabes étaient appelés à choisir la personnalité de l’année 2010, leur choix se porterait naturellement sur le président syrien Bachar al-Assad, dont les prises de positions étaient les seules à illustrer l’ambition d’un rôle d’avenir pour les Arabes. L’action du chef de l’Etat syrien s’est caractérisée par un dynamisme et une efficacité mises au service des intérêts arabes et visant à absorber les répercussions catastrophiques de l’offensive colonialiste israélo-américaine qui a fait ces dernières années des millions de morts, de blessés et de déplacés.
De nombreux journalistes arabes déplorent, depuis 2009, l’absence de tout rôle arabe. Ils estiment que le conflit pour l’avenir de la région se déroule entre trois parties, fortes et influentes : la Turquie, l’Iran et Israël. Ces journalistes ont sciemment ignoré le rôle de la Syrie bien que celui-ci soit essentiel dans la mise sur pied des partenariats régionaux transfrontaliers, et bien que Damas soit la principale terre d’accueil des mouvements de résistance libanais et palestiniens qui ont joué un rôle décisif dans l’instauration des nouveaux rapports de force ces dernières années. Cette tendance à ignorer le rôle de la Syrie est due à l’embarras vécu par les pays arabes évoluant dans l’orbite américaine face à la force du modèle syrien, marqué par deux constantes : l’indépendance et le réalisme. Des sondages d’opinion menés récemment par des instituts américains dans certains pays arabes illustrent la grande popularité et attractivité du modèle syrien.
La vision stratégique et la farouche volonté d’indépendance et de libération caractérisent la dynamique syrienne, qui a réussi, en 2010, à accomplir un grand nombre de réalisations qui ont couronné plusieurs années de luttes acharnées menées par Bachar al-Assad. Il a ainsi consolidé les partenariats avec la Turquie et l’Iran, renforcé les alliances avec le groupe des pays indépendants d’Amérique latine, et a développé la théorie des « Cinq mers », dans le but de servir les intérêts arabes. Sa vision est bâtie sur la position géographique stratégique de la Syrie qui peut devenir le nœud des transports énergétiques à travers la construction de réseaux de gazoducs et d’oléoducs, et commerciaux, à travers l’édification de voies ferrées.
2010 était donc l’année du président Assad, alors que d’autres pays arabes influents croulaient sous le fardeau des dégâts provoqués par l’offensive impérialiste états-unienne et sous la déception provoquée par le blocage du « processus de paix » avec Israël. Au contraire, c’est l’option de la Résistance, défendue depuis toujours par le président syrien, qui revient sur le devant de la scène.
Lentement et raisonnablement, Assad a jeté les fondements des partenariats régionaux, consolidant d’anciennes relations et en nouant de nouvelles. La décision de Barack Obama de nommer un nouvel ambassadeur à Damas, après cinq ans de vacance à ce poste, constitue une reconnaissance du rôle incontournable de la Syrie.
Beaucoup a été écrit sur la solidité de Bachar al-Assad, qui a conduit avec détermination et succès la confrontation contre George Bush et Jacques Chirac lorsqu’ils voulaient briser la volonté syrienne et assujettir le pays à la domination occidentale. Beaucoup a été dit sur la radicalité de son soutien aux mouvements de résistance. Mais en 2010 est apparu tout le talent de leadership de Bachar al-Assad, qui a construit des alliances et des partenariats régionaux et internationaux, plaçant son pays au centre d’un rassemblement dont l’influence est susceptible de rayonner sur de larges zones de la planète, jetant les bases de nouvelles réalités géopolitiques qui auront certainement des répercussions décisives sur l’évolution de la situation.

La tendance au Liban

Accusations du TSL : entre chapitre VII et guerre israélienne

La coalition pro-américaine du 14-Mars semble déterminée à torpiller les efforts syro-saoudiens visant à trouver un compromis à la crise libanaise. Sa principale composante, le Courant du futur du Premier ministre Saad Hariri, est engagée dans un jeu politique destiné à gagner du temps en attendant la publication de l’acte d’accusation du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), qui devrait incriminer des membres du Hezbollah dans l’assassinat, en 2005, de Rafic Hariri. Le but de cette accusation serait de provoquer une discorde entre sunnites et chiites qui est, selon le chef du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, le seul moyen de sortir Israël de son impasse stratégique.
Dans ce contexte, on peut souligner les observations suivantes :
 1. Les informations concordantes assurent que l’administration états-unienne est déterminée à utiliser le TSL et son acte d’accusation pour tenter d’affaiblir le Hezbollah, car Washington craint que les Résistances libanaise et palestinienne, dont la force augmente de jour en jour, appuyées par la Syrie et l’Iran, ne passent à l’offensive après avoir opté, ces dernières années, pour une attitude défensive. Cependant, les développements des derniers mois ont montré que les efforts du Hezbollah et de ses alliés visant à démontrer la politisation du Tribunal, ont sérieusement compromis l’objectif escompté par la publication de l’acte d’accusation.
 2. La publication de l’acte d’accusation conformément au plan états-unien devait aboutir à l’un des deux scénarios suivants :
Premier scénario : Lancement d’une vaste offensive israélienne juste après la parution de l’acte d’accusation et le déclenchement d’une discorde sunnito-chiite qui aurait, entretemps, affaibli le Hezbollah sur les plans politiques et militaires.
Deuxième scénario : Proposé par Jeffrey Feltman lorsque Saad Hariri et les deux chefs chrétiens du 14-Mars, Samir Geagea et Amine Gemayel, lui ont lancé un SOS pour torpiller les résultats du sommet de Riyad entre le président syrien Bachar al-Assad et le roi saoudien Abdallah, en octobre. Le secrétaire d’Etat adjoint pour les Affaires du Proche-Orient a avancé l’idée d’une résolution adoptée par le Conseil de sécurité, après la parution de l’acte d’accusation, octroyant à la Finul les pouvoirs nécessaires pour exécuter les décisions du TSL. Ainsi, le tribunal se transformerait en institution mandataire juridique et politique au Liban, avec comme bras militaire les Casques bleus déployés au Liban-Sud (au nombre de 13000 aujourd’hui), agissant conformément aux dispositions du chapitre VII de la Charte des Nations unies.
 3. Une évaluation détaillée et précise effectuée dans des centres de décisions en Europe, aux Etats-Unis et en Israël, a montré que les deux scénarios comportent d’énormes risques et peuvent se terminer par la destruction et la disparition totale de toute l’influence occidentale au Liban, bâtie ces dernières décennies.
En effet, les événements des dernières semaines de 2010 ont prouvé qu’Israël n’est pas prêt à lancer une guerre contre le Liban. Ainsi, le « Dôme d’acier », censé protéger l’Etat hébreu des tirs de roquettes, n’est qu’un grand mensonge. Ce dispositif, dont le déploiement a été reporté de novembre 2010 au printemps 2011 (sauf nouveau report), est inefficace et incapable d’intercepter les missiles du Hezbollah. De plus, l’incurie des autorités israéliennes face aux incendies du Mont Carmel a prouvé que le « front interne », incapable de maitriser un sinistre, serait complètement démuni et dépassé par la chute simultanée de plusieurs milliers de roquettes sur l’ensemble du territoire.
Par ailleurs, l’option de la mise de la Finul sous la chapitre VII a été fortement contestée par les trois capitales qui déploient les plus importants contingents : Paris, Rome et Madrid. Ces pays connaissent la gravité des dangers auxquels leurs forces s’exposeraient si elles décidaient de s’engager sur cette voie. L’Otan, qui dispose de moyens colossaux comparés à ceux de la Finul, et qui affronte un ennemi moins bien équipé, entrainé et déterminé que le Hezbollah en Afghanistan, ne sait plus comment sortir du bourbier afghan.
 4. Aussi, le scénario le plus probable est que les Américains utilisent le spectre de l’acte d’accusation dans le cadre de leurs négociations directes et indirectes avec leurs ennemis et adversaires au Moyen-Orient pour tenter d’améliorer les conditions des compromis et des accords qu’ils tentent de mettre sur pied, surtout depuis que l’option des négociations israélo-palestiniennes a échoué en raison de l’entêtement de Tel-Aviv et de l’incapacité de Washington à exercer les moindres pressions sur l’Etat hébreu.

Déclarations et prises de positions

Michel Sleiman, président de la République libanaise
Discours lors d’une tournée au Liban-Sud
« Nous avons pu barrer la voie à la discorde, en dépit de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et d’autres personnalités libanaises. Allons-nous lui permettre de s’introduire chez nous sous couvert israélien ou sous d’autres couverts ? Que signifient ces déclarations qui annoncent des décisions et des jugements, et qui lancent des hypothèses utopiques qui relèvent de la voyance. Je suis un chef d’État et personne ne m’a rien dit au sujet de l’acte d’accusation. Si la politique s’introduit au sein de l’institution militaire, elle détruira tout. Toute mission sera impossible à réaliser. Les décisions en seront affectées. Les militaires doivent poursuivre leurs efforts, parce que depuis 2008, le Liban gère ses propres affaires seul, à commencer par la sécurité, en passant par la diplomatie, pour arriver à tout le reste. Les capacités de l’Armée, qui représente la première ligne de défense, sont renforcées et complétées par celles de la Résistance. Cela s’est manifesté en 2000, lors de la libération du Liban-Sud, puis en 2006, lors de la guerre de juillet. Il s’agit d’une équation réussie qu’il n’est pas permis d’abandonner facilement et qui devrait être consolidée (…) Si nous ne récupérons pas ces terres par les moyens diplomatiques, nous les récupérerons par d’autres moyens légitimes, à savoir militaires. »
– Lors d’une déclaration après une visite au patriarcat maronite
– « On se rapproche d’une solution à l’impasse politique au Liban (…) Le président de la République est responsable de l’intérêt du pays. Personne ne décide pour le président quand voter ou quand ne pas voter (en Conseil des ministres sur la question des faux témoins, ndlr). La Constitution insiste sur l’entente, tel est l’esprit qui la domine. Le président se doit de collecter toutes les données, d’évaluer la situation et de décider quand privilégier l’entente et quand opter pour le vote. Personne ne peut limiter les prérogatives du président. Et quand celui-ci estime que l’entente est encore possible - et elle l’est effectivement -, il n’a alors pas recours au vote. »

Michel Aoun, principal leader chrétien
« En réclamant le vote, nous avons voulu appuyer les prérogatives du président, puisque c’est lui qui a prêté serment pour protéger la Constitution. Or, aujourd’hui, il y a des lacunes dans l’application de cette Constitution. Nous avons donc voulu y remédier en réclamant l’application de l’article 65 qui affirme que les décisions sont prises sur la base de l’entente et lorsque celle-ci est difficile, il faut procéder à un vote. Nous continuons de penser que le vote est nécessaire et la situation actuelle est plus grave que s’il y avait eu un vote car le gouvernement et la justice sont paralysés (…) Le refus de juger les faux témoins équivaut à protéger les vrais coupables. En jugeant les faux témoins, on peut remonter vers ceux qui les ont envoyés. D’ailleurs, chaque fois que le Conseil de sécurité a voulu prendre une décision, une victime tombait au Liban. Les crimes ont été liés entre eux comme cela, en étouffant la vérité, tous les crimes sont aussi étouffés par la même occasion. »

John Bolton, ancien ambassadeur des Etats-Unis à l’Onu
« Le procureur du TSL Daniel Bellemare rendra public très prochainement l’acte d’accusation dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri. Je suis presque certain que des responsables officiels syriens et des membres du Hezbollah seront accusés du crime. Je n’écarte pas la possibilité d’un déclenchement d’une guerre entre Israël et le Hezbollah à la lumière des actes d’accusation. Il est possible que la Syrie participe à la guerre. »

Mgr Béchara Raï, évêque maronite de la région libanaise de Jbeil
« Il existe une unanimité chrétienne sur la coexistence islamo-chrétienne conformément au pacte national tel qu’il a été adopté en 1943. Les chrétiens sont également d’accord sur la formule de l’égalité dans les droits et les obligations, et sur le principe de la participation au gouvernement et de la gestion du pays sur base du principe de la démocratie consensuelle, du respect des libertés publiques, du règne des institutions et de la séparation des pouvoirs. Les chrétiens divergent, cependant, autour des mécanismes, c’est-à-dire autour du choix politique, le camp du 14-Mars ayant considéré que son alliance avec les sunnites garantit la protection des questions fondamentales, alors que l’opposition considère que l’alliance avec les chiites est à même de garantir ces questions (…) Nous espérons une relance du comité de dialogue entre le patriarcat maronite et le Hezbollah afin d’éviter la tension et les incompréhensions. »

Samir Jisr, député de Tripoli, membre du Bloc de Saad Hariri
« Dire aujourd’hui que la Constitution n’a pas été respectée dans l’institution du Tribunal internationale n’a plus de pertinence juridique. Le Hezbollah et la justice libanaise ont tacitement approuvé par la suite l’existence du TSL qui avait fait consensus à la table du dialogue national. Par ailleurs, le 3 février 2010 le gouvernement approuvait sans objection le paiement de la quote-part du Liban au financement du TSL, ce qui délégitime les réticences actuelles à payer la quote-part pour 2011. La question des dits faux témoins est abusivement soulevée pour faire obstruction au TSL. Au demeurant, les témoignages considérés comme faux ont été obtenus par la commission d’enquête créée le 7 avril 2005, bien avant la création du TSL. Et d’ailleurs, si l’affaire des faux témoins est une incidente de l’affaire centrale de l’assassinat, raison de plus pour donner la préséance dans l’examen des faits à l’affaire centrale, et non à l’affaire incidente. En général, les faux témoins sont avancés par le criminel et non par la victime, pour induire en erreur le tribunal et le disculper. Seul le tribunal est habilité à dire quels sont les faux témoins et à les pénaliser (…) Si Israël était capable réellement de pirater nos communications, il aurait pu effacer toutes les données que possèdent les SR de l’armée et des FSI, et serait donc parvenu à les empêcher de découvrir, grâce à ces données, ses espions au Liban. Il est clair que cet argument n’est soulevé que pour fragiliser les preuves bâties sur les communications téléphoniques. Les hypothèses de piratage soulevées par le ministre Charbel Nahas relèvent du roman d’espionnage plus que de la réalité. »

Jamil Sayyed, ancien directeur de la SG libanaise, proche de l’opposition
« Le procureur du TSL Daniel Bellemare simplifie trop les choses et minimise l’opinion de la moitié des Libanais et des Arabes qui estiment que la justice internationale est politisée, notamment en ce qui concerne l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. La commission d’enquête internationale au Liban a d’ailleurs donné le plus flagrant exemple de la politisation de la justice. Aussi fort que Bellemare tente de masquer les faits, le complot des faux témoins demeure une honte pour la justice. »

Presse

Aftenposten (Quotidien norvégien, 2 janvier 2011)
Des câbles diplomatiques obtenus par WikiLeaks révèlent que le chef d’état-major israélien Gabi Ashkenazi a indiqué à une délégation du Congrès états-unien, fin 2009, se préparer à « une guerre à grande échelle » au Proche-Orient, probablement contre le Hamas et le Hezbollah. « Je prépare l’armée à une guerre à grande échelle, parce qu’il est plus facile de la réduire à une petite opération que de faire l’inverse », a déclaré le général Ashkenazi, cité dans un câble de l’ambassade US à Tel-Aviv, daté du 15 novembre 2009. « La menace de tir de roquettes contre Israël est plus grave que jamais. C’est pourquoi Israël accorde tant d’importance à la défense antimissile », a déclaré le général Ashkenazi à la délégation dirigée par le démocrate Ike Skelton.
Le chef d’état-major affirmait que l’Iran avait quelque 300 missiles Shahab pouvant atteindre Israël, et que l’Etat hébreu n’aurait que dix à douze minutes pour réagir à une attaque de missile par l’Iran. Pourtant, selon lui, le risque principal provenait du mouvement Hamas qui contrôle Gaza et du Hezbollah libanais.
Ashkenazi affirmait, un an après l’opération israélienne à Gaza, qu’Israël était « dans un processus de collision avec le Hamas ». « Le Hamas aura la possibilité de bombarder Tel-Aviv, où se trouve la plus importante concentration de population israélienne », a-t-il dit, selon ce câble.

An Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
Paris, Samir Tuéni (31décembre 2010)
Le bras de fer entre le 14 Mars et l’opposition ne prendra pas fin avec la publication de l’acte d’accusation du TSL. Car en réalité, le conflit actuel oppose la Syrie, l’Iran et leurs alliés d’une part au camp du 14-Mars soutenu par les pays arabes modérés et l’Occident d’autre part.
Des sources diplomatiques informées à Paris considèrent que le TSL n’est autre qu’un paravent derrière lequel de nombreuses manœuvres sont effectuées pour parvenir à l’objectif escompté. Cela ne veut pas dire que le tribunal est politisé, mais plutôt qu’une équipe libanaise et régionale le politise pour atteindre ses objectifs sur la scène régionale.
En déclarant, pendant sa dernière visite à Paris, que la solution au conflit libanais ne peut être que libano-libanaise, le président syrien Bachar al-Assad a clairement signifié que la Syrie refusait de jouer un rôle positif avec ses alliés au Liban. D’ailleurs, poursuivent les mêmes sources, en réclamant un mandat occidental et arabe lui soit octroyé pour jouer un rôle au Liban, la Syrie refuse clairement d’intervenir auprès de ses alliés libanais : elle n’est pas sans savoir que la communauté internationale ne lui donnera pas un tel mandat.
Ce qui revient à dire que la Syrie n’approuve pas les efforts internationaux : tout comme l’Iran, son allié, elle adopte une position intransigeante vis-à-vis du TSL et veut empêcher la publication de l’acte d’accusation. Quant à l’Iran, engagée dans un conflit avec la communauté internationale autour de son dossier nucléaire, elle se sert de la carte libanaise comme d’un moyen de pression dans ses négociations avec les Etats-Unis.

Al Hayat (Quotidien saoudien, 29 décembre 2010)
Paris, Randa Takieddine
Personne ne peut arrêter le TSL. Saad Hariri est une autorité politique et non judicaire. Il ne peut pas faire échouer l’acte d’accusation. Le président Sarkozy a dit clairement au président Assad que nul ne peut intervenir dans le travail du TSL.
Une guerre au Liban n’est aujourd’hui dans l’intérêt d’aucun acteur influent dans la région, à l’exception d’Israël qui veut maintenir la région dans un état de guerre pour conserver sa suprématie et pour empêcher l’établissement d’un Etat palestinien. Ni l’Union européenne, ni les Etats-Unis, ni la Russie ne veulent une guerre au Liban. La Syrie réalise le danger d’une déstabilisation du Liban et d’une intervention israélienne. Israël a traditionnellement évité d’étendre ses attaques au territoire syrien, mais dans le contexte actuel, il peut élargir son champ de bataille. Nul ne sait ce qui adviendra alors. Quant à l’Iran, il se trouve dans une situation peu enviable, sur le plan économique avec les sanctions et sur le plan politique avec les querelles internes. Tous ces pays prendraient-ils le risque insensé de provoquer une confrontation au Liban ?

As Safir (Quotidien libanais proche de l’opposition, 30 décembre 2010)
L’ancien ministre Wiam Wahhab (Proche de l’opposition), a révélé que 13 soldats français de la Finul ont été expulsés, pour cause de collaboration avec le Mossad.
Dans une interview au site électronique bintjbeil.org, Wahhab a révélé que ces Français –3 officiers et 10 soldats– ont été expulsés en toute hâte avant qu’ils ne soient démasqués. Le Mossad avait pu les recruter pendant les vacances en Palestine occupée. Le plus grave c’est que ces soldats ont collaboré avec le Mossad pour des raisons idéologiques et non financières, ce qui met à nu la véritable qualité des soldats qui circulent parmi nous.

Al Riyad (Quotidien saoudien, 27 décembre 2010)
La conseillère du président syrien Bachar el-Assad, Boutheina Chaabane, a accusé le TSL d’être politisé, affirmant que ce tribunal n’aurait pas été contesté s’il avait fait preuve d’intégrité. « Ils ont accusé la Syrie en 2005 après l’assassinat de Rafic Hariri, et voilà qu’il est question aujourd’hui de l’accusation du Hezbollah. Demain, ils accuseront une tierce partie, puis une quatrième », a indiqué Mme Chaabane. « WikiLeaks et le livre Dans le secret des présidents, publié en France, ont prouvé l’ampleur du complot occidentalo-américain contre la justice et l’indépendance de nos pays. Ils ont prouvé que la démocratie et la liberté dont ils parlent sont des mots creux et, qu’en secret, ils œuvrent pour déstabiliser les bases de notre monde », a ajouté Mme Chaabane avant de poursuivre : « La voie suivie par le tribunal jusqu’à ce jour montre qu’il est politisé, et qu’il est l’un des instruments du complot qui vise à diviser les Arabes, à saper les fondements de leur accord, de leur force et leur solidarité, pour qu’ils soient abandonnés à la merci de l’entité sioniste et de ses ambitions. »

Al Akhbar (Quotidien libanais proche de l’opposition, 31 décembre 2010)
Paris, Bassam Tayyara
Petit à petit, les préparatifs des « dossiers de l’après-tribunal » commencent à éclater au grand jour. Un expert de sécurité français à la retraite, qui a longtemps travaillé sur des dossiers sécuritaires à caractère international, révèle sous le couvert de l’anonymat que « le Hezbollah pourrait être pris pour cible sous un nouvel angle, celui des accusations relatives à un trafic de stupéfiants ». Autrement dit, explique-t-il, le mot « stupéfiants » se substituera au mot « tribunal » dans le discours anti-Hezbollah. Il sera glissé de temps en temps dans le discours au début, ajoute-t-il, avant de plus amples explications sur les prétendues relations tentaculaires du Hezbollah avec les réseaux internationaux de trafic de stupéfiants.
Selon cet expert, le but serait d’« incriminer le Hezbollah dans l’inconscient arabe » dans un premier temps, afin de supprimer « l’aura qui entoure son action de résistance ». La campagne médiatique prendra par la suite de l’ampleur à travers des reportages évoquant la mafia et les cartels de l’Amérique latine, avec des allusions à une « étroite » collaboration avec des organisations terroristes. Le nom du Hezbollah sera ensuite propulsé sur l’avant-scène et présenté comme l’une de ces principales organisations qui profitent du commerce de la mort. Plusieurs observateurs européens approuvent le discours de l’expert précité, et considèrent que « le fait de coller au Hezbollah l’accusation de trafic de stupéfiants » est le seul moyen de l’inscrire sur la liste des organisations terroristes. En effet, il est désormais presque sûr que l’acte d’accusation du TSL, quelle qu’en soit la teneur, ne permettra pas de mettre le Hezbollah sur cette liste, ne serait-ce que pour ne pas confirmer que des « objectifs politiques » sous-tendent l’action de ce tribunal.
De même, les responsables européens mettent l’accent sur « le rôle politique du Hezbollah » et rejettent les demandes de Washington appelant à l’inscrire sur leur liste d’organisations terroristes. Il sera donc bien difficile de voir cette position bouleversée de fond en comble, à moins que le Hezbollah n’ait recours à ses armes à l’intérieur en cas d’exacerbation de la crise libanaise. Mais les décideurs écartent un tel scénario désormais, même si la crise venait à prendre de l’ampleur. En outre, les scénarios israéliens qui évoquent « une offensive du Hezbollah pour occuper le Liban » ne sont pas pris au sérieux par les milieux européens qui suivent ce dossier. Toutefois, ces derniers seront plus enclins à accepter l’inscription du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes s’ils parviennent à la « conviction profonde » selon laquelle ce parti finance son action grâce au trafic de drogues et aux relations avec les cartels du crime organisé. L’expert français estime qu’il suffit d’avoir des « soupçons de collusion » pour que le Hezbollah figure sur cette liste, et il aura alors à « prouver son innocence » pour que son nom soit retiré de la liste, « dans un jeu qui rappelle l’affaire des armes de destruction massive ».

Al Akhbar (29 décembre 2010)
Après la vacance de plusieurs postes importants au sein des équipes d’enquête et d’analyses du TSL, les responsables du Tribunal ont effectué des entretiens d’embauche avec des experts des Etats-Unis de France et de Grande-Bretagne, dont certains ont travaillé au sein d’institutions internationales. L’un de ces experts a décidé de ne pas rejoindre son nouveau poste. Il a confié à ses amis dans une capitale internationale importante : « La décision du TSL est prise, l’objectif est de jeter l’accusation sur Imad Moghnié. Ils n’ont besoin de l’expertise de personne. »

Al Akhbar (29 décembre 2010)
Nicolas Nassif
En dépit du flou qui entoure le projet de compromis syro-saoudien, on peut déjà en fixer les contours. Le règlement en gestation serait basé sur les points suivants : Le Liban doit sortir du TSL. Il ne s’agit pas d’abolir le TSL qui nécessite une résolution du Conseil de sécurité. La responsabilité de sortir le Liban du TSL incombe au Parlement, ce qui nécessite le plus large consensus interne possible ; réaffirmer l’attachement aux accords de Taëf et de Doha ; transférer le dossier des faux témoins à la Cour de Justice ; en raison des facteurs géopolitiques connus, Damas sera le parrain direct qui veillera sur l’application du règlement, ce qui lui permettra, certes, d’accroître son influence politique au Liban. Les premiers effets de cette mesure seront la reprise des contacts entre le premier ministre Saad Hariri et le président Assad, et une redynamisation des relations syro-libanaises.
Il convient de signaler que la maladie du roi saoudien a permis l’entrée en jeu d’autres parties. Le Qatar s’est ainsi entendu avec Hariri sur une proposition : celle de créer un organe consultatif juridique pour examiner le dossier des faux-témoins. La proposition, qui a été rejetée par le président de la Chambre Nabih Berry et par le Hezbollah, a donné lieu à une médiation franco-qatarie, portée par le prince du Qatar Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani à Téhéran. La réponse iranienne ne s’est pas fait attendre. Le guide suprême iranien a considéré les résultats du TSL comme nuls et non avenus. Il a même considéré que la priorité est de faire échouer le TSL, et que cette priorité passe avant la question de l’acte d’accusation. C’est la position de la Syrie et du Hezbollah.
Dans les milieux proches de ces deux parties, on dit que le procureur général du TSL n’est pas encore parvenu à un projet d’acte d’accusation complet, crédible et basé sur des preuves concluantes.

Al Akhbar (27 décembre 2010)
Un épais mystère entoure les résultats de la visite à Paris du président syrien Bachar el-Assad. Une source proche de la capitale syrienne indique que le point le plus important soulevé reste une information communiquée par le président français Nicolas Sarkozy à son homologue syrien : les Etats-Unis insistent pour que tout accord interlibanais comporte une sur une part israélienne. Sarkozy a déclaré que Paris était disposé à intervenir auprès de Washington, tout en expliquant que l’administration américaine était prête à coopérer si la part d’Israël dans l’accord interlibanais était réservée. Le président français n’a pas précisé la nature de cette « part » mais il a essentiellement parlé des armes du Hezbollah et du renforcement de la résolution 1701 pour qu’elle devienne une réalité permanente afin d’empêcher toute présence militaire du Hezbollah au Sud du Litani.

L’Orient-Le Jour (Quotidien francophone libanais proche du 14-Mars, 28 décembre 2010)
Des sources sécuritaires palestiniennes à l’intérieur du camp de Aïn el-Héloué ont indiqué que la situation est « bien contrôlée », précisant que l’assassinat d’un membre de Jund el-Cham (Groupe salafiste palestinien. ndlr), Ghandi Sahmarani, n’aura pas de répercussions. Les sources en question ont relevé l’apparition d’éléments armés relevant de Jund el-Cham, de Fateh el-Islam et de Isbat el-Nour dans le quartier Tawarek, précisant que cet étalage de force ne conduira nullement à l’aggravation de la situation.
Selon les mêmes sources, les incidents qui ont secoué le camp au cours du week-end dernier ont poussé l’Armée libanaise à consolider ses positions aux entrées du camp pour prévenir tout débordement.
Le responsable du Fateh Mahmoud Abdel-Hamid Issa, surnommé Lino, a affirmé que Sahmarani avait été probablement liquidé en dehors du camp et son corps ramené à l’intérieur pour créer une discorde. « Nous détenons des informations que nous sommes actuellement en train d’analyser pour connaître les circonstances de l’assassinat », a affirmé Lino qui a cependant assuré que la situation « est bien contrôlée.

La tendance dans le monde arabe

Est-ce le début de l’effondrement des bastions occidentaux ?

Les centres de décisions, de recherche et de réflexion occidentaux et américains se sont penchés, ces derniers temps, sur un certain nombre d’indicateurs jugés inquiétants :
 1. Des troubles politiques et populaires en Egypte qui compliquent l’impasse de la succession de Moubarak et qui coïncident avec l’approche de l’élection présidentielle. Cette crise politique s’accompagne d’une aggravation de la situation socio-économique et présage d’une explosion des contradictions au niveau de la rue.
 2. Une intifada populaire des classes les plus démunies et des chômeurs en Tunisie qui s’est traduite par des heurts et l’apparition d’une profonde crise politique qui couvait depuis des années, mettant en péril la stabilité du régime connu pour ses liens étroits avec l’Occident.
 3. L’exacerbation de la lutte de pouvoir au sein de l’Autorité palestinienne et du mouvement Fatah qui a atteint son apogée avec le limogeage puis l’arrestation par la police de Mahmoud Abbas de Mohammad Dahlan, considéré comme l’homme des Etats-uniens et des Israéliens. Ces événements sont les signes précurseurs du démembrement du dispositif politique et sécuritaire palestinien instauré après les accords d’Oslo avec l’aide et la bénédiction des Etats-Unis.
 4. Aggravation de la crise existentielle du régime jordanien qui vit entre le marteau de l’obsession de l’Etat de substitut pour les Palestiniens, une idée jamais abandonnée par les Israéliens, et les pressions économico-financières. Le tout est couronné par les scandales en cascades sur la corruption, qui remplissent les colonnes des journaux, lesquels ont été victimes, ces dernières semaines, d’une grave réduction de leur marge de liberté.
 5. L’approche du régime yéménite du seuil de l’effondrement après l’élargissement de la marge de l’intervention militaire et sécuritaire états-unienne, au nom de la lutte contre al-Qaida, les appels à la séparation du Sud et la poursuit de la rébellion zaydite.
 6. Emergence du dossier de l’avenir de l’Arabie saoudite après l’apparition à la surface de la lutte entre deux courants, le premier conduit par le roi Abdallah Ben Adel Aziz, qui veut renforcer la stabilité à travers le dialogue avec l’Iran et la coopération avec la Turquie et la Syrie, et le second, dirigé par le prince héritier Sultan et d’autres membres de la famille royale, plaidant pour un plus grand alignement sur les Etats-Unis dans ses choix au Moyen-Orient.
 7. L’échec du blocus sur Gaza, qui s’est manifesté par l’utilisation par les résistants palestiniens d’armes nouvelles (missiles antichars Kornet, roquettes de longue portée…) lors des derniers affrontements avec les Israéliens. Le fiasco de la politique d’étranglement de la Bande de Gaza constitue une gifle pour Israël, l’Egypte et les Etats-Unis.
Tous ces indicateurs qui inquiètent l’Occident ne sont pas le fruit du hasard. Ils sont l’expression d’une tendance historique qui va s’amplifier et s’approfondir en 2011, une année qui risque de voir s’effondrer les uns après les autres les bastions de l’influence occidentale dans le monde arabe.

Evénements

Syrie-Etats-Unis
Barack Obama a défié les républicains en nommant par décret son ambassadeur en Syrie, profitant des vacances du Congrès pour contourner l’« obstruction sans précédent » de ses adversaires. M. Obama avait soumis au Congrès le 22 février la nomination du diplomate Robert Ford au poste d’ambassadeur des Etats-Unis à Damas, un poste vacant depuis le rappel de son prédécesseur à la suite de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005. L’administration démocrate estime que la Syrie peut jouer un rôle utile pour faire avancer ses efforts de paix au Proche-Orient. M. Obama, actuellement en vacances dans son État natal d’Hawaï, a également nommé par décret trois autres ambassadeurs : en Turquie, en Azerbaïdjan et en République tchèque. Il a aussi nommé James Cole au poste de ministre adjoint de la Justice. La nomination du candidat de M. Obama pour le poste d’Ankara, Francis Ricciardone, avait été soumise en juillet. « Toutes les administrations rencontrent des retards pour faire entériner leurs candidats, mais l’échelle de l’obstruction républicaine aux candidats proposés par M. Obama est sans précédent », a expliqué sous couvert de l’anonymat un haut responsable états-unien pour justifier cette décision. Les ambassadeurs, les juges et d’autres hauts responsables de l’administration peuvent être nommés par décret présidentiel. En contrepartie, ces nominations ne sont que provisoires. La future présidente de la commission des Affaires étrangères à la Chambre, l’élue républicaine de Floride Ileana Ros-Lehtinen, a protesté contre la nomination de M. Ford, qu’elle a assimilée à une « concession majeure au régime syrien ». Pour Mohammad Bazzi, expert au Centre pour les relations internationales, l’opposition a eu tort de bloquer la nomination de M. Ford. « Si les États-Unis n’envoyaient des diplomates que dans les pays amis ou coopératifs, ils auraient bien moins d’ambassades dans le monde », a-t-il remarqué. Et pour Jon Alterman, du Centre pour les études stratégiques et internationales, un autre groupe de réflexion de Washington, « dans le cas de nombre de pays difficiles, il vaut mieux se trouver face à eux que de les ignorer ». M. Ford, un « diplomate absolument excellent » selon lui, « dira clairement (aux Syriens) que leurs actes, bons ou mauvais, auront des conséquences ».

Palestine Israël
Deux civils palestiniens sont morts en 24 heures en Cisjordanie occupée, une femme de 36 ans qui a inhalé des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation et un jeune homme touché par des tirs israéliens à un barrage militaire. Mohamed Daraghme, âgé d’une vingtaine d’années, a été tué dimanche matin par un tir de soldat après une dispute au barrage de Hamra, près de Naplouse, a indiqué un responsable des services de sécurité palestiniens. Selon cette source, la victime, qui travaillait dans une colonie israélienne, n’était pas armée. Elle a reçu trois balles et est décédée sur place. Quelques heures auparavant, un Palestinien avait été arrêté dans le sud de la Cisjordanie, près du bloc des implantations du Gush Etzion, après avoir, selon l’armée, essayé d’attaquer deux soldates avec un couteau. Dans la nuit de vendredi à samedi, une habitante du village palestinien de Bilin, Jawaher Abou Rahmah, est décédée à l’hôpital de Ramallah après avoir perdu connaissance durant une manifestation contre le mur de séparation israélien. L’Autorité palestinienne a dénoncé dimanche une « dangereuse escalade » de l’armée israélienne après ces deux décès.

Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, soucieux d’assurer la cohésion de sa coalition avant le vote sur son projet de budget, la semaine prochaine, a joué la carte de l’apaisement dans sa confrontation avec le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman.
Le ministre des Affaires étrangères a jeté un nouveau pavé dans la mare dimanche en affirmant que les autorités israéliennes n’avaient pas à présenter d’excuses à Ankara pour l’assaut de la « flottille pour la liberté » qui a fait neuf morts en mai parmi les militants turcs pro-palestiniens qui tentaient de forcer le blocus de la bande de Gaza. Evoquant le processus de paix israélo-palestinien au point mort depuis octobre, Avigdor Lierberman a en outre jugé impossible de parvenir à un règlement définitif et a plaidé pour un « plan B » sous la forme d’un accord intérimaire à long terme. Benjamin Netanyahu s’était quant à lui prononcé pour l’apaisement des tensions israélo-turques et pour la poursuite des négociations avec les Palestiniens sous l’égide des Etats-Unis.
« La position du gouvernement israélien est exclusivement celle qu’expriment le Premier ministre et les résolutions du cabinet », ont rappelé les services de ce dernier, quelques heures après le discours du ministre des Affaires étrangères. Dans un rare entretien accordé le lendemain à une chaîne de télévision israélienne, Benjamin Netanyahu a toutefois fait écho aux propos d’Avigdor Lieberman, assurant qu’Israël n’avait pas à présenter d’excuses à la Turquie et jugeant qu’un accord intérimaire avec les Palestiniens ne pouvait être exclu.

Moshé Katsav, ancien président israélien, a été reconnu coupable de viol et d’autres délits par un tribunal de Tel-Aviv, une condamnation sans précédent pour un ancien chef de l’Etat hébreu. Katsav, président d’Israël de 2000 à 2007, est accusé de viol, d’agression physique et de harcèlement par trois anciennes assistantes. Il nie les faits qui lui sont reprochés. « Le témoignage de Katsav était truffé de mensonges », ont dit les trois jurés dans leur jugement, décidé à l’unanimité. « Quand une femme dit non, c’est non ». Katsav, qui risque de quatre à 16 ans de prison selon un spécialiste du droit israélien, peut faire appel de la décision devant la Cour suprême. Le tribunal n’a pas dit quand la peine serait annoncée. Katsav s’est dit victime de chantage et d’une cabale aux motivations racistes, lui qui est né en Iran. Il est arrivé en Israël en 1951 alors qu’il n’était qu’un enfant.

Egypte
Un attentat à la bombe commis dans la nuit de vendredi à samedi devant une église copte d’Alexandrie, où des fidèles s’étaient réunis pour le Nouvel An, a fait au moins 21 morts et 97 blessés, selon les autorités égyptiennes. « Il est probable que l’engin qui a explosé était porté par un kamikaze qui a péri au milieu des autres victimes », affirme un communiqué du ministère égyptien de l’Intérieur. Le mode opératoire de cet attentat et celui des précédents « indiquent clairement que des éléments étrangers ont planifié et exécuté » cette attaque, précise le texte. Les dirigeants égyptiens, inquiets à l’approche de l’élection présidentielle de septembre et ne sachant pas si le président Hosni Moubarak se représentera à 82 ans révolus, ont immédiatement lancé des appels à l’unité. Ils redoutent une explosion de violences entre communautés en cette année électorale. Le gouverneur d’Alexandrie, Adel Labib, « a accusé al-Qaïda d’avoir commandité cet attentat », ont rapporté sans plus de précision des chaînes de télévision égyptiennes. De son côté, le président a estimé que l’attentat visait le pays tout entier et non une communauté en particulier. Il a affirmé qu’il ne déstabiliserait pas le pays et qu’il ne diviserait pas les communautés copte et musulmane. « De vils terroristes ont visé la nation, les coptes et les musulmans », a-t-il dit lors d’une déclaration officielle à la télévision égyptienne en évoquant « des éléments impliquant la main de l’étranger ». « Des gens cherchent à déstabiliser ce pays et tout indique que des mains étrangères sont derrière cet incident », a lui aussi déclaré Mohammed el-Katatni, au nom des Frères musulmans, mouvement islamiste qui a renoncé à la violence et première force de l’opposition. L’explosion s’est produite juste après minuit devant l’église d’al-Kidissine, où des fidèles assistaient à une messe. Elle a conduit des centaines de chrétiens à se regrouper dans la rue pour manifester leur colère. Des incidents ont éclaté entre chrétiens et musulmans. Plusieurs voitures ont été incendiées. La police est intervenue à coups de gaz lacrymogènes pour disperser la foule tandis que des ambulances arrivaient sur les lieux.

Source
New Orient News