Une chaîne de télévision norvégienne a filmé dans le sud-est de l’Ukraine une vidéo montrant des soldats du bataillon ukrainien Azov qui portent des casques frappés de symboles nazis, théoriquement interdits ce pays.

La chaîne allemande de télévision ZDF a fait une brève référence, le 8 septembre 2014, à la vidéo diffusée par la chaîne norvégienne.

Sur la vidéo enregistrée par la station norvegienne TV2, les telespectateurs peuvent distinguer clairement au moins 2 soldats ukrainiens dont les casques sont frappés de l’emblème des SS [1] et de la croix gammée nazie.

« Nous étions en train de filmer un reportage sur le bataillon Azov ukrainien dans la ville d’Ouzouf, dans l’est de l’Ukraine, lorsque nous avons vu ces soldats », explique le correspondant de TV2 Oysten Bogen dans une interview accordée a NBC News.

Bogen a précisé que quelques minutes avant de filmer ces images il avait demandé à un porte-parole du bataillon Azov si cette unité, récemment incorporée à l’armée ukrainienne, n’était pas composée d’éléments plus ou moins fascisants. « Pas du tout, nous ne sommes que des nationalistes ukrainiens », lui avait-on répondu.

Cependant, il est de notoriété publique en Ukraine que le bataillon Azov, largement utilisé contre les séparatistes, est composé essentiellement de membres du groupe d’extrême droite Pravy Sektor, qui ne cache nullement son idéologie néonazie.

L’emblème que portent les membres du bataillon Azov (en jaune et bleu et à droite sur cette réclame utilisée pour collecter des fonds) se distingue par la présence du « Wolfsangel », une des runes les plus utilisées dans l’imagerie du III Reich.

En outre, comme on peut le constater, l’emblème que portent les membres du bataillon Azov accorde une bonne place au Wolfsangel (en allemand, « le crochet du loup »), l’une des runes fétiches des nazis, utilisée aussi comme signe de ralliement par le parti neonazi ukrainien Svoboda.

Depuis le début de l’opération punitive du régime de Kiev dans les régions sous contrôle des séparatistes, le ministère de l’Intérieur ukrainien a formé plusieurs bataillons, notamment les bataillons Azov, Aidar, Donbass, Dniepr-1 et Dniepr-2, financés par l’oligarque Ihor Kolomoïsky.

Nommé gouverneur de la région de Dnepropetrovsk après le coup d’État de Maïdane, Ihor Kolomoïsky est considéré aussi comme le pourvoyeur de fonds de Pravy Sektor.

[1Formée en 1925 pour garantir la protection rapprochée d’Adolf Hitler, les SS – acronyme du terme allemand Schutzstaffel, qui signifie littéralement « escadron de protection » – devinrent sous le régime nazi un véritable État dans l’État, au point d’assurer la répression des opposants, aussi bien en Allemagne que dans les pays qu’elle occupait, ainsi que le fonctionnement des camps de concentration et d’extermination des groupes ethniques condamnés par le III Reich.