La commission constate que les milieux politiques belges et rwandais entretenaient des contacts autres que ceux qui s’établissaient entre la Belgique et le Rwanda par le biais des canaux officiels arrêtés par les deux gouvernements dans le cadre d’accords de nature politique et technique et militaire.

Ces contacts ont notamment été concrétisés au sein d’institutions politiques internationales telles que l’Internationale démocrate-chrétienne.

Par ailleurs, les milieux rwandais avaient également des contacts avec des partenaires belges qui leur étaient utiles, en vue d’exercer une pression sur le processus décisionnel des autorités belges.

Dans le cadre de l’accomplissement de sa mission, la commission a examiné les divers canaux officieux existant entre certains milieux politiques en Belgique et au Rwanda ainsi que leur influence sur la politique rwandaise comme sur la politique belge. Compte tenu d’un certain nombre de passages figurant dans les documents consultés et compte tenu de la disponibilité des documents, la commission s’est limitée à l’examen des points de vue de l’Internationale démocrate chrétienne. Elle n’a consacré aucun examen aux points de vue et relations des autres tendances politiques. La commission a ainsi constaté, entre autres, que l’Internationale démocrate-chrétienne a, pendant des années, entretenu des contacts avec la plupart des partis politiques, principalement le MRND et le président Habyarimana, mais aussi avec d’autres partis comme le MDR. Afin de mieux comprendre l’attitude et le mode de pensée que les deux partis ont adoptés avant, mais aussi après, les événements dramatiques d’avril 1994 vis-à-vis du processus de démocratisation au Rwanda, la commission a entendu M. Léon Saur, ancien secrétaire international du PSC, et M. André Louis, ancien secrétaire général, puis vice-président, de l’IDC. La commission a également demandé à Mme Rika De Backer, ancienne ministre CVP familiarisée avec les problèmes rwandais, d’expliquer son attitude.

La commission a constaté par ailleurs que l’avocat Johan Scheers, qui défendait en Belgique les intérêts du président Habyarimana, et Eugène Nahimana, représentant du MRND en Belgique et homme de confiance du président, ont également pris des initiatives visant à influencer la politique rwandaise de la Belgique.


Source : Sénat de Belgique