Premier mythe : l’OTAN n’est pas intéressée par un véritable dialogue avec la Russie
Dans les faits : nous regrettons la décision de la Russie de suspendre les travaux de sa mission diplomatique auprès de l’OTAN ainsi que du bureau de liaison militaire de l’OTAN à Moscou, et de fermer le bureau de l’information de l’OTAN à Moscou.
L’OTAN et les Alliés n’ont cessé d’appeler de leurs vœux un dialogue constructif avec la Russie. Le secrétaire général de l’Organisation, Jens Stoltenberg, a souligné à plusieurs reprises que le dialogue avec la Russie est essentiel quand les tensions sont vives. Il s’agit d’un message qu’il a réaffirmé lors d’un récent entretien avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le secrétaire général a également réitéré la proposition formulée de longue date par l’Organisation d’organiser une réunion du Conseil OTAN-Russie. À ce jour, la Russie n’a pas répondu à cette proposition.
En octobre 2021, l’OTAN a retiré leur accréditation à huit membres de la mission de la Fédération de Russie auprès de l’OTAN qui étaient des officiers du renseignement russes agissant sous couverture. Cette décision se fonde sur le renseignement et ne modifie pas la politique de l’OTAN à l’égard de la Russie, qui associe la dissuasion et la défense à un dialogue constructif.
Deuxième mythe : l’OTAN ignore la proposition visant à éloigner les exercices de la « ligne de contact » entre forces de l’OTAN et forces russes
Dans les faits : il n’y a pas de « ligne de contact » entre forces de l’OTAN et forces russes, mais des frontières internationalement reconnues de pays de l’OTAN. Les déploiements effectués par l’OTAN sur les territoires de ses pays membres sont défensifs, proportionnés et conformes aux engagements internationaux pris.
La présence avancée rehaussée de l’Alliance dans la partie orientale de son territoire a pour but non pas de provoquer mais de prévenir tout conflit. Il s’agit d’une mesure prise en réaction à l’emploi par la Russie de la force militaire contre ses voisins et au renforcement du dispositif militaire russe dans la région de la Baltique et au-delà.
En opposition avec la proposition de la Russie, nous observons la poursuite par celle-ci de ses activités militaires agressives, avec notamment un renforcement majeur de ses forces en Ukraine et alentour plus tôt cette année.
Nous appelons instamment la Russie à se conformer aux règles de transparence en vigueur, notamment pour ce qui est des exercices militaires et de la posture des forces. Nous appelons aussi la Russie à prendre part au processus de modernisation du Document de Vienne en vue d’améliorer les mesures de vérification. Nous restons ouverts à la poursuite du dialogue sur la réduction des risques et la transparence, au sein du Conseil OTAN-Russie comme via nos canaux de communication militaires.
Troisième mythe : l’Ukraine ne peut pas adhérer à l’OTAN
Dans les faits : les Alliés se félicitent des aspirations de l’Ukraine à adhérer à l’OTAN et maintiennent la décision prise au sommet de Bucarest de 2008, à savoir que l’Ukraine deviendra membre de l’Alliance.
Les décisions relatives à l’adhésion à l’OTAN relèvent de chaque pays candidat individuellement et des 30 États membres de l’Organisation. La Russie n’a pas le droit d’intervenir et ne peut opposer son veto à ce processus.
Nous rejetons toute notion de sphères d’influence en Europe – ce concept est et doit rester de l’histoire ancienne. Comme tous les pays, l’Ukraine est entièrement libre de choisir les arrangements de sécurité qu’elle souhaite pour elle-même. Il s’agit d’un principe fondamental de la sécurité européenne, auquel la Russie a également souscrit et qu’elle se doit de respecter. Après la fin de la Guerre froide, la Russie a joué un rôle dans l’édification d’une architecture de sécurité inclusive pour l’Europe, notamment par la charte de Paris, la création de l’OSCE, la création du Conseil de partenariat euro-atlantique et l’Acte fondateur OTAN-Russie.
Quatrième mythe : l’OTAN rejette les propositions russes relatives à la maîtrise des armements
Dans les faits : la proposition formulée par la Russie concernant un moratoire sur le déploiement en Europe de missiles à portée intermédiaire et à courte portée à lanceur terrestre n’est pas une offre crédible. Elle fait fi de la réalité sur le terrain. En réalité, aucun nouveau missile américain n’a été déployé sur le sol européen, mais il y a de nouveaux missiles russes en Europe – les SSC-8.
L’imposition de limites géographiques au déploiement du SSC-8 russe n’est pas crédible puisque ce système de missile est mobile et peut être déplacé rapidement. Tant que la Russie n’aura pas détruit de manière vérifiable le système SSC-8, ce moratoire ne constituera pas une véritable offre.
L’OTAN répond d’une manière mesurée aux risques importants liés au missile SSC-8 russe pour faire en sorte que sa posture de dissuasion et de défense reste crédible et efficace. L’OTAN ne veut pas d’une nouvelle course aux armements et n’a aucune intention de déployer en Europe des armes nucléaires basées au sol. Les Alliés restent pleinement attachés à la maîtrise des armements, au désarmement et à la non-prolifération.
Cinquième mythe : l’OTAN encercle et tente de contenir la Russie
Dans les faits : l’OTAN est une alliance défensive, qui a pour mission de protéger ses pays membres. Nos exercices et nos déploiements militaires ne sont pas dirigés contre la Russie – ni contre aucun autre pays.
Ce mythe fait par ailleurs abstraction de la réalité géographique. Les frontières terrestres de la Russie s’étendent sur un peu plus de 20 000 kilomètres. Sur ces 20 000 kilomètres, 1 215 seulement, soit moins d’un seizième de la longueur totale des frontières, bordent des pays membres de l’OTAN. La Russie a des frontières terrestres avec 14 pays. Seuls cinq d’entre eux sont membres de l’OTAN.
Hors du territoire des pays de l’OTAN, l’Alliance ne maintient une présence militaire qu’au Kosovo et en Iraq. La mission de maintien de la paix de la KFOR est menée sous mandat de l’ONU, avec l’assentiment du Conseil de sécurité, dont la Russie est membre. La mission non combattante de l’OTAN en Iraq, qui apporte une contribution essentielle à la lutte contre le terrorisme international, est menée dans le plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du pays et à la demande du gouvernement iraquien. En revanche, la Russie maintient une présence militaire (bases et soldats) dans trois pays – Géorgie, République de Moldova et Ukraine – sans le consentement de leur gouvernement.
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