Pendant longtemps, les compagnies chinoises n’ont pas eu accès au sous-sol russe, selon le quotidien Vedomosti.

Elles ont été contraintes de renoncer à participer à la privatisation de Slavneft, à l’appel d’offres pour Youganskneftegaz et à l’achat de la compagnie Stimoul. Cependant, cette année, la compagnie publique Rosneft a fait savoir son intention de créer une coentreprise avec la CNPC, compagnie nationale chinoise de pétrole et de gaz. Ces jours-ci, on a eu vent d’une transaction entre China Petroleum & Chemical Corp. (Sinopec), Odmourdneft et Rosneft.

Dmitri Orlov, directeur général de l’Agence de communications politiques et économiques : la décision de construire une ramification de l’oléoduc du Pacifique vers Daquing a changé la donne, faisant passer le partenariat avec la Chine d’un simple dialogue à un renforcement sérieux. On peut l’interpréter comme un signe de la diversification de la stratégie énergétique. Nous ne pouvons pas dépendre d’un seul consommateur ou d’un petit groupe de consommateurs.

Alexandre Konovalov, président de l’Institut d’analyses stratégiques : on en parle sans cesse depuis le « triangle »
de Primakov : Russie-Inde-Chine. Mais ce ne sera pas le cas à moyen terme. Cependant, des facteurs objectifs obligent les pays à écarter ou oublier leurs contradictions. A présent, nos rapports avec la Chine sont excellents, ils sont meilleurs qu’à l’époque de Staline. Mais la Chine restera longtemps un facteur d’incertitude : les rapports avec ce pays seront tantôt meilleurs, tantôt pires. Quant au sous-sol, il vaut mieux le contrôler ou le reprendre.

Serguei Sanakoïev, chef du Centre russo-chinois de coopération commerciale : effectivement, un important virage vers la Chine a eu lieu. Mais il ne s’est pas produit instantanément. Dès 2003, la possibilité éventuelle de la participation de compagnies chinoises à l’extraction et au transport des hydrocarbures russes avait été discutée au niveau des chefs d’État. Certes, les compagnies russes ont leur propre intérêt commercial et un tel concurrent n’est pas à leur avantage. Mais les intérêts de la Russie prévalent sur ceux de certaines compagnies. La Chine est importante pour la Russie en tant que partenaire stratégique avec qui on peut concerter les projets de développement de divers secteurs, y compris ceux de haute technologie.

Source
RIA Novosti (Fédération de Russie)