Les trafics des différentes drogues aux Pays-Bas génèrent des sommes considérables. Ainsi la police estime que l’importation d’une tonne de résine de cannabis marocain rapporte aux trafiquants néerlandais un bénéfice de quelque 5,5 millions de francs. Après le démantèlement d’une filière d’ecstasy, le parrain du réseau a été condamné à une amende de plus de 216 millions de francs. Son chiffre d’affaires a été estimé à 900 millions de francs. Cela a entraîné l’adoption de nouvelles mesures contre le blanchiment qui sont entrées en vigueur le ler mars. La police a désormais le pouvoir de saisir tous les biens des trafiquants et la loi renverse la charge de la preuve en matière de blanchiment : c’est désormais au trafiquant présumé d’établir que ses revenus sont légaux. De plus, dans le cadre d’un plan global de lutte contre la criminalité organisée, le ministère de l’Intérieur se voit doté d’une rallonge budgétaire de près de 700 millions de francs. Cette somme, avancée chaque année par le ministère des Finances, sera remboursée avec l’argent saisi. En l990, six bureaux d’enquête financière avaient été ouverts dans l’ensemble du pays. Systématiquement associés aux enquêtes sur les infractions à la législation sur les stupéfiants, ces bureaux saisissent, en moyenne, chacun 21 millions de francs par an. Leur nombre vient d’être porté à dix-sept (envoyé spécial de l’OGD aux Pays-Bas).
(c) La Dépêche Internationale des Drogues n° 20
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