Les interventions françaises en Afrique (une trentaine depuis les indépendances) ponctuent la vie médiatique française au point que l’opinion publique y est presque indifférente. Il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg, mais elle révèle les finalités du rôle de " gendarmerie " que la France entend tenir en Afrique, et leur évolution.
Chronologie des principales interventions militaires de la France en Afrique (1962-1994) :
1962, Sénégal :
maintien de l’ordre après une tentative de coup d’Etat contre le président Senghor.
1964, Gabon :
envoi de parachutistes après l’enlèvement du président Léon M’Ba, pour le remettre au pouvoir.
1967-1970, Centrafrique :
Bokassa craignant un coup d’Etat, la France lui envoie une compagnie de parachutistes.
1968-1972, Tchad :
participation à la lutte contre la rébellion au Tibesti (menée par l’homme du nord, Hissène Habré), à la demande du président Tombalbaye.
1977-1978, Zaïre :
guerre du Shaba, pont aérien entre Rabat et Kolwezi, évacuation des étrangers par les parachutistes.
1979, Centrafrique :
opération Barracuda. Deux compagnies de parachutistes aident David Dacko à renverser Bokassa.
1983-1984, Tchad :
opération Manta, 4 000 hommes pour soutenir Hissène Habré.
1986, Togo :
150 hommes en soutien au président Eyadéma lors d’une tentative de coup d’Etat.
1986 à aujourd’hui,
Tchad : opération Epervier (900 hommes). Soutien au gouvernement tchadien contre les tentatives d’invasion de la Libye.
1989, Comores :
200 hommes envoyés à Moroni après l’assassinat du président Abdallah.
1990, Gabon :
opération Requin. 2 000 hommes envoyés pour " protéger les ressortissants étrangers " après les émeutes de Libreville et Port-Gentil.
1990-1993, Rwanda :
opération Noroît. Entre 300 et 1 000 hommes aident le gouvernement en place à repousser les assauts du FPR.
1991, Togo-Bénin :
450 hommes sur l’aéroport de Cotonou, censés répondre à une tentative de putsch contre le Premier ministre togolais à Lomé. Cette gesticulation se solde finalement par une non-intervention.
1991-1992, Zaïre :
1.000 hommes envoyés à Kinshasa après les émeutes anti-mobutistes.
1992, Angola :
opération Addax. 50 hommes encadrent les élections angolaises.
1992, Somalie :
opération Oryx. 2 100 hommes sous commandement américain dans le cadre de l’UNITAF.
1993, Somalie :
1 100 hommes sont engagés dans l’opération UNOSOM II.
1994, Rwanda :
opération Turquoise, " intervention humanitaire " déployée à partir du Zaïre (officiellement, pour arrêter le génocide des Tutsis). Mandat de l’ONU.
"Présence militaire française en Afrique : dérives..." / Dossier Noir numéro 4 / Agir ici et Survie / L’Harmattan, 1995
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