Le président des États-Unis, George W. Bush, s’est adressé à sa nation, lors d’une allocution télévisée dont nous reproduisons le texte intégral. Dans un pur style orwellien, il se félicite de la situation en Irak (1 millions de morts, 1 million de blessés graves, 3 millions de personnes déplacées depuis l’invasion anglo-saxonne). Surtout, il annonce en fanfare le retrait homéopathique de 5 700 GI’s lorsque le Congrés réclame un désengagement rapide des forces d’occupation.
Bonsoir. Dans la vie de toutes les nations libres, il vient un moment qui décide de la direction d’un pays et qui révèle le caractère de son peuple. Nous sommes maintenant à un tel moment.
En Irak, un allié des États-Unis lutte pour sa vie. Les terroristes et les extrémistes qui sont en guerre avec nous à travers le monde cherchent à renverser le gouvernement irakien, à dominer cette partie du monde et à nous attaquer sur notre territoire. Si la jeune démocratie irakienne peut faire reculer ces ennemis, cela aura pour effet de donner plus d’espoir au Moyen-Orient et de renforcer la sécurité des États-Unis. Cet allié a placé sa confiance dans les États-Unis. Et ce soir, nos obligations morale et stratégique n’en forment qu’une : nous devons aider l’Irak à vaincre ceux qui menacent son avenir et qui menacent également le nôtre.
Il y a huit mois, nous avons adopté pour atteindre cet objectif une nouvelle stratégie, prévoyant notamment le renfort des forces américaines qui a été mené à bien en juin. Cette semaine, le général David Petraeus et l’ambassadeur Ryan Crocker ont indiqué devant des parlementaires comment cette stratégie progressait. Ils ont dit clairement à cette occasion que notre tâche en Irak était formidable. Ils ont cependant conclu que la situation en Irak s’améliorait, que nous avions pris l’initiative à l’ennemi et que le renfort de nos forces donnait des résultats.
Le principe de base de notre stratégie est que le fait d’assurer la sécurité de la population irakienne est le fondement de tous les autres progrès. Pour que les Irakiens puissent surmonter leurs désaccords d’origine confessionnelle, il faut qu’ils se sentent en sécurité chez eux et dans leur quartier. Pour qu’une réconciliation durable prenne racine, les Irakiens doivent être certains qu’ils n’ont pas besoin de bandes armées sectaires pour assurer leur sécurité. Le but du renfort de nos forces est de fournir cette sécurité et de contribuer à préparer les forces irakiennes à la maintenir. Comme je vais l’expliquer ce soir, notre réussite pour ce qui est de la réalisation de ces objectifs nous permet maintenant de commencer à faire revenir un certain nombre de nos soldats.
Depuis l’annonce de l’envoi de renforts en janvier, il y a eu plusieurs phases. La première a été l’envoi de soldats supplémentaires en Irak, en particulier à Bagdad et dans la province de l’Anbar. Lorsque ces forces ont été sur place, nos commandants ont lancé une série d’offensives pour chasser les terroristes et les miliciens de leurs bastions. Finalement, dans les zones d’où ils ont réussi à les chasser, nous augmentons les ressources diplomatiques et civiles afin de veiller à ce que les progrès militaires soient rapidement suivis d’une véritable amélioration de la vie quotidienne de la population.
La province de l’Anbar constitue un bon exemple de la manière dont notre stratégie donne des résultats. L’an dernier, un rapport de nos services de renseignement concluait que cette province était passée sous l’emprise du réseau Al-Qaïda. Certains ont cité ce rapport comme une preuve indiquant que nous avions échoué en Irak et que nous devrions nous en retirer. Au lieu de cela, nous avons maintenu la pression sur les terroristes. La population locale souffrait sous la domination d’Al-Qaïda, qui est semblable à celle des talibans, et elle en avait assez. Elle nous a donc demandé de lui venir en aide.
Pour tirer parti de cette occasion, j’ai envoyé 4.000 marines de plus dans l’Anbar dans le cadre de l’envoi de renforts. Ensemble, les cheiks locaux, les forces irakiennes et les forces de la Coalition ont chassé les terroristes de la ville principale, Ramadi, et d’autres agglomérations. À l’heure actuelle, une ville où Al-Qaïda avait planté son drapeau commence à connaître de nouveau une vie normale. Les habitants de l’Anbar qui craignaient autrefois d’être décapités s’ils parlaient avec un soldat américain ou irakien viennent maintenant nous dire où se cachent les terroristes. De jeunes sunnites qui rejoignaient auparavant les rangs des insurgés s’engagent maintenant dans l’armée ou dans la police. Enfin, grâce à l’aide de nos équipes provinciales de reconstruction, des emplois sont créés et les conseils municipaux se réunissent de nouveau.
Ces faits ne font pas souvent la une des journaux, mais ils sont importants. Lors de ma visite dans la province de l’Anbar le 3 septembre, des chefs sunnites locaux m’ont remercié pour le soutien des États-Unis. Ils se sont engagés à ne jamais laisser revenir Al-Qaïda et ils m’ont dit qu’ils voyaient maintenant une place pour leurs coreligionnaires dans un Irak démocratique. Le gouverneur sunnite de la province de l’Anbar l’a exprimé ainsi : « Notre lendemain commence aujourd’hui. »
Les changements que connaît la province de l’Anbar montrent à tous les Irakiens quelles sont les possibilités lorsque les extrémistes sont poussés à partir. Ils montrent à Al-Qaïda qu’elle ne peut compter sur le soutien du peuple, même dans une province jadis considérée comme son bastion par ses chefs. Ils montrent également au monde que les gens ordinaires, au Moyen-Orient, veulent pour leurs enfants ce que nous voulons pour les nôtres : des conditions de vie convenables et l’assurance de la paix à l’avenir.
L’ennemi est toujours actif et meurtrier dans l’Anbar. Aujourd’hui même, l’un des courageux cheiks tribaux ayant encouragé la population à se révolter contre Al-Qaïda a été assassiné, un événement auquel a réagi un chef de file sunnite en déclarant : « Nous sommes bien décidés à contre-attaquer et à poursuivre notre tâche. » Et, ce faisant, ils peuvent être assurés de l’appui des États-unis.
Bien trop d’Irakiens sont tués aux quatre coins du pays par des terroristes et des escadrons de la mort et, pour la plupart des Irakiens, les conditions de vie sont loin d’être exemplaires. Il n’en demeure pas moins que le général Petraeus et l’ambassadeur Crocker disent que les progrès enregistrés dans l’Anbar commencent à être reproduits dans d’autres régions d’Irak.
Il y a un an, une grande partie de Bagdad se trouvait assiégée. Les écoles étaient fermées, les marchés vides et l’escalade de la violence à caractère sectaire devenait incontrôlable. Aujourd’hui, la plupart des quartiers de Bagdad sont patrouillés par les forces de la coalition et par les forces irakiennes qui vivent au sein même de la population qu’ils protègent. Bien des écoles et des marchés ont rouvert. Les gens donnent volontairement des renseignements très utiles. Les assassinats à caractère sectaire ont diminué et la vie quotidienne commence à reprendre son cours normal.
Il y a un an, la majeure partie de la province de Diyala était un sanctuaire pour Al-Qaïda et d’autres groupes extrémistes, et la capitale de la région, Baqubah, commençait à devenir une forteresse d’Al-Qaïda. Aujourd’hui, Baqubah est libérée. Dans la province de Diyala, de plus en plus de gens se soulèvent contre les extrémistes et certaines tribus locales œuvrent aux côtés des forces de la coalition et des forces irakiennes pour chasser l’ennemi et récupérer le contrôle de leurs communautés.
Il y a un an, la puissance des extrémistes chiites et des militants appuyés par l’Iran s’accroissait et les Sunnites étaient la cible d’assassinats. Aujourd’hui, ces groupes sont démantelés et un grand nombre de leurs chefs capturés ou tués.
C’est à nos militaires que revient le mérite de ces avancées. Elles sont aussi un hommage au courage des forces irakiennes de sécurité et un hommage à un gouvernement irakien qui a décidé de se battre contre les extrémistes.
Il faut maintenant que le gouvernement irakien fasse preuve de la même détermination pour concrétiser la réconciliation. Il s’agit là d’une entreprise colossale après plus de trois décennies de tyrannie et de division. Le gouvernement n’a pas encore atteint les jalons qu’il s’était fixés et, lors des entretiens que j’ai eus avec les dirigeants irakiens, je leur ai dit clairement qu’ils devaient le faire.
Il n’empêche que les responsables nationaux d’Irak ne font pas peuve d’inertie. Ils ont, par exemple, adopté un budget. Ils partagent les revenus du pétrole avec les provinces. Ils permettent à d’anciens membres du parti baas de s’engager dans les forces militaires et de recevoir des pensions du gouvernement. La réconciliation au niveau local est une réalité. La clé est maintenant de faire en sorte que les progrès qui sont faits dans les provinces s’accompagnent de progrès à Bagdad. Au fur et à mesure que la politique au niveau local changera, la politique au niveau national le fera également.
Nos soldats en Irak font un travail exemplaire. Aux côtés des forces irakiennes, ils ont capturé ou tué en moyenne plus de 1.500 combattants ennemis par mois depuis janvier. Mais, au bout du compte, c’est sur la capacité des Irakiens à conserver les progrès réalisés au plan de la sécurité que reposent les progrès à venir. Selon le général Petraeus et un groupe de travail présidé par le général à la retraite Jim Jones, les compétences de l’armée irakienne s’améliorent, mais il a encore beaucoup à faire pour améliorer la police nationale. Les forces irakiennes reçoivent une coopération accrue de la part des populations locales, et de ce fait, elles sont mieux en mesure de garder les zones qui ont été stabilisées.
Du fait de ces succès, le général Petraeus est d’avis que nous sommes arrivés à un stade où nous n’avons pas besoin de tant de troupes américaines pour maintenir les gains obtenus sur le plan de la sécurité. Il a recommandé de ne pas remplacer près de 2.200 Marines qui doivent quitter la province de l’Anbar à la fin du mois. Il affirme en outre qu’il sera bientôt possible de rapatrier une brigade de combat de l’armée de terre, soit une réduction totale des forces de 5.700 soldats d’ici à Noël.
Et il pense que d’ici à juillet prochain, nous pourrons réduire nos effectifs en Irak de 20 brigades de combat à 15.
Le général Petraeus recommande également que nous commencions, en décembre, à opérer la transition vers la prochaine phase de notre stratégie en Irak. Au fur et à mesure que les terroristes sont vaincus, que la société civile reprend le dessus, que les Irakiens reprennent la responsabilité de leur propre sécurité, notre mission en Irak va évoluer. Nos troupes passeront peu à peu de la responsabilité des opérations à la coopération avec les forces irakiennes, puis finalement à la supervision de ces forces. Durant cette période de transition de notre mission, nos troupes se concentreront sur des tâches plus limitées, notamment les opérations de contre-terrorisme, et la formation, l’équipement et le soutien des forces irakiennes.
J’ai consulté les chefs de l’état-major des armées, d’autres membres de mon équipe de sécurité nationale, des responsables irakiens et des chefs de file des deux partis du Congrès. J’ai tenu compte de leurs conseils, et j’ai accepté les recommandations du général Petraeus. Je lui ai donné l’ordre, ainsi qu’a l’ambassadeur Crocker, de mettre à jour leur plan commun de campagne pour l’Irak afin que nous puissions ajuster nos ressources militaires et civiles en conséquence. Je leur ai également donné l’ordre de faire un nouveau rapport au Congrès en mars prochain. Ce sera l’occasion de fournir une nouvelle évaluation de la situation en Irak et des effectifs et des ressources dont nous avons besoin pour atteindre nos objectifs de sécurité nationale.
Le principe directeur de mes décisions relatives à nos effectifs militaires en Irak est celui du « retour après le succès ». Plus nombreux seront nos succès, plus nombreuses seront les troupes qui rentreront chez elles. Et dans tout ce que nous faisons, je m’assurerai que nos commandants sur le terrain disposent des troupes et de la souplesse dont ils ont besoin pour battre l’ennemi.
Les Américains veulent que notre pays soit en sécurité et que nos troupes commencent à rentrer au pays. Pourtant, ceux d’entre nous qui pensent que le succès en Irak est essentiel du point de vue de notre sécurité, et ceux qui pensent qu’il faut rapatrier nos troupes, se sont opposés. Maintenant que nous avons constaté certains succès en Irak, nous pouvons commencer à retirer des troupes.
La marche à suivre que j’ai décrite aujourd’hui permet, pour la première fois depuis des années, aux personnes qui ont été dans les camps opposés de ce débat difficile de trouver un terrain d’entente.
L’idée d’une réduction des forces américaines bénéficie également de l’aval des dirigeants irakiens de toutes les communautés. Dans le même temps, ils savent que leur succès nécessitera l’engagement politique, économique et sécuritaire des États-Unis au-delà de ma présidence. Ces dirigeants souhaitent établir des relations durables avec l’Amérique. Et nous sommes prêts à commencer à construire ces relations - de façon à protéger nos intérêts dans la région et à réduire la présence de troupes américaines.
Le succès d’un Irak libre est vital pour la sécurité des États-Unis. Un Irak libre refusera d’abriter Al-Qaïda. Un Irak libre contrera les ambitions destructives de l’Iran. Un Irak libre marginalisera les extrémistes, libérera le talent de son peuple, et sera un point d’ancrage de stabilité dans la région. Un Irak libre donnera l’exemple aux peuples du Moyen-Orient. Un Irak libre sera notre partenaire dans la lutte contre le terrorisme - et renforcera notre sécurité ici en Amérique.
Concrétiser cette vision sera difficile, mais faisable. Nos chefs militaires croient en notre succès. Nos diplomates croient en notre succès. Et il en va de la sécurité des futures générations d’Américains que nous réussissions.
S’il nous advenait d’être poussés hors d’Irak, les extrémistes de tout bord se sentiraient enhardis. Al-Qaïda pourrait recruter de nouveaux partisans et trouver de nouveaux sanctuaires. L’Iran profiterait du chaos qui l’encouragerait dans ses efforts visant à se doter d’armes nucléaires et à dominer la région. Des extrémistes pourraient contrôler une part vitale des approvisionnements énergétiques mondiaux. L’Irak serait peut-être confronté à un cauchemar humanitaire. Les mouvements démocratiques se trouveraient violemment inversés. Nous léguerions à nos enfants un monde nettement plus dangereux. Et, comme nous l’avons vu le 11 septembre 2001, ces dangers sont capables d’atteindre nos villes et de tuer nos concitoyens.
À quelque parti politique que vous apparteniez, quelle que soit votre position sur l’Irak, nous devrions tous pouvoir nous accorder sur le fait que l’Amérique a un intérêt vital à prévenir le chaos et à donner de l’espoir au Moyen-Orient. Nous devrions pouvoir convenir que nous devons vaincre Al-Qaïda, contrarier les desseins de l’Iran, aider le gouvernement afghan, œuvrer pour la paix en Terre Sainte et renforcer notre appareil militaire de manière à être en mesure de remporter la lutte contre les terroristes et les extrémistes.
C’est pourquoi je souhaite m’adresser ce soir, d’abord, aux membres du Congrès des États-Unis : rassemblons-nous autour d’une politique volontaire à l’égard du Moyen-Orient. Je vous remercie de nous avoir procuré les fonds et les ressources nécessaires à nos forces armées. Je vous demande de vous joindre à moi pour approuver les recommandations que le général Petraeus a faites et les niveaux de forces qu’il a préconisés.
Au peuple irakien : vous avez voté pour la liberté et, maintenant, vous avez entrepris de délivrer votre pays des terroristes et des escadrons de la mort. Vous devez exiger que vos dirigeants fassent les choix difficiles nécessaires pour réaliser la réconciliation. Ce faisant, sachez que l’Amérique n’abandonne pas ses amis et que nous ne vous abandonnerons pas.
Aux voisins de l’Irak qui recherchent la paix : les extrémistes violents qui s’en prennent à l’Irak vous ont pris, vous aussi, pour cibles. La meilleure solution, en vue de sauvegarder vos intérêts et de protéger vos populations, consiste à vous tenir aux côtés du peuple irakien. Cela implique l’usage de votre influence économique et diplomatique pour renforcer le gouvernement de Bagdad. Cela veut dire aussi que les efforts de la part de l’Iran et de la Syrie en vue de saper ce gouvernement doivent cesser.
À la communauté internationale : il importe à toute nation civilisée d’assurer le succès d’un État irakien libre. Nous remercions les 36 pays qui ont des forces sur le terrain en Irak et les nombreux autres qui épaulent cette jeune démocratie. Nous encourageons tous les pays à lui venir en aide, en appliquant le Pacte international visant à la relance de l’économie irakienne, en participant à la Conférence des États voisins destinée à renforcer la coopération et à surmonter les divergences dans la région, et en soutenant la nouvelle mission élargie des Nations unies en Irak.
À notre personnel militaire, à nos officiers du renseignement, à nos diplomates et civils qui se trouvent sur la ligne de front en Irak : vous avez accompli tout ce que l’Amérique attendait de vous. Les progrès que j’ai décrits ce soir sont dus en grande partie à votre courage et à votre travail assidu. Vous servez loin de votre patrie. La nation est reconnaissante de vos sacrifices et des sacrifices consentis par vos familles.
Plus tôt cette année, j’ai reçu un courriel de la famille d’un soldat de l’armée de terre du Michigan, Brandon Stout. Brandon s’était engagé dans la Garde nationale, il a été tué au combat à Bagdad. Sa famille en a beaucoup souffert. Mais au-delà de cette souffrance, elle distinguait un objectif plus large. Son épouse, Audrey, me dit que Brandon se sentait appelé à servir et savait pour quelle cause il se battait. Et ses parents, Tracy et Jeff, m’écrivent ceci : « Nous sommes convaincus que ceci est une guerre du bien contre le mal et que nous devons la gagner (...) même au prix de la vie de notre fils. La liberté n’est jamais gratuite. »
Notre pays est béni d’avoir des Américains tels que Brandon Stout, qui font des sacrifices extraordinaires pour nous tenir à l’abri du danger. Ils se sacrifient ainsi pour un combat qui est juste, bon et nécessaire. Il nous incombe, à nous, d’achever le travail qu’ils ont commencé.
Certains prétendent que les gains que nous réalisons en Irak arrivent trop tard. Ils se trompent. Il n’est jamais trop tard pour porter un coup à Al-Qaïda. Il n’est jamais trop tard pour faire avancer la liberté. Il n’est jamais trop tard pour appuyer nos troupes dans un combat qu’elles peuvent remporter.
Bonsoir, et que Dieu bénisse l’Amérique.
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