À la question " En cas de succès, poursuivrez-vous une carrière politique ? ", la candidate Catherine Mégret répond : " Je ne suis pas une femme politique et n’ai aucune intention de le devenir. Je suis et je demeure une mère et une épouse comblée par son rôle. Toutefois, je n’ai qu’une parole. Si je m’engage pour Vitrolles, j’irai au bout de ce choix et de cette logique " (National Hebdo, 26/12/96).
Élue, Catherine Mégret précise sa pensée : " De fait, je ne suis pas une politicienne. Mais je ne pouvais plus supporter l’injustice avec laquelle mon mari et le Front national sont traités dans ce pays. C’est pourquoi je me suis fait élire. Mais en fait c’est mon mari qui est la locomotive et nous ne sommes que les wagons."
BZ : " Ne devriez-vous pas -selon les principes démocratiques- être, vous, la locomotive ? "
CM : " Bien sûr, c’est comme ça en principe. Mais les décisions politiques importantes sont prises par mon mari parce qu’il s’y entend beaucoup mieux. Il a l’habitude de diriger. Ma tâche est plutôt de m’occuper des questions sociales. C’est quelque chose qui me convient très bien comme femme et comme mère de famille. De plus, je m’occupe de représenter Vitrolles à l’extérieur (...) Nous allons supprimer toutes les aides sociales publiques aux immigrés et donner l’argent aux Français (...) Vous verrez comme ils vont disparaître en vitesse, car ils ne sont là que pour l’argent. Et si nous pouvions le faire au niveau de la Ville, nous regarderions aussi les actes de naturalisation de quelques-uns de ces étrangers qui se promènent maintenant avec un passeport français... (...) Les socialistes ont envoyé dans les rues des travailleurs sociaux qui se sont plutôt comportés en alliés des jeunes criminels que des honnêtes citoyens de Vitrolles. Nous allons supprimer ces services et embaucher à leur place des policiers qui - au lieu de faire de la prévention- vont y aller pour de vrai (...) Ce sont toujours les mêmes qui créent l’insécurité dans la ville. Ce sont surtout les immigrés. Leur principe, c’est de faire beaucoup d’enfants, de recevoir beaucoup de prestations sociales et puis de ne plus se soucier des enfants. Les enfants de ces immigrés sont déjà des criminels (...) Et qu’est-ce que ça prouve, si quelques-uns n’ont pas encore été pris en flagrant délit ? Ça veut simplement dire qu’on ne les a pas encore attrapés. Ces étrangers ont raison d’avoir peur. C’est pour ça que nous avons été élus " (Berliner Zeitung, 24/02/97).
Suite à la publication en France de cette interview, Catherine Mégret s’exclame : " Je ne regrette pas d’avoir dit ce que j’ai dit, mais je regrette d’avoir fait confiance à un individu qui s’est livré à une telle manipulation et a refusé de me livrer la cassette. J’aurais dû me méfier, toutes les deux secondes il faisait référence aux années 30 et à Vichy (...) J’ai été bien bête, mais je n’arrive pas à détecter la malignité de certains journalistes. Je ne sais pas si ce garçon parvient à se regarder dans la glace. Moi, en tout cas, qui ne suis pas une femme politique, je n’ai pas l’intention de donner d’autres interviews à l’avenir. Ils raconteront ce qu’ils voudront. " Heureusement, " Il reste encore, en France, de très rares espaces de liberté, par exemple les taxis. Vous pouvez dire ce que vous voulez aux chauffeurs de taxi. Eux, ils y vont sans complexe... " (National Hebdo, 06/03/97).
Le 5 mars 1997, c’est son époux, Bruno Mégret, qui, en tant que porte-parole de la nouvelle municipalité, tenait la première conférence de presse à Vitrolles. Il y déclara notamment qu’" aucun employé municipal ne sera plus recruté dans la famille des conseillers et des élus ".
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