le 6 novembre 2000 se tenait à Paris un colloque intitulé " Rouages et méfaits de la désinformation ", organisé au Sénat sous la houlette de son président RPR Christian Poncelet et par André Dulait (sénateur des Deux-Sèvres). La presse d’extrême-droite y prêta une attention toute particulière, allez savoir pourquoi... Ce colloque était animé par le très droitier Gilles-William Goldnadel, avocat, et coordonné par une mystérieuse Ligue Internationale contre la désinformation. Le ton fut très libéral (pour le système ferroviaire anglais, contre nos services publics...) pour des intervenants, souvent frustrés (" censurés " d’après eux), voyant partout, dans notre pays, des " socialo-marxistes " ou de " savants anesthésistes formés à l’école du marxisme "... On y entendit aussi le douteux Alain Dumait, Président d’honneur de Contribuables Associés (voir le chapitre le concernant). Il devisa avec véhémence sur la complaisance et les mensonges de nos médias ne donnant la parole qu’à des " groupuscules autoproclamés " au sujet de la situation politique en Autriche (l’alliance gouvernementale entre la droite et l’extrême-droite). Rien d’étonnant dans sa bouche : ce laboratoire politique bleu-brun au coeur de l’Europe a tout pour lui plaire... Sans surprise, se trouvait là le rédacteur en chef adjoint du Figaro-Magazine - Jean Sévillia - qui, avec une originalité folle, osa dire qu’on " l’empêchait de parler de La Famille " et " de traiter des vrais problèmes d’immigration et de sécurité " (sic). Registre connu et amalgame fréquent au FN. Pour celles et ceux qui parcourent son hebdomadaire, on sait ce qu’il en est : ces sujets sont omniprésents, voire obsessionnels. Selon lui cinquante personne oriente irrésistiblement tous les médias, voire l’opinion - forcément décervelée - avec Le Monde, repaire présumé de gauchistes recyclés et de soixante-huitards de tout poil, comme premier coupable. Plus curieuse fut la présence et la prise de parole de deux collaborateurs de l’hebdomadaire Marianne, Dominique Jamet et Elisabeth Lévy. Et Alexandre Adler (Courrier International) convenait plus sobrement qu’il " suffit d’un consensus entre un tout petit nombre de journalistes pour donner le la " sur un sujet, sans heureusement aller vers les thèses paranoïaques développées.

Zaïr Kedadouche, après avoir introduit son propos en lançant à la salle, en guise de garantie se voulant non-raciste" j’ai un avantage sur vous : je suis de race arabe " a également pris la parole pendant ce colloque pour déclarer entre autre : " Pourquoi tente-t-on de cacher l’origine ethnique des auteurs des violences antisémites consécutives au conflit israélo-palestinien ? Pourquoi ne dit-on pas combien il y a de musulmans en France ? Combien il y a de Français d’origine étrangère ? Quels sont les VRAIS chiffres de l’immigration ? Parce que le gouvernement a peur de la vérité : Les trois quarts des Français adhéreraient au Front National ! Que penser de l’attitude des responsables de France-Inter qui, il y a quelques années, ont sanctionné Fabrice Le Quintrec dont le seul tort était d’avoir cité Présent et National Hebdo dans une revue de presse ? ". En somme un plaidoyer méthodique pour les thèses - martelées en permanence par le FN - de " complot médiatique " et de " politiquement correct étouffant ". Il n’oublia pas de dénoncer l’idée que les Français seraient favorables au droit de vote pour les étrangers qui ne se baseraient que sur un seul sondage alambiqué...

Zaïr Kedadouche est un français d’origine algérienne comme il aime à le dire lui-même en préambule. Ancien footballeur, ancien conseiller régional Génération écologie (Brice Lalonde) d’Ile de France, ancien proche conseiller d’Eric Raoult alors qu’il était ministre de l’intégration entre 1995 et 1997. Il a aussi été chargé de mission à l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). Il préside l’association Intégration France et a écrit 2 livres La droite et l’immigration et Zaïr le Gaulois. On trouve aussi M.Kedadouche dans l’association des amis de Jacques Chirac, présidée par Bernard Pons où, dans le groupe La France pour Tous (slogan de 1995 de Chirac) il anime le secteur " Identité Nationale ".


Source : Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) http://www.mjsfrance.org