Dès le déploiement des quelques 1000 personnels militaires nippons en Irak, en janvier dernier, le gouvernement appelait les médias à ne pas publier de reportages et à s’abstenir de diffuser des informations sur les « forces d’autodéfense » du Japon présentes sur place. Les patrons de presse n’ont pas protesté. Au contraire, note le professeur de Droit des médias Takaaki Hattori dans la Japan Media Review, les médias nippons ont pour la plupart rigoureusement observé ces consignes en évitant par exemple de montrer des images de soldats de la Coalition victimes des combats. De plus, pour maintenir cette omerta, des « mises en garde » leur sont régulièrement communiquées. Ainsi, on pouvait lire dans une note adressée par le gouvernement aux patrons de presse : « L’Irak est un endroit très dangereux. Et si vos employés meurent là-bas ? ».