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Nous sommes réunis aujourd’hui à une période décisive pour notre pays. Les États-Unis sont engagés dans une grande lutte idéologique, à savoir la lutte contre les extrémistes islamiques à travers le monde. Aujourd’hui, je tiens à vous parler ainsi qu’à l’ensemble des Américains au sujet d’un aspect essentiel de cette lutte : le combat en faveur de l’avenir du Moyen-Orient. Je vais expliquer pourquoi la défaite des extrémistes au Moyen-Orient est essentielle à la sécurité des États-Unis et pourquoi la réussite en Irak est indispensable pour remporter cette lutte.

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Peut-être le devoir le plus important des membres de l’American Legion est de rappeler qu’un grand pays a de grandes responsabilités. Une fois de plus, les États-Unis se trouvent en guerre. Une fois de plus, nous sommes appelés à assumer la responsabilité du leadership dans le monde. Une fois de plus, l’American Legion prend la tête. Je vous remercie pour votre défense fervente et enthousiaste de nos militaires hommes et femmes alors qu’ils luttent contre l’ennemi en Afghanistan, en Irak et dans le reste du monde. Ce sont les meilleurs militaires du monde, et nous avons lieu d’être fiers d’eux.

De nombreuses personnes dans notre pays demandent si la lutte en cours à l’heure actuelle est utile. Ce n’est pas la première fois que des Américains ont posé cette question. Nous entrons toujours en guerre à contrecœur, et pourtant nous nous sommes battus toutes les fois que des dangers se sont manifestés. (…)

Nous avons appris de l’histoire que des dangers dans d’autres parties du monde, notamment en Europe et en Asie, avaient des effets directs sur la sécurité dans notre pays. Le 11 septembre 2001, nous avons appris qu’il y avait une autre partie du monde qui menaçait directement la sécurité du peuple américain et que c’était le Moyen-Orient. Les États-Unis ont des intérêts durables et d’importance vitale dans cette région. (…)

L’espoir et la prospérité qui ont transformé les autres parties du monde au XXe siècle n’ont pas touché de nombreux habitants du Moyen-Orient. Pendant trop longtemps, le monde s’est contenté d’ignorer les formes de gouvernement dans cette partie du monde, au nom de la stabilité. Il s’ensuit qu’une génération de jeunes a grandi en ayant peu d’espoir d’améliorer leur vie et qu’un grand nombre d’entre eux sont tombés sous l’emprise d’un extrémisme islamique violent (…)

Les assassins et ceux qui décapitent ne sont pas la face véritable de l’islam ; ils sont la face du mal. Ils cherchent à exploiter la religion pour s’emparer du pouvoir et pour dominer le Moyen-Orient. L’extrémiste islamique violent qui les inspire se compose de deux grandes tendances. (…) La première tendance est l’extrémisme sunnite, incarné par Al-Qaïda et ses alliés terroristes. (…) Ces extrémistes espèrent imposer leur sombre vision à travers le Moyen-Orient en mettant en place un califat violent et fondamentaliste qui s’étendrait de l’Espagne à l’Indonésie. (…)

La seconde tendance est l’extrémisme chiite, soutenu et incarné par le gouvernement iranien. L’Iran est depuis longtemps une source de troubles dans la région. C’est le principal État qui soutient le terrorisme. L’Iran apporte un soutien à l’Hezbollah qui tente de porter atteinte au régime démocratique libanais. L’Iran finance les activités de groupes terroristes, tels que le Hamas et le Djihad islamique palestinien, qui tuent des innocents, qui visent Israël et qui déstabilisent les territoires palestiniens. L’Iran envoie aux talibans, en Afghanistan, des armes qui peuvent servir à attaquer des soldats américains et des soldats de l’OTAN. L’Iran a arrêté des universitaires américains alors qu’ils n’avaient commis aucun crime et qu’ils ne constituaient aucune menace pour son gouvernement. Enfin, sa recherche active de moyens technologiques susceptibles de servir à la fabrication d’armes nucléaires risque de placer une partie du monde déjà connue pour son instabilité et sa violence sous la menace d’un holocauste nucléaire.

L’action de l’Iran menace la sécurité des pays partout dans le monde, et c’est pourquoi les États-Unis rallient leurs amis et alliés à travers le monde pour isoler son gouvernement et pour lui imposer des sanctions. Nous ferons face à ce danger avant qu’il ne soit trop tard.

Je tiens à ce que nos concitoyens envisagent ce qui se passerait si on laissait les forces du fondamentalisme et de l’extrémisme nous chasser du Moyen-Orient. Cette partie du monde serait considérablement transformée d’une manière qui pourrait mettre le monde civilisé en danger. Les extrémistes de toutes tendances seraient enhardis s’ils savaient qu’ils avaient forcé les États-Unis à se retirer. Les terroristes pourraient disposer d’un plus grand nombre de refuges pour lancer des attaques contre des Américains et contre nos amis et alliés. L’Iran pourrait en conclure que nous sommes faibles et que nous ne pouvons pas l’empêcher d’obtenir des armes nucléaires. Et dès que l’Iran aurait des armes nucléaires, cela ne manquerait pas de déclencher une course aux armements nucléaires dans la région.

Les extrémistes auraient la mainmise sur une grande partie des sources d’énergie du monde, ils pourraient faire du chantage et saboter l’économie mondiale. Ils pourraient se servir des milliards de dollars provenant des recettes pétrolières pour acheter des armes et pour réaliser leurs ambitions aux effets mortels. Nos alliés dans la région seraient encore plus sous le siège des ennemis de la liberté. Les débuts du cheminement vers la démocratie dans la région seraient stoppés avec violence. Ce scénario pourrait entraîner une catastrophe pour la population de cette partie du monde, mettre en danger nos amis et alliés et faire peser une menace directe sur la paix et la sécurité des États-Unis. C’est ce que les extrémistes prévoient. Afin de garantir notre sécurité, nous pourchasserons nos ennemis, nous persévérerons et nous l’emporterons.

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La voie future du Moyen-Orient dépendra fortement de l’issue de la lutte en Irak. L’Irak est au centre du Moyen-Orient. Les deux tendances dangereuses de l’extrémisme qui cherchent à obtenir le contrôle du Moyen-Orient resserrent maintenant leur étau autour de l’Irak de manière à abattre son jeune régime démocratique.

En Irak, les extrémistes sunnites lancent, sous la direction d’Al-Qaïda, des attaques sensationnelles contre des hommes, des femmes et des enfants afin de susciter la violence entre les sectes. (…) Leurs agents tuent ceux qui cherchent à créer un avenir meilleur pour les Irakiens (…)

Les extrémistes chiites, que soutient l’Iran, entraînent des Irakiens pour qu’ils puissent lancer des attaques contre nos forces, contre le gouvernement irakien et contre la population irakienne. Des membres de la Garde révolutionnaire islamique de l’Iran fournissent aux groupes extrémistes des fonds et des armes, y compris des dispositifs explosifs de circonstance qui sont perfectionnés. Avec l’aide de l’Hezbollah, ils offrent un entraînement aux forces violentes qui sont actives en Irak (…)

Selon certains, les dirigeants iraniens ne sont pas au courant de ce que font des membres de leur gouvernement. Selon d’autres, les dirigeants iraniens cherchent à provoquer l’Occident. Quoi qu’il en soit, ils sont responsables de l’aide apportée à ceux qui attaquent les forces de la Coalition et qui assassinent des Irakiens innocents. Le gouvernement iranien doit cesser d’agir ainsi. Tant qu’il ne le fera pas, je prendrai les mesures nécessaires pour protéger nos troupes. J’ai autorisé les commandants de nos forces armées en Irak à faire face aux activités meurtrières de Téhéran.

À tous ceux qui demandent à quoi sert la lutte en Irak, je leur dis d’imaginer un Irak où les miliciens soutenus par l’Iran contrôleraient de grandes parties du pays et où Al-Qaïda aurait établi des refuges pour préparer en toute sécurité de futures attaques dans le monde entier, notamment dans le territoire des États-Unis. Nous avons vu ce que ces ennemis peuvent faire lorsque les forces américaines sont activement engagées en Irak, et nous pouvons imaginer ce qu’ils feraient si le retrait des forces américaines les enhardissait.

Le conflit en Irak se résume ainsi : soit les forces de l’extrémisme réussissent, soit les forces de la liberté réussissent. Soit nos ennemis font avancer leurs intérêts en Irak, soit nous faisons avancer les nôtres. La façon la plus importante et la plus directe de s’opposer aux ambitions d’Al-Qaïda, de l’Iran et des autres forces créatrices d’instabilité et de terrorisme est de remporter la lutte en Irak.

Notre coalition a réalisé de grandes choses en Irak. Nous avons renversé l’un des dictateurs les plus brutaux et les plus dangereux. Le monde se porte bien mieux sans Saddam Hussein au pouvoir. Le peuple irakien a participé à trois élections nationales qui lui ont permis de choisir un gouvernement de transition, d’adopter la Constitution la plus progressive et la plus démocratique du monde arabe et d’élire des représentants conformément à cette Constitution. Malgré les risques incessants dus aux voitures piégées et aux assassins, près de 12 millions d’Irakiens sont allés voter, faisant ainsi preuve d’un espoir et d’une solidarité que nous ne devons jamais oublier.

En 2006, l’ennemi a riposté logiquement. Les extrémistes ont provoqué un degré de violence confessionnelle qui a menacé de faire disparaître les progrès que le peuple irakien avait faits en matière de démocratisation. Les extrémistes gagnaient du terrain (…)

Vu les enjeux en Irak, vu le fait que ce qui se passe en Irak est important pour les États-Unis, il est devenu clair que nous devions adapter notre politique pour tenir compte des changements sur le terrain. C’est pourquoi j’ai énoncé une nouvelle stratégie en janvier. Cette stratégie est destinée à contribuer à assurer la sécurité de la population irakienne, en particulier à Bagdad. (…)

Le principal objectif de cette stratégie était de faciliter l’établissement en Irak d’un gouvernement qui pourrait protéger sa population, fournir les services fondamentaux et être un allié dans cette guerre contre le terrorisme. Nous savions qu’aucun de ces objectifs ne pourrait être réalisé tant que les Irakiens ne se sentiraient pas en sécurité dans leurs propres maisons et dans leurs quartiers.

Pour mettre en œuvre cette nouvelle stratégie, j’ai envoyé des renforts à Bagdad et dans la province d’Anbar. J’ai envoyé un nouveau commandant sur le terrain, le général David Petraeus, un spécialiste de la contre-insurrection. Ces renforts ne sont pleinement opérationnels que depuis un peu plus de deux mois seulement. Il n’en demeure pas moins qu’il y a des signes manifestes que notre stratégie atteint les objectifs que nous nous sommes fixés. Notre nouvelle stratégie obtient des résultats au plan de la sécurité. Nos forces mènent le combat partout en Irak. Depuis le mois de janvier, nous avons capturé ou tué en moyenne chaque mois plus de 1.500 terroristes d’Al-Qaïda et autres ennemis du gouvernement élu d’Irak. On est en train de chasser Al-Qaïda de ses anciens bastions à Bagdad et dans les provinces d’Anbar et de Diyala.

Nous avons mené des opérations contre des agents iraniens qui approvisionnaient les groupes extrémistes en munitions meurtrières. Nous avons ciblé des escadrons de la mort chiites et leurs réseaux d’approvisionnement qui bénéficiaient de l’appui de l’Iran et le premier ministre Maliki a pris l’engagement courageux de les pourchasser. La violence à caractère sectaire a fortement diminué à Bagdad. L’impulsion en Irak vient de nous et nous retirons à l’ennemi la possibilité de prendre des initiatives, pour la donner au peuple.

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Pour l’instant, notre nouvelle stratégie obtient moins de résultats à l’échelle nationale. L’Irak est en train de surmonter des décennies de tyrannie et de privations qui ont profondément marqué le peuple irakien et son esprit. Les graves violences à caractère sectaire de 2006 et du début de 2007 ont déchiré encore plus la fibre de la société irakienne, intensifiant la méfiance entre les communautés ethniques et religieuses de l’Irak. Alors qu’ils sont déjà confrontés à d’importants défis en matière de sécurité, il est demandé aux dirigeants irakiens de trouver des solutions à des problèmes politiques qui sont tout aussi complexes et émotionnels que le fut la lutte en faveur des droits civils dans notre propre pays. Il n’est donc pas surprenant que le progrès se fasse difficilement, que les gens soient souvent frustrés. C’est pourquoi il a été plus difficile qu’on ne le pensait pour les Irakiens d’atteindre les jalons fixés en matière d’adoption de lois sur lesquels nous concentrions tous notre attention.

Lors des consultations hebdomadaires que j’ai avec l’ambassadeur Crocker, nous évoquons ces défis. Nous parlons aussi des signes annonciateurs d’espoir. L’accord sur lequel se sont entendus dimanche les principaux responsables du gouvernement irakien est une source d’encouragement. Ces personnalités se sont mises d’accord à propos de plusieurs projets de loi, des lois qui sont au cœur d’une réconciliation nationale et figurent parmi les jalons proposés par le Congrès des États-Unis. Le projet de loi relatif à la débaasification prend en compte la question du passé irakien et comment l’appréhender. Le projet de loi sur les pouvoirs des provinces s’attaque à la façon dont les Irakiens devront préparer leur avenir. Le parlement irakien doit encore approuver ces mesures, mais le fait que les chefs de file irakiens se soient mis d’accord montre qu’ils peuvent oublier leurs différences, s’asseoir à la même table et résoudre des questions difficiles sur lesquelles repose le destin de leur pays.

Notre stratégie s’accompagne aussi de résultats au niveau international. Les Nations unies et l’Irak, avec l’appui du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale, et de nations situées aux quatre coins du monde, ont mis la dernière touche à un « Contrat international pour l’Irak » en vertu duquel une nouvelle aide économique sera fournie et la dette allégée en échange d’une réforme économique agressive. À ce jour, les progrès réalisés par les Irakiens en vue d’atteindre les objectifs fixés par le FMI sont très importants. Les Irakiens ont organisé une conférence qui s’est traduite par le rapprochement des pays de la région. L’objectif est d’aider les Irakiens par le truchement de projets spécifiques ayant trait à la sécurité, à l’économie et à la coopération diplomatique.

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Le défi auquel nous sommes confrontés est difficile. Mais l’Amérique peut le surmonter. Ce conflit pour une cause que le peuple américain estime bonne et essentielle a un coût. C’est une cause noble. C’est une cause juste. C’est une cause nécessaire. Je n’aurais jamais demandé à nos jeunes militaires hommes et femmes de s’exposer à des dangers de mort si je n’avais pas pensé que la réussite en Irak était nécessaire pour la sécurité des États-Unis d’Amérique. Je sais qu’il est parfois difficile de le comprendre, mais ce qui se passe dans les rues de Bagdad et dans les quartiers de la province d’Anbar a une influence directe sur la sécurité des Américains ici-même dans notre pays. Et c’est pourquoi nous livrons ce combat, pourquoi nous ne l’abandonnerons pas et pourquoi nous allons le remporter.

Source
États-Unis (Department of State)