Le Jerusalem Post rend compte, dans son édition du 22 janvier 2004, d’un article à paraître vendredi 23 dans la revue britannique Jane’s Intelligence Digest, selon lequel le secrétaire à la Défense états-unien, Donald Rumsfeld, envisagerait de provoquer une confrontation militaire avec la Syrie en attaquant les bases du Hezbollah près de la frontière syrienne au Liban.
Des attaques variées de l’armée états-unienne dans la région, menée sous couvert de guerre au terrorisme, se focaliseraient sur la vallée de Bekaa, à l’Est du Liban. Donald Rumsfeld a en effet annoncé, début janvier 2004, qu’il envisageait d’envoyer des troupes spéciales en Somalie ou dans la Békaa sous contrôle syrien, « pour appréhender des terroristes ». Une affirmation qualifiée de « chimérique » par le ministre libanais de l’Information, Michel Samaha. (voir « Le Liban craint une intervention militaire états-unienne dans la région sous couvert de lutte contre le terrorisme »)
Selon la revue de référence, spécialisés en questions stratégiques, le déploiement de troupes spéciales états-uniennes dans cette région, où sont basées la plupart des forces d’occupation syriennes au Liban, créerait une situation extrêmement explosive et « impliquerait presque certainement une confrontation avec les troupes syriennes ».
Un tel conflit pourrait démontrer les objectifs des États-Unis, selon l’article, qui passe en revue les bénéfices stratégiques que Washington peut retirer avec la Syrie. Cela permettrait en effet :
– d’augmenter la pression sur Damas pour que cesse le soutien aux groupes palestiniens anti-israéliens
– de persuader la Syrie d’abandonner ses armes de destruction massive et de retirer ses troupes du Liban
– de créer une situation permettant le renversement du président Bashar al-Assad
– d’écraser le Hezbollah et de mettre un terme à ses liens présumés avec Al Qaïda.
Le journal note également que « les conséquences politiques d’une attaque des États-Unis contre le Liban pourraient provoquer une déstabilisation du pays qui est toujours en cours de reconstruction de ses infrastructures, dix ans après une guerre civile de quinze ans » qui a ruiné le pays. « Cela alimenterait également l’hostilité des musulmans et des arabes à l’encontre des États-Unis à un moment où les forces d’occupation emmenées par les États-Unis luttent contre une insurrection croissante en Irak. Dans ces circonstances, s’en prendre au Hezbollah dans la vallée de Bekaa se révèlera probablement une entreprise risquée (…) Cependant, étant donné la doctrine de l’administration Bush sur les frappes préventives, il reste tout à fait possible que Washington lance prochainement des frappes militaires contre le Liban, quelles qu’en soient les conséquences sur la stabilité régionale.
« ’Janes’ : US gearing for showdown with Syria », Jerusalem Post, 22 janvier 2003.
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