Affaire de Paris assassinat de Brahim Bouraam
(Source : Rivarol, 12-05-95)
ROMAN-FEUILLETON : LES MONSTRES DE CARPENTRASSIC PARK
En janvier 93, un SDF breton était roué de coups à Redon, puis jeté dans la Vilaine où son corps devait être repêché un mois plus tard.
Les quatre agresseurs ont été condamnés le 6 mai par le tribunal correctionnel (et non les Assises, notez bien) de Rennes. Peines : de 6 mois à 4 ans de prison ferme. Il est vrai qu’ils n’avaient été inculpés que de coups et blessures (comme l’avaient été Rachid et ses potes, tortionnaires d’Yvette Liger, la boulangère de Stains emportée par une crise cardiaque alors quelle tentait de défendre son fils hémiplégique. Déférés devant un tribunal pour mineurs qui exclut l’intention de porter la mort, les voyous furent acquitté, en décembre dernier).
HOMICIDE OU ASSASSINAT ?
Deux jours avant le prononcé de ce jugement, et alors que le Parquet de Paris envisageait l’ouverture d’une information pour homicide volontaire après la mort de Brahim Bouarram le Ier mai (voir notre précédent numéro). le garde des Sceaux Méhaignerie brûlait la politesse à ses propres services en faisant requalifier le crime en " assassinat ". De la Vilaine à la Seine, cette différence de traitement d’affaires pourtant assez similaires s’explique-t-elle par le fait qu’aux yeux de l’establishment politico-médiatique, un Breton c’est même pas un cochon tandis que la vie d’un immigré (1 ) est sacrée ?
Vie dont rien ne dit, d’ailleurs, qu’elle était en l’occurrence sérieusement menacée : les agresseurs voulaient-ils réellement tuer ou s’agissait-il d’une simple bien qu’exécrable plaisanterie ? L’autopsie a montré que l’infortuné Boearram n’avait pas été frappé. Vu son âge - 29 ans -, il était censé savoir nager. De plus, pas mal de gens, qui, en cette matinée ensoleillée et de surcroit fériée, se promenaient ou se reposaient sur la berge de la Seine, auraient pu lui porter secours. N’aurait-il pas coulé à pic que le Marocain en aurait été quitte pour un bon bain - et une belle peur. Répétons-le, le jeu était dangereux et criminelle l’inconscience de ceux qui - quels qu’aient pu être leurs mobiles - s’y sont livrés. Mais c’est insuffisant pour retenir l’ " assassinat ", qui implique la préméditation. Ce n’est pas nous qui le disons mais le très socialiste " InfoMatin " commentant l’initiative du ministre de la justice : " A la Chancellerie, le seul souci semble être de faire vite. Pression de l’opinion publique ? Bien mauvaise conseillère. "
CARPENTRAS-SUR-SEINE : UN FLOP
Au demeurant, peut-on parler d’opinion publique ou plutôt d’opinion manipulée, et d’ailleurs avec des résultats. divers ?
Mai 90-Mai 95. Si les scénarios diffèrent à l’origine (profanation d’un cimetière juif dans un cas, agression d’un Maghrébin dans l’autre), l’interprétation des deux événements, leur extrapolation, leur exploitation sont les mêmes.
A Carpentras comme à Paris, c’est le Front national qui. sans l’ombre d’une preuve. est d’emblée désigné comme coupable non pas même " objectif " mais direct.
A Carpentras comme à Paris c’est le microcosme qui sans attendre la réaction des principaux intéressés (famille Germon et communauté juive du Vaucluse, famille Bouarram et ambassade marocaine) donne le branle à l’hystérie à laquelle participe ès-qualités le premier magistrat de France. Aussi, cinq ans après avoir " présidé " la manifestation de la place de la République au cours de laquelle Jean-Marie Le Pen fut brùlé en effigie au milieu d’une forêt de drapeaux israéliens. François Mitterrand va-t-il se recueillir en grand desarroi sur les lieux du drame et jeter une gerbe de muguet dans la Seine, quelques instants avant le départ du cortège " réparateur ".
Cortège dans les rangs duquel les principaux conseillers de Jacques Chirac (ainsi de François Baroin, qui ira lui aussi de sa gerbe) côtoient ceux de Lionel Jospin et qui tout au long de l’itinéraire reprenant celui du défilé de Jeanne d’Arc, réclamera la dissolution du Front national et son exclusion - comme si le FN avait jamais été " inclus " dans la vie Politique !
Différence essentielle, toutefois : " Carpentras avait mobilisé deux cent mille personnes. Il n’y en cette fois que dix à quinze mille " selon les sources les plus complaisantes. Le Sentier ne s’est pas dérangé, les " Cités , non plus - et celles-ci ne bougeront pas davantage à Marseille où on ne comptera le 6 mai que cinq cents participants quand la moindre victoire de l’OM mobilise le quart de la ville !
LES " MYSTERES " D’UNE PROFANATION
Comment expliquer cette abstention populaire alors que, deux jours durant, les media, les politiciens et les " associations représentatives " ont tout mis en oeuvre pour tympaniser et rameuter les foules ’ !
Sans doute parce que l’opinion à perçu le piège toujours le même. Car Bouarram, c’est l’extrême-droite. Mais " Copernic " aussi c’était l’extrème-droite ! Et " Carpentras " également... Donc, si lobotomisée soit-elle, l’opinion (y compris dans les " Cités ") commence à suspecter le mensonge, le montage.
Cruelle coïncidence. Dans son numéro du 4 mai, en page 40, " L’Express " de Mme Ockrent (" compagne " de Bernard Kouchner, en pointe dans la dénonciation de la " barbarie " frontiste) consacre à l’affaire Bouarram un article hystérique sous le titre "Racisme - Les monstres du Ier mai". L’ennui est que dans le même numéro du même " Express ", le même journaliste Renaud Leblond signe un long reportage (visiblement rédigé à l’avance pour le cinquième anniversaire de la profanation) sur " les trois mystères de Carpentras ". Ces " trois mystères " sont ceux que nous dévoilions dès le 13 juillet 1990 dans un article (" Carpentras : on sait, qu’ils parlent ") qu’aucun journal ne crut bon de reprendre alors. " L’Express " apporte pourtant un élément nouveau après cinq ans d’enquête infructueuse, puisque dès le départ torpillée par le ministre de l’intérieur Pierre Joxe, " le Parquet général de Nimes insiste lourdement pour qu’on referme ce dossier maudit ". Où la recherche obsessionnelle de " néo-nazis " n’a rien donné, " excepté une précieuse remise à jour de quelques fiches ". Eh oui, il faut bien l’admettre : " L’enquête dans ces milieux comme dans les cercles de l’extrême-droite" n’a rien donné. Ce qui autorise aujourd’hui Jean_Marie Le Pen à apostropher, dans une longue lettre (2 ) François Mitterrand afin qu’il innocente publiquement le Front national et " établisse la vérité".
Ainsi, " L’Express " le reconnaît - Jean-Marie Le Pen est " autorisé " à réclamer iustice. Dans cinq ans, l’hebdo créé par Servan-Schreiber reconnaitra-t-il aussi que Le Pen est autorisé à réclamer justice pour avoir été présenté comme le " parrain " des " monstres du Ier mai " ?
.... ET L’ENIGME DES BALAFRES
Car ici et maintenant, comme aime à dire M. Mitterrand, rien n’indique, au contraire, que ces "monstres" aient fait partie du cortège de Jeanne d’Arc et qu’ils aient le moindre lien avec FN. La trentaine de " skinheads " interpellés après les faits ont dû être remis en liberté, nul n’ayant reconnu le noyeur " parmi eux et, aux dernières nouvelles, on rechercherait deux individus, toujours " skins ", mais arborant en travers du visage de gigantesques et purulentes balafres... Peut-être trop impressionnantes pour être vraies.
En effet, si ces balafres existent bien, pourquoi les témoins initiaux n’en ont- t-ils pas parlé ? Pourquoi, -sinon, comme dirait " l’Express ", pour une précieuse remise à jour de quelques fiches", a-t-on arrêté des skins qui en étaient dépourvus ? Pourquoi enfin prend-on au sérieux une bande vidéo de la télévision polonaise, où apparaissent d’ailleurs non pas des skins, mais des militants du Front national de la jeunesse dont le " look " est totalement différent ? A l’inverse, pourquoi la police mentionne-t-elle aujourd’hui cet indice capital, au risque de saboter une piste sérieuse ?
Mais tel n’est pas le seul " mysttère ", pour causer encore comme " l’Express " de cette ténébreuse affairre. Selon les témoins, le criminel et ses complices se seraient " fondus dans la queue du cortège ". Puisque le drame fut connu des policiers dès midi, on s’étonne que ceux-ci n’aient pas immédiatement interpellé avenue ou place de l’Opéra tous ceux qui pouvaient répondre au signalement. Deux cents de ses hommes s’étant joints au millier de CRS mobilisés, le préfet Massoni - Massoni le si bien nommé - disposait largement de la force de frappe nécessaire, à notre époque où le téléphone portable est roi.
D’autre part, ainsi que Bernard Antony l’a signalé dans un communiqué, c’est la très importante délégation de Chrétienté-Solidarité qui clôturait le défilé du Front national, et c’est donc parmi cette délégation, de notoriété publique hostile aux skins de tout poil, qu’auraient dù s’infiltrer les balafrés. Or, aucun élément étranger n’a été remarqué.
" BETAR-SKINS " AND CO
Alors, qui sont, d’où venaient et où se sont évanouis ces extra-terrestres ?
Sous l’apparence du "look" skinhead rappelle encore le député européen Bernard Antony, peuvent se dissimuler d’étranges chrargés de mission. C’esi ainsi qu’il y a quelques années, après une manifestation du Front national,sur les grands boulvards, des jeunes gens d’extrême droitetentaient de se livrer à des provocations contre la police. Quelle ne fut pas ma surprise de tomber nez à nez avec Mr Y. C ancien parachutiste, passé de la droite française à l’extrême-droite israélienne et de saisir en un instant que ceux qui tentaient d’entraîner ces jeunes à l’émeute, et qui étaient vétus comme eux, étaient des militants du Bétar, le mouvement sioniste extrémiste autorisé par M. Fabius à se constituer en milice et qu’entraine Y.C. " (Précision personnelle : Y.C.. qui militait à la FANE et trouvait RIVAROL " trop mou ", notamment sur le révisionnisme, découvrit à vingt cinq ans passés et la judéité de sa mère et sa propre israélitude. Ainsi disparut-il de nos milieux, qu’il avait eu tout loisir d’étudier.)
A côté des " Betar-skins ", on peut aussi envisager l’éventualité de " redskins ", issus des Jeunesses communistes et en relations étroitcs avec le SCALP et Ras l’Front (organisation, qui, " légalement ", essaiya de casser l’ambiance de l’hommage à Jeanne en faisant descendre des toits d’immenses banderoles " antiracistes " au début du discours de Le Pen - voir notre précédent n) voire des Pasqua- skins ". Eventualité très plausible dans un certain contexte puisque, en discréditant le FN, on minimisait l’impact du vote frontiste sur le second tour, et qui expliquerait l’énigme des fameuses balafres, peut-étre résultat d’un grimage très professionnel.
Enfin, on ne peut exclure que le drame du pont du Carrousel ait eu tout bêtement - à tous égards pour auteurs de vrais skins - voire des naziskins. Et alors ?
PRETEXTE SAISI AU VOL OU PROVOCATION PREMEDITEE ?
D’une part, on l’a vu, si geste tragiquement stupide il a eu, nul ne peut parler de meurtre et encore moins d’assassinat. D’autre part. les skins étant par définition des électrons libres, manipulables mais ingérables (3 ) en quoi le Front national serait-il responsable de ces hordes qui le méprisent comme " trop pépère " ?
Chacune des manifs étudiantes et- ou lycéennes de 1986, de 1987, de 1990, de 1994 a été suivie de bagarres et de pillages, les organisateurs étant totalement dépassés par des scandales et les " enfants des quartiers " venus avec camionnettes et maxi-sacs pour mieux évacuer leur butin, obtenu parfois après des agressions d’une violence inouïe contre les commerçants récalcitrants. De même les concerts rock qui ont lieu à La Courneuve attirent-ils lors de chaque " Fête de l’Huma" une faune inquiétante qui laisse sur son passage festivaliers blessés et filles violées, et dont les heurts avec les gros bras de la CGT ont connu parfois une issue fatale - un Portugais y trouva ainsi la mort.
Dans tous les cas, on ne sache pas que ces " bavures ", devenues hélas inhérentes à tout rassemblent de masse, aient été directement amputées à l’UNEF-ID de M, Cambadelis (devenu député socialiste) et de Mlle Isabelle Thomas (promue conseillère économique et sociale, chargée de mission à l’Elysée et " agent des Affaires étrangères ", à la FIDL de Mlle Delphine Batho ni au PCF ) de M. Marchais puis Hue. Pourquoi le Front national seraitil le seul tenu pour responsable ?
Au point que certains exigent sa dissolution - c’est pour la galerie. car il n’est pas facile de " dissoudre " un parti politique au légalisme sourcilleux et comptant autant d’électeurs. Mais plus sérieusement, ce qui est à redouter est que le FN ne soit " interdit de parole ". Chacun de ses meetings ou de ses manifestations étant estimé par les préfets de nature à causer un trouble à l’ordre public", comme ce fut le cas après Carpentras ".
Et si tel avait été là le but réellement visé. alors que le premier tour de la Présidentielle venait de prouver l’existence de 4.5 millions d’électeurs et qu’allait incessamment s’ouvrir la campagne des Municipales- élections dans lesquelles le poids de cet électorat cohérent, homogène et décidé risquait de modifier toutes les situations acquises et de changer radicalement la carte politique française à " droite " comme à gauche ?
On comprendrait mieux pourquoi, provocation (4 ) ou prétexte, la mort de Brahim Bouarram a donné lieu à une exploitation aussi indécente. Du PC au RPR, tous unis contre l’intrus, fùt-ce dans la nécrophagie
C.M.G. et Claude Lorne
(1) Quand. bien sur il n’est pas victime d’autres immigrés, auquel cas le drame devient fait divers. Ainsi le procès du clandestin algérien Youssef Khelifi, condamné par les Assises de Nice le 19 avril à quinze ans de réclusion pour avoir égorgé ses compatriotes Hocine Hadel et Salem Sayad, a-t-il été ignoré par la presse nationale.
(2) Voir RIV. du 21 avril. Le texte intégral de la Lettre de J-M. Le Pen à F. Mitterrand est publié dans la livraison de mai de notre revue " Ecrits de Paris " (le n’ 28 F).
(3) Il y a deux ans, Chard avait photographié rue de Rivoli un groupe de skins qui suivaient, de loin, le cortège de Jeanne d’Arc en hurlant des slogans provocateurs et en insultant les passants. Promptement entourée, notre dessinatrice fut contrainte sous la menace de remettre son film. Bien qu’ils s’exhibassent complaisamment, ces skins avaient-ils donc quelque chose à cacher à une journaliste de RIVAROL ? Peutêtre leur carte de flic...
(4) Une autre provocation, heureusement déjouée, eut lieu quand un Africain à vélo tenta à toute force de couper le cortège. Intercepté par le DPS, le service d’ordre du Front. il fut remis aux policiers.
(SUITE)
LES EGOUTS DU JOURNALISME
A l’occasion de la nouvelle offensive médiatique orchestrée contre le Front national depuis la mort du malheureux Brahim Bouarram le ler Mai, il vaut de s’attarder sur la tentative de déstabilisation dont vient d’être victime le "Quotidien de Paris " par l’un ses journalistes, Alain Carion qui, avec Nasser Nakouzy, a tout simplement détruit les fichiers informatiques du nouveau journal dirigé par Nicolas Miguct (1 ).
Tentative de déstabilisation ou (et) manipulation ? Toujours est-il que le journaliste responsable n’en était pas à son coup d’essai. Alain Carion, plus connu sous son vrai nom Philippe Palat par nos Lecteurs (cf RIVAROL du 12 mars 1993) s’était en effet, distingué il y a deux ans aux côtés d’un certain Aymar du Châtenet, alors journaliste à TF 1, qui avait produit un faux document visant à " mouiller" le PDG du service public, Hervé Bourges, en l’impliquant dans une affaire qui n’en était qu’à ses débuts (prometteurs) : l’affaire Botton. Le Aymar du Châtenet en question fut d’ailleurs le principal artisan de l’enquête truquée et particulièrement nauséabonde qu’avaient fait réaliser sur Le Pen et le Front national, Charles Villeneuve, Gérard Carreyrou et Poivre d’Arvor pour le " Droit de savoir ".
Mais Philippe Palat ne se contentait pas d’entretenir de mauvaises fréquentations. Véritable "barbouze de presse" il est un spécialiste des " mauvais coups ".
Dans tous les domaines. Après avoir été condamné, en 1988, et écroué à la prison Saint-Michel à Toulouse pour une kyrielle d’escroqueries, celui que la " Dépêche du Midi" , décrivait comme " présentant bien et beau parleur " devait étre condamné une nouvelle fois, en 1991, sur plainte de Pierre Sergent et de Bernard Antony, auxquels il avait fait tenir dans la revue " Passages" qui porte " un regard de 5.570 ans sur le monde ", des propos outrancièrement antisémites... Propos totalement inventés par l’interviewer fictif, comme cela fut prouvé devant le tribunal qui, cependant, ne condamne pas Emile Malet, le directeur de la revue (parrainée à ses débuts par François Léotard, alors ministre de la Culture), ainsi que PDG de" Radio Shalom ".
Reste le cas Carion alias Palat. Ce journaliste plus que douteux, de toute évidence manipulé en haut(s) lieu(x) et auteur récemment aux éditions Première Ligne d’un livre très controversé sur le Var : " Opérations mains sales ", continuera - t-il encore longtemps à piéger aussi facilement certaines rédactions ?
(1) RIVAROL, en 1981, avait été victime d’une tentative de cambriolage dont l’objectif évident était ], ! fichier des abonnés, lequel, heureu t. ne fut pas découvert par les mystérieux visiteurs qui, par représailles, assommèrent notre malheureux vigile.
UN AUTRE MYSTERE
Mystère supplémentaire encore que secondaire : qui était réellement Brahim Bouarram ? Sa petite amie Alice, qui se présente comme étudiante en droit, l’ayant décrit à Libération " comme SDF fréquentant les Restos du coeur, marginal, poète et pacifiste, la famille a aussitôt protesté : employé dans la boulangerie avunculaire, Brahirn y aurait au contraire bossé dix-huit heures par jour pour acheter l’entrecôte (ou plutôt le méchoui) de sa femme et de ses deux enfants demeurés à Marrakech.. Là encore, où est la vérité ?
" SOS HYSTERIE " (1)
Inutile de dire qu’au moment où une nouvelle campagne médiatique est orchestrée contre le Front avec l’affaire Bouarram, et cela quelques mois après la mort du jeune comorien de Marseille, " SOS Hystérie " est un livre de circonstance qui montre d’ailleurs le caractère peu original de ces attaques. Les deux auteurs, tous deux militants du Front national, présentent des documents souvent inédits avec force anecdotes sur les manipulations dont à été victime le parti de Jean-Marie Le Pen depuis 1984. De l’extraordinaire mobilisation de " Carpentras" à la très signifiante histoire de la jeune fille noire de 16 ans qui affirmait avoir été tondue par quatre skinsheads en pleine rue à Avignon (alors qu’une amie lui avait raté une coupe de cheveux " à la Grace Jones " !). tout est passé en revue. Avec un chapitre consacré aux méthodes des " professionnels de l’hystérie " c’est- à-dire la grosse majorité des journalistes qui imposent " la dictature larvée de l’information ". Ce pamphlet publié en 1992 n’a malheureusement, pas pris une ride...
(1) Par Roger Holeindre et Damien Bariller. ditions nationales, 190 pages, 100 F. En vente à nos bureaux (110 F fco).
ET MITTERRAND TORPILLA JOSPIN
François Mitterrand a-t-il saisi au vol l’affaire Bouarram pour torpiller sciemment la candidature de son "fils éloigné" ? On peut se le demender car nul doute que les deux initiatives prises alors ont du couter à Lionel Jospin nombres de suffrages lepenistes, qui, sans cela, se seraient peut-être porté sur lui.
D’abord la gerbe jetée à la Seine, geste qui a du enférocer tous ceux qui se souviennet qu’après la mort de la gardienne de la paix Marie Christine Baillet, écrasée volontairement par des voyous magrhébins du Val-Fourré lors d’un rodéo sauvage à l’tét 91, les policiers qui avaient voulu déposer une gerbe à la mémoire de leur collègue assassinée furent suspendus et durement sanctionner par le pouvoir socialiste de l’époque- le ministre de l’époque étant alors le très mitterrandien Pierre Joxe, baron de Carpentras.
Ensuite la projection sur France 2 du film "train d’enfer" forgerie réalisée en 1985 par le beau- frère Roger Lévy- Hanin qui, après la mort de Brahim Bouarram, en a imposé la diffusion au PDG de France- Télévision Jean- Pierre Elkabbach...lequel n’avait rien à refuser à l’Elyséen sortant avec lequel il réalise depuis longtemps une série d’entretiens télévisés "exclusifs". Or "Train d’enfer" est une machine de guerre anti FN puisque l’émmigré magrhébin jeté du Paris- Montauban est, dans le film, victime de brûtes d’ "extrême droite" alors que, dans la réalité, ses tortionaires étaient des étrangers, dont un, le meneur, de confession juive ainsi qu’il apparut au procès.
Le clan Mitterrand (rappelons que Roger Hanin soutînt activement le communiste Robert Hue "un type formidable" avant le premier tour et que Jean Glavany, en pointe dans la dénonciation du FN, fut en 1981 chef de cabinet du nouveau président) aurait décidément voulu ôter toutes chances à Jospin qu’il ne s’y serait pas pris autrement.
Affaire de Paris : assassinat de Brahim Bouraam
(Source : Les Nationalistes en France, Tome II, La Montée du FN (pp. 338-345), par Roland Gaucher, éd. Jean Picollec, 1997)
VICTIME GUINEENNE ET VICTIME MAROCAINE ON EST PRIE DE NE PAS CONFONDRE
La mort du jeune Marocain résulte d’une simple rixe entre un jeune garçon qui, sur un quai, a porté un coup à un autre jeune garçon. lequel a chu dans la Seine. Homicide par imprudence ou volonté réelle de provoquer la mort par noyade du Marocain ? L’auteur du coup défend naturellement la première thèse. Et sans doute a-t-il tout intérêt à minimiser la portée de son geste. Mais la preuve du contraire n’a pas été apportée.
Et en principe, l’inculpé, jusqu’au jugement, doit bénéficier du doute. Mais ce qui vaut pour un pédophile assassin ne joue guère pour un garçon présenté comme un militant de Le Pen.
Des rixes comme celle-ci, il y en a pratiquement tous les jours. Dans les journaux, elles sont expédiées en trois lignes. Oubliées le surlendemain. Dans le cas du Marocain, c’est le tam-tam. Pendant des semaines.
En octobre 1994, un chauffeur de taxi succombe, suite à une agression dans la région parisienne. C’est un Guinéen. Il ne s’agit pas d’un coup de poing mais de balles tirées par un couple de l’ultra-gauche. En même temps que lui, trois policiers sont tués, toujours par balles.
Des chauffeurs de taxi organisent une manifestation de solidarité pour leur collègue. Le reportage sur cette manifestation est promptement expédié par les médias. Les organisations antifascistes ne mobilisent pas, comme sur la place de l’Opéra après la noyade du Pont du Carrousel, des milliers d’adeptes. Et le président de la République n’éprouve pas le besoin de se fendre d’un bouquet de muguet.
Pourtant, il y a eu des morts. Par balles. Dont trois policiers. On ne va pas en faire un plat, surtout pas.
Mais le Guinéen, tout de même...
C’est là que la démonstration est faite que l’aspect médiatique capital, le mobile de " l’intox ", ce n’est pas la qualité de la victime, mais l’identité du (ou des) coupable(s).
Des Zaïrois blessent grièvement des Marocains (ou l’inverse). Un adolescent poignarde un de ses camarades. Le proviseur l’excuse : c’était une petite lame, très banale. Et un tout petit coup de poignard. Une adolescente kurde étrangle au lycée une de ses copines, une petite Française. Christine Ockrent s’apitoie sur le sort de la première, pauvre enfant, très stressée. On lui a donc donné une cellule pour elle toute seule : il ne faudrait tout de même pas que ses codétenues viennent lui faire des ennuis.
Ajoutez que son père, chômeur, est membre du parti communiste kurde. Et son l’rère aîné, chômeur, itou.
Bien entendu, le Parti communiste kurde n’est pour rien dans le geste de Leïla. Mais imaginez un instant qu’une lycéenne frontiste étrangle une camarade de classe -juive de surcroît voyez d’ici le chabanais !
À l’automne 1996, une jeune policière bretonne a été violée dans un train de banlieue par des voyous, arabes et noirs. Le Monde s’est glorifié de ne l’avoir pas dit !
Revenons au chauffeur de taxi guinéen Pourquoi est-il, vite fait bien fait, expédié aux oubliettes ? C’est qu’il faut tenir compte de la qualité de ses tueurs. lis forment un couple " d’ados ", très doux, mignons, nous dit-on. Ils sont d’ailleurs issus d’un très honorable milieu, et tout proche de " Ras l’Front " et du Monde libertaire. Elle, la malheureuse, est en prison. Toute meurtrie. Lui, il a été tué, lors de l’affrontement. Il faut lire, dans Le Journal du Dimanche, le récit de son inhumation dans un cimetière de banlieue, tandis que cent ou cent cinquante " ados " en pleurs défilent devant sa tombe, un bouquet à la main.
Ramenons le geste du " skin " du Pont du Carrousel à sa juste dimension : dans l’état actuel de l’instruction, ce n’est rien d’autre qu’un geste de violence malheureux qui a eu des conséquences dramatiques.
Le crime principal du " skin ", en définitive, ce n’est pas d’avoir provoqué la mort d’un Marocain, c’est qu’on croit pouvoir le relier au Front national et à Le Pen. Ah ! Pendant quinze jours, quelle formidable mobilisation médiatique ! Y a-til eu entre certaines fédérations du Front et des groupes de skinheads des contacts dans le passé ? C’est probable. Pour assurer la sécurité, lors des réunions (souvent attaquées par de gentils " ados "), pour effectuer des collages d’affiches, il fallait bien faire appel à certains renforts.
Il n’en est pas moins vrai que, depuis deux ou trois ans, à la Fête de Jeanne d’Arc, le service d’ordre du Front s’employait à refouler les " skins " à la fin du cortège et à empêcher leurs groupes de s’infiltrer dans la manifestation.
Ce qu’on petit faire contre des groupes organisé, peut-on le réaliser contre des individus qui se mêlent à une foule de dix mille ou quinze mille personnes ? Comme Le Pen l’ajustement souligné, il y a eu des morts à certaines Fêtes de L’Humanité. Morts promptement expédiées aux oubliettes. Il ne viendrait à l’idée de personne d’en rendre responsable Georges Marchais ou Robert Hue.
De même, si les groupes de " Ras l’Front ", du " SCALP " (Section Carrément Anti-Le Pen), ou de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire) d’AIain Krivine commettent, lors d’une manifestation, d’un meeting, d’un défilé, etc., certains actes de violence et de casse, je n’imagine pas les commentateurs y impliquer Robert Hue.
Collaboration avec la police
Il en résulte que la direction du Front national, lors d’une manifestation où peuvent venir toutes sortes de provocateurs, n’est pas seulement responsable des actes commis par ses militants, encadrés, mais aussi de toute personne présente sur le lieu de la manifestation.
Dans ces conditions, face à la formidable campagne de " désinformation " provoquée par les médias, était-il opportun que le DPS, autrement dit le service d’ordre du Front national, collabore avec la police en lui fournissant des renseignements ?
Sur cette collaboration, diverses informations ont filtré. Si l’on se reporte à l’article de Serge Faubert dans L’Événement du Jeudi, article intitulé " Comment Le Pen a décidé de collaborer avec la police ", on trouve l’explication suivante :
" Le Pen espérait jouer le rôle d’arbitre pour le second tour. Mais avec le geste mortel du "skin", l’opération virait au désastre. " Un renversement qui le [Le Pen] plonge dans une fureur inextinguible. Pas question de se justifier.. Autour de lui, on s’inquiète. L’efl’et sur l’opinion est désastreux. L’état-major du Front a l’impression d’être revenu cinq ans en arrière, au moment de l’affaire de Carpentras. Il faut renverser la vapeur. Bruino Mégret plaide pour une collaboration totale avec la police. Si les meurtriers sont arrêtés grâce au FN, explique-t-il, le mouvement y gagnera un brevet de civisme et se démarquera - en apparence - des nostalgiques de la croix gammée.
Une fois n’est pas coutume, les propres lieutenants du délégué général sont hostiles à cette éventualité. (... ) Le Pen comprend enfin que le seul moyen de couper court à toutes les accusations, c’est de livrer des noms. Mégret a gagné. Mardi 9 mai, un peu après 20 heures, Courcelle communique une liste de trois stispects aux inspecteurs de la criminelle - un seul nom est bon : celui de Calame. Juste à temps ! Les RG. de leur côté, ont déjà identifié le trio meurtrier et s’apprêtent à le communiquer à la "Crim". Courcelle a été bien inspiré... "
Il faut naturellement laisser à Faubert la responsabilité de ses informations. Celles-ci, pour l’essentiel, ne sont pas en contradiction avec mon enquête. Mais ces informations se recoupent aussi avec celles que publieront d’autres organes de presse.
On lit ainsi, dans une dépêche de l’AFP, que des opérations ont été menées en province dans la région de Reims " à la suite de - nouveaux rebondissements" intervenus mardi soir dans le cours de l’enquête, notamment la déposition de t’un des responsables du service d’ordre du Front national, la Délégation à la Protection et à la Sécurité (DPS). Ce dernier, sur procès-verbal, a fourni aux enquêteurs de la brigade criminelle des "éléments précis" sur trois des cinq personnes mi.-,es en garde à vue mercredi.
" Ces "éléments" ont été corroborés dans un second temps par d’autres informations émanant de la section "Violences urbaines" des Renseignements généraux (RG) de la préfecture de police de Paris (PP). Les éléments apportés par les RG concernaient une des cinq personnes placées en garde à vue.
Au reste, un communiqué du service de presse du Front national, en date du 10 mai, est sans équivoque :
" Grâce à J’enquête menée par le service d’ordre du Front national, les responsables présumés de la noyade de Brahim Bouarra ont pu être identifiés et arrêtés. "
En d’autres termes. c’est l’héritage " fasciste " du FN qui est en cause. Mégret l’a souvent confié, il entend liquider " la culture des catacombes ". Son modèle, c’est l’Italie et Gianfranco Fini, le leader de l’Alliance nationale, qui, sur les décombres du très fasciste Mouvement social italien (MSI), a su construire la troisième force politique du pays. Un " aggiornamento " qui se ferait à la faveur d’une alliance avec la droite.
Une lettre à National-Hebdo
Quel jugement porter sur la collaboration entre le DPS et la police ? Il n’est guère douteux que cette coopération suscite, au sein du Front, ce qu’on appelle des " mouvements divers ".
En témoigne cette lettre que publie National Hebdo sous les initiales M.L., de Vitry-sur-Seine :
" Je suis adhérent du FN. Pourquoi ? Parce que je suis affligé de voir ma patrie envahie par les étrangers non européens, particulièrement maghrébins et noirs. Or, j’apprends que le service d’ordre du Front a repoussé de prétendus crânes rasés qui s’attaquaient à des "gens de couleur". D’autre part, le jeune Français. auteur présumé du meurtre d’un Marocain, a été arrêté grâce à la "collaboration" du service d’ordre FN. La délation est vile et, venant du Front à l’encontre d’un Français, elle est révoltante. Ainsi, le Front national, mouvement patriotique, se vide de sa substance. C’est pourquoi en 1996 (j’ai versé la somme de mon adhésion en 1995), je donnerai ma démission.
" P.S. Si M. Le Pen avait connaissance de cette lettre, j’en serais obligé. "
Voici le commentaire de la rédaction de N-H :
" NDLR - Nous aussi. l’invasion dont vous parlez nous afflige. Mais il existe aussi de bons Français originaire.,, de,,, Antilles, et d’autres vestiges de l’Empire, ou descendants de Français musulmans qui choisirent la France au péril de leur vie. Il n’est pas honorable de laisser des voyous s’en prendre à eux. Quant à l’affaire du Marocain jeté à la Seine, quoi qu’on pense de la personnalité de la victime et de la manipulation scandaleuse à laquelle sa mort a donné lieu, il s’agit d’un homicide.
" D’ailleurs, la DPS, au terme de son enquête, n’a pas donné le nom du jeune Michaël Fréminet, dont le rôle exact n’est pas encore très clair, mais celui d’une personnalité très trouble, et bien connue de la police. Pour vous faire une idée précise sur la question. relisez donc les articles que National-Hebdo a produits.
" Cela dit, malgré notre désaccord fondamental, nous reproduisons intégralement votre lettre car elle exprime les sentiments d’une part de nos lecteurs, militants et soutiens. "
Il faut retenir de la note de la rédaction qu’une large partie des lecteur de N-H partage les sentiments du lecteur ci-dessus, et donc qu’un certain trouble a été suscité chez les militants et sympathisants du Front à la suite du comportement du DPS.
J’approuve entièrement ces réactions, tout en rejetant le passage qui critique la participation de " gens de couleur " à la manifestation du 1- Mai.
Dans l’affaire du meurtre du Marocain, à quoi se limite la responsabilité du Front ? Simplement à ce que le meurtrier est monté, à Reims, dans un car affrété par la section départementale de la Marne, et qu’il a utilisé gratuitement le même mode de locomotion pour le retour.
Le Pen a eu raison de rappeler à la télévision que l’agression contre le Marocain s’était produite alors que le cortège avait déjà dépassé le Pont du Carrousel, et que c’était à la police qu’il appartenait d’intervenir.
Affaire de Paris : assassinat de Brahim Bouraam
(Sources : National-hebdo, 08-05-97)
Respectueux des lois, Bernard Courcelle a déjà montré qu’il l’était, lors du traditionnel défilé du ler mai 1995. Ce jour-là en marge du cortège, des marginaux avaient poussé un jeune marocain, brahim Bouaram dans la Seine. Celui-ci ne sachant pas nagé avait péri noyé.
Ce geste criminel, comme pour la profanation de Carpentras avait été récupéré politiquement par les adversaires du Front national. Mitterrand était venu, lui-même , jeter un bouquet de muguet dans la Seine, à l’endroit où le jeune avait été poussé dans reau.
C’est gràce à une enquête menée par le patron du DPS en personne, que les auteurs du crime, trois marginaux venus de Reims, furent arrêtés. Ils sont toujours en prison où ils attendent de passer en jugement.
Les policiers eurent vent à cette époque que des skinheads cherchaient à se venger de l’arrestation de leurs camarades. Le 23 septembre 1995, alors qu’il sortait avec un de ses adjoints du siège du FN à Saint-Cloud, des coups de feu furent tirés contre Bernard Courcelle. l’enquête n’a jamais aboutie. Depuis que les journaux ont parlé d’une éventuelle dissolution du DPS, à nouveau, il reçoit des menaces au téléphone.
Mais, il en faut plus pour l’impressionner...
Jean ROBERTO
Affaire de Paris : assassinat de Brahim Bouraam
(source : Var Matin, 24-09-95)
FETE BLEU-BLANC-ROUGE ET COUPS DE FEU ANTI-FN
DANS la nuit de vendredi à hier, un des responsables du service de sécurité du FN Bernard Courcelle a essuyé un ou deux coups de feu devant le siège du mouvement, à Saint-Cloud (Hauts de Seine). Un incident qui n’a "pas étonné" Jean-Marie Le Pen, qui a mis en cause une "une campagne de haine animée par des organisations groupusculaires qui sont cautionnées par les partis politiques".
Le parquet de Nanterre a indiqué que deux coups de feu avaient été tirés sur la voiture de Bernard Courcelle, qui n’a pas été blessé.
M. Bellier, directeur central du département protection et sécurité du FN, a indiqué que lui- même et M. Courcelle, qui se trouvaient ensemble au moment des faits, avaient reçu récemment des menaces concernant l’affaire Brahim Bouharam, le jeune marocain qui s’était noyé dans la Seine après avoir été poussé par des skinheads pendant le défilé du FN le ler mai dernier. Il n’a pas sur moment accordé d’importance à ces mences. Avant son discours d’aujourd’hui, le président du Front national Jean- Marie LePen à de son côté retrouvé "sa" France, hier, en parcourant la pelouse de Reuilly. Dans les stads des régions, certains ont innovés et proposent des T-shirts avec l’inscription : "les français n’ont pas dit leur dernier M.O.T", pour Marignane, Orange et Toulon, les trois grandes villes conquises par le FN aux municipales.
Dossier du Réseau Voltaire
"Le DPS : une milice contre le République"
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