Depuis le premier jour, l’administration Biden-Harris privilégie la lutte contre la crise climatique au niveau national et en tant qu’élément central de notre sécurité nationale et de notre politique étrangère. La crise climatique est en train de remodeler notre monde physique, le climat de la Terre change plus rapidement qu’à tout autre moment de l’histoire moderne. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et importants. Ne serait-ce qu’en 2021, des incendies de forêt ont fait rage dans l’ouest des États-Unis, dans toute la région méditerranéenne et dans l’est de la Russie ; l’Europe, la Chine et l’Inde ont connu des inondations extrêmes et le monde a subi des niveaux de sécheresse sans précédent. La communauté scientifique est claire : les activités humaines ont directement contribué au changement climatique. Nous subissons déjà les effets dévastateurs du climat sur presque tous les aspects de notre vie, de l’insécurité alimentaire et hydrique aux infrastructures et à la santé publique. Cette crise exacerbe les inégalités qui se conjuguent avec les questions de genre, de race, d’ethnicité et de sécurité économique. Nous avons atteint un point où nous ne pouvons pas inverser certains des dérèglements du système climatique.
Aujourd’hui, l’administration Biden-Harris a publié une série d’analyses des principales composantes de la sécurité nationale et de la politique étrangère du gouvernement américain, en coordination avec le personnel du Conseil de sécurité nationale, qui serviront de base à notre travail critique sur l’avenir du climat et de la sécurité. Les annonces d’aujourd’hui répondent aux principales exigences du décret présidentiel (EO) 14008 du 27 janvier sur la lutte contre la crise climatique au niveau national et à l’étranger qui placent la crise climatique au centre de la politique étrangère et de la sécurité nationale des États-Unis, et du décret présidentiel (EO) 14013 du 29 février sur la reconstruction et l’amélioration des programmes de réinstallation des réfugiés et la planification de l’impact du changement climatique sur les migrations.
Les annonces d’aujourd’hui réaffirment également l’engagement du président à prendre des décisions fondées sur des données probantes, guidées par les meilleures informations scientifiques disponibles. Les agences de sécurité nationale se sont chargées de la conception de ces analyses, mais ce sont les principales agences scientifiques du pays qui ont assumé le rôle central de veiller à ce que les meilleures données scientifiques disponibles figurent dans chaque produit.
Estimation du changement climatique par le bureau du directeur du renseignement national (ODNI). Le bureau du directeur du renseignement national (ODNI) a supervisé l’élaboration de la toute première estimation du renseignement national (NIE) sur le changement climatique. La NIE est l’évaluation qui fait le plus autorité au sein de la communauté du renseignement (IC) et représente le point de vue consensuel de ses 18 composantes. Les agences scientifiques fédérales des États-Unis ont fourni les données d’observation de base et la modélisation climatique qui ont permis à la communauté du renseignement de mener à bien l’analyse géopolitique des implications et des risques pour les États-Unis. Signé par le directeur Haines le [20 octobre 2021], la NIE répond aux exigences de l’article 103(b) du décret présidentiel (EO) 14008.
Le changement climatique exacerbera de plus en plus un certain nombre de risques pour les intérêts de sécurité nationale des États-Unis, des impacts physiques susceptibles de donner lieu à des défis de sécurité, à la façon dont les pays répondent au défi climatique. La communauté du renseignement juge que tous ces risques iront en s’intensifiant et qu’aucun pays ne sera épargné par les défis directement liés au changement climatique.
Les trois grandes catégories de risques sont : 1) une tension géopolitique accentuée par les querelles des pays quant aux contributions de chacun à la lutte contre le changement climatique, son rythme, et la concurrence dans le cadre de la transition énergétique subséquente ; 2) les tensions géopolitiques transfrontalières dues aux effets physiques du changement climatique alors que les pays prennent des mesures pour protéger leurs intérêts ; et 3) la mise à l’épreuve de la stabilité au niveau national du fait des effets climatiques dans certains pays et régions sujets à préoccupations.
Analyse des risques climatiques du département de la Défense. Les dangers dus au changement climatique et les efforts mondiaux de lutte contre celui-ci influenceront les intérêts stratégiques, les relations, la concurrence et les priorités de la défense des États-Unis. L’analyse des risques climatiques (DCRA) du ministère de la Défense (DOD) – le premier rapport du Pentagone axé sur les risques stratégiques du changement climatique – est un point de départ sur la voie d’une compréhension commune de ces risques et montre la voie à suivre. La DCRA décrit les modalités d’intégration des considérations climatiques par le DOD dans les documents stratégiques, de planification, budgétaires et autres documents clés, ainsi que dans les conversations avec les alliés et les partenaires. L’inclusion de considérations climatiques dans ces documents permettra au DOD de prendre en compte les effets du changement climatique à tous les niveaux, ce qui sera essentiel pour se préparer, combattre et gagner dans un environnement de plus en plus complexe.
Signée par le secrétaire Austin le 8 octobre 2021, la DCRA répond aux exigences de l’article 103(b) du décret présidentiel (EO) 14008. Les conséquences mondiales et transversales du changement climatique font peser un fardeau supplémentaire sur le département de la Défense, et la DCRA permet de disposer d’un point de départ sur la voie d’une compréhension commune des risques du changement climatique au niveau stratégique et de la mission, et montre la voie à suivre. Les considérations climatiques seront incluses dans les principaux documents du DOD, tels que la prochaine stratégie de défense nationale, qui présente les principes directeurs de la réponse du DOD aux défis de sécurité nationale. La DCRA informera par ailleurs l’intégration par le département des considérations climatiques dans ses travaux avec ses alliés et partenaires. Par exemple, le DOD a travaillé en étroite collaboration avec les Alliés de l’OTAN pour élaborer un programme sur le changement climatique et la sécurité et un plan d’action ultérieur en juin de cette année.
La DCRA met l’accent sur les risques stratégiques et pour la mission, et en cela est complémentaire au Plan d’adaptation climatique (CAP) récemment publié qui vise à garantir que le fonctionnement du DOD dans des conditions climatiques changeantes. Le DOD travaillera également en coordination avec ses alliés et partenaires, pour prévenir, atténuer, prendre en compte les risques en matière de défense et de sécurité associés au changement climatique et y répondre.
Cadre stratégique de lutte contre le changement climatique du département de la Sécurité intérieure. Le département de la Sécurité intérieure (DHS) est en première ligne de la crise climatique, dans la mesure où c’est à lui qu’il appartient de protéger le territoire national contre les situations d’urgence liées au changement climatique de plus en plus graves, fréquentes et destructrices, de prévoir les risques et opportunités futurs nés des défis de demain et de s’y préparer. Le DHS soutient toutes les communautés en prenant la direction des interventions face aux crises graves et en envisageant les actions nécessaires pour accroître notre résilience future. Dans le cadre de ce mandat, le DHS publie aujourd’hui le Cadre stratégique de lutte contre le changement climatique signé par le secrétaire Mayorkas le [20 octobre 2021], pour orienter les actions d’adaptation aux changements dans le contexte des risques climatiques résultant de la concurrence stratégique, des tendances démographiques, du vieillissement des infrastructures , et des technologies émergentes.
Le cadre stratégique guidera la mise en œuvre par le DHS du décret du président Biden sur la lutte contre les impacts du changement climatique au niveau national et à l’étranger, et s’articule autour de cinq axes d’action : donner aux personnes et aux communautés les moyens de renforcer leur résilience climatique ; mieux se préparer à faire face à l’augmentation des urgences climatiques ; incorporer la science du climat à la stratégie, la politique, aux programmes et aux budgets ; investir dans un DHS durable et résilient ; et veiller à l’information du personnel du DHS en ce qui concerne le changement climatique. La nécessité de parvenir à l’équité sera un principe directeur de chaque axe d’action décrit dans le cadre stratégique.
Le cadre a été élaboré par le tout premier groupe d’action sur le changement climatique (CCAG) du DHS, composé de hauts fonctionnaires de tout le département et axé sur la promotion de la résilience et la lutte contre les risques multiples, notamment les inondations, la chaleur extrême, la sécheresse et les incendies de forêt.
Rapport sur l’impact du changement climatique sur les migrations. Dans le décret présidentiel 14013, le président Biden a appelé à une évaluation de l’impact du changement climatique sur les migrations. C’est la première fois que le gouvernement américain reconnaît officiellement et fait état de ce lien. Le rapport identifie les migrations comme une forme importante d’adaptation aux impacts du changement climatique et, dans certains cas, une réponse essentielle aux menaces climatiques aux moyens de subsistance et au bien-être ; elles doivent donc faire l’objet d’une gestion prudente pour s’assurer qu’elles interviennent dans de bonnes conditions de sécurité, de manière humaine et ordonnée. Les programmes de développement et d’aide humanitaire contribuent à faire face aux causes sous-jacentes des migrations forcées et des déplacements face à l’insécurité. La réponse aux défis en matière de sécurité des êtres humains peut réduire la probabilité des migrations et leurs implications de second ordre pour la sécurité internationale. Il est essentiel d’aborder ces actions en reconnaissant que dans presque tous les cas, le changement climatique n’est pas le seul moteur des migrations.
Le personnel du Conseil de sécurité nationale met également en place un groupe de travail interinstitutions permanent sur le changement climatique et les migrations pour coordonner les actions du gouvernement américain pour atténuer les migrations résultant des impacts du changement climatique et y répondre. Grâce à ce groupe de travail, des représentants des secteurs scientifique, du développement, humanitaire, de la démocratie et des droits de l’homme, ainsi que de la paix et de la sécurité du gouvernement américain travailleront ensemble pour coordonner la politique, la stratégie et les budgets des États-Unis affectant les populations vulnérables aux impacts climatiques. Étant donné que la gravité des conditions météorologiques extrêmes induites par le climat augmentera de manière imprévisible, ce groupe de travail permettra de disposer d’un cadre en vue de l’élaboration de stratégies à long terme en cohérence avec l’évolution de la compréhension scientifique des impacts climatiques, telles que celles communiquées par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et l’évaluation nationale du climat des États-Unis.
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