Le Jerusalem Post fait état, mercredi 26 novembre 2003, de la satisfaction des Kurdes d’Irak face à l’occupation anglo-états-unienne, même au sein du Parti communiste local.
Selon le quotidien de la droite israélienne, « ce sentiment est loin de la position des organisations gauchistes états-uniennes et européennes, telles que le Parti mondial des travailleurs basé à New-York, qui a condamné la reconstruction d’après-guerre en tant que "colonisation raciste" et "impérialisme". En même temps, ils n’ont pas souffert des politiques d’"arabisation" qui ont exilé 100 000 Kurdes de la ville pétrolière de Kirkouk en 1975. Ils n’ont pas non plus vécu la campagne d’Anfal de 1987-1988 au cours de laquelle les militaires irakiens ont utilisé des armes chimiques sur Halabja, une ville kurde proche de la frontière iranienne, tuant 5000 civils ».
Le Jerusalem Post rend compte des propos du Muhyaddin Hassan, un Kurde membre du Parti communiste et directeur de la chaîne de télévision Azadi. Celui-ci déclare qu’il est inquiet à propos des coupures de gaz et d’électricité, mais qu’il l’est encore plus au regard des ambitions des pays voisins, la Turquie, la Syrie et l’Iran, qui projettent, selon lui, d’étendre leur sphère d’influence en Irak. Il estime donc que les Kurdes ont besoin des États-Unis.
Il ressort de l’article du Jerusalem Post que les Kurdes souhaitent voir mis en place un fédéralisme en Irak. Dans un tel système, la défense nationale serait du ressort du gouvernement central, ce qui écarterait l’hypothèse d’un Kurdistan indépendant, une perspective qui inquiète à la fois l’Irak et la Turquie. Selon le porte-parole du Parti démocrate kurde (PDK) d’Irbil, Kany, « nous ne voulons pas rendre la situation irakienne déjà compliquée encore plus compliquée ». Il ajoute que, si un mouvement chiite ou une dictature sunnite s’emparait du sud et du centre de l’Irak, « nous ferons tout pour protéger notre indépendance ».

[CONTEXTE] Cet article semble faire écho aux récentes déclarations venues de Washington prévoyant la partition de l’Irak en trois zones. Cette hypothèse était développée, mardi 25 novembre, dans un article de l’éditorialiste Leslie H. Gelb, dans le New York Times.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Kurds are happy about reconstruction, eager for federalism », par Erik Schechter, Jerusalem Post, 26 novembre 2003.