Le succès du voyage de George W. Bush en Irak peut se mesurer aux commentaires embarrassés des démocrates et à l’indignation de la presse à qui on avait affirmé que le président passerait Thanksgiving dans son ranch. Ce genre de tromperie est pourtant habituel en temps de guerre, car oui nous sommes en guerre.
Franklin D. Roosevelt était un maître dans l’art de ce type de tromperie et il a souvent abusé la presse en faisant de grands détours dans ses voyages ou en engageant des personnes qui se faisaient passer pour lui afin de se rendre dans des sommets avec les alliés. Bush a retenu ses leçons et a démontré qu’il avait compris, bien qu’on lui ait reproché de n’avoir fait qu’un « show », que la guerre se gagnait aussi par les images, surtout dans une guerre de guérilla.
L’armée états-unienne avait judicieusement embarqué des journalistes avec elle afin de démontrer que la propagande irakienne d’enlisement des troupes états-uniennes était une fiction, mais le président a commis une erreur en disant « mission accomplie » sur l’USS Lincoln. Cette erreur est aujourd’hui réparée et la présence de Bush auprès des troupes montre que les États-Unis sont en Irak pour y rester et que le président est déterminé malgré ses conseillers qui voudraient le voir se concentrer sur des questions domestiques. Il ne pouvait pas y avoir de meilleures nouvelles pour ceux qui combattent la « résistance » comme disent les Français.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« A Big Serving of W », par Max Boot, Wall Street Journal, 6 décembre 2003.