Ariel Sharon a eu tort de rejeter initialement l’offre de négociation de Bashar El-Assad. Face à ce type de proposition, la réponse israélienne devrait toujours être « oui, mais… ».
Aujourd’hui, la Syrie n’a rien à offrir à Israël. Le mieux que nous puissions espérer est une « paix froide » comme nous l’avons avec l’Égypte et, à la différence de l’Égypte, faire la paix avec la Syrie ne viendrait plus briser un tabou dans les pays arabes. L’économie syrienne est au bord de la faillite, sans perspective pour l’économie israélienne, et le pays est isolé politiquement. En outre, Washington tente de dissuader Israël de négocier avec Damas dont la proposition n’est sans doute qu’une manœuvre. La Syrie veut faire cesser les pressions diplomatiques et militaires qui visent à lui faire quitter le Liban et à cesser son soutien au Hezbollah, ce qui est dans l’intérêt d’Israël.
De plus, les réclamations syriennes sont discutables. Il n’y a pas de raisons d’abandonner le plateau du Golan qui nous offre un avantage stratégique et que nous occupons depuis plus longtemps que la Syrie ne l’a possédé. Cette occupation est favorable à Israël et le rendre à la Syrie serait une invitation à l’agression. En outre, contrairement à l’Égypte avec le Sinaï, la Syrie ne montre pas un grand intérêt pour le Golan.
En fait, avec Damas, nous devons nous appuyer sur l’exemple turc. Ankara a un différend territorial, mais entretient des relations diplomatiques. Nous devons faire la même chose et n’offrir que la paix en l’échange de la paix.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Talk to Assad », par Efraim Inbar, Jerusalem Post, 21 janvier 2004.