L’émissaire états-unien au Proche-Orient, John Wolf, doit retourner prochainement dans la région. Cependant, le quotidien Ha’aretz déduit de son absence prolongée de trois mois un changement de statut, alors que James Baker vient de terminer une tournée dans les pays du Golfe.
Lors de sa prochaine visite, il ne sera pas à la tête d’une équipe supervisant l’application de la Feuille de route, mais devrait plutôt remplir le rôle de « représentant itinérant », rencontrant les dirigeants nationaux avant de rentrer à Washington.
Au cours d’une conférence à l’université de Princeton jeudi 22 janvier 2004, John Wolf a confié qu’il n’avait aucune expérience du Proche-Orient lorsqu’il a été choisi par George W. Bush comme émissaire spécial des États-Unis chargé de la Feuille de route. Selon lui, Colin Powell, Condoleezza Rice et le président états-unien souhaitaient avoir « quelqu’un avec un œil neuf », ce qui était effectivement « un avantage ».
Il a rejeté les critiques faisant état de son isolement sur place, en soulignant le soutien, non seulement de son équipe et de la CIA, mais aussi des autorités états-uniennes à Tel Aviv et Jérusalem. Il a regretté que son plan, confié à la mi-août 2003 aux Palestiniens et aux Israéliens, n’ait pas été mis en œuvre, notamment concernant le transfert de l’autorité dans les villes de Cisjordanie : « Nous avons tenté de travailler avec les Palestiniens, nous avons obtenu des Israéliens que leur soit laissé un peu de temps, mais du côté palestinien, tout était dans le discours et rien dans l’action ». L’Autorité palestinienne a en effet, selon ses dires, échoué dans toutes ses tentatives de retour de la sécurité.
Il a également critiqué Israël pour avoir continué la démolition de maisons, l’expansion des colonies, et le maintien des avant-postes. La construction du mur de séparation n’a pas, selon lui, contribué à améliorer la situation.
Il a conclu en indiquant que sa mission au Proche-Orient n’était pas terminée, bien que personne ne sache quand il y retournera : « Nous sommes déterminés à aider les [deux] parties, mais aucune force extérieure ne peut vouloir la paix plus que les protagonistes eux-mêmes », a-t-il concédé.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« U.S. envoy Wolf to return to region in `roving’ role », par Nathan Guttman, Ha’aretz, 23 janvier 2004.