Aucune région d’Allemagne ne profite autant de l’Union Européenne que la région orientale, pourtant ses habitants se montre froid envers elle. Je suis intimement convaincu que dans les régions frontalières de Saxe, la situation vis à vis de la Pologne et de la Tchéquie va s’améliorer pour arriver à une situation semblable à celle qui existe à l’Ouest, aux frontières avec la Hollande, la Belgique ou la France. Pour beaucoup, Bruxelles peut sembler trop loin mais si nous avons une Europe faible, nous paierons le prix fort, La Chine, l’Inde, les États-Unis et le Japon ne nous attendent pas. A nous seuls, en tant qu’économie humaine, nous sommes trop petits pour cette nouvelle économie globale.
Une attaque militaire contre l’Iran présente le danger d’une escalade que personne ne pourrait plus contrôler. Nous devons nous concentrer sur les seuls instrument pacifiques de la démocratie. Une nucléarisation de l’Iran bouleverserait la stabilité dans l’ensemble de la région.
Je pense que c’est une erreur de croire que l’on peut faire plier de grands pays comme la Chine ou la Russie en maniant le bâton. On ne peut cependant pas adapter en fonction de la puissance d’un pays des valeurs fondamentales pour la paix et la stabilité qui sont acceptées internationalement. Je ne me souviens pas d’une visite à Moscou pendant laquelle les questions de la Tchétchénie ou de la liberté de la presse n’aient pas été abordées. La Russie est indispensable à la stabilité de l’Europe. C’est pour cela que nous nous sommes fait fort de ne pas laisser les falsifications d’élections avoir lieu eu Ukraine. Sinon, nous serions retombés dans une relation aux conséquences fatales avec la Russie : penser en zones d’influence. La force aurait pris le dessus sur le droit.
La tragédie en Tchétchénie ne peut être résolue que politiquement, il n’y a pas de réponse facile. Il est nécessaire, à la fois de conserver l’intégrité territoriale de la Russie et d’éviter ce vide favorable aux terroriste pour pouvoir garantir les droits des habitants. Il ne faut pas mettre de côté ce que les terroristes islamistes ont commis contre les forces russes. La tragédie de Beslan n’était pas une conspiration des service secrets russes. Il faut examiner les faits dans toute leur complexité. Nous allons essayer avec l’Union européenne et avec l’OSCE, de trouver une solution acceptable pour les deux parties.

Source
Sächsischen Zeitung
Sächsischen Zeitung est un journal régionalallemand, de la Saxe (est). Publié par Dresdner Druck- und Verlagshaus (DD+V), filiale à 60% de Gruner + Jahr AG & Co. Ils touchent plus d’un million de lecteurs avec le Morgenpost für Sachsen qu’ils publient également. A lui seul, il est diffusé à plus de 300 000 exemplaires.

« Interview von Bundesaußenminister Fischer mit der Sächsischen Zeitung », par Joschka Fischer, Sächsischen Zeitung, 18 août 2005. Ce texte est adapté d’une interview.