Un aspect important de l’Union européenne est que dans l’UE « non » ne signifie pas réellement « non ». Cela explique pourquoi le Danemark et l’Irlande ont dû voter deux fois pour leur adhésion à l’Union européenne. Les votes recommencent toujours tant que les Eurocrates ne sont pas satisfaits du résultat. Comme à l’époque soviétique, il ne suffit pas d’accepter le choix, mais d’accepter de façon volontaire et de le faire en chantant.
Je suis favorable à l’Union européenne, mais je pense qu’elle doit se fonder sur des États nations plutôt que sur une Europe avec une seule identité légale. Au contraire, le projet de Constitution prévoit de donner à Bruxelles des pouvoirs sur tous les aspects de notre vie avec une possibilité d’accroître encore ce pouvoir dans l’avenir. Ce texte offre aux technocrates l’occasion de se donner plus de pouvoir, sans limites, et tout ce que nous pourrons alors espérer, c’est d’avoir des technocrates gentils. Cette constitution dit adieu au concept d’État nation, mais comme ce n’est pas facile de l’assumer et beaucoup de ses partisans nous mentent en mettant l’accent sur les différences qui demeurent. Toutefois, il ne s’agira que du type de différence qu’on trouve entre deux États américains. En, Louisiane, la cuisine est plus épicée qu’en Idaho.
En outre, c’est un texte orienté idéologiquement et il aurait pu être rédigé par le cabinet de Ken Livingstone, y compris dans le vocabulaire et les clichés utilisés. Bien sûr, certains de ses mots, comme « solidarité » qui est utilisé dès la première page du préambule, ne devraient pas nous inquiéter, mais nous savons bien qu’ils mènent au quasi marxisme. Ce texte ne défend pas la propriété privée et, d’une manière générale est pétri de la Novlangue d’Orwell dans 1984. Il met également en place un système judiciaire unifié dont on ignore encore s’il fournira les mêmes sécurités que notre système judiciaire. Il s’appelle Eurojust, il s’exerce en Océania.

Source
Daily Telegraph (Royaume-Uni)

« George Orwell must have written the EU constitution handbook », par Barbara Amiel, Daily Telegraph, 26 avril 2004.