Les Américains doutent de la stratégie de George W. Bush en Irak. Pour réussir dans ce pays, nous devons d’abord analyser la situation en Irak et reconnaître que si nous avons des succès dans le domaine de la reconstruction des infrastructures, ces dernières sont sapées par notre incapacité à rétablir la stabilité et la sécurité, surtout dans le triangle sunnite et la région de Bagdad.
Il est urgent de prendre des mesures pour assurer cette sécurité, désormais notre première priorité. Pour cela, il nous faut confier cette mission à une police et à une armée irakiennes, mais leur formation prend du temps. Aujourd’hui, l’entraînement a été accéléré, mais si nous allons trop vite, ces forces seront mal formées et peu légitimes et nous irons à l’échec. En attendant qu’elles soient prêtes, nous devons soit augmenter le nombre de troupes états-uniennes en Irak, une décision que personne ne veut prendre, soit internationaliser les forces sur place.
L’administration Bush a rejeté ces deux options. Il existe pourtant une chance d’internationaliser les forces en Irak si George Bush va demander l’aide de l’Europe en renonçant à l’unilatéralisme. Il faut que l’OTAN remplace les troupes états-uniennes en Irak et que l’autorité provisoire soit assurée par un Haut-commissaire qui devra répondre de ses actes devant un directoire de nations présidé par les États-Unis. Il faut également transformer le Conseil de gouvernement irakien en un gouvernement provisoire disposant de plus de pouvoirs souverains.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« One Last Chance to Get Help », par Joseph R. Biden Jr., Washington Post, 12 novembre 2003.