La tendance générale

Un plan saoudo-qatari pour détruire le Liban et l’Irak

Par Ghaleb Kandil

L’Arabie saoudite et le Qatar vivent des moments difficiles. En effet, la défaite de leur projet en Syrie place les dirigeants des deux pétromonarchies dans des situations embarrassantes. Et il semble que pour compenser leurs pertes considérables en Syrie, ils projettent de s’en prendre au Liban et à l’Irak.

Les dirigeants saoudiens et qataris sont très inquiets des nouveaux rapports de force qui naitront sur la scène arabe de la victoire du président Bachar al-Assad dans la guerre mondiale qui a été lancée contre lui. Cette victoire s’illustre dans le repli des États-Unis, qui ne supporte aucune interprétation, et qui a constitué une gifle sans précédent dont la douleur est décuplée par la mutation constitutionnelle et politique en cours en Syrie après l’adoption des réformes. La suprématie de la Syrie sera consacrée non seulement par sa transformation en démocratie authentique, mais aussi par le fait qu’elle reste le seul pays arabe à soutenir officiellement la Résistance à Israël, et disposant d’un réseau d’alliances régionales et internationales. Une position qui a enragé les monarques du pétrole qui cherchaient une occasion pour rendre publiques les relations qu’ils entretiennent secrètement avec l’État hébreu depuis des décennies, et proclamer la constitution d’une alliance contre l’Iran.

La victoire du président Assad est comme un coup de massue sur la tête pour les dirigeants de Riyad et de Doha qui ont dépensé, selon des experts, quelque 30 milliards de dollars pour armer, entrainer et financer les gangs terroristes en Syrie et pour acheter des positions régionales et internationales soutenant la guerre déclenchée contre Damas.

L’autre vertu qui provoque la colère des dynasties des Séoud et des Thani est le fait que les réformes engagées par Bachar al-Assad vont transformer la Syrie en modèle de démocratie qui tranchera avec les systèmes tyranniques et absolutistes qui gèrent leurs pétromonarchies. La tentative a échoué de désigner le Conseil de coopération du Golfe « dirigeant de la Révolution arabe » et organe de tutelle servant les intérêts israélo-américains au Moyen-Orient.

Les indices matériels et politiques montrent que les dirigeants du Golfe veulent réactiver un plan de sabotage à grande échelle contre le Liban et l’Irak pour compenser leurs pertes en Syrie. Ce plan s’inscrit dans le cadre des directives israélo-américaines visant à empêcher que l’axe Iran-Irak-Syrie-Liban se transforme en système régional hostile aux États-Unis et à Israël. Le but est d’empêcher une continuité géographique, une coopération politique et une complémentarité économique entre ces États, ou du moins de l’entraver. Car une telle alliance inaugurerait une transformation stratégique régionale vécue comme un cauchemar par l’État hébreu et le Golfe.

Dans le cadre de ce plan, des groupes takfiristes sont réactivés en Irak, de même que les discours communautaires dans ce pays. L’escalade des attentats terroristes ces derniers temps et l’exacerbation des discours extrémistes appelant au partage de l’Irak en entités fédérales, illustrent ce plan.

Au Liban, le plan consiste à rassembler les gangs terroristes, à leur créer des camps, et des chambres d’opérations, pour les transformer en forces combattantes, dirigées par le Courant du Futur et les Forces libanaises. Ce plan a été accéléré après que le pouvoir syrien ait franchi une étape importante sur la voie de la stabilisation sécuritaire dans le pays.

Les experts s’attendent à l’échec du plan saoudo-qatari. Surtout que le royaume wahhabite est confronté à une échéance interne difficile qui le contraindrait à retourner toute son énergie vers l’intérieur. Mais le plan se poursuit et s’articule autour de deux axes :

 Rassembler les groupuscules takfiristes et salafistes dans un cadre unique.

 Réintégrer Walid Joumblatt dans la coalition du 14-Mars, afin de torpiller la majorité actuelle.

Le timing du revirement de Joumblatt sera décidé par l’Arabie saoudite, qui l’a informé que la réconciliation avec le prince Mokren, chef du service de renseignement saoudien, et le retour du financement saoudien, dépendent de son revirement total. Le leader druze a été informé que ses injures contre la Syrie et son président, et ses appels à la sédition aux druzes syrien, ne sont pas suffisants pour lui faire réintégrer les rangs du 14-Mars. Pour retrouver les faveurs et les dollars saoudiens, Joumblatt doit redevenir l’ennemi de la Résistance.

La tendance en Syrie

Moscou et Pékin enterrent l’unilatéralisme américain grâce à la résistance de la Syrie

La [déclaration adoptée par le Conseil de sécurité sur la Syrie-article173214.html] constitue un tournant dans les équilibres internationaux et dans la position des États-Unis et de l’Occident sur les événements en Syrie. L’unilatéralisme états-unien a officiellement été enterré le mercredi 21 mars.

Pour la première fois depuis l’invasion de l’Irak en dehors du cadre des Nations unies. Washington s’est plié au principe du partenariat à l’intérieur du Conseil de sécurité et a reconnu un rôle déterminant pour la Russie et la Chine dans la définition des choix internationaux, après avoir pratiqué une politique unilatérale depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.

Le texte du Conseil de sécurité appuie la mission de l’émissaire onusien Kofi Annan, dont le plan ne prévoit pas le départ du président Bachar al-Assad, comme l’exigeait le plan de la Ligue arabe, auquel d’ailleurs il n’est pas fait allusion.

Le texte exhorte le gouvernement syrien et l’opposition syrienne à « œuvrer de bonne foi » avec M. Annan, et à « appliquer intégralement et immédiatement » son plan de sortie de crise « dans le cadre d’un processus politique dirigé par les Syriens dans le but de régler les aspirations légitimes du peuple ». Il est demandé au pouvoir syrien de « désigner un négociateur doté de toutes les prérogatives lorsque l’émissaire le lui demandera ». Mais le texte ne comporte aucune menace ou ultimatum.

Le Conseil de sécurité demande « un arrêt effectif de toutes les formes de violence armée par toutes les parties ». Il s’agit d’une reconnaissance implicite par les pays occidentaux de la présence d’une opposition armée qui combat le régime syrien.

Le fait que des sources proches du pouvoir syrien, citées par plusieurs médias libanais et arabes, aient vu dans la déclaration une « prédominance des points positifs », tandis que le Conseil national syrien (CNS, pro-occidental) l’a condamné, est un signe que les ennemis du régime sont confus et embarrassés, alors que le pouvoir, lui, semble satisfait.

Cette déclaration marque, incontestablement, un recul de la part des pays Occidentaux dans leur approche de la crise syrienne. Le régime syrien et son président sont reconnus comme interlocuteurs et comme parties prenantes dans toute solution politique. Par conséquent, le rôle de Moscou et de Pékin comme acteurs essentiels et incontournables dans cette partie du monde est consacré, alors que l’objectif de Washington et de ses alliés était de les évincer, comme ils l’ont fait en Libye.

Ce changement dans les rapports de force internationaux n’est pas seulement dû à l’attitude de Moscou et de Pékin mais aussi, et surtout, à la capacité de résistance de la Syrie, dont le régime a prouvé qu’il disposait d’une forte assise populaire, d’institutions solides et d’une armée soudée.

Déclarations et prises de positions

 Mgr Béchara Raï, Patriarche maronite

« Nous avons trois paroisses en Syrie et nous visiterons ce pays quand la situation se calmera, pas en tant qu’homme politique, car nous faisons une distinction totale entre l’action politique et l’action ecclésiastique. Et comme dans chaque pays où nous nous rendons, nous rencontrerons les autorités locales car nous souhaitons exprimer aux dirigeants que la communauté chrétienne en général est loyale à sa patrie. Nous aimerions aussi entendre ce qu’ils ont à dire. »

 Fayez Ghosn, ministre libanais de la Défense

« Ceux qui appellent à un nouveau Nahr al-Bared n’appartiennent pas au Liban et n’ont que faire de son unité et de son avenir. Au lieu de critiquer l’armée et de l’impliquer dans des questions en contradiction avec les principes nationaux, ils feraient mieux de s’occuper des revendications du peuple. Ces propos sont inacceptables, quelles que soient les justifications apportées. Le démantèlement d’une cellule salafiste dans l’armée confirme ce contre quoi nous mettions en garde : l’existence d’Al-Qaïda au Liban. »

Revue de presse

 As Safir (Quotidien libanais proche de la majorité-23 mars 2012)

La mission de l’émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie, M. Kofi Annan, a été victime, hier, d’une sérieuse tentative de sabotage de la part du ministre turc des Affaires étrangères, M. Ahmet Davutoglu, dont le pays s’apprête à accueillir, le 1er avril, la deuxième conférence des « Amis de la Syrie ». Le chef de la diplomatie turque a exprimé des doutes sur l’utilité de traiter avec le régime syrien « dont le maintien en place est impossible, contre la logique et l’Histoire. »

Le Conseil national syrien (CNS) s’est pour sa part chargé de rejeter la déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies, appelant toutes les parties à l’arrêt de la violence et jetant les bases d’un dialogue politique global. Selon le CNS, cette déclaration accorde au régime une opportunité supplémentaire pour « réprimer la contestation ».

Par ailleurs, un développement important est intervenu hier avec la menace du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de transformer toutes les régions peuplées de Kurdes en « champ de bataille » si les troupes turques pénètrent en Syrie. Le chef du PKK pour la région a annoncé que les troupes turques se préparaient à envahir le territoire syrien.

De son côté, Moscou a annoncé qu’il attendait, demain, la visite de M. Kofi Annan, qui se rendra ensuite à Pékin.

A Téhéran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mahmanbrest, a commenté l’adoption par le Conseil de sécurité d’une déclaration sur la Syrie en affirmant que « l’Iran soutient tout projet qui ne viole pas la souveraineté de la Syrie ». Il a ajouté que « l’Iran appuie le projet qui correspond aux aspirations du peuple syrien et met en œuvre des réformes annoncées par le président Bachar al-Assad. »

Enfin, la porte-parole du département d’État US, Victoria Nolend, a déclaré que la secrétaire d’État, Mme Hillary Clinton, participerait à la conférence des « Amis de la Syrie ». Selon elle, cette conférence sera axée sur les moyens « de mettre un terme à la violence, acheminer l’aide humanitaire et lancer un processus politique susceptible d’assurer un transfert pacifique du pouvoir. »

 As Safir (21 mars 2012)
Daoud Rammal

Une source libanaise bien informée proche des ambassadeurs occidentaux affirme que les présidents états-unien, Barak Obama, et français, Nicolas Sarkozy, avaient entamé la bataille du renouvellement de leur mandat au rythme de leur guerre ouverte pour faire tomber le chef de l’État syrien Bachar al-Assad. Et ils n’ont pas lésiné sur les moyens pour atteindre cet objectif : utilisation d’Al-Qaïda et des combattants libyens, transfert d’armes et d’argent aux insurgés, couverture médiatique etc…

Toutefois, le veto de la Russie et de la Chine au Conseil de Sécurité a choqué Paris et Washington et à mis un terme au monopole US au Moyen-Orient. Cette nouvelle donne a poussé les États-Unis et la France à réviser leur stratégie afin de limiter leurs pertes. Ceci explique les déclarations inattendues du directeur de la CIA, qui a confirmé ce que tout le monde savait mais que son pays a tenté d’ignorer : Al-Qaïda est responsable des attentats terroristes et kamikazes qui ont frappé les villes syriennes de Damas, Alep et Homs, et que l’organisation avait infiltré l’opposition syrienne. C’est dans ce même contexte que s’inscrivent les propos du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui a mis en garde contre l’armement de l’opposition syrienne, évoquant le risque de guerre civile. Le coup fatal aux opposants du régime syrien est venu de l’Amérique. Il a été suivi d’une déclaration du secrétaire général de l’Otan, en visite en Turquie, qui a dit que non seulement l’Alliance atlantique n’interviendrait pas en Syrie, mais n’utilisera pas la force militaire pour ouvrir des corridors humanitaires pour les blessés et les réfugiés syriens.

Paris et Washington pratiquent actuellement une opposition médiatique au régime syrien dans l’attente d’un règlement politique à la crise, qui leur permettra de sauver la face, surtout que la Russie a mis un terme à l’unilatéralisme américain. Parallèlement à cette position russe, la Chine a conditionné la demande adressée par l’UE à Pékin afin qu’elle achète 500 milliards d’euros de sa dette souveraine pour sauver l’Europe, à la prise en considération de l’opinion et de la position de la Chine dans toutes les questions internationales.

 An Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
Khalil Fleihane (20 mars 2012)

Le gouvernement libanais ne s’est pas réuni une seule fois pour mettre en place un plan stratégique pour contrer les dangers potentiels qui menacent le pays, en provenance d’Israël ou d’autres pays, notamment la Syrie. Une lacune inexplicable en dépit des avertissements du secrétaire général de l’Onu qui, dans ses rapports sur les résolutions 1701 et 1559, a mis en garde contre d’éventuelles conséquences sécuritaires négatives de la crise syrienne sanglante.

Le pays du cèdre représente d’ailleurs un terrain d’autant plus fertile que le pays est polarisé autour de la crise syrienne qui n’a pas manqué d’ailleurs de susciter des protestations syriennes sur l’infiltration d’armes au profit des rebelles. D’ailleurs les campagnes médiatiques autour de ce sujet n’ont fait qu’envenimer le clivage sur cette question.

Devant cet état de fait, les milieux diplomatiques ont fait part de leur étonnement de voir qu’aucun responsable libanais n’a encore évoqué un plan préventif susceptible de protéger le pays, soulignant que les autorités officielles se contentent de faire part de leur position consistant à se tenir à l’écart par rapport à ce qui se passe en Syrie.

Les diplomates ne cachent pas, par ailleurs, leurs craintes d’une éventuelle attaque israélienne contre les centrales nucléaires iraniennes. Une telle agression risque en même temps d’enflammer le front du Sud dans une tentative de la part de l’État hébreu de détruire les dépôts d’armes du Hezbollah, les responsables israéliens devant désormais craindre l’arsenal accumulé par le parti.

 Al Akhbar (Quotidien libanais proche de la majorité-22 mars 2012)

Des sources bancaires ont assuré que le but principal de la mission à Beyrouth du secrétaire d’État adjoint au Trésor US chargé de la lutte contre le terrorisme et du renseignement financier, David Cohen, était d’adresser des menaces au Liban s’il se montre indulgent à l’égard des sanctions prises contre la Syrie, notamment dans le secteur bancaire. Ces mêmes sources ont révélé que lors de sa réunion, mardi, avec des banquiers libanais, M. Cohen a insisté sur le fait que les « États-Unis ne plaisantent pas dans leur menace », ajoutant qu’en cas de découverte de moyens permettant à l’Iran et à la Syrie de contourner, par le Liban, les sévères sanctions imposées par l’Amérique, l’Europe et les pays arabes, le secteur bancaire libanais « en pâtirait ». Toutefois, ces sources ont nié que le responsable états-unien ait révélé des informations en sa possession sur des violations commises par des banques libanaises.

Il est clairement apparu que M. Cohen a insisté, lors de ses rencontres politiques et bancaires, sur la nécessité d’encercler et d’étouffer le secteur bancaire syrien en empêchant les individus et les institutions liés au régime syrien d’échapper aux sanctions grâce au secteur bancaire libanais ».

 Al Akhbar (19 mars 2012)
Ghassan Saoud

L’ancien patriarche maronite Nasrallah Sfeir avait été nommé avec le plein appui du Vatican, comme c’est le cas aujourd’hui avec le patriarche Béchara Raï. La réaction du leader des Forces libanaises (FL) Samir Geagea avait été alors la même qu’aujourd’hui. Il aurait préféré l’élection d’un autre candidat. En 1988, Bkerké a reçu un message macabre : le corps de son secrétaire, Monseigneur Khreich.

Khreich était politiquement opposés aux FL. Il avait convaincu le Vatican de rejeter les liens étroits qui existaient alors entre les chrétiens et Israël et abhorrait les atrocités commises par la milice.

Le spectre Khreich nous hante aujourd’hui parce que la raison politique de la crise entre Geagea et Rai est similaire à celle qui a causé la rupture entre lui et Khreich. La crise a aussi sa face cachée : deux questions spécifiques concernant les FL et l’Église maronite.

La première consiste à unir les rangs des chrétiens sous une même bannière pour leur protection. Ici, Rai a frappé son premier coup. Il a affirmé que le commandement des chrétiens est sien. Il a consacré Bkerké comme une ombrelle pour toutes les forces chrétiennes. C’est là-bas et non pas à Maarab qu’on y discute de la loi électorale et qu’on y formule des recommandations.

La seconde concerne l’image des FL comme institution pionnière dans la gestion des affaires chrétiennes : médias, coopératives, assurances, solidarité sociale…

Aujourd’hui, Mgr Raï est en train de réorganiser Bkerké dans ce qui semble être un mini-Vatican. Le patriarche a créé 15 nouveaux départements : mariage et affaires familiales, écoles, santé, organisation et planification, relations avec les institutions étatiques et relations étrangères... Chaque département a été doté d’un bureau à Bkerké et d’un budget. Par ailleurs, sur les cinq évêques ordonnés récemment, deux sont proches du Courant patriotique libre (CPL), un des Marada, et l’autre des FL. Le cinquième, Elias Sleiman, est Syrien.

Un prêtre de Kaslik dit que Geagea devra faire face à des difficultés dans sa tentative de recruter certains des prêtres pour créer -comme Aoun l’a fait pendant le règne de Sfeir- une « cellule théologique » politiquement alignée sur les FL. Selon ce prêtre, Geagea sera confronté à trois principaux obstacles. Tout d’abord, le Vatican apporte un soutien total à Rai. Deuxièmement, après une période de désunion pendant l’ère Sfeir qui a permis à Michel Aoun de jouer sur les contradictions, les différents ordres monastiques sont désormais rassemblés autour de Bkerké. Enfin, le Patriarche Sfeir a porté les couleurs des FL et s’est éloigné du programme du Vatican pour la réforme, pour lequel il a été élu. Cela n’arrivera pas avec Rai. Tous ceux qui le connaissent bien, et surtout ceux qui fréquentent le Vatican, peuvent en témoigner

Un récent sondage réalisé par Centre de recherche et d’information de Beyrouth montre qu’une majorité de chrétiens approuvent l’ouverture de Bkerké sur le Hezbollah. Sur les 625 sondés, 76,2% étaient en faveur du patriarche, 18,9% s’y sont opposés, et de 4,9% n’ont pas répondu. Lorsqu’ils étaient interrogés sur le document d’entente entre le Hezbollah et le CPL, seuls 55,4% étaient favorables.

Lorsqu’on leur demande lequel des États suivants est un ami du Liban : 23% choisissent la France, 19,2% la Syrie, 8% l’Iran, 5,5% l’Arabie saoudite, 4% les États-Unis.

 Al Hayat (Quotidien saoudien édité à Londres-23 mars 2012)
Kamil Tawil

Un an après le début de la révolution syrienne, il apparait clairement que la dimension « jihadiste » commence à occuper une place de plus en plus prépondérante dans les rangs des révolutionnaires, bien que la majorité de ceux-ci n’ont pas porté les armes pour des raisons « idéologiques » mais ont fait dissidence de l’armée en raison de la terrible répression. Si l’Armée syrienne libre (ASL) demeure la force militaire principale face aux forces du régime, il n’en reste pas moins que les « jihadistes » s’efforcent d’organiser leurs rangs dans un cadre unifié. « Le front du soutien » (jabhat al-Nosra), qui a revendiqué une série d’attaques qualifiées de « kamikazes » contre les troupes gouvernementales est sans doute le groupe le plus important. Et on ne sait pas grand-chose sur ce groupe, à part les vidéos diffusées par son organe de communication « l’institution al-Manara pour la production médiatique », qui diffuse d’habitude les communiqués des branches d’Al-Qaïda. Le régime syrien affirme combattre des groupes liés à cette organisation, alors que ses détracteurs l’accusent de vouloir ternir l’image de la révolution.

Les communications de Jabhat al-Nosra précisent que l’émir de ce groupe s’appelle Abou Mohammad al-Joulani, surnommé « Al-Fateh ». Il avait proclamé Homs "ville des martyrs", récemment.

 Al Hayat (22 mars 2012)
Paris, Randa Takieddine

Des sources françaises connaissant bien le Liban assurent que la situation dans ce pays reflète la volonté des forces proches du régime syrien et la majorité au pouvoir, avec à sa tête le Hezbollah, ainsi que l’opposition représentée par la coalition du 14-Mars, de maintenir le calme. Personne ne souhaite que la crise syrienne ne soit transportée au Liban. Cependant, des sources diplomatiques se disent inquiètes de comptes bancaires appartenant à des individus proches du régime syrien ou liés à des activités du Hezbollah. Il s’agirait de fonds appartenant à des Libanais d’Afrique.

Ces mêmes sources confirment les propos du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, sur la suspension des activités des branches des banques libanaises en Syrie. « Toutefois, des milieux américains font état de suspicions autour de certains dépôts dans des établissements libanais et d’une activité de groupes proches du régime syrien, ajoute les sources. Les banques libanaises sont très prudentes à ce sujet et les pays occidentaux ne veut pas provoquer la ruine du Liban en adoptant des sanctions contre le secteur bancaire libanais. »

Les mêmes sources poursuivent que des milieux syriens proches du régime et qui ont œuvré dans le domaine économique avec le président Bachar al-Assad transmettent des messages assurant que le régime syrien a la possibilité de résister économiquement face aux sanctions, et soulignent que l’agriculture a donné de bons résultats cette année. Il n’y a pas de pénurie alimentaire dans la campagne syrienne pour les habitants. De plus, les réserves en devises ont sensiblement baissé mais elles étaient très élevées par rapport à la taille du pays. « Certes, les sanctions économiques affaiblissent le pays, mais elles ne sont pas décisive », ajoute-t-on de même source.

 L’Orient-Le Jour (Quotidien libanais francophone proche du 14-Mars) (23 mars 2012)

Dix-neuf ambassadeurs sur un total de 23 étaient présents : ceux de l’Union européenne, de France, de Grande-Bretagne, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, de Belgique, d’Autriche, du Danemark, de Hollande, de Bulgarie, de Chypre, de Tchéquie, de Grèce, de Finlande, de Hongrie, de Pologne, de Roumanie et de Slovaquie.

La réunion a été qualifiée de « positive » par l’ambassadrice de l’Union européenne, Angélina Eichhorst. Cette dernière a souligné que la discussion, qui a porté sur des sujets importants, notamment la situation en Syrie et la question des réfugiés en provenance de ce pays, était exhaustive, profonde et franche.

« J’ai insisté auprès du général Aoun sur le fait que le Liban est un partenaire important pour nous. Nous encourageons ce pays à effectuer les réformes politiques, administratives, économiques et sociales », a-t-elle dit.

« À la lumière des développements qui ont lieu dans les pays voisins, nous estimons que le Liban devrait transformer les défis en opportunités, de manière à ce qu’il soit à l’avant-garde en matière de consolidation de la démocratie et de développement économique et social durable », a-t-elle ajouté.

Et de relever que les diplomates européens sont conscients de la position sensible du Liban par rapport à son voisin, soulignant qu’ils ont fait part de leur souhait de voir le Liban respecter ses engagements internationaux, accueillir et aider les réfugiés syriens et s’abstenir de refuser l’accès du pays à l’opposition syrienne.

 Haaretz (Quotidien israélien-20 mars 2012)

Selon l’armée israélienne, des centaines de combattants du Hezbollah se sont rendus en Syrie et en Iran pour s’initier au maniement de nouveaux missiles sol-air. Deux phénomènes l’inquiètent, le transfert de grosses quantités de missiles de ce type et celui d’armes chimiques et biologiques.

Les dirigeants de l’armée estiment que l’utilisation par le Hezbollah de ces armes pourrait mettre en péril sa suprématie aérienne. « Le potentiel d’escalade au Liban est énorme, et le Hezbollah continue de se renforcer, notamment en terme de missiles longue portée, décisifs sur le champ de bataille », explique un officier supérieur. « Nous devrons trouver des réponses adéquates car cette nouvelle donne pourrait nous conduire à modifier notre politique de représailles ».

Pour cet officier, l’ingérence de l’Iran au Liban s’est accrue de manière exponentielle et cela bien avant le début de la rébellion en Syrie. « Plus Assad sera en difficulté, plus les transferts s’accroitront ».

Selon les estimations de l’armée israélienne, trois bataillons syriens sont en charge de l’exploitation de missiles de type SA-17, des missiles russes à moyenne portée. La Syrie a également un énorme arsenal de missiles sol-sol à longue portée. L’armée israélienne est certaine que le Hezbollah, lui aussi, possède aujourd’hui des centaines de missiles à longue portée, y compris, entre autres, des Scud et des M600.

Source
New Orient News